Ce mercredi 6 octobre, le sénateur Gustavo Bolivar annonce dans une vidéo sur son compte Twitter qu’il se résout à quitter la Colombie, face aux menaces dont il est objet, et au refus qui lui a été opposé d’une demande de protection. Journaliste, écrivain, poète et scénariste, Gustavo Bolivar a été élu au Sénat colombien en 2018 sur une liste de la coalition Decentes appuyée par le Mouvement Alternatif Indigène et Social (MAIS). Il est aujourd’hui le second dirigeant du parti de gauche Colombia Humana dont le leader, Gustavo Petro, est pour l’heure en tête dans les sondages pour l’élection présidentielle de 2022.
Infatigable dénonciateur de la corruption, Gustavo Bolivar a créé en 2011 la Fondation Manos Limpias (Mains propres). Il s’est en outre affronté à ceux qui minorent l’énorme scandale des « falsos positivos » (plus de 6.000 Colombiens exécutés par l’armée et faussement présentés comme guérilleros).
Gustavo Bolivar a déjà reçu à plusieurs reprises des menaces des Águilas Negras, un groupe paramilitaire d’extrême-droite, lié au narcotrafic et qui poursuit la sale besogne des Autodéfenses Unies de Colombie, dont les liens avec le clan de l’ex-président Alvaro Uribe sont aujourd’hui avérés. Selon le journaliste Maurice Lemoine, « après les Autodéfenses gaitanistes de Colombie, il s’agit de l’organisation responsable du plus grand nombre de menaces de mort et d’avertissements ciblés proférées, sur l’ensemble du territoire national, contre les dirigeants communautaires, politiques et sociaux. (…) Pour se livrer à son œuvre mortifère, elle a une stupéfiante capacité d’identifier ses cibles, leurs localisations, adresses mail et numéros de téléphone. Du travail « de police » ou de « service de renseignements ». »
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