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Mexique : un défenseur des peuples indigènes à la tête de la Cour suprême


Le Mexique a organisé pour la première fois de son histoire, le 1er juin dernier, des élections judiciaires à l’échelle nationale. Près de 100 millions d’électeurs étaient appelés à désigner l’ensemble des juges et magistrats du pays, soit 881 postes au niveau fédéral (y compris les neuf membres de la Cour suprême) et plus de 1.700 juges locaux dans 19 des 32 États mexicains. Cette réforme, impulsée par la gauche au pouvoir, visait à lutter contre la corruption et les privilèges au sein du système judiciaire, un enjeu majeur dans un pays marqué par l’impunité et la violence du crime organisé.


La présidente Claudia Sheinbaum, issue du parti Morena, a qualifié ce scrutin de « jour historique », affirmant qu’il permettrait l’avènement d’un pouvoir judiciaire « honnête, proche du peuple » et choisi directement par les citoyens, non par les élites politiques. Les adversaires de la réforme dénonçaient au contraire un risque de mainmise de la gauche sur la justice et ont organisé une « marche nationale » pour protester contre ce qu’ils qualifient de « farce » électorale. Alors que plusieurs ONG et observateurs ont alerté sur la présence de candidats controversés, certains ayant des liens présumés avec le crime organisé, comme Silvia Delgado, ex-avocate du narcotrafiquant Joaquín « Chapo » Guzmán, ou Leopoldo Chávez, ancien détenu aux États-Unis pour trafic de drogue, le taux de participation n’a été que de 13%.

 

A l’issue du scrutin, le prochain président de la Cour suprême (la plus haute instance judiciaire au Mexique) sera Hugo Aguilar Ortiz (photo en tête d'article). Avocat d’origine mixteque, né en 1973 dans la région de Oaxaca, il s’est distingué comme défenseur des droits des peuples autochtones : ancien avocat de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), il a représenté plus de 25 communautés indigènes dans des litiges fonciers et politiques entre 1996 et 2010, obtenant des précédents importants devant les tribunaux locaux et fédéraux. Il a occupé le poste de coordinateur national des droits des peuples indigènes à l’Institut National des Peuples Indigènes (INPI), et  a également travaillé comme consultant pour le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.


Hugo Aguilar Ortiz a annoncé son intention de porter la tenue traditionnelle indigène à la Cour, en symbole de pluralité culturelle…


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