Vers un modèle africain de transition écologique : la Tanzanie à l’avant-garde

La réserve naturelle de Magamba, en Tanzanie. Photo DR

A la veille d'une élection présidentielle pour laquelle les deux principaux partis d'opposition ont été "disqualifiés", La Tanzanie s’engage résolument sur la voie verte. Avec un projet de restauration forestière de 37,4 millions de dollars soutenu par le PNUD, le pays mise sur la biodiversité, les énergies propres et la participation communautaire pour devenir un modèle africain de croissance durable.

La Tanzanie franchit une nouvelle étape vers la transition écologique avec un vaste projet de restauration forestière soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et financé à hauteur de 37,4 millions de dollars. Cette initiative bénéficie d’un appui du Fonds pour l’environnement mondial et du Service forestier tanzanien, visant à préserver les précieuses réserves naturelles de Chome, Amani, Magamba et Nilo. La finalité : renforcer la lutte contre le changement climatique, restaurer la biodiversité et promouvoir l’usage d’énergies propres.

Ce projet pilote prévoit la réhabilitation de milliers d’hectares de forêts stratégiques dans les régions du Kilimandjaro et de Tanga, essentielles pour la résilience des populations locales face aux défis climatiques et économiques. Les autorités ambitionnent également de généraliser la stratégie nationale de cuisson propre, afin qu’en 2030, 80% des ménages utilisent une énergie non polluante pour limiter la déforestation. L’accent est mis sur l’accès aux énergies renouvelables et sur le développement du tourisme durable, avec l’introduction de véhicules électriques dans les zones protégées.

La démarche se veut inclusive : État, partenaires privés, institutions internationales et société civile sont mobilisés pour garantir la pérennité du financement, la gestion participative et l’impact sur les communautés. Cette mobilisation est essentielle dans un contexte national marqué par la vulnérabilité climatique, où la dépendance à l’agriculture pluviale rend la diversification énergétique stratégique. En adoptant une telle politique, la Tanzanie espère devenir un exemple régional de croissance durable, conjuguant développement économique et protection de son patrimoine naturel.

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La Tanzanie en bref

La Tanzanie, située en Afrique de l’Est, naît en 1964 de la fusion du Tanganyika et de Zanzibar, deux territoires anciennement colonisés par les Britanniques et les Allemands. La société tanzanienne puise ses racines dans une histoire millénaire, du site préhistorique d’Olduvai à la civilisation swahilie, façonnée par les échanges africains, arabes et européens. Après l’indépendance, Julius Nyerere impose une expérience socialiste et un régime monopartite, avant une libéralisation et l’avènement du multipartisme en 1992.

En 2025, la Tanzanie compte près de 69 millions d’habitants, avec une population jeune et dynamique : l’âge médian est de 17,5 ans et 40 % des Tanzaniens vivent en ville. Le pays est marqué par une forte diversité ethnique, dont les Swahilis, les Massai, et de petites communautés arabes et indiennes.

L’économie tanzanienne est portée par l’agriculture (café, coton, tabac), l’extraction minière (or) et le tourisme, particulièrement autour du Kilimandjaro et de Zanzibar. La croissance reste soutenue (5,5 % en 2024), mais le pays peine à diversifier ses activités et à réduire les inégalités.

Le régime politique est une république multipartite à régime présidentiel : le président élu (depuis 2021, une Présidente, Samia Suluhu Hassan) dirige l'État, secondé par le gouvernement et un parlement national. Zanzibar conserve une autonomie politique pour les affaires internes ; le parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) domine la vie politique. Pour la prochaine élection présidentielle, qui a lieu ce 29 octobre 2025, les deux principaux partis d'opposition ont été disqualifiés, et certains de leurs dirigeants ont été arrêtés...

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