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Armer l'Ukraine

Dernière mise à jour : 21 juin


Un soldat ukrainien à Adviika, le 17 mars 2023. Photo Evgeniy Malolekta / Associated Press


Pourquoi soutenir l'Ukraine ? Face à un Vladimir Poutine qui, en lançant il y a deux ans une guerre d'agression qui vise aussi l'ensemble des valeurs démocratiques, en exerçant une dictature sans répit au sein même de la Fédération de Russie, mais aussi en orchestrant à l'extérieur des campagnes de déstabilisation et de désinformation sans précédent ; "cette guerre est notre guerre", a rappelé le général Vincent Desportes lors d'une récente conférence de presse organisée par l'association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! Une tribune a été lancée pour inciter la France à davantage armer l'Ukraine, assortie d'un mémorandum qui détaille précisément les modalités de l'aide dont l'Ukraine a plus que jamais besoin pour vaincre l'entreprise criminelle qui voudrait la dépecer.


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Alors qu’aux États-Unis, les Républicains bloquent toujours un nouveau volet d’aide militaire à l’Ukraine (inquiétant prélude à une possible élection de Donald Trump en novembre prochain), la situation dans le Donbass s’avère particulièrement difficile pour l’armée ukrainienne. « Alors que la guerre imposée par la Russie à l’Ukraine va entrer dans sa troisième année, Kiev est confronté sans doute à la pire situation depuis l’échec de l’offensive initiale lancée par Vladimir Poutine » écrit Le Monde dans un éditorial publié le 23 février. « Depuis des semaines, les nouvelles du front ne sont pas bonnes. Les munitions manquent, la lassitude gagne. La résilience de la société ukrainienne est mise à l’épreuve. »


Le blitzkrieg imaginé par Poutine pour prendre Kiev en quelques jours ayant en effet échoué (Lire ICI le récit qu’en avait fait le Washington Post, que nous avions traduit et publié le 27 août 2022), la Russie est dans une « guerre d’attrition » afin d’user à petit peu les forces ukrainiennes, mais aussi d’espérer quelque lassitude des opinions occidentales, face à un conflit qui s’est installé dans la durée. Les pertes humaines sont considérables de part et d’autre ; et Poutine n’a visiblement aucun état d’âme à sacrifier les jeunes recrues de l’empire : selon Meduza, 75.000 hommes ont ainsi trouvé la mort, côté russe, en deux ans. Les pertes en matériel sont aussi conséquentes, mais le Kremlin est visiblement parvenu à relancer la fabrication d’armes et de munitions, et à renouveler les stocks.


On a beau être profondément pacifiste (de préférence), une guerre, qui plus est une guerre imposée, ne se gagne pas avec des bons sentiments. Il y a un an, le 24 février 2023, Ariane Mnouchkine le disait déjà lors du Forum Europe-Ukraine : Culture en résistance, dans une intervention dont nous avions publié le verbatim (ICI) : « notre aide à l’Ukraine passe d’abord et avant tout par une farouche résistance à tous ceux qui nous expliquent que la raison et l’amour de la paix devraient nous conseiller d’abréger les souffrances de la victime en cessant de nous opposer militairement aux efforts monstrueux que fait son bourreau pour la déchiqueter. Pour gagner cette guerre culturelle que nous livre la Russie, il faut d’abord gagner la guerre, tout court. Que ça nous plaise, ou non. »


Ariane Mnouchkine ne renonce évidemment pas à la culture (ni à la solidarité). Dès mars 2023, la directrice du Théâtre du Soleil s’est rendue à Kyiv pour y mener une école nomade avec des membres volontaires de sa troupe. France Télévisions vient de diffuser un documentaire d’1 heure de Duccio Bellugi-Vannuccini et Thomas Briat qui témoigne de cette aventure (Au bord de la guerre, Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil à Kyiv, disponible jusqu’au 18/09/2024. A voir ICI).


Mais oui. Quelles que soient les vertus du théâtre, « il faut gagner la guerre, tout court ». Ariane Mnouchkine a été l’une des premières signataires d’une tribune collective initiée par l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !, publiée dans Le Monde du 31 janvier, qui affirme clairement : « La nation ukrainienne est en danger ! Nous devons lui fournir de toute urgence les armes et les munitions dont elle a besoin pour reconquérir l’intégralité de son territoire. »

Texte de la tribune ci-dessous en PDF, ou ICI, avec la liste complète des signataires.



Dans la continuité de cette tribune, l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! vient d’organiser une conférence de presse, le 20 février, qui s’est ouverte par une intervention du Général Vincent Desportes (également publiée sur le site de l’hebdomadaire Marianne). Pour cet ancien directeur de l’École de guerre, « le discours politique français doit être ferme et il doit être clair : cette guerre est notre guerre. Le discours politique doit porter des mesures sans équivoque d’engagement et de volonté propre à mobiliser l’ensemble de la société et à indiquer à monsieur Poutine que face à une guerre radicale nous entendons avoir une réponse radicale. » (Texte complet de l’intervention du Général Vincent Desportes ci-dessous en PDF)



A cette occasion a également été rendu public un Mémorandum établi par des experts des questions de défense et le collectif More Arms for Ukraine, résultat d'un travail mené d’octobre 2023 à janvier 2024, qui détaille de façon très précise, pour chacun des neuf besoins militaires exprimés par l’Ukraine, les modalités de fourniture en armes et munitions que la France peut effectuer (ci-dessous en PDF).



La Russie, de son côté, n’a nullement l’intention de baisser la garde, comme en témoigne la toute récente révélation par l’agence Reuters d’une livraison par l’Iran, cette grande démocratie, de 400 nouveaux missiles balistiques.


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