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Photo du rédacteurJean-Marc Adolphe

Au casino de la planète, manque et passe.

Dernière mise à jour : 1 nov.


Une paroi peinte il y a plus de 20.000 ans, dans l'aire protégée du parc naturel national de la Serranía de Chiribiquete, en Colombie.

Ces peintures représentent des scènes de chasse, des batailles, des danses et des cérémonies, ainsi que des espèces de faune et de flore, avec notamment le culte du jaguar, symbole du pouvoir et de la fertilité. Photo Jorge Mario Álvarez Arango


Quel premier bilan tirer de la COP16 Biodiversité, à la veille de sa clôture ? Malgré d'intenses négociations depuis le 21 octobre, on est encore loin du compte des objectifs fixés lors de la dernière convention mondiale pour la biodiversité. Outre un très gros déficit d'aires protégées, terrestres et maritimes, cela achoppe notamment sur la gestion de ces aires protégées par les peuples autochtones ou les communautés locales, et surtout sur les sources de financement nécessaires à la préservation de la biodiversité, alors que les subventions "toxiques", qui encouragent des activités nuisibles à l'environnement, ont encore augmenté et atteignent aujourd'hui 2,6 milliards de dollars par an !


Tic-tac, tic-tac... la COP16 biodiversité prend fin à Cali, ce 1er novembre 2024. Quel premier bilan en tirer ? En décembre 2023, on a dit : "ce sera 30x30". Concrètement : d'ici 2030, pour sauver ce qui peut encore l'être de biodiversité, 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures, des zones marines et des zones côtières devront être « conservées et gérées au moyen de systèmes d'aires protégées ». "On", ce n'est pas rien : 196 pays (à l'exception notoire des États-Unis) ont signé lors de la COP15 l'accord de Kunming-Montréal qui fixe cet objectif.


Un peu de pédagogie : selon la définition de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), est qualifiée d'aire protégée « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui lui sont associés ». L'empereur Ashoka aurait applaudi des quatre mains, mais il n'est pas présent à la COP16 Biodiversité qui se déroule à Cali. Il a un mot d'excuse : il est décédé en 252 avant notre ère. Troisième empereur de la dynastie indienne des Maurya, bouddhiste et non-violent, Ashoka avait bâti autour de son palais un sanctuaire pour préserver la faune et la flore. Un visionnaire !

Ensuite, il y eut toutes sortes "d'aires protégées". En Europe, ce furent essentiellement des zones de chasse réservées aux élites (jusqu'au milieu du XXe siècle au sein des empires coloniaux français et britannique), quand d'autres sociétés dans le monde pouvaient leur attribuer des fonctions cultuelles : forêts sacrées ou autres.


La préservation de la nature en tant que telle fut d'abord portée par des considérations esthétiques (en France, ainsi, Théodore Rousseau et les peintres de l’École de Barbizon qui fondèrent la Société des amis de la forêt de Fontainebleau pour protéger la forêt) ou encore par la fascination de la "vie sauvage" (aux États-Unis, les écrivains John Muir et Robert Underwood Johnson menèrent un intense "lobbying" qui conduisit à la création du parc nationale de Yellowstone en 1872, puis de celui de Yosemite en 1890).


Après la Seconde Guerre Mondiale, on doit à un éminent biochimiste et sinologue britannique, Joseph Needham, nommé en 1946 directeur de la toute nouvelle Division scientifique de l’Unesco, l'idée d'une « organisation internationale de grande ampleur dédiée à la protection de la nature » : ce sera l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), fondée le 5 octobre 1948 à la suite d'une conférence internationale tenue à Fontainebleau (1). Dix ans plus tard, en 1958, l'UICN accouchera en son sein d'une Commission mondiale des aires protégées, dont la mission consiste à promouvoir l'établissement d'un réseau représentatif mondial de zones protégées terrestres et marines. Le reste, on l'a déjà raconté : comment à partir de ces premiers ferments, et en lien avec l'émergence d'une "écologie politique", s'est progressivement imposée la notion de biodiversité planétaire (lire ICI).


Qu'est-ce qu'une "aire protégée" ?


Questions subsidiaires : comment évalue-t-on le bien-fondé de telle ou telle "aire protégée", et quelles sont les réglementations mises en œuvre ? Ces questions sont d'autant plus sensibles qu'au fil du temps, et de l'avancée des connaissances, la prise en compte des exigences de biodiversité élargit le périmètre. Aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de protéger des paysages et/ou des espèces remarquables, mais d'intégrer des notions de développement durable et d'activités humaines, et non seulement en fonction de tel ou tel territoire, mais au regard des services écosystémiques les plus importants pour l'humanité et la biodiversité. Ainsi aux États-Unis, si le système des aires protégées passe pour être l’un des plus anciens et parmi les plus sophistiqués au monde, ces aires sont comme des "enclaves" avec une très faible densité de population, et ce n'est pas là que se trouvent la majorité des espèces aujourd'hui considérées comme vulnérables. Enfin, et surtout, comme l'écrivait en 2017 Frédéric Ducarme pour la Société française d'écologie, « de nombreuses aires protégées ne le sont que sur le papier, et aucune mesure conservatoire concrète n'est mise en place. Ainsi, un grand nombre d'aires protégées de certains pays pauvres subissent une exploitation forcenée, notamment le braconnage d'espèces rares, sans que rien soit mis en place pour empêcher ce phénomène. » Patience, on va y revenir...


En Colombie, le parc naturel national de la Serranía de Chiribiquete. Une des caractéristiques déterminantes de Chiribiquete est la présence de tepuys (montagnes tabulaires), des plateaux de grès aux parois abruptes qui dominent la forêt et offrent un paysage spectaculaire rehaussé par son isolement, son inaccessibilité et sa conservation exceptionnelle. Les communautés autochtones considèrent Chiribiquete comme un lieu sacré qui ne peut pas être visité et qui devrait être préservé sans modification. Photo MADS


Pour l'heure, retour à Cali. Où en est-on du fameux objectif "30x30" fixé voici deux ans ? Tic-tac, tic-tac... Inutile de tourner autour du pot : on est encore loin du compte. C'est ce que montre Protected Planet, un rapport publié dans le cadre de la COP16 par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui rassemble pour la première fois depuis 2023 les données officielles communiquées par les gouvernements et d'autres parties prenantes à la Convention pour la diversité biologique. Selon ce rapport (ci-dessous en PDF, en anglais), la couverture mondiale des aires protégées et conservées est de 17,6 % dans les zones terrestres et les eaux intérieures, tandis qu'elle est de 8,4 % dans les zones marines et côtières.


Rapport Protected Planet 2024, en anglais, 81 pages


On peut voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide. A ce jour, 51 pays (dont la France) disposent déjà de réseaux d'aires protégées qui dépassent l'objectif sur terre, tandis que 31 le dépassent en mer. Et plus des deux tiers des zones identifiées comme les plus importantes de la planète pour la biodiversité sont partiellement ou totalement couvertes par des zones protégées et conservées. Malgré ces progrès, « nous constatons encore de nombreuses lacunes qui empêchent le monde de changer de cap », déclarent Neville Ash, directeur du Centre mondial de surveillance de la conservation du PNUE, et Grethel Aguilar, directrice générale de l'UICN.


Vue aérienne de l'atoll d'Addu, au sud des Maldives, où Greenpeace mène une campagne dans l'océan Indien pour dénoncer la surpêche et mettre en lumière les problèmes liés à la pêche excessive au thon. Paul Hilton / Greenpeace


Pour atteindre l'objectif "30x30", manquent encore à l'appel des "aires protégées", 16,7 millions de kilomètres carrés de zones terrestres et d'eaux intérieures (peu ou prou l'équivalent de la superficie de la Fédération de Russie), et 78,3 millions de kilomètres carrés de zones marines et côtières (soit un espace plus vaste que l'Océan Indien). D'ici 2030, c'est loin d'être gagné.

 

Une minute avant de poursuivre la lecture... Et la biodiversité éditoriale ? Un "journal-lucioles", comme prétend l'être les humanités, fait aussi partie des espèces menacées. Dons et abonnements ICI 

 

"Sur la bonne voie ou à côté de la plaque ?", rapport du Bloomberg Ocean Fund (49 pages, en anglais)


"Sur la bonne voie ou à côté de la plaque ?" (On track or off course ?). Dans l'intitulé du rapport que vient de publier The Bloomberg Ocean Fund (ci-dessus en PDF), et qui se concentre sur les zones marines protégées en haute mer, la question est de pure forme. On est clairement à côté de la plaque. Selon les chercheurs qui ont rédigé ce rapport, bien que les eaux internationales représentent les deux tiers des océans de la planète, seulement 1,4 % d'entre elles font l'objet d'une forme ou d'une autre de protection. Même constat du côté de Greenpeace, qui y va aussi de son rapport, publié le 21 octobre (ci-dessous en PDF) : au rythme actuel, l'objectif de 30% de protection des océans devrait être atteint en... 2107. D'ici là, le plancton a de quoi se faire du mouron !


Car tout le monde est l'accord là-dessus : sans les eaux internationales, l'objectif de protection de 30 % des océans d'ici 2020 est totalement illusoire. En juin 2023, un traité contraignant pour la conservation et l'exploitation de la biodiversité en haute mer, a pourtant été adopté par les Nations Unies. « Une victoire pour l'Océan », avait même fanfaronné la présidente de l'Union européenne, qui ne l'a toujours pas ratifié, 17 mois plus tard. Pour que ce traité entre en vigueur il faut qu'au moins 60 États le ratifient. La France, qui continue d'autoriser le chalutage profond dans les aires maritimes protégées, n'a pas ratifié. A ce jour, seuls 14 pays l'ont fait : le Bangladesh, Barbade, Belize, le Chili, Cuba, les Maldives, Maurice, la Micronésie, Monaco, Palau, Panama, les Seychelles, Singapour, Timor-Leste. Tic-tac, tic-tac...


"From commitment to action : Achieving the 30x30 target through the Global Ocean Treaty".

Rapport Greenpeace, 36 pages, en anglais.


La naissance d'un "G9 de l'Amazonie"


Le rapport Protected Planet pointe deux autres sujets d'inquiétude.


Primo : au-delà de l'aspect quantitatif des 30% d'aires qui devraient être protégées, celles-ci doivent être "bien connectées", c'est-à-dire reliées entre elles, ce qui n'est le cas, à l'heure actuelle, que pour moins 10% des aires terrestres protégées.


Secundo : ces aires protégées doivent être gouvernées "de manière équitable", notamment afin de garantir que les peuples autochtones et les communautés locales participent aux décisions les concernant. Or, là aussi, on est loin du compte. Alors que, selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, les peuples autochtones occupent un quart des terres de la planète, où ils abritent et protègent 80 % de la biodiversité mondiale, seules 3,95 % des aires protégées sont gérées par ces communautés !


Le 27 octobre à Cali, lors de la COP16, la création d'un "G9 de l'Amazonie". Photo DR


Lors de la COP16 à Cali, plusieurs propositions non gouvernementales ont été divulguées. Ainsi, quatre ONG et instituts de recherche du Brésil, de Colombie, du Pérou et des États-Unis, fédérant une centaine de groupes de la société civile, ont remis un document qui préconise sept domaines d'action prioritaires pour lutter efficacement pour l'exploitation idéale de l'or, qui affecte non seulement l'environnement mais aussi les populations autochtones, à cause des rejets de mercure dans les rivières.


Le 26 octobre a également eu lieu une manifestation pour réclamer une Amazonie libérée de l'exploitation des combustibles fossiles. Si l'Amazonie est reconnue sans conteste comme une région clé pour la planète, qui doit prioritairement en prendre soin, sinon ceux qui y vivent ? La COP16 a vu émerger une nouvelle coalition, qualifiée de "G9 de l'Amazonie", qui rassemble des organisations de peuples indigènes de toute l'Amazonie : Pérou, Colombie, Bolivie, Brésil, Venezuela, Équateur, Suriname, Guyana et Guyane française. « Tout le monde aime l'ombre, mais qui fait quelque chose pour conserver un arbre ? Ce que nous proposons, c'est la défense de notre territoire », a déclaré Justo Molina Barrancos, de la Confédération des nations et peuples indigènes du Chaco, de l'Est et de l'Amazonie bolivienne. « Nous sommes les propriétaires ancestraux de nos territoires, les gardiens et les intendants de la biodiversité, des forêts amazoniennes et de la vie de la planète », a renchéri Oswaldo Muca Castizo, coordinateur général de l'Opiac - l'Organisation nationale des peuples indigènes de l'Amazonie colombienne. « Sans notre participation, tout dialogue sur la biodiversité et l'action climatique est infondé ».


Le financement, "patate chaude" de la COP16


En termes d'organisation et de retombées médiatiques, la COP16 Biodiversité restera sans doute comme un succès. Le « segment de haut niveau », soit ta dernière étape de ces deux semaines de rencontres et de négociation, aura été marqué par la présence de quelques chefs d’État (2), alors qu'aucun n'avait fait le déplacement en 2023 à Montréal, de 110 ministres, 23 vice-ministres et les délégations des 176 nations accréditées. En termes d'avancées effectives, le bilan sera sans doute beaucoup plus nuancé. Les questions relatives à l'amélioration de la participation des communautés autochtones ou locales, évoquées ci-dessus, sont restées bloquées au stade des déclarations, sans traduction en actes. Même constat pour les mécanismes de mise en œuvre des 23 "cibles" définies par l'accord de Kunming-Montréal, qui se sont enlisés dans des détails techniques et procéduraux.


De toute façon, la réussite des objectifs de l'accord de Kunming-Montréal dépend pour beaucoup de leur financement. D'ici à 2030, les pays riches devraient mobiliser au moins 200 milliards de dollars pour permettre aux pays en développement de mettre en œuvre les actions nécessaires. En outre, 500 milliards de dollars de subventions nuisibles devraient être réorientés chaque année. Là encore, on est très loin du compte : le Fonds mondial pour la biodiversité a été abondé à ce jour à hauteur de... 400 millions de dollars, à peine 0,05 % du montant visé dans six ans ! (3) De plus, certains pays "donateurs" n'hésitent pas à s'acquitter de leurs contributions sous forme de prêts : c'est notamment le cas de la France, à 87 %. Les pays pauvres se trouvent ainsi reconduits dans un cercle vicieux d'endettement.


Comme l'écrit le quotidien El Espectador, ces questions de financement, « difficiles et polarisées », ont été la « patate chaude » de la COP. Car il ne s'agit pas seulement de réunir l'argent nécessaire, mais de savoir quelle instance va le redistribuer. Actuellement, le Fonds du cadre mondial pour la diversité est géré par le Fonds mondial pour l'environnement, une organisation créée en 1991. Problème : certains pays africains, la Colombie, le Brésil, et d'autres, jugent qu'ils ont des difficultés à accéder au financement du Fonds pour la diversité, que l'argent met trop de temps à arriver, et que les organes de décision sont déséquilibrés. Ces pays souhaiteraient la création de fonds gérés directement par la Convention mondiale pour la diversité, mais un certain nombre de pays donateurs comme le Canada, l'Australie, le Japon et la Suisse, s'y opposent fermement. Bref, on n'est vraiment pas vraiment sorti de l'auberge, d'autant qu'après la "patate chaude", il reste encore le plat de résistance.


En effet, au-delà de ces discussions Nord/Sud, c’est toute une réorientation des flux financiers vers la biodiversité qu’il conviendrait d'organiser. Mais où donc trouver le pognon ? En juin 2023, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial (4), la France et le Royaume-Uni ont lancé de concert le "Panel international de conseil sur les crédits biodiversité" (en anglais, International advisory panel on biodiversity credits (IAPB), afin de « structurer les marchés des crédits biodiversité au service des peuples et de la planète ». Des "crédits biodiversité", sur le modèle des crédits carbone, dont la sincérité aura quelque peu laissé à désirer ? (5) « On a essayé de tirer les leçons de ce qui n’a pas marché avec les crédits carbone », jure Sylvie Goulard, éphémère ministre des Armées dans le gouvernement d’Édouard Philippe, devenue co-présidente de l'IAPB. Il en faudra plus pour convaincre militants environnementaux et ONG. « On n’a pas besoin d’un tel marché. Il suffit de rediriger les subventions aux activités destructrices », confie ainsi au site Novethic Frédéric Hache, directeur et chercheur au sein de l’ONG Green Finance Observatory.


Des « subventions pour les activités destructrices » ? Oui, et pas qu'un peu ! Selon le dernier rapport de l'ONG Earth Track (ci-dessous en PDF), malgré l'accord de Kunming-Montréal, où figurait la promesse de réduire de 500 milliards de dollars par an les subventions nuisibles à l'environnement, celles-ci ont continué à augmenter et atteignent aujourd'hui... 2,6 milliards de dollars par an, ce qui équivaut à 2,5 % du PIB mondial. « Ces subventions nuisent à la nature et à la biodiversité qui y est associée, et ralentissent les efforts mondiaux de transition vers des méthodes de production et des systèmes énergétiques à plus faible impact », écrivent les auteurs du rapport.


"Protecting Nature by Reforming Environmentally Harmful Subsidies: An Update".

Rapport de l'ONG Earth Track (en anglais, 24 pages)


C'est un tel discours offensif qu'a tenu le président colombien, Gustavo Petro, en ouverture de la COP16, et encore avant d'entamer la dernière ligne droite : « Si le pétrole génère des dollars qui vont aux fonds d'investissement, et que ces fonds prêtent aux pays en développement avec des intérêts et des primes, l'argent produit finit par endetter toute l'humanité ! Un système financier plus durable et plus efficace ne serait-il pas préférable ? » Et Gustavo Petro a renouvelé une proposition faite lors de la COP28 sur le changement climatique à Dubaï : « pourquoi ne pas échanger la dette [des pays pauvres] contre des actions en faveur du climat ? Si, au lieu de payer des dollars au propriétaire des obligations, le FMI (Fonds monétaire international) les convertissait en un paiement également au propriétaire des obligations, mais basé sur le fait de sauver la vie de leurs enfants et petits-enfants, de sauver la vie de toute l'humanité, de prendre soin de la forêt amazonienne, de prendre soin de la rivière, alors ne serait-ce pas un schéma financier beaucoup plus durable et efficace ? (...) La crise climatique ne sera pas résolue par la rentabilité ou les taux d'intérêt, et si nous sommes encore obsédés par l'idée que le marché financier agissant librement résoudra les mécanismes de financement de la lutte contre l'extinction de l'humanité, nous sommes tout simplement en train de faire une erreur. Nous manquons de temps ; nous ne pouvons pas perdre une seconde ou une heure de temps humain, de temps vital ».

 

Tic-tac, tic-tac... A la veille de la clôture de la COP16 Biodiversité à Cali, il restait encore, parmi les textes des négociations sur les questions de financement, 1.956 points à concilier...


Jean-Marc Adolphe


NOTES


(1) - D'abord intitulée Union internationale pour la protection de la nature, jusqu'en 1956, l'Union internationale pour la conservation de la nature est une organisation intergouvernementale, qui emploie plus d'un millier de personnes dans le monde, et qui a aidé plus de 75 pays à préparer et appliquer des stratégies en matière de conservation et de diversité biologique. L'UICN est particulièrement connue pour attribuer aux espèces un statut de conservation, qui fait référence dans la communauté scientifique, et à partir desquels elle édite sa liste rouge des espèces menacées. Elle classe également les aires protégées en 7 catégories. L'UICN est également l'organisme consultatif référent auprès du Comité du patrimoine mondial pour l'étude des candidatures des sites naturels à la liste du patrimoine mondial, ainsi que l'évaluation de l'état de conservation de ces sites. (Wikipédia)


(2) - Les chefs d’État présents à Cali étaient, outre le président colombien, ceux de l'Arménie, de la Guinée-Bissau, de l'Équateur, du Suriname et le président du Conseil de transition d'Haïti. La France était représentée par la ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher.


(3) - Juste avant la clôture de la COP16, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé une contribution de la France de 5 millions d’euros au Fonds du cadre mondial pour la biodiversité. Sept autres pays ont également ont annoncé mettre la main à la poche : l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la province canadienne du Québec.


(4) - Annoncé en novembre 2022 lors de la COP 27 de Sharm el-Sheikh et du sommet du G20, le Sommet pour un Nouveau Pacte Financier Mondial ambitionnait "de renforcer les partenariats entre pays et institutions financières internationales afin de faire évoluer le système financier pour augmenter les financements à destination des pays en développement et vulnérables au changement climatique."


(5) - En 2023, le quotidien suisse Le Temps, se basant sur une enquête réalisés par The Guardian et Die Zeit, estimait que plus de 90 % des crédits carbone « ne valent rien » car l'effet des mesures prises par les entreprises qui mettent en œuvre des projets supposés absorber du carbone est largement surestimé.


On continue ? On continue. Sur la biodiversité et ses enjeux, d'autres publications à venir sur les humanités. Et de COP en COP, on tâchera de documenter d'autres questions environnementales, avant, pendant et après la prochaine COP Climat, du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou.


 

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