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Trumpland : comment les "tech bros" ont pris le pouvoir

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 Un buste d'Elon Musk à proximité de Starbase, le centre spatial construit et développé par Elon Musk et SpaceX

dans le sud du Texas, près de Boca Chica. Photo Eric Gay / AP.


S’envoyer des fleurs, ce n’est pas un crime. On a été les tout premiers, aux humanités, à avoir souligné le virage trumpiste des gourous de la Silicon Valley, à avoir débusqué, derrière l’ombre portée d’Elon Musk, d’autres intrigants non moins inquiétants, mais beaucoup moins médiatisés (en France) : Cameron et Tyler Winklevoss, Marc Andreessen, Curtis Yarvin Peter Thiel et consorts. C’était en novembre dernier : "La facho-tech au cœur de Trumpland" (ICI). On a été les tout premiers, aussi, avec une enquête de Maria Damcheva, à fouiller les coulisses de l’univers des cryptomonnaies (lire ICI le premier épisode, "Fuck démocratie"). Aujourd’hui, tout le monde en parle…


Pourtant, ce maelström idéologico-technologique est encore trop méconnu en France. Dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions Divergences, Apocalypse Nerds. Comment les technofascistes ont pris le pouvoir, les journalistes Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet s’y attèlent avec brio. « Une des forces d’Apocalypse Nerds », écrit Baptiste Fauché sur En attendant Nadeau,  « est sa capacité à lier la question intellectuelle à la question stratégique. Pour le dire autrement, les auteurs parviennent, tout au long du livre, à décrire la façon dont la production théorique des tech bros est toujours accomplie dans l’objectif de conquérir le pouvoir. (…) L’essai effectue une plongée véritablement effrayante dans les entrailles idéologiques du technofascisme. Ce qu’il dessine, à travers sa description de rêves transhumanistes, de cité-états sécessionnistes, d’eugénisme dopé à la reconnaissance faciale et d’adoration messianique de l’IA, c’est la possibilité réelle d’un futur infernal, déjà en train d’être construit depuis les germes du présent. En effet, non seulement les tech bros sont déjà à la manœuvre depuis la Maison-Blanche, mais leurs idées s’élancent depuis la dimension coloniale, autoritaire et patriarcale du capitalisme contemporain. »

 

« On y trouve en premier lieu une haine viscérale de l’Etat, perçu comme « un programme informatique obsolète », auquel il faudrait substituer un « CEO [directeur général] souverain », commente Olivier Clairouin dans Le Monde. « S’y joignent des volontés sécessionnistes menant à un découplage inédit, celui de la souveraineté et du territoire. La colonie texane Starbase d’Elon Musk ou l’utopie technolibertaire de Prospera, au Honduras, en seraient les signes avant-coureurs… ».

 

  • Apocalypse Nerds. Comment les technofascistes ont pris le pouvoir, de Nastasia Hadjadji et Olivier Tesquet, éditions Divergences, 200 p., 17 € (ICI).

 

  • A lire également : sur lundimatin, "Dark Gothic MAGA : Elon Musk, la néoréaction et l'esthétique du cyberfascisme" de Norman Ajari (ICI), et sur le site de la revue Terrestres, "La montée du fascisme de la fin des temps", de Naomi Klein et Astra Taylor (ICI)

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