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Amazonie : éviter le point de non-retour.


Gregorio Mirabal, le 10 septembre 2021 au congrès de l’UICN à Marseille.


10 septembre 2021, Marseille : à l’initiative des représentants des peuples autochtones, l’Union internationale pour la conservation de la nature a adopté une motion pour préserver l’écosystème amazonien et reconnaître les droits des communautés qui y vivent.


Nom de code : motion 129. Ce texte, déposé en urgence juste avant le Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui se termine à Marseille ce samedi 11 septembre, a été approuvé hier, 10 septembre, avec un total de 56% d’approbation par les États et les agences gouvernementales et 95% des ONG. L’enjeu n’est pas mince : il s’agit d’ « éviter le point de non-retour en Amazonie en protégeant 80% du territoire d’ici 2025 ». Cette motion a été présentée par la COICA (Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien) : une première victoire pour les peuples autochtones, invités pour la première fois comme représentants officiels et non simples observateurs (Lire ici : « Les peuples autochtones, gardiens de la Terre »).

« Cela fait trente ans, depuis le sommet de la Terre de Rio de 1992, que l’on dit que la planète est malade et que les gouvernements ou les Nations unies font des discours et fixent des objectifs qui ne sont jamais tenus. Cette fois-ci, nous avons inversé le processus : c’est nous qui avons élaboré cette proposition et décidé quelle était notre ambition » , indique au Monde José Gregorio Diaz Mirabal, délégué général de la COICA (Lire ICI).


La motion votée hier à Marseille encourage notamment les États et organismes gouvernementaux « à promouvoir les efforts visant à restaurer au moins la moitié des zones forestières dégradées du bassin de l’Amazone d’ici à 2025 » et « à accroître leur soutien en faveur d'un soutien technique et financier direct, soutenu et équitable, afin que les peuples autochtones conservent et gèrent durablement leurs territoires, notamment des initiatives menées par les autochtones pour la protection des forêts et une transition écologique juste, comme l'initiative Amazon Sacred Headwaters ». Le texte demande en outre aux États et organismes gouvernementaux « de promulguer des moratoires sur les activités industrielles réalisées dans les forêts primaires. » (texte complet de la motion ICI)

L’adoption de cette motion par l’assemblée de l’UICN est donc particulièrement importante, mais la partie est encore loin d’être gagnée. D’une part, les recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature n’ont pas de caractère contraignant. Et d’autre part, le Brésil de Bolsonaro n’est même pas membre de cette organisation internationale…


VIDEO : Gregorio Mirabal, discours pour l’Assemblée mondiale pour l’Amazonie, juillet 2020


Au-delà de la seule question amazonienne, les membres de l’UICN se sont en outre engagés à veiller à ce que la gouvernance des aires protégées soit inclusive et équitable ainsi qu’à soutenir les efforts des peuples autochtones, qualifiés « d’autorités et de gardiens de la biodiversité ». Des travaux publiés le 2 septembre dans la revue Ecology & Society soulignent que 56 % des études portant sur la conservation sous contrôle « local » des peuples autochtones montrent des résultats positifs autant pour le bien-être humain que pour la protection des espèces et des écosystèmes, contre seulement 16 % pour les territoires placés sous le contrôle « extérieur » d’Etats, d’ONG ou d’entreprises privées.

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