Censure chinoise en Thaïlande
- La rédaction

- 26 sept.
- 1 min de lecture

A gauche : L'affiche originale de l'exposition « Constellation of Complicity » à Bangkok.
A droite : Les noms des artistes tibétains, hongkongais et ouïghours ont ensuite été effacés à l'aide de traits noirs.
À Bangkok, l’exposition Constellation of Complicity a révélé jusqu’où peut aller l’influence de Pékin sur les scènes artistiques d’Asie du Sud-Est. Le projet, conçu par l’artiste birman exilé Sai, mettait en lumière les complicités entre régimes autoritaires, de la Birmanie à la Russie. Mais dès son ouverture en juillet au Bangkok Art and Culture Center, le commissaire a dû fuir précipitamment vers Londres, redoutant une arrestation annoncée par les directeurs du musée. Ceux-ci ont expliqué avoir subi des pressions directes de la Chine, relayées par les autorités thaïlandaises, pour effacer les noms d’artistes originaires du Tibet, du Xinjiang et de Hong Kong. Leurs mentions ont été caviardées dans les supports de l’exposition et deux drapeaux – tibétain et ouïghour – retirés. Les œuvres venues de Syrie, d’Iran ou même une fresque montrant Xi Jinping entouré d’armes n’ont, elles, pas été censurées. Cet épisode illustre la stratégie de « censure intermédiaire » décrite par des chercheurs : Pékin délègue à des institutions culturelles locales la suppression d’éléments jugés sensibles, sans heurt frontal. Pour les artistes concernés, cette intervention confirme à quel point la liberté d’expression reste tributaire des rapports de force géopolitiques dans la région.





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