24/11/2021, par la rédaction des humanités.
L’union civile entre personnes du même sexe y était autorisée depuis 2016, mais pas le mariage. 24 heures après le premier tour de l’élection présidentielle qui a vu le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast arriver en tête, les députés chiliens ont approuvé hier, par 101 voix pour, 30 contre et 2 abstentions, le projet de loi dit de « mariage égalitaire », qui reconnaîtrait enfin le mariage entre personnes du même sexe, leur donnant par exemple le droit d’adopter. Le projet de loi doit à présent être approuvé par le Sénat pour être définitivement entériné. Dans un pays très majoritairement catholique (à près de 90%), ce n'est pas une mince (première) victoire pour les mouvements LGBT qui se battent depuis des années. Le Chili rejoindrait ainsi l'Argentine (2010), l'Uruguay et le Brésil (2013), la Colombie (2016), l’Equateur (2019), le Costa Rica (2020) et une partie du Mexique (à partir de 2009).
En janvier 2018, la Cour Interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) avait exhorté les pays d’Amérique latine à reconnaître le mariage gay.
Par ailleurs, l’Assemblée constituante présidée par l’universitaire Mapuche Elisa Loncon poursuit ses travaux. La délibération publique fait partie de ses engagements. Depuis hier et pour toute la semaine, cette Assemblée constituante se tient dans la région du Biobío, au centre du Chili, la troisième plus peuplée après la région métropolitaine de Santiago et Valparaíso. Lors de son discours inaugural, devant la célèbre fresque murale de Gregorio de la Fuente « Historia de Concepción », Elisa Loncon a déclaré : « nous sommes un pays de mémoire. Et nous sommes un pays avec une grande mémoire antérieure, car ici, dans cet espace [faisant allusion à la fresque de Gregorio de la Fuente], nous pouvons voir les nations qui existaient avant l'État du Chili ».
Lo coalition d’extrême droite rêve de dissoudre cette Assemblée constituante, mais si son candidat est arrivé en tête lors du premier tour de la présidentielle, elle ne compte que 14 député.e.s (sur 155) et 1 seul sénateur (sur 50) à l’issue des élections législative et sénatoriale qui se déroulaient en même temps que la présidentielle.
Photo en tête d'article : Lors de la Gay Pride (marcha del orgullo) en 2019 à Santiago de Chile. Photo Alberto Valdes / EFE.
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