Ses photos de Kaboul, au lendemain de la reprise de la capitale afghane par les Talibans, témoignent d’une « prise directe » avec l’événement. Pour la troisième fois de sa vie, Marcus Yam, photojournaliste du Los Angeles Times, est récompensé par un prix Pulitzer.
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Il était là, au milieu du chaos.
Kaboul, août 2021. A peine Joe Biden avait-il entamé le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, que les talibans prenaient le contrôle de la capitale, d’où ils avaient été chassés il y a 20 ans.
Marcus Yam est là. Ce photojournaliste du Los Angeles Times, d’origine malaisienne (il né en 1984 à Kuala Lumpur), connait bien l’Afghanistan, où il a réalisé des portraits de jeunes gens qui n’avaient pas connu le régime taliban dans les années 2000.
Ce 15 août 2021, comme tout le monde, il est surpris par la chute précipitée de Kaboul. Il restera deux mois de plus en Afghanistan, jusqu’au 3 octobre, pour témoigner de l’état du pays après le départ des Américains.
Les photographies qu’il a lors réalisées et publiées viennent d’être récompensées par un prix Pulitzer, la plus prestigieuse distinction pour le photojournalisme.
Marcus Yam n’en est pas à son coup d’essai. A deux reprises déjà, en 2014 et 2015, ce même prix lui avait été décerné, respectivement pour sa couverture d’un glissement de terrain à Oso dans l’État de Washington, et pour la fusillade de San Bernardino en Californie. D’autres prix lui ont également été attribués, comme le Robert F. Kennedy Journalism Award en 2019, pour un travail saisissant sur la population de Gaza, en Palestine (voir ICI).
Venu aux États-Unis pour des études d’ingénieur en aéronautique, Marcus Yam ne se destinait pourtant pas à la photographie. C’est pour le journal de son université, à Buffalo, qu’il a publié ses premières photos, repérées par le rédacteur en chef du quotidien régional, The Buffalo News. Il a rejoint en 2014 The Los Angeles Times. Ce nouveau prix Pulitzer vient d’ailleurs souligner, au-delà des propres qualités de Marcus Yam, la place que les grands quotidiens américains savent encore accorder au meilleur photojournalisme, sans se reposer sur la seule couverture des agences de presse.
L’ensemble des reportages de Marcus Yam sur son site internet : https://www.marcusyam.com
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