Où est passée Zhang Yadi ?
- Jean-Marc Adolphe

- 3 oct.
- 2 min de lecture

Zhang Yadi. Collection personnelle.
Étudiante chinoise en France, défenseure des droits des Tibétains, Zhang Yadi a disparu depuis son arrestation au Yunnan, le 31 juillet dernier. Accusée « d’incitation au séparatisme », la jeune femme de 22 ans risque jusqu’à quinze ans de prison.
Plus de deux mois après son arrestation, on est toujours sans aucune nouvelle de Zhang Yadi (张雅笛, également connue sous le nom de Tara), 22 ans, accusée « d’incitation au séparatisme », une charge passible de cinq à quinze ans de prison. Sa famille et ses proches n’ayant pas pu établir de contact direct ni obtenir de garanties sur son accès à un avocat indépendant.
Etudiante à Paris, à l’ESCP Business School, Zhang Yadi venait d’être admise à la School of Oriental and African Studies à Londres. Cet été, elle est retournée en Chine pour voir sa famille. Elle a été arrêtée le 31 juillet à Shangri-La, dans sa province natale du Yunnan.
Le jeune fille était sans doute dans le viseur des autorités chinoises pour avoir participé en France à des rassemblements contre la politique du Parti communiste chinois, mais aussi -et surtout ?- pour sa défense des droits des Tibétains. Sous le pseudonyme « Tara Freesoul », Zhang Yadi avait écrit plusieurs articles pour le site « Chinese Youth Stand for Tibet » (华语青年挺藏会 - la Jeunesse chinoise défend le Tibet), qui a émergé après les manifestations des pages blanches de novembre 2022, durant lesquelles les manifestants ont brandi des feuilles de papier vierges en signe d’opposition à la politique draconienne « zéro-Covid » de Pékin. Voir quelques-uns de ses derniers articles, sur un musicien tibétain, Dubhe (ICI), et sur les relations entre Tian’anmen et le mouvement des droits de l’homme au Tibet (ICI).
Les pseudonymes, les flics chinois s’en fichent pas mal. « L’offensive des autorités chinoises contre le militantisme en faveur des droits humains se joue dans les couloirs et les salles de classe de nombreuses universités accueillant des étudiant·e·s chinois et hongkongais », écrivait Amnesty international dans un rapport en mai 2024 (ICI). « D’après les témoignages de plusieurs étudiant·e·s, ils sont convaincus d’avoir été surveillés pendant leur séjour à l’étranger par les autorités chinoises ou leurs agents. Près de la moitié ont affirmé qu’ils avaient été photographiés ou filmés lors d’événements tels que des manifestations par des individus qui, selon eux, agissaient pour le compte de l’État ».
Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch (ICI) et Free Tibet, suivent aujourd’hui le dossier de Zhang Yadi et alertent sur les menaces qui pèsent sur elle. Le 16 septembre dernier, l’avocat chinois des droits humains Jiang Tianyong a été brièvement détenu alors qu’il s’était rendu à Changsha pour fournir une assistance juridique à la famille de l’étudiante. Depuis, silence radio…
Jean-Marc Adolphe
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Toujours heureuse de savoir que le Tibet n'est pas oublié! D'autant que SS Dalaï Lama pense à son successeur...devra-t'on le cacher pour ne pas finir dans les geôles comme le Panchen Lama?? D'avoir eu l'occasion de parler à deux familles tibétaines de Lhassa, dont beaucoup de familles se sont établies au Népal, le Tibet est méconnaissable et le Potala n'est plus un centre spirituel mais une attraction touristique sous la baguette chinoise. Toutes deux regrettent leur Tibet de leur enfance!