Russie et fachosphère
- La rédaction
- il y a 2 jours
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C'est quand même bizarre : en Ukraine (et plus largement en Occident) Poutine voit des nazis partout, mais il ne les voit pas quand ils sont sur le pas de sa porte...
À la mi-septembre, des membres de groupes fascistes du monde entier se sont réunis à Saint-Pétersbourg, en Russie. Après avoir participé à une procession religieuse menée par le patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe, les délégués se sont réunis dans le bâtiment de l'Assemblée législative de la ville, où ils ont été accueillis par des politiciens russes, des idéologues d'extrême droite et des prêtres. Selon le magnat orthodoxe russe Konstantin Malofeyev, la conférence s'est ouverte par une minute de silence en hommage à Charlie Kirk.
Le média indépendante iStories raconte la scène :
Le 12 septembre 2025, le Mariinsky Palace de Saint-Pétersbourg a accueilli la conférence fondatrice de la « Ligue internationale des anti-globalistes Paladines », un rassemblement qui a réuni une vingtaine de délégations issues d’organisations fascistes d’Europe, d’Amérique latine et d’Afrique du Sud. Cette rencontre s’est déroulée après une procession religieuse présidée par le patriarche Kirill, mêlant représentants de l’Église orthodoxe, militaires et militants pro-Kremlin, signalant l’imbrication croissante entre l’extrême droite radicale et les milieux religieux russes.
Le sommet, orchestré par l’oligarque ultraconservateur Konstantin Malofeev, réunissait figures du « monde russe » comme Alexandre Douguine et plusieurs députés du parti au pouvoir, dont Konstantin Chebykin. Le président de l’assemblée de Saint-Pétersbourg, Alexandre Belsky, a envoyé un discours de bienvenue. Des interventions religieuses de prêtres catholiques et protestants internationaux ont également ponctué la conférence, ancrant le rassemblement dans une dimension transnationale et interconfessionnelle.
La conférence a reçu des représentants de groupes tels que la Phalange espagnole, dont les membres honorent la division "Azul" du IIIe Reich, de la National Démocratie espagnole (une émanation néonazie), ou du mouvement Les Nationalistes en France, composé d’anciens SS et du Front National historique. D’autres participants venaient d’Italie, de Serbie, de Hongrie (le mouvement révisionniste "Soixante-quatre comtés"), d'Allemagne (liés au parti néonazi Der Dritte Weg), du Mexique (UNR, interface avec les extrémistes européens), de Belgique, du Royaume-Uni, de Grèce, du Brésil, d'Argentine et d'Afrique du Sud.
Du côté intellectuel, la conférence accueillait, notamment par visioconférence, les "penseurs" d’extrême droite Alain de Benoist, Alain Soral, et Alexandre von Bismarck (descendant du chancelier allemand), manifestant ainsi la volonté de fédérer les doctrines néofascistes au-delà des frontières. Selon les observateurs présents, les échanges revendiquaient explicitement la lutte contre l’« impérialisme globaliste », la défense des « valeurs traditionnelles » et la réhabilitation des figures liées au fascisme historique.
Ce congrès met à nu le rapprochement idéologique et opérationnel entre russes et groupes radicaux étrangers, avec la bénédiction de certains cercles politiques locaux et le soutien des institutions religieuses. Les participants, parfois revêtus d’insignes et uniformes évocateurs, ont multiplié les gestes de référence au passé nazi ou franquiste, assumant ouvertement un dialogue transcontinental qui vise à légitimer, selon l’expression du rapport hongrois relayé, « la curiosité à l’égard des fils de Russie face à la diabolisation occidentale ». Ce rassemblement inédit témoigne de la consolidation d’un réseau international de l’extrême droite radicale sous l’égide russe, entre remémoration et stratégies contemporaines d’influence, et interroge sur la capacité de résilience démocratique face à ces alliances post-fascistes.
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