Tim Ingold, dans la tresse des générations (entretien)
- Isabelle Favre
- il y a 6 jours
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Tim Ingold. Photo Cha Gonzalez
Baby-boom, génération Z, génération Millennium… Et après ? Dans un ouvrage qui vient de paraître en français aux éditions du Seuil, Tim Ingold invite à repenser la notion de génération à travers la métaphore de la corde tressée, loin des représentations figées et empilées du temps. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il partage son regard sur l’importance du geste, de la transmission manuelle et du compagnonnage, tout en interrogeant la place de l’humain au sein du vivant et la nécessité de préserver nos liens avec la nature, la culture et l’écriture manuscrite. Un dialogue où s’entrelacent mémoire, responsabilité et imagination collective.
Avec Une brève histoire des lignes, paru en 2011 aux éditions Zones sensibles (1), Tim Ingold a fait une entrée remarquée dans le paysage éditorial francophone des sciences humaines. S’il y décrivait, à sa manière singulière, des lignes très concrètes, il tentait aussi de définir ce que peut être une ligne abstraite, en évoquant la « nécessité intérieure » dont parle Kandinsky dans Du Spirituel dans l’Art. « Il entend par là la force de vie qui anime [les choses] et qui, vu qu’elle nous anime aussi, nous permet d’entrer en contact avec elle et de ressentir leur affectivité et leur pulsation de l’intérieur. » (2)

Léon Ferrari, Caminos. Musée national d’art moderne, Paris
© Léon Ferrari © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Professeur émérite d’anthropologie sociale à l’université d’Aberdeen (Écosse), Tim Ingold y a co-fondé un département d'anthropologie novateur pour son approche des relations entre les humains et l'environnement, qui invite à reconsidérer notre rapport au vivant, Il y dispense un enseignement souvent loin des salles de cours, accompagnant les étudiants en leur faisant expérimenter ces connaissances vécues dans l'engagement concret et sensoriel des humains dans leur milieu de vie. L'écriture, le tissage, la marche ont permis à Tim Ingold d'explorer une "anthropologie des lignes" qui inspire tout autant chercheurs qu'artistes.
Son premier terrain d’études fut en Finlande, auprès des Samis, peuple autochtone du Nord de la Scandinavie, auprès de qui il a vécu, observant leur relation au temps, comme tressage de fibres vivantes : un engendrement fort différent de la notion de succession que privilégie la culture occidentale.
C’est dans ce "lignage", si l’on peut dire, que les Éditions du Seuil viennent de faire paraître en français Le Passé à venir. Repenser l’idée de génération, un ouvrage dont le titre original, en anglais, est The Rise and Fall of Generation now (3), titre tout aussi étonnant que frappant, qui rappelle le vocabulaire utilisé pour évoquer, par exemple, la destinée de l’Empire romain. Cette Génération maintenant, actuellement "aux manettes", a la mainmise sur un pouvoir tout autant éphémère qu’illusoire, "hérité" de la génération précédente, rejetant la tradition. Mais pour Tim Ingold, la tradition n’est pas un héritage dont on tire profit : « cela équivaut à transformer des personnes en propriétés, des affects en effets, des foyers en maisons, des lieux en terrains et des conversations en textes. » (4)
La pensée de Tim Ingold se distingue par sa volonté de « retisser les liens qui unissent les différentes formes de vie, humaines et non humaines », en insistant sur la continuité de la vie et l’entrelacement des générations et des espèces. Il s’oppose à une vision moderne linéaire et cloisonnée du temps et des générations, proposant au contraire une conception où les vies humaines se chevauchent et s’entremêlent, à l’image des fibres d’une corde ou des lignes d’un tissu. Il s’agit alors de rendre perceptible la continuité du vivant et de réinscrire l’humain dans la longue durée de l’histoire, en dialogue constant avec son environnement. Pour Tim Ingold, la tresse illustre la continuité de la vie et la façon dont les histoires et les expériences s’entremêlent, au lieu de se succéder de manière linéaire. (5)
La couverture du Passé à venir. Repenser l’idée de génération, se distingue par son alliance de bleus vifs. Figurant un entrelacement de cordes, elle illustre un des arguments principaux du livre de Tim Ingold, qu’il explique au début de l’entretien qu’il nous a accordé à Paris début avril. Le mouvement, la continuité, le renouveau de ce qu’il appelle la "génération", dont l’étymologie renvoie à « produire, engendrer, donner naissance » : la génération comme mouvement de l’engendrement.
Tim Ingold, Le Passé reste à venir. Repenser l'idée de génération, Editions du Seuil, collection La couleur des idées, 240 pages, 18,90 euros (ICI)

"Humaner". Entretien avec Tim Ingold
Les humanités - Dans Le Passé à venir (titre en français de The Rise and Fall of Generation now), en invitant à « repenser l’idée de génération », vous jouez d’une opposition métaphorique (dont ses lecteurs seront familiers) entre la construction par « empilement de blocs » et le tressage d’une corde. Dans la métaphore de la corde, les générations sont conçues comme se chevauchant et formant des nœuds longitudinaux les unes autour des autres, de nouvelles vies se joignant à l’entrelacement à mesure que d’autres s’éteignent. Qu’en diraient les Samis, avec qui vous avez vécu et engagé vos travaux en anthropologie sociale ?
Tim Ingold - Je ne leur en ai pas parlé mais je crois qu’ils comprendraient très bien ce que je veux dire. Pour les Samis, la corde est une chose dont ils se servent quotidiennement. Leur lasso est une corde très longue, d’un demi-centimètre de diamètre, qu’ils utilisent non seulement pour capturer des animaux, mais en toute occasion lorsqu’ils veulent attacher quelque chose. L’image de la corde leur serait immédiatement familière, plus familière que l’image de la pile qui, pour nous, est liée aux livres. Je pense qu’ils comprendraient intuitivement, sans que je leur explique. La corde manifeste leur manière de concevoir ce que j’appelle la génération, et je pense que je l’ai appris auprès d’eux, et l’ai transcrit dans ce livre.
Avec le mot « idée », je voulais préciser d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une étude de sociologie parlant du baby-boom, de la génération Z, de la génération Millennium. Ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c’est comment nous pouvons imaginer la génération. Je veux vraiment parler de génération et de ce qui se passe lorsqu’on ne parle que de générations qui s’empilent : une juxtaposition et non un processus qui s’inscrit dans une conversation.
Les humanités - Vous proposez un nouveau verbe : "humaner"
Tim Ingold - Cela permet de désigner ce processus de vie : il ne se détache pas de la nature mais en fait partie. "Humaner" s’inspire de Ramon Llull, mystique catalan du Moyen-Âge, qui définit l’homme en ces termes : « homo est animal homificans » (7) : l’homme est un animal "hominifiant", cela signifie qu’il s’occupe, se préoccupe de ce qui est autour de lui. Comme êtres humains, nous avons à assumer une responsabilité pour veiller sur notre environnement. Je pense que les êtres humains sont exceptionnels, non pas à côté mais au milieu du monde. Il ne faut pas confondre exceptionnel et supérieur. Les êtres humains sont exceptionnels parce qu’ils portent la responsabilité exceptionnelle de prendre soin du monde.
C’est difficile de caractériser ce que j’entends par "humaner". Je cherche la réponse, mais je ne l’ai pas encore trouvée. Je crois que cela a quelque chose à voir avec le langage, avec cette idée qu’il y a quelque chose de particulier avec la langue et que les êtres humains ont entre eux des conversations : ils se parlent les uns aux autres, ils se racontent des histoires. Je ne crois pas que d’autres créatures le fassent.
Récemment, ce n’est pas dans le livre, j’ai pensé que nous devons réintroduire les concepts de nature et de culture dans leurs sens originels. La nature comme pouvoir de donner vie à la terre et la culture comme pouvoir de prendre soin de cette vie.

Une famille samie (Wikimedia Commons).
Ce peuple autochtone dont les territoires chevauchent la Norvège, la Finlande, la Suède et la Russie
est le descendant d'anciens peuples nomades des pays scandinaves.
Sa population est estimée aujourd'hui à environ 90.000 personnes.
Les humanités - On a remplacé le mot "nature" par "le vivant". Qu'en pensez-vous ?
Tim Ingold - À Aberdeen, le long de la côte, sur une plage, les éoliennes sont implantées dans le sable et entourées d’herbe. Et lorsque le vent souffle, il entraîne l’herbe qui dessine des cercles, et je compare ces cercles avec ceux que dessinent mécaniquement les pales des éoliennes.
Il y a de nombreuses années, j’ai été très influencé par la lecture de Bergson, notamment L’Evolution créatrice et son « élan vital » (8). J’aime cette idée de « vie ». "Le vivant", cela me convient. Nature vient du latin nascere : naître. La "natalité" de la nature plutôt que quelque chose qui est déjà là ; la nature, ce qui donne vie. Donc "le vivant", cela a du sens.
Les humanités - Ce que vous appelez "anarchive" fait écho à ces questions ?
Tim Ingold - Ce n’est pas mon invention, mais celle d’Erin Manning, une philosophe canadienne, je lui ai emprunté ce mot (9). C’est l’opposé d’archive et cela a le sens de ces choses dans la terre qui sortent du sol : « Les racines ou les tubercules enfouis dans le sol portent une promesse ». Si vous plantez un tubercule, une pomme de terre ou une igname dans la terre, elles ne vont pas rester inertes, elles vont germer et sortir du sol. Avec les archives, vous en prenez une et puis une autre, vous les posez l’une sur les autres, et à la fin, vous faites une pile. Avec ces traces écrites de l’histoire, l’archiviste fait une pile de papier là, une autre ici. Alors que si je mets des plantes en terre, elles poussent et sortent du sol. Je veux en venir à l’idée que si vous enterrez le passé, il ne disparaît pas mais il y a des histoires qui remontent à la surface. On retrouve l’idée du labour qui retourne la terre. C’est la même idée pour le palimpseste. Le palimpseste n’est pas fait de couches l’une sur l’autre, mais d’éléments anciens qui remontent à la surface. En anglais, le mot "over" a deux significations : au-dessus, passant par-dessus (comme une balle de cricket qu’on lance) et aussi terminé, (la balle arrive sur le sol pour rebondir).
« Quand vous écrivez à la main, l’inflexion de la ligne crée une certaine musicalité. En écrivant, vous chantez. Ce savoir, cette habileté existent depuis des milliers d’années. Quand j’écris, je prolonge une ligne tracée par mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père, etc »
Les humanités - C'est une métaphore sportive, mais vous faites plus souvent référence aux gestes de la main, à ceux de l’agriculture, par exemple à propos de l’étymologie commune entre page et paysage, aux empreintes dans le paysage ?
Tim Ingold - J’aime vraiment beaucoup cette idée que s’inscrire dans la page, c’est la même chose que labourer un champ. Lorsque vous labourez, vous retournez le sol et, lorsque vous lisez, vous tournez les pages. Au Moyen-Âge, les scribes et copistes, dans les monastères, comparaient leur travail avec le travail de la terre. Et ils faisaient l’un et l’autre.
L’écriture m’importe tout particulièrement. Ce serait une véritable tragédie si les enfants cessaient d’écrire avec leur main. Une société où l’on n’écrit plus à la main, c’est comme une société qui ne chante plus. Quand vous écrivez à la main, l’inflexion de la ligne crée une certaine musicalité. En écrivant, vous chantez. Ce savoir, cette habileté existent depuis des milliers d’années. Quand j’écris, je prolonge une ligne tracée par mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père, etc. Penser que ce qui existe depuis des milliers d’années puisse disparaître en une génération, je trouve cela absolument tragique. Il faut nous battre contre cela. La digitalisation réduit l’usage de la main au seul bout de nos doigts alors que la main nous est utile pour faire tant de choses : dessiner, lire, tisser, fabriquer…
Je suis convaincu, et je l’écris à la fin de ce livre, que la révolution numérique ne va pas durer. Je ne sais pas quand elle va finir, dans un siècle peut-être. Si nous voulons préparer de bonnes réponses à nos descendants, nous devons veiller à ce qu’ils conservent la capacité de vivre sans la technologie numérique avec d’autres matériaux et sachent encore utiliser leurs mains.
En mai dernier, je suis revenu sur mes notes de terrain auprès des Samis : des milliers de pages de notes prises à la main que j’ai envoyées à la communauté des Samis. Elles sont maintenant dans leurs archives où l’on peut les consulter. Certaines feuilles, en papier très fin, sont fragiles. Des documentalistes me disent : « Avec la numérisation, nous sommes en train de perdre nos traces, les traces venant d’autres temps de notre histoire. En voulant tout préserver avec cette numérisation, en réalité nous allons perdre beaucoup. Nous préférons conserver les manuscrits d’origine. » La digitalisation conserve les documents, pas très bien en fait, et la technique évolue : on a des vieilles disquettes que plus personne ne peut lire aujourd’hui. On peut lire des manuscrits anciens mais pas ce qui a été enregistré ainsi. Peut-être qu’il vaut mieux prendre soin des "documents papier".
Les humanités - Dans Le Passé à venir, on peut voir plusieurs explications en image, sous forme de diagrammes dessinés au tableau noir.
Tim Ingold - Je voudrais tenir compagnie à mes lecteurs, et j’imagine que je suis avec eux et que nous discutons. Il y a un tableau noir à côté et pour mieux expliquer, je trace des traits et j’écris sur le tableau qu’ils regardent et cela précise le sens. J’aime aller au tableau, c’est plus actif : celui qui regarde ne le fait pas passivement, il regarde quelque chose qui se déploie. J’aime bien cette technique : dessiner au tableau noir, faire une photo et l’insérer dans le livre. J’ai aussi un carnet de notes et lorsque je réfléchis sur une idée, je dessine ce genre de diagrammes pour moi-même, cela m’aide à être plus clair.
J’écris en anglais et je cherche des mots simples mais d’une grande richesse de significations (et difficiles à traduire…) Les penseurs français du début du XXe siècle écrivaient magnifiquement, avec une grande clarté - une manière d’user du langage et de la poésie.
Cela rejoint la distinction entre la posture académique et la posture de compagnonnage dans l’éducation. Un poète est un compagnon. Quand vous lisez un poème, le poète vous entraîne avec lui dans une réalité. La littérature académique vous assigne au "comment", les auteurs vous disent comment ils pensent, comment le monde fonctionne : « Je suis un universitaire et je vais vous expliquer ». L’enseignant ne doit pas être en face, mais cheminer à côté. Étudiant et enseignant doivent marcher ensemble. Le langage ne se définit pas en premier lieu par la parole mais par l’écoute. En écoutant d’une certaine manière, on donne voix à toutes sortes de langages avec lesquels on peut se parler les uns les autres. Parfois d'expériences terrifiantes. Le langage ne se définit pas en premier lieu par la parole mais par l’écoute.
Les humanités - Ce serait un des buts de l’éducation ?
Tim Ingold - Oui, comme une conversation entre les plus âgés et les plus jeunes pour créer le futur ensemble. C’est un processus, une "génération", un mouvement... En tout cas, cela devrait l’être.
Propos recueillis par Isabelle Favre, le 8 avril 2025
NOTES
(1). Une brève histoire des lignes a été réédité en novembre 2024 dans la collection Points Essais aux Éditions Points (Le Seuil). Autres ouvrages de Tim Ingold en français : Être au monde : quelle expérience commune ? (avec Philippe Descola et Michel Lussault, Presses Universitaires de Lyon, 2014), Faire : anthropologie, archéologie, art et architecture (Dehors, 2017), L’anthropologie comme éducation (Presses Universitaires de Rennes, 2018), Marcher avec les dragons (Points Essais, 2018), Machiavel chez les babouins : pour une anthropologie au-delà de l'humain (Asinamali, 2021), Syrinx (avec Joséphine Michel, Fario, 2024), Correspondances : accompagner le vivant (Actes Sud, 2024).
(2). Tim Ingold, Une brève histoire des lignes. Postface, Bruxelles, Zones sensibles, 2011, p. 225. Au Centre Pompidou Metz en 2013, l'exposition "Une brève histoire des lignes", sur la pratique du dessin et du tracé depuis1925, avait repris le titre du livre de Tim Ingold paru en 2011.
(3). En Italie, les éditions Meltemi ont choisi de traduire ce titre par Il Futuro alle Spalle ("Le Futur derrière nous").
(4). Tim Ingold, Le passé à venir. Repenser l'idée de génération, Éditions du Seuil, avril 2025, pp. 76,77
(5). Historiquement, la tresse est une coiffure ancestrale retrouvée dans de nombreuses civilisations, de la préhistoire à l’Égypte antique. Elle servait à exprimer l’identité, l’âge, le statut social, ou des événements de vie. Dans certaines cultures, tresser était un acte social, un rituel, voire un moyen de survie (par exemple, dissimuler des graines dans les tresses durant l’esclavage). La tresse, au-delà de sa dimension esthétique ou utilitaire, symbolise l’entrelacement, la continuité et la transmission, que ce soit dans la matière, la culture ou la pensée.
(6). Ramon Llull (c. 1232 – 1316) est une figure majeure de la philosophie médiévale, originaire de Majorque. Issu d’une famille catalane aisée, il fut d’abord courtisan, troubadour et poète à la cour d’Aragon, menant une vie mondaine jusqu’à une série de visions mystiques à partir de 1263. Ramon Llull définit l’homme comme animal homificans, c’est-à-dire « animal humanisant » ou « animal qui humanifie ». Cette formule apparaît notamment dans l’Ars Brevis (IX.4) et dans la Logica nova. Cette « humanification » (homificatio) se manifeste par l’exercice des trois facultés supérieures de l’âme : connaître, se souvenir, aimer, qui correspondent à l’intellect, la mémoire et la volonté. L’homme n’est pas seulement un être rationnel, mais un être actif, dont l’essence se réalise dans l’actualisation de ces facultés, dans une dynamique propre à l’humain. Llull s’inscrit ainsi dans une logique des « corrélatifs » : tout être se définit par une activité qui lui est propre (comme le feu qui « enflamme », la plante qui « plantifie »), et pour l’homme, c’est « humanifier ».
(7). L’Évolution créatrice est un ouvrage majeur du philosophe Henri Bergson, publié en 1907. Ce livre marque un tournant dans la réflexion sur l’évolution du vivant, à une époque où les théories de Darwin sont largement discutées. Bergson y propose une vision originale de l’évolution, fondée sur la créativité et la vitalité, en rupture avec les explications purement mécanistes ou finalistes de la nature.
(8). Erin Manning (née en 1969) est une philosophe, théoricienne culturelle, artiste et professeure canadienne. Elle enseigne à l’Université Concordia à Montréal, où elle occupe une chaire de recherche en art relationnel et philosophie au sein de la Faculté des beaux-arts. Elle travaille à l’intersection de la philosophie, de l’esthétique, de la politique et de la pédagogie expérimentale, et ses recherches s’inscrivent dans la lignée de la philosophie du processus (Whitehead), de l’empirisme radical (William James), de la pensée de Simondon et de Derrida. Elle s’intéresse particulièrement à la neurodiversité, à l’écologie, à la pédagogie alternative, à la création artistique textile, à la danse et au mouvement. Elle a fondé le laboratoire de recherche-création SenseLab et, avec Brian Massumi, l’espace expérimental 3ecologies, centré sur l’exploration des relations entre écologies sociale, environnementale et conceptuelle. Ouvrages traduits en français : Pensée en acte. Vingt propositions pour la recherche-création (avec Brian Massumi, Presses du réel, 2018), et Le geste mineur (Presses du réel, 2019).
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