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dimanche 19 février 2023

Croco deal

Célèbre styliste colombienne, Nancy González commercialise dans le monde entier des objets de maroquinerie (jusqu’à 4.000 dollars le sac à main). Sa matière première : la peau de crocodiles, reptiles et autres espèces sauvages. La justice américaine est sur le point d’obtenir son extradition. Pour grandir, ou simplement continuer, les humanités , média alter-actif et engageant, ont besoin de vous. Pour s'abonner : I CI . Pour s'inscrire à notre infolettre : ICI Pour la première fois en Amérique latine, une extradition judiciaire vers les États-Unis ne sera pas liée au narcotrafic. C’est en effet à un tout autre trafic auquel se livrait Nancy González, arrêtée en Colombie le 8 juillet juillet dernier, avec deux de ses employés. Il est fort possible qu’ici, le nom de Nancy González ne dise rien, à moins de fréquenter certaines boutiques de luxe et d’être prêt à débourser jusqu’à 4.000 dollars pour un sac à main en peau de crocodile gris. Nancy González avait ainsi été invitée à Paris à exposer sa collection dans la célèbre boutique Colette, rue du Faubourg Saint-Honoré, un avant sa fermeture. Mais cette styliste colombienne, aujourd’hui âgée de 77 ans, est beaucoup plus connue (dans les milieux de la mode) à Londres -où ses sacs sont distribués dans les grands magasins Harrods- ou en Corée du Sud, à Moscou ou Milan, et aux États-Unis. Salma Hayek, Britney Spears, Victoria Beckham et plusieurs stars de Hollywood ont ainsi arboré des accessoires de sa marque. Et des créations ont été exposées en 2018 au prestigieux Metropolitan museum of art de New York. Or, c’est des États-Unis que sont venus, pour Nancy González, les ennuis. Des objets de maroquinerie réalisés par Nancy González, proposés en vente sur un site français (capture d’écran). Un tribunal de Floride a accusé la styliste colombienne d'"association visant à importer et envoyer des (marchandises à base d') animaux sauvages de façon contraire à la loi" et de "contrebande de marchandises". Nancy González, et deux de ses employés sont soupçonnés d'avoir organisé un réseau pour l'envoi aux Etats-Unis, entre février 2016 et avril 2019, d'au moins deux cents articles en peaux de python et de caïman, obtenues légalement en Colombie, mais sans respecter les règles douanières américaines. Ce type d'importation doit notamment obtenir une autorisation de la Convention pour le commerce international des espèces menacées de la faune et flore sauvage, qui garantit que ce commerce ne met pas en péril la survie des espèces. En Colombie, l'un des pays les plus riches en biodiversité au monde, les reptiles font l’objet d’un juteux trafic… La Cour suprême de justice colombienne vient de donner un avis favorable à l’extradition vers les États-Unis. Nancy González encourt une peine pouvant aller jusqu’à 25 ans de prison. Et encore… Le syndicat des pythons et des caïmans n’a pas pu se constituer partie civile. Dominique Vernis Photo en tête d’article : La styliste Nancy González à New York, le 1er octobre 2009. Photo Patrick McMullan Entièrement gratuit et sans publicité ni aides publiques, édité par une association, le site des humanités entend pourtant fureter, révéler, déficher, offrir à ses lectrices et lecteurs une information buissonnière, hors des sentiers battus. Il y a encore du pain sur la planche, il ne reste plus qu’à faire lever la pâte. Concrètement : pouvoir étoffer la rédaction, rémunérer des auteurs, et investir dans quelques outils de développement… Pour encourager cette aventure, dès 1 € : https://www.helloasso.com/associations/in-corpore/collectes/les-humanites-laboratoire-editorial-a-soutenir

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