16 décembre : dans un monde qui part en couilles, Trump est toujours plus loco (et vice-versa)
- Jean-Marc Adolphe

- il y a 2 jours
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour

Photo : Partenope. Musica per la sirena di Napoli, opéra de Ennio Morricone. Photo Salvatore Laporta / AP
Pendant que le président MAGA-dérangé s'emberlificote les pinceaux dans une histoire de vipère péruvienne, une Sirène dont s'était entiché Ennio Morricone refait surface au San Carlo de Naples. Pendant ce temps, Bahrein fête son indépendance et Emmanuel Macron s'en va-t-a Marseille régler à lui tout seul le problème du narcotrafic. De toute façon, le monde est loco, comme le prouvent nos brèves de comptoir à la mode Gorafi. Et aussi : une lecture du jour, CONTRE POUTINE, et une vidéo du jour, AVEC L'UKRAINE.
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L'IMAGE DU JOUR
En tête de publication. À Naples, on croyait l’histoire enterrée dans une malle d’archives : trente ans plus tard, l’unique opéra d’Ennio Morricone, Partenope. Musica per la sirena di Napoli, remonte à la surface comme un fantôme bien vivant. Composée en 1995 pour un festival qui fera faillite avant la création, la partition reste des décennies sans voix ni décor, simple projet « impossible » d’un géant du cinéma rêvant de se frotter au grand genre lyrique.
Décembre 2025 renverse le scénario : le Teatro di San Carlo, l’un des plus anciens opéras d’Europe, en donne la première mondiale les 12 et 14 décembre derniers, dans le cadre des célébrations des 2.500 ans de la fondation de Naples. Sur scène, la sirène Partenope, figure mythique à l’origine du nom de la ville, devient métaphore d’une Naples à la fois blessée et magnétique, que la musique de Morricone enveloppe de chœurs, de lignes mélodiques amples et de climats presque cinématographiques.
Le projet, porté avec la fondation Morricone et une distribution internationale, réinscrit le compositeur dans une autre histoire que celle des westerns ou des polars : celle d’un langage lyrique capable d’embrasser la mémoire d’une ville entière. À l’heure où les grandes maisons d’opéra cherchent de nouveaux récits, Partenope apparaît comme un legs posthume : une lettre d’amour tardive à Naples, signée par un maître disparu mais enfin entendu.
LA CITATION DU JOUR
Il y a des fois où je voudrais devenir fou. Mais je ne sais plus comment on s'y prend. (Philip. K. Dick, "Substance Mort", 1973)

Né il y a tout juste 97 ans à Chicago (et mort en 1982) Philip K. Dick est l’écrivain de science-fiction qui aura fait basculer le genre dans le doute métaphysique et la paranoïa politique. Longtemps cantonné aux pulps américains, il bâtit une œuvre prolifique de 45 romans et plus de cent nouvelles, hantée par les questions de réalité, d’identité et de pouvoir. Ses personnages, souvent précaires, drogués ou broyés par des corporations et des États autoritaires, cherchent des failles dans des mondes truqués où les souvenirs se vendent et où la technologie manipule les perceptions. Marqué par ses propres expériences hallucinatoires dans les années 1970, qu’il interprète comme un contact avec une intelligence supérieure nommée VALIS, Dick transforme ses délires mystiques en laboratoire de pensée, jusqu’à tenir un gigantesque journal, l’Exégèse. Redécouvert en Europe, notamment en France, avant d’être sacralisé par le cinéma (Blade Runner, Total Recall, Minority Report), il est devenu le grand romancier de l’ère numérique avant l’heure, prophète inquiet de sociétés de surveillance où la réalité elle-même devient un champ de bataille.
ÉPHÉMÉRIDE

Manifestation à Bahreïn, suite au décès, le 25 mars 2017, d'un jeune homme qui avait été grièvement blessé
plusieurs semaines auparavant, quand des hommes armés ont ouvert le feu sur un rassemblement de personnes
devant la maison du dirigeant de la communauté chiite du pays. Photo Sayed Baqer AlKamel / NurPhoto
Il a fallu choisir, entre le Bangladesh et Bahrein : tous deux fêtent leur indépendance ce 16 décembre. A pile ou face, c'est tombé sur Bahrein, pas de chance.
Bahreïn célèbre en effet chaque 16 décembre sa fête nationale, mais son indépendance vis‑à‑vis du Royaume‑Uni a été juridiquement proclamée à la mi‑août 1971, au terme d’un siècle et demi de protectorat britannique sur l’archipel. Ce décalage de calendrier dit déjà quelque chose de ce petit royaume du Golfe : une souveraineté revendiquée, mais longtemps encadrée, mise en scène, disputée.
À partir du XIXe siècle, Londres verrouille progressivement Bahreïn par une série de traités qui confient à la puissance coloniale la défense et les relations extérieures du pays, en échange de la protection du pouvoir de la famille Al‑Khalifa. Ce statut de protectorat est consolidé en 1861 puis par de nouveaux accords en 1880 et 1892, intégrant de facto l’archipel à l’architecture impériale britannique du Golfe. En 1970, une consultation supervisée par l’ONU confirme la volonté des habitants de ne pas être rattachés à l’Iran, ouvrant la voie à l’indépendance. Celle‑ci est proclamée à la mi‑août 1971, puis suivie, en 2002, par la transformation de l’émirat en royaume constitutionnel sous le règne de Hamad ben Issa Al‑Khalifa.
Officiellement, la fête de l’indépendance est fixée au 15 août 1971, date retenue par les manuels et les organismes internationaux. Mais Bahreïn ne commémore pas cette journée : la fête nationale est célébrée chaque 16 décembre, jour qui correspond à l’accession au pouvoir de l’émir Issa ben Salmane Al‑Khalifa, puis, par extension, à la « renaissance » du royaume. Ce choix s’explique aussi de manière plus prosaïque : le mois d’août, écrasé de chaleur, se prête mal aux défilés, feux d’artifice et grands rassemblements populaires, contrairement à décembre. Depuis 2002, un second jour férié, le 17 décembre, prolonge d’ailleurs les festivités, renforçant l’idée d’un récit national centré sur la dynastie régnante plutôt que sur la rupture coloniale.
Un archipel au milieu des géants. Coincé entre l’Arabie saoudite, à laquelle il est relié par la chaussée du roi Fahd, et l’Iran, qui n’a longtemps cessé de contester sa souveraineté, Bahreïn occupe une position stratégique aux marges du Golfe arabo‑persique. L’archipel abrite la principale base de la Ve flotte américaine, ce qui en fait un verrou militaire majeur pour le contrôle des voies maritimes et la politique régionale des États‑Unis. Cette localisation en fait aussi un laboratoire des rivalités du Golfe : étroitement aligné sur Riyad et Abou Dhabi, le royaume justifie souvent sa répression intérieure par la nécessité de contenir l’influence iranienne, particulièrement auprès de la majorité chiite de sa population. L’économie, dominée par les services financiers, le raffinage pétrolier et les capitaux voisins, accentue encore cette dépendance à l’égard des puissances voisines.
Une actualité sous haute surveillance. Depuis l’écrasement du soulèvement pro‑démocratie de 2011, la monarchie sunnite a verrouillé l’espace politique : les principaux partis d’opposition, comme al‑Wefaq et Waad, sont interdits, et des milliers de personnes ont perdu leurs droits civiques. Les élections, loin d’ouvrir le jeu, sont conçues pour exclure les voix dissidentes, tandis que de nombreuses figures de l’opposition restent derrière les barreaux ou sous la menace judiciaire. Les ONG documentent des restrictions sévères à la liberté d’expression, d’association et de manifestation, dans un pays dépourvu de médias indépendants, où la critique du pouvoir se paie souvent de l’exil, de la prison ou de la déchéance de nationalité. Au moment même où Bahreïn se couvre de drapeaux pour sa fête nationale, des organisations de défense des droits humains appellent, à Genève et ailleurs, à la libération des prisonniers politiques et à une véritable ouverture démocratique.
DE FIL EN AIGUILLE (LE MONDE EST LOCO, EST-CE QUE ÇA MOTIVE ?)
Poutine et la Légion d'Honneur. Ceci n’est pas une fake news. Vladimir Poutine est toujours titulaire de la Légion d'Honneur, octroyée en 2006 par Jacques Chirac. Depuis l’invasion de l’Ukraine, plusieurs responsables politiques et ONG (dont Reporters sans Frontières) demandent le retrait de cette distinction. En 2023, Emmanuel Macron a déclaré « ne rien s’interdire » et chercher « le bon moment » pour une telle décision. Le « bon moment», il le cherche encore. C'est qu'il faudrait voir à ne pas "humilier" les ambassadeurs du Kremlin en France, alias Marine Le Pen et Jordan Bardella, ils pourraient censurer Lecornu !
Emmanuel Macron et le narcotrafic. Ce 16 décembre, Emmanuel Macron est attendu à Marseille pour sonner l'hallali dans la lutte contre le narcotrafic. Parce que ça n'en finit pas... Il faut dire qu'au ministère de l'Intérieur, dans la police nationale et tutti quanti, il n'y a que des bras cassés qui n'ont pas le génie incarné de Jupiter 1er. Là il va "enfourcher le tigre" et s'en occuper en personne. Dès demain, tout devrait s'arrêter. Au fait, pourquoi Marseille ? Selon certaines sources, les conseillers élyséens n'auraient pas osé dire à l'Enfant-Roi que le narco-trafic, ce n'est pas seulement la vilaine Marseille, mais dans la France entière, y compris de petites villes. Selon d'autres sources, Macron serait informé mais il attend le "bon moment" pour se saisir du problème et en parler.
Changement climatique. Les négociateurs de la dernière COP se félicitent d’un accord « historique » consistant à baisser la température… des salles de conférence, pour montrer l’exemple sans trop se fatiguer. Les participants, en doudounes siglées, assurent qu’à 18 degrés, la planète sent déjà la différence, surtout dans les communiqués de presse.
Médias et IA. Une grande rédaction annonce fièrement confier désormais ses enquêtes d’investigation à l’intelligence artificielle, « plus docile, plus rapide, et nettement moins syndiquée ». Les patrons promettent que les humains garderont un rôle essentiel, notamment pour relire les communiqués des annonceurs.
Santé au travail. Un DRH visionnaire propose de rebaptiser le burn-out en « opportunité de reconversion intérieure », afin de transformer les arrêts maladie en storytelling positif. Les salariés apprécient le geste : on les achève, mais avec des mots doux et un powerpoint sur le bien-être.
Fake news et gouvernance. Un gouvernement européen annonce la création d’un Haut-Commissariat à la Vérité Chargée de Démentir Officiellement Ce Qui Se Révèlera Vrai Plus Tard. Pour plus de lisibilité, les mensonges seront désormais labellisés, avec un code couleur indiquant le délai estimé avant démenti discret.
Culture et diète. Face à la crise budgétaire, une région invente la « résidence d’artiste bénévole obligatoire » : un artiste par mairie, payé en visibilité et en buffet froid lors des vœux du maire. Au ministère de la Culture, Rachida Dati aurait commencé à parler avec ses conseillers d’un nouveau label « Territoire culturellement optimisé », où l’on ferme un théâtre chaque fois qu’on inaugure un rond-point.

Photo Daniel Heuer, AFP / Getty Images
Trump part en couilles. Est-ce lié à l'affaire Epstein ? Hier, dans le salon doré de la Maison-Blanche, pour le discours de Noël, Trump est parti en couilles, se lançant dans un conte abracadabrantesque de vipères péruviennes, de morsures mortelles et d’antivenins miraculeux, en hommage confus à son fils Donald Jr. Face à ce monologue désarticulé, où les serpents s’accumulent comme les lapsus, le public se fige, non par fascination mais par gêne, comme devant un grand-oncle qui déraille au repas de famille. « Vous voyez comme les gens trouvent ça intéressant, les serpents », s’étonne Trump, seul à ne pas entendre le silence.
Certains journalistes ont la mémoire courte. Le coup de la vipère péruvienne, Trump l'avait déjà fait en février 2018, devant le gratin ultra-réac de la Conservative Political Action Conference, il avait sorti de sa poche une feuille froissée : les paroles de "The Snake", soul vintage recyclée en parabole xénophobe. La femme compatissante, le serpent recueilli, la morsure fatale, et la morale appuyée comme un slogan de pub : « Pensez à cela en termes d’immigration. » La fable était grossière, mais l’effet recherché limpide : les migrants en reptiles perfides, l’Amérique en brave Samaritain naïf, et lui, Trump, en prophète lucide qui vous avait prévenus. Une nation forte doit avoir des frontières solides, martelait‑il, comme on vend une alarme anti‑effraction. Sauf que le venin, là, n’est pas dans le reptile : il est dans le glissement de langage qui transforme des êtres humains en faune nuisible.
En sept ans, le serpent trumpien aura donc connu toute la chaîne de valeur : d’allégorie politique calibrée pour chauffer une salle de militants à anecdote décousue de vieil homme qui s’écoute parler. C’est peut-être la seule vraie bonne nouvelle : quand les démagogues perdent le fil de leurs propres fables, leur venin commence à se diluer. Reste à espérer qu’on ne confiera plus jamais la politique migratoire du monde à un conteur qui confond l’humanité avec un vivarium. (Pendant ce temps, on rappelle qu'il est interdit de s'intéresser aux bilans de santé de Donald Trump)
LECTURE DU JOUR

Célébration patriotique à Moscou le 8 décembre 2025. Site du parti Russie unie
Nouvelle et très riche livraison de l'excellent Desk Russie animé par Galia Ackerman. A lire notamment : un billet de Natalia Morozova du Centre Memorial, qui commente le rapport accablant de Memorial sur les crimes de guerre commis en Ukraine, complété par un entretien de Galia Ackerman avec la défenseuse russe des droits humains Evguenia Tchirikova, qui raconte son combat pour informer le monde du sort réservé aux patriotes ukrainiensy, mais aussi aux victimes civiles aléatoires dans les territoires occupés de l’Ukraine.
Par ailleurs, dans un essai accablant pour Poutine, "La guerre totale, culmination du poutinisme", l'historienne Françoise Thom démontre que l’idéologie inspirée de théories en vogue dans l'Allemagne de l'après-guerre 14-18 et sous le IIIᵉ Reich impulse discrètement la trajectoire du régime poutinien depuis ses débuts. Il s’agit bien entendu du concept de la guerre totale. Thom nous prévient du péril : l’Europe est confrontée à un pays conquérant sous l'emprise des doctrines du IIIᵉ Reich, armé de surcroît de redoutables techniques de subversion politique, bien rodées par les bolcheviks.
A noter : Desk Russie organise à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville (5 rue Lobau Paris), le 15 janvier 2026, à partir de 18 heures, une grande soirée consacrée à la question : QUEL SORT POUR LES CIVILS DANS LES TERRITOIRES UKRAINIENS OCCUPÉS ? : "À l’heure où Trump, sous influence russe, essaie d’imposer son plan de « paix » à l’Ukraine, il est de première importance de rappeler qu’il ne s’agit pas simplement de « territoires », mais des gens qui y vivent. Il s’agit de civils que les Russes enlèvent, torturent et tuent. Il s’agit d’enfants qu’on kidnappe et d’enfants qu’on rééduque « sur place ». Il s’agit d’un effacement de l’identité et de la langue ukrainiennes."
LA VIDÉO DU JOUR
UKRAINE. Hier à Cherkasy, loin du front. Durant le concert du chanteur ukrainien Artem Pyvovarov, suite à un missile sur une installation électrique, coupure de courant, et tout s'arrête... Tout s'arrête ? En fait non ! La salle en entier se met à chanter... Les paroles de cette chanson sont du plus célèbre des poètes ukrainien, Taras Shevchenko (voir ci-dessous).
Думи, 1839 ("Dumi", traduit en français par "Mes Pensées") est une chanson d’Artem Pyvovarov construite à partir d’un texte de Taras Chevtchenko, figure centrale de la poésie ukrainienne.
Mes pensées, mes pensées
Combien vous me torturez !
Pourquoi vous alignez-vous sur ma page
En lignes si tristes ? …
Pourquoi le vent ne vous a-t-il pas éparpillées
Dans la steppe, comme de la vulgaire poussière ?
Pourquoi ne vous êtes vous pas assoupies
Comme l’enfant dans son berceau ? …
*
Le malheur, moqueur, les a fait naître,
En les arrosant de larmes…
Pourquoi ne vous ont-elles pas inondées,
Emportées vers la mer, enfouies dans la steppe ?
Personne ne me demanderait ce qui me blesse
Ni pourquoi je maudis mon sort,
Ni pourquoi j’erre dans le monde ?
« Je m’en moque »,
Ils n’en parleraient plus ainsi en se moquant …
*
Mes fleurs, mes enfants !
Pourquoi vous avoir aimées, pourquoi vous avoir élevées ?
Y a-t-il un cœur dans le monde entier
Pour vous pleurer ainsi ? ..
Peut-être ai-je deviné …
Peut-être y a-t-il une fille,
Cœur tendre, yeux bruns,
Qui pleure sur ces pensées,
Moi, je ne veux plus !
Une larme des yeux noirs de cette demoiselle,
Et le seigneur des seigneurs, je deviendrais !
Mes pensées, mes pensées
Combien vous me torturez !
*
Pour les beaux yeux malicieux
Sous de noirs sourcils
Mon cœur s’est emporté, léger,
Il a chanté la langue,
Il a chanté, habilement,
L’obscurité de la nuit,
Les verts cerisiers sombres du verger,
Les douces caresses de la jeune fille…
Les steppes et les monticules funéraires,
Par l’Ukraine,
Mon cœur ne voulait plus
Chanter dans un autre pays…(…)
*
Mes pensées, mes pensées
Mes fleurs, mes enfants!
Je vous ai éduquées en prenant soin de vous,
Et maintenant ?
Partez en Ukraine, mes enfants !
Dans notre Ukraine,
Comme des orphelins, à travers les chemins de traverse,
Et moi, moi je vais mourir ici.
Vous trouverez là-bas un cœur sincère
Et de tendres mots
Là, vous trouverez la pure vérité,
Et aussi, peut-être, la gloire …
*
Accepte, ma tendre
Ma chère Ukraine,
Mes innocents enfants
Comme si c’était les tiens.
1839 – Saint-Pétersbourg
(Traduction: Français Jacky Lavauzelle, http://artgitato.com/)





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