Charlie Kirk, Donald Trump et le « terrorisme intérieur »
- Jean-Marc Adolphe
- 14 sept.
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Dernière mise à jour : 15 sept.

Donald Trump et Charlie Kirk lors du « Rally to Protect Our Elections » (Rassemblement pour protéger nos élections) organisé par Turning Point Action à l'Arizona Federal Theatre de Phoenix, en Arizona, en 2021.
Photo Gage Skidmore/The Star News Network
L’assassinat de Charlie Kirk, figure montante du trumpisme et chantre de la « guerre culturelle », ne met pas fin au poison qu’il a contribué à diffuser. Au contraire : en érigeant l'influenceur et polémiste en martyr, Donald Trump alimente une rhétorique victimaire qui accentue la polarisation américaine et sert son projet politique avec, dans le viseur, le soi-disant « terrorisme intérieur » d'une « gauche radicale » bien vite désignée à la vindicte. Un couplet qui trouve encore certains échos en France...
« Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente », chantait Brassens. Assassiné le 10 septembre lors d'une conférence-débat au sein de l'université d'Utah Valley, à Orem, dans l'Utah, Charlie Kirk n’a pas eu droit à cette mort lente. Qui était Charlie Kirk ? Ce n’est pas faute d’avoir documenté, sur les humanités, les contours de la galaxie Trump, il faut bien avouer que le nom et l’activisme de cet influenceur, comme on dit aujourd’hui, avaient échappé à nos radars. On découvre aujourd’hui que ce jeune homme (32 ans), dont le père, architecte, figure du militantisme pro-Trump, avait été chef de projet pour la Trump Tower à Manhattan, a joué un rôle important dans la dernière campagne électorale de Donald Trump en mobilisant la jeunesse américaine autour de thèmes ultra-réactionnaires, en phase avec le mouvement MAGA. Très actif sur les réseaux sociaux, il produisait depuis 2019 un podcast quotidien, The Charlie Kirk Show, promu par Salem Radio Network, une plateforme américaine de radio et de podcasts, spécialisée dans la diffusion de contenus conservateurs, chrétiens et politiques (1). En 2012, il avait créé Turning Point USA, une organisation de jeunesse qui entend défendre les « valeurs traditionnelles américaines ». Financé par de très généreux donateurs, dont l’homme d’affaires Foster Friess (2), il a en outre lancé à l'automne 2019 un grand rallye politique promotionnel dans les universités américaines. Intitulé de cette campagne : "Culture War". Très gramscien, en quelque sorte : « Pour sauver la culture, nous devons gagner la guerre culturelle » (3). Pour Charlie Kirk, en effet, « la politique est un sous-produit des gagnants et des perdants de la guerre des cultures », et l’avenir se joue dans la conquête idéologique, éthique et identitaire de la société.
Un apôtre de la « guerre culturelle »
Cette « guerre culturelle », Charlie Kirk l’a menée sur plusieurs fronts, reprenant à son compte des théories complotistes, pourfendant le droit à l’avortement (qu’il comparait à l’Holocauste), niant la réalité du changement climatique, diffusant des fake news issues de la propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine, qu’il qualifiait de simple « différend frontalier » bien moins important, à ses yeux, que « l’invasion » des États-Unis par « des millions » de migrants, résultat selon lui des politiques d'immigration démocrates qui auraient pour but de « diminuer et diminuer la démographie blanche en Amérique ». Et s’il avait entrepris en octobre 2021 de « combattre les théories racistes sur les campus universitaires américains », il faut entendre : racisme anti-Blancs. Et par extension, tout ce qui est "woke" : féminisme, droits LGBT, etc. Lui-même aurait été victime d’une telle discrimination : en 2012, il aurait été recalé à l'Académie militaire des États-Unis (à West Point, New York), parce que « le créneau qu'il considérait comme le sien était allé à un candidat beaucoup moins qualifié d'un sexe différent et d'une conviction différente » dont il prétendait connaître les résultats aux tests. Ce n’était qu’une affabulation…
Pour éminemment contestables qu’aient été les théories et convictions de Charlie Kirk -au diapason de tout le mouvement MAGA-, et même si l’activisme de son organisation Turning Point USA a été jusqu’à la dénonciation et au harcèlement d’enseignants jugés trop progressistes, qui ont conduit à des agressions physiques (4), le jeune influenceur trumpiste n’a jamais appelé à tuer qui que ce soit. Représentait-il un danger tel qu’il ait fallu le liquider ? La guerre culturelle dont se réclamait Charlie Kirk se combat avec d’autres munitions que celles des armes à feu, et on ne saurait ici, même tacitement, approuver son assassinat. Au demeurant, sa disparition ne va guère contribuer à enrayer le poison trumpiste. C’est même le contraire qui risque de se produire.
Donald Trump a lui-même donné le la de cette partition à venir. Au lendemain de l’assassinat de l’influenceur, le président américain a sitôt accusé les discours de la « gauche radicale » d’avoir contribué au meurtre par balle de Charlie Kirk, qualifié de « martyr de la vérité et de la liberté ». Le meurtrier n’était pas encore identifié, encore moins arrêté, rien n’indiquait quelles aient pu être ses motivations. Son nom est aujourd’hui connu : Tyler Robinson, 22 ans. La presse a abondamment rapporté que celui-ci s‘était récemment politisé, voire « radicalisé », et que des inscriptions antifascistes avaient été gravées sur les cartouches de son arme. Mais rien n’indique, à ce stade, qu’il ait appartenu à quelque organisation de la « gauche radicale ».

Des membres de la Garde nationale, dont les troupes ont été mobilisées en juin en Californie. Photo Mark Abramson / New York Times
De quoi parle Trump lorsqu'il parle de « gauche radicale » ?
Au fait, c’est quoi, la « gauche radicale », aux États-Unis ? L'expression désigne un ensemble hétérogène de mouvements, groupes et personnalités situés à la gauche du Parti démocrate traditionnel, souvent regroupés autour de causes progressistes, sociales, anticapitalistes ou révolutionnaires. On trouve dans cette mouvance : les Socialistes Démocrates d’Amérique, proches des combats du sénateur Bernie Sanders (5) ; le "Squad" (6), qui regroupe l’aile progressiste du Congrès, avec des personnalités comme Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley, Rashida Tlaib ; et une multitude de petits groupes marginaux, marxistes, socialistes révolutionnaires et/ou antifascistes. Les causes qui animent cette « gauche radicale » sont, pour l’essentiel, la justice sociale et raciale, l’égalité économique, la protection des minorités, la régulation du capitalisme voire son abolition, et la transition écologique. Pas de quoi fouetter un chat ! Dans cette "mouvance", seuls des collectifs liés au mouvement Redneck Revolt défendent le droit aux armes dans une perspective de community defense (autodéfense collective non-offensive), organisant des formations aux armes à feu, aux premiers secours, et à l’autosuffisance. Et depuis sa création en 2009, aucune action terroriste ni attentat meurtrier n’a été attribué au mouvement Redneck Revolt. Il n’en va pas de même des milices d’extrême-droite (7) dont certaines (Oath Keepers, Proud Boys..) ont activement participé à la prise d’assaut du Capitole, le 6 janvier 202. Le 25 août 2020 à Kenosha (Wisconsin), Kyle Rittenhouse, un jeune milicien arborant son soutien à Donald Trump, avait tiré au fusil semi-automatique mitrailleur sur les participants à une manifestation liée au mouvement Black Lives Matter, faisant deux morts et un blessé. A l’époque, non seulement Donald Trump n’avait exprimé ni compassion pour les victimes, ni condamnation explicite de l’acte, mais il avait même implicitement justifié l’action du meurtrier en déclarant qu’il semblait avoir agi en état de légitime défense, affirmant même : « Il essayait de s’échapper, il serait probablement mort sinon ».
En juin 2025, Melissa Hortman, députée à la Chambre des représentants du Minnesota, et son époux ont été tués à leur domicile, par un agresseur qui avait d'abord grièvement blessé le sénateur démocrate local John Hoffman et son épouse chez eux. Tim Waltz, le gouverneur (démocrate) de l'Etat (et colistier de Kamala Harris à la dernière élection présidentielle) avait dénoncé un « acte délibéré de violence politique ». Donald Trump avait de son côté parlé de « terrible fusillade », en promettant une enquête, sans évoquer les motivations politiques du meurtrier, un chrétien évangéliste farouchement opposé à l’avortement et aux droits des droits des personnes LGBT+.
Pour Charlie Kirk, tous les drapeaux américains ont été mis en berne… Et la « gauche radicale » ouvertement désignée à la vindicte. Forcément, cette « gauche radicale », c’est l’un des mantras de Trump. Mais lorsqu’il utilise cette expression, il vise bien au-delà de la mouvance évoquée plus haut. Tout ce qui conteste un tant soit peu à ses décisions et convictions, médias et juges y compris, fait partie de cette « gauche radicale » qu’il rend responsable de la montée du « terrorisme intérieur », de l’attaque contre des personnalités conservatrices, du harcèlement judiciaire contre ses partisans, et du sabotage des institutions américaines. Pas besoin d’être plus explicite, les supporters MAGA comprennent : même les plus modérés des élus démocrates font partie de cette nébuleuse qui encouragerait le « terrorisme intérieur ».
Parler d'un fascisme en germe, est-ce encourager la « violence politique » ?
L’assassinat de Charlie Kirk illustre, selon Trump, le fait que l’Amérique soit aujourd’hui « assiégée » par la violence idéologique et politique. On ne saurait s’étonner, de la part de Trump, d’une outrance de plus, ni de la façon dont il s'exonère de cette « violence idéologique » que ses ouailles contribuent à alimenter. Plus étonnant est la façon dont ce débat rebondit en France. L’autre soir, sur France 5, Pierre Valentin était l’un des invités de l’émission C Ce soir. Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de Pierre Valentin, c’est excusable. Diplômé en philosophie et science politique de l’université d’Assas, aujourd’hui essayiste et chroniqueur, son principal fait d’armes est d’avoir publié en 2023 aux éditions Gallimard, un ouvrage sur la « révolution Woke », à partir de travaux pour la Fondation pour l’innovation politique, un think tank de la droite libérale. Jeune, belle gueule, voilà qui est suffisant pour faire de cet intellectuel un "bon client", comme on dit dans l’arrière-cuisine des médias : Marianne, Contrepoints, Le Figaro, Vox, et donc France 5. On parle donc du service public, même pas de C News. Là, sans être démenti ni contredit par qui que ce soit, notre "intellectuel" peut reprendre l’antienne trumpiste et incriminer sans autre forme de procès « les gens qui ont fascisé tout ce qui appartenait à la droite, qui ont nazifié tout ce qui ressemblait au patriotisme, et qui ont extrême-droitisé tout ce qui ressemblait au conservatisme (...) ; ça a été le discours des Démocrates pendant dix ans, et notamment du New York Times et de beaucoup d’institutions qui s’estiment modérées et de centre gauche, et qui sont là à nous dire d’un côté : nous sommes face à une menace littéralement fasciste, Trump est littéralement Hitler, et si Trump est "littéralement Hitler", alors il faut tirer ; et qui disent en même temps "je condamne la violence politique vis-à-vis des gens de droite que j’ai qualifiés de nazis". C’est incohérent ».
On dira que ce n’est qu’un détail, mais contrairement à ce qu’affirme péremptoirement monsieur Valentin, le New York Times n’a jamais comparé Donald Trump et Hitler. Le New York Times, que Trump n’a cessé de débiner, le qualifiant « d’ennemi du peuple » et l’accusant notamment de produire des fake news, a en revanche publié un certain nombre de tribunes (Timothy Snyder, Ruth Ben-Ghiat, Robert Paxton…) qui ont expliqué en quoi certains traits du trumpisme – l’ultranationalisme, la concentration du pouvoir, la rhétorique de haine contre l’opposition et le culte du chef – correspondent aux critères du fascisme historique. A chaque fois, la rédaction du New York Times a tenu à contextualiser le terme "fascisme" et ses usages politiques récents. La seule fois où référence a été faite à Hitler, c’était dans un entretien avec… le général John Kelly (ancien chef de cabinet de Donald Trump lors de son premier mandat à la Maison-Blanche et secrétaire à la Sécurité intérieure) qui affirmait que Trump « répondait à la définition du fascisme » et souhaitait « des généraux aussi obéissants que ceux d’Hitler ».
D’autres personnalités politiques américaines ont, dans le passé, fait le parallèle entre Trump et Hitler. Ce fut ainsi le cas de l’actuel vice-président américain, JD Vance : « Je passe sans cesse de l'idée que Trump est un connard cynique comme Nixon, qui ne serait pas si mauvais (et pourrait même s'avérer utile), à celle qu'il est le Hitler américain », écrivait-il sur Facebook en 2016. Ce fut aussi le cas de l’actuel secrétaire d’État à la santé, Robert F. Kennedy Jr., sur son podcast en 2016. La politique anti-vaccinale de Robert F. Kennedy Jr., et la fin des programmes sanitaires de l’USAid risquent de tuer, aux États-Unis et dans le monde, des dizaines de milliers de personnes. Mais celles-ci ne seront pas filmées et diffusées en direct, comme ce fut le cas pour Charles Kirk. Et le meurtrier en chef, qui siège aujourd’hui à la Maison Blanche, aura passé l’arme à gauche avant d’être éventuellement poursuivi. En attendant, à force d’invoquer à tout bout de champ la guerre civile, Trump poursuit la logique d’un coup d’État continu. Et l’assassinat de Charles Kirk sert ses desseins. Jusqu’où ? L’avenir (sans doute proche) le dira. Ce n'est pas un délire parano-complotiste. Il suffit de relire la Bible. Pas celle des authentiques catholiques, mais celle de l'évangéliste auto-proclamé qu'est Donald Trump. On parle ici du Projet 2025 de la Heritage Foundation, que Trump prétendait ne pas connaître pendant sa campagne électorale et dont il s'est employé, sitôt élu, à méthodiquement appliquer (8). Si les concepteurs et rédacteurs du Projet 2025 ne parlent pas explicitement de guerre civile, ils n'en écrivaient pas moins : « Nous sommes en train de vivre la deuxième Révolution américaine, qui restera sans effusion de sang si la gauche le permet » (on admire l'art de la litote). Le Projet 2025 décrit en outre la mise en place d’une « nouvelle armée de conservateurs alignés, entraînés et essentiellement armés, prêts à se battre contre l'État profond ». Mais si l'on suit l'essayiste Pierre Valentin, considérer qu'un tel programme représente une forme de fascisme en germe, voilà qui reviendrait à encourager la "violence politique"...
Au fait, et ceci a été bien peu commenté et analysé dans les médias, le 5 septembre dernier, Donald Trump a signé un décret pour que le département (ministère) de la défense s’appelle désormais "département de la guerre" : « Défense, c’est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs », a-t-il déclaré à la presse. Pour l'heure, la mesure serait avant tout symbolique : le changement officiel du nom complet dudit ministère nécessiterait une loi du Congrès. Ce qui ne saurait tarder... A l'heure où Donald Trump, en violation des lois fédérales (9), déploie l'armée dans plusieurs grandes villes sous administration démocrate (après Washington, Los Angeles et Memphis, il menace de le faire à Chicago, New York et Baltimore), quelle guerre prépare-t-il, contre quel "terrorisme intérieur" ?
Jean-Marc Adolphe
NOTES
(1). Rampe de lancement pour les figures majeures du conservatisme et du christianisme politique aux États-Unis, le Salem Radio Network appartient au groupe Salem Media, fondé en 1974 dans le Texas par deux personnalités conservatrices. Début 2025, le fonds chrétien américain WaterStone a investi 40 millions de dollars dans le groupe Salem Media, en devenant ainsi un actionnaire stratégique. En avril 2025, Donald Trump Jr. et Lara Trump sont également devenus actionnaires minoritaires et partenaires du groupe. "The Charlie Kirk Show" était une émission quotidienne diffusée sur "The Answer", l’une des stations phares du réseau. Le programme était diffusé sur plus de 195 stations avec près de 500 affiliés à travers le pays, touchant plusieurs millions d’auditeurs chaque jour. Sur le Salem Radio Network, la belle-fille de Donald Trump, Lara Trump, anime et produit pour sa part trois par semaine "The Right View", un podcast/vidéo diffusé sur toutes les principales plateformes audio et vidéo.
(2). Proche du Tea Party et de la droite chrétienne, Foster Friess a fait fortune dans la gestion de fonds d’investissement. Il est considéré comme l’un des piliers du financement du conservatisme militant des années 2010-2020 aux États-Unis.
(3). Antonio Gramsci (1891-1937), philosophe, écrivain et théoricien politique italien, fondateur et dirigeant du Parti communiste italien, est à l’origine du concept moderne de guerre culturelle, qu’il articule autour de la notion d’hégémonie culturelle. Pour Gramsci, la classe dominante conserve son pouvoir non seulement par la force ou l’économie, mais surtout grâce à sa capacité à imposer ses valeurs et ses normes via des institutions telles que l’école, les médias, et la culture populaire. Pour Gramsci, la guerre culturelle était d’abord un combat pour l’émancipation et la justice sociale, visant à saper les fondements du capitalisme et du nationalisme. Les idées de Gramsci sur la « guerre culturelle » et l’hégémonie culturelle ont été détournées et reprises par l’extrême droite européenne dès les années 1970-1980, notamment par Alain de Benoist et le GRECE (Groupement de recherche et d’études sur la civilisation européenne), puis par d’autres mouvements identitaires et néofascistes. L’extrême droite conserve la dimension stratégique de la « guerre culturelle » gramscienne, mais vide son projet du sens originel d’émancipation collective et d’égalité, au profit d’une logique de reconquête idéologique et de division sociale. En Italie, le néo-fascisme radical d’Ordine nuovo (Pino Rauti), et plus récemment Fratelli d’Italia (Giorgia Meloni), font désormais référence à Gramsci pour revendiquer la conquête de la société civile, des médias, de l’école, et imposer une nouvelle hégémonie culturelle à droite. En France, dès 1997, dans un entretien pour la revue Mouvement, Bruno Mégret, alors « idéologue » du Front national, se réclamait des idées de Gramsci…
(4). Turning Point USA a été accusé à plusieurs reprises d’avoir participé à des campagnes de harcèlement contre des enseignants, principalement via son site Professor Watchlist, qui recense et publie les noms de professeurs considérés comme promouvant des idées progressistes ou discriminant des étudiants conservateurs. De nombreux enseignants et universitaires mentionnés sur la Professor Watchlist ont signalé des cas de harcèlement en ligne, de menaces ou d’intimidations après leur inscription sur la liste, certains recevant même des courriers haineux ou des appels anonymes encourageant le harcèlement. Des incidents de harcèlement physique ont été documentés, notamment l’agression d’un enseignant de l’Arizona State University par des individus identifiés comme affiliés à Turning Point USA, qui ont ensuite reconnu les faits devant les tribunaux.
(5). On saluera, au passage, la solennité et la sobriété du message filmé posté par Bernie Sanders. Après avoir exprimé ses condoléances à la famille de Charles Kirk, le sénateur du Vermont condamne les violences politiques suite au meurtre de l'influenceur, soulignant que la liberté, la démocratie et la participation citoyenne doivent être protégées et que toute forme d'intimidation et d'attaques contre des personnalités publiques est inacceptable. Il rappelle les attaques passées et récentes perpétrées contre tous les partis politiques, exhortant les Américains à rejeter la violence, quelle que soit leur idéologie. Voir sur YouTube
(6). Le mot Squad, qui signifie « escouade » fait référence à la culture hip-hop de la côte Est des États-Unis.
(7). Citée par Libération, l’organisation Anti-Defamation League a recensé, depuis 2005, les meurtres ou séries de meurtres commis aux États-Unis par des membres de groupes extrémistes. Sur 20 ans, une très large majorité des meurtriers (347 sur 371) sont liés à des organisations d’extrême droite. Pour la majorité d’entre eux (262), il s’agit de suprémacistes blancs. Les autres sont principalement liés à la mouvance complotiste et anti-gouvernementale, comme les "citoyens souverains".
(8). Selon des analyses comparatives, près de la moitié (46%) du programme du Projet 2025 a été mis en œuvre dans les premiers mois de la présidence, certains décrets copiant mot à mot les propositions du texte de la Heritage Foundation, et des mesures concernant l’embauche fédérale, la fiscalité et l’immigration reprennent directement les recommandations du document. (Lire sur Le Grand Continent).
(9). Aux États-Unis, les lois fédérales interdisent généralement l'utilisation de l'armée pour l'application de la loi nationale. Le 2 septembre dernier, le juge Charles R. Breyer, du tribunal fédéral de district de San Francisco, a déclaré que la décision de transformer près de 5.000 Marines et de la Garde nationale en « force de police nationale » en Californie du Sud, était illégale.
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