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Colombie : victimes, et encore victimes.


Campement Embera, dans le Parc national de Bogota, 29 septembre 2021.


A Bogotá, des familles indigènes viennent d’être violemment délogées du Parc National, où elles campaient pour demander un abri et la reconnaissance de leurs droits en tant que victimes de déplacements forcés. L’État colombien bafoue ses engagements et laisse pourrir une situation qu’exposait en mai 2020 un excellent reportage de Contagio Radio, sur des familles de la communauté Embera, que les humanités ont décidé de traduire et publier.


Texte : Camila Lozano et Juanjosé Gutiérrez (Contagio Radio, 20 mai 2020)


Les familles Embera Katío et Chamí sont déplacées à Bogotá, en raison des pressions et des menaces exercées par les groupes armés et des intérêts des multinationales de l'industrie extractive, sans compter l'inaction de l'État.

Plus de 80 membres des peuples autochtones Embera Chamí et Katío ont dormi dans la rue les nuits du 14 et du 15 mai dans le parc El Tierrero, près de la gare de Manitas. Ils sont arrivés là après avoir été déplacés de leurs réserves indigènes dans le Chocó et le Risaralda, sous la pression des groupes armés et des intérêts miniers sur leurs territoires.

Une fois arrivés à Bogotá, ils ont été baladés d'un endroit à l'autre, soumis au non-respect des institutions et à des promesses de logement sûr qui ne sont jamais venues ; la faim, le froid et l'incertitude font place aux avertissements : si une solution n'est pas trouvée sur le fond, d'autres familles quitteront le territoire, et celles qui le feront devront passer la nuit dans les rues.


Ciudad Bolívar, "El Tierrero", où vivaient plus de 60 familles indigènes expulsées.

Photo Gabriel Galindo/Contagio Radio


Déplacement forcé

Ancisar Cheche Sintuá est membre du peuple Embera Chamí et vivait jusqu'à l'année dernière dans le Resguardo (réserve) indigène unifié Chamí, situé sur la rivière San Juan dans la municipalité de Mistrató, dans le Risaralda. Il était le coordinateur de la justice autochtone sur son territoire. Il a reçu trois menaces par SMS lui intimant l’ordre de cesser ses fonctions.

Trois groupes armés illégaux opèrent sur son territoire : deux dont il ne connaît pas les acronymes et l'Armée de libération nationale (ELN). C'est pourquoi, plutôt que de perdre la vie, il a décidé de perdre son emploi et de fuir à Pereira. Il y a intenté une action en justice pour protéger ses droits, mais devant l'absence de garanties pour son bien-être, il est arrivé à Bogota le 22 janvier de cette année dans l'espoir de trouver une meilleure solution pour s'installer.

D'autres membres de sa communauté l'ont accompagné par crainte d'être recrutés de force. Dans la ville, l'Unité des victimes les a accrédités comme tels, et on leur a dit que le Haut Conseil des droits de l'homme s'occuperait d'eux jusqu'à ce que l'Unité fasse une évaluation appropriée. Le Haut Conseil a alors payé deux mois de loyer et ils se sont ensuite retrouvés à la dérive : incapables de travailler à cause de la pandémie, sans loyer et sans le soutien de l'Unité.

Lorsqu'il est arrivé dans la capitale, Ancisar Cheche Sintuá a trouvé une population indigène qui était là depuis des mois sans qu'on lui accorde l'attention nécessaire : mesures de réparation, accès à l'éducation et autres droits. C'est pourquoi il s'est entretenu avec Nelsón Sintuá, également leader indigène, afin qu'ils puissent s'organiser et améliorer les conditions de vie de leur peuple.

Ainsi, avant l'arrivée de la pandémie, ils ont rencontré le Haut Conseil et d'autres institutions pour demander que l'éducation soit garantie pour les enfants et les adolescents de la communauté, et qu'ils soient autorisés à entrer dans le système de santé. Mais les premiers cas de coronavirus sont apparus et les institutions leur ont dit qu'elles devaient suspendre leurs activités.


Ancisar Cheche Sintua. Photo Gabriel Galindo/Contagio Radio


Promesses non tenues

Le 7 avril, alors que les propriétaires n'avaient pas reçu l'argent de leur loyer et que leur alimentation n'était pas garantie, les Embera ont décidé d'organiser une manifestation dans le parc Tercer Milenio. Après la manifestation, il a été convenu de leur donner des vivres et de leur permettre de disposer de logements collectifs. Les vivres sont arrivées, mais pas les logements collectifs ; pire encore, certains propriétaires ont commencé à les menacer d'expulsion. « Nous sommes ensemble et s'ils mettent un des nôtres à la rue la rue, nous l’accompagnerons », dit Ancisar. C'est pourquoi, le 16 avril, ils se sont à nouveau rendus au Parque Santander pour protester.

Sous le regard de la statue de "l’Homme des Lois" [monument en hommage au général Francisco de Paula Santander, héros de la guerre d’indépendance aux côtés de Simon Bolívar – NDLR], le 18 avril, la Direction des affaires ethniques du ministère de l'Intérieur, la Personería, le Conseil supérieur des droits de l'homme et l'Institut colombien pour le bien-être de la famille (ICBF) ont convenu de respecter le paiement des loyers, avec des logements collectifs, et que le 28 avril, une nouvelle réunion aurait lieu pour prendre des mesures dans ce sens.

Ce mardi-là, alors que l'on pensait que la quarantaine était levée mais qu'elle a finalement été prolongée, la communauté est arrivée à la Casa de Pensamiento Indígena et, selon les mots d'Ancisar : « il n'y avait rien ».

À ce stade, ils avaient eu trois réunions avec des accords sur un lieu commun où ils pourraient vivre. Plusieurs membres de la communauté n’envisagent pas de retourner dans leurs territoires, avec la présence toujours active de groupes armés et le risque de recrutements forcés. Leur seule option est de continuer à vivre ensemble à Bogota, en essayant de faire en sorte que leur mode de vie ressemble le plus possible à ce qu'il était il y a quelques années, même s'ils sont à des centaines de kilomètres de leurs resguardos.

Par conséquent, après trois engagements non tenus, la communauté a commencé à questionner ses leaders. Ancisar explique que ces personnes, qui parlent à peine l'espagnol mais comprenaient la situation, se sont réunies et ont décidé, le 6 mai, de prendre possession d'un bâtiment dans le quartier de Candelaria la Nueva.

Cette occupation a été suivie d’une violente expulsion violente par les policiers anti-émeutes de l’ESMAD. Une photo est devenue virale d'un policier pointant un teaser sur des indigènes sans défense qui, fuyant la pandémie, le froid et la rue, vivaient dans un bâtiment inoccupé.

Occupation pacifique d'un bâtiment dans le quartier de Candelaria la Nueva Comunidad.

Photo Javier Jimenez Rojas

Une enfance loin du Chocó

Amparo Arce, femme Embera Katio. Photo DR


Amparo Arce est l'une des plus jeunes mères de la communauté, elle a 19 ans et son fils a un peu plus d'un an. Elle est timide, c'est pourquoi il est difficile d'engager la conversation. Bien qu'elle n'ait que peu de nourriture pour elle, son bébé se repose confortablement la majeure partie de la journée et, où qu'il soit, accroché à sa poitrine, il vit sans se soucier des besoins de sa mère.

Son bébé a quelques cicatrices sur la partie supérieure de son visage : "La police nationale a maltraité les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, ils nous ont sortis avec des bâtons, je pouvais voir le sang sortir", dit Amparo, en retirant le bonnet de laine qui protège la tête de son fils, montrant les effets des agressions.


Leonival Campo, leader Embera Katio . Photo DR

Leonival Campo est un leader de la communauté Embera Katio du resguardo Tahamí de Alto Andágueda, situé à Bagadó, dans le Chocó. Comme Ancisar, il avait un rôle de leader dans sa communauté, qui a eu la malchance d'être installée sur des terres riches en or. Des acteurs armés sont venus au resguardo en menaçant les dirigeants, et des mineurs illégaux ont intimidé la propre compagne de Leonival dans sa maison.

On lui a dit qu'il devait partir, qu'il ne pouvait pas aller réclamer ses terres car cela signifierait sa mort. Un jugement de la Haute Cour d'Antioquia en 2014 a ordonné la restitution de ses droits, ainsi que le retrait du territoire de tout intérêt extractiviste qui n'aurait pas été consulté par la communauté, mais ce jugement est resté sans effet. Fuyant la mort, il est arrivé à Bogotá pour trouver la même situation qu'Ancisar et après avoir vécu avec lui l'expérience des accords (et des expulsions) avec les institutions, le 22 avril ils ont intenté un procès pour demander la garantie d'un logement digne, la vie, ainsi que l'intégrité ethnique et culturelle de leur communauté.

La tutelle s'est prononcée en faveur des demandes de la communauté le 6 mai et a prévu des actions immédiates à mettre en œuvre dans les 48 heures. Ces ordres prévoyaient le déplacement groupé de la communauté et la livraison de vivres ou de bons d'alimentation. Mais avant l'expiration du délai fixé dans le jugement, certaines familles ont été expulsées par leurs propriétaires. N'ayant trouvé aucune solution à leurs problèmes, et avec l'idée de rester ensemble pour améliorer leur situation, plus de 80 personnes des peuples Embera Katio et Chamí sont arrivées le 21 mai au parc El Tierrero, près de la gare de Manitas, pour réclamer une solution définitive à leur situation.


« Si vous voulez les expulser, faites-le. »

La propriétaire d'une des propriétés demande aux fonctionnaires du gouvernement de payer la dette des loyers des maisons où vivent les familles indigènes. Photo DR.


Une dizaine d'habitants de Ciudad Bolivar ont accueilli les familles Embera dans leurs maisons en s'engageant à ce que le district paie leurs loyers, qui s'élevaient à environ 500 et 700 mille pesos (110 à 160 €), mois par mois. Esperanza Romero, propriétaire de l'une de ces maisons, raconte qu'en février, elle a été contactée par le Conseil pour la paix, le droit des victimes et la réconciliation, à la recherche de logements à louer. Après avoir remis divers documents, sept indigènes, dont des adultes et des enfants, sont arrivés chez elle ; elle pensait pouvoir compter sur cet argent car il était payé par l'État.

Au fur et à mesure qu'elle apprenait à connaître ses locataires, leurs coutumes, leur passé et qu'elle les voyait, jour après jour, sortir pour vendre des objets artisanaux dans l'espoir de gagner un peu d'argent, son inquiétude quant au paiement effectif des loyers a commencé à croître. "Le premier loyer, ils me l'ont payé, le deuxième, j'ai dû me rendre à Chapinero, et le troisième, ils m'ont dit qu'en raison de mon handicap physique, ils me l'enverraient dorénavant. Les mois de février et mars ont été les seuls paiements qu'elle a reçus, et elle attend toujours que l'argent des trois mois échus arrive sur le pas de sa porte.

Entre colère et résignation, elle raconte qu'à chaque fois qu'elle essaie de communiquer avec les fonctionnaires qui ont loué sa maison, elle doit attendre des heures au téléphone, et quand elle obtient enfin une réponse, la demande est redirigée de personne en personne, dans une spirale sans fin. "Nous ne les avons pas expulsés, mais nous sommes obligés de dénoncer ce qui se passe, de rendre visible le fait que les loyers ne nous sont pas payés". Esperanza raconte qu'il y a quelques jours, le Conseil pour le droit des victimes a répondu à l'une de ses voisines qui se trouve dans la même situation : "Nous avons payé les premiers mois, maintenant c'est l'affaire d'une autre entité, donc si vous voulez les expulser, faites-le. »

« Je n'ai vraiment pas le cœur à les expulser, mais eux-mêmes réalisent qu'on m’a coupé le téléphone, que j'ai emprunté de l'argent à tout le monde pour pouvoir payer les factures, parce que ce loyer est tout ce dont je dispose pour vivre. » Esperanza et les autres propriétaires qui ont loué leurs maisons connaissent l'histoire de presque tous les indigènes qu'ils ont accueillis. Ils restent donc en contact avec eux et ouvrent leurs portes à ceux qui ont froid, faim ou qui ont besoin de passer la nuit loin de la rue.


Pas de récoltes, pas de vie

Ligia Arías, grand-mère Embera avec l'un des enfants dont elle s'occupe. Photo Gabriel Galindo/Contagio radio


Bien que la majorité de la population indigène déplacée soit composée de jeunes parents et d'enfants de moins de neuf ans, l'encadrement des anciens pour cette communauté est élémentaire. Parmi eux, Ligia Arías, qui, avec deux responsables de la communauté, est chargée de nourrir et de soigner les plus jeunes enfants et d'apprendre aux filles à nettoyer et habiller les bébés.

Ligia ne parle pas espagnol et sa peau reflète le fort soleil du Chocó qui l'a vue grandir pendant plus de 70 ans. Elle appartient à la communauté Embera Katío et, en tant qu’ancêtre, elle regarde en silence les enfants, dont plusieurs sont ses petits-enfants, courir, jouer et pleurer.

Elle, ses quatre filles et ses cinq petits-enfants font partie des 68 familles qui sont arrivées du Chocó il y a quelques mois, et malgré le froid, la peur et la faim, elle affirme qu'ils sont bien mieux ici : "l'exploitation minière n'a rien laissé, elle a détruit les cultures, elle a détruit l'environnement, il n'y avait plus rien ; ici nous avons un peu de nourriture.".

Au milieu des lamentations, Ligia se rappelle qu'elle plantait du cacao, du maïs, du borojó [un arbuste tropical de la famille des Rubiacées, principalement cultivé pour ses fruits comestibles – NDLR] et le caimito [un fruit tropical], entre autres, et qu'elle voyait comment, jour après jour, la violence et les atteintes à la nature ont affecté sa source de nourriture, comment sa terre était endommagée, asséchée et laissée infertile : « Ce que nous avions à la naissance n'existe plus, la terre n'est plus la même, elle a été empoisonnée (...). Nous avons semé à la bonne lune, mais ce n'est plus possible, tout brûle et pourrit, nous avions faim, et personne ne nous a aidés. » Malgré les nombreuses difficultés qu'ils ont rencontrées à leur arrivée à Bogota, Ligia affirme qu'elle et sa famille ont un peu plus de nourriture, qu'ils font à nouveau partie d'une communauté où ils ne se sentent pas seuls.

Elle marche avec difficulté, ses yeux sont fatigués de se souvenir d'un territoire qu'elle a abandonné, aujourd'hui elle ne veut qu'un endroit pour vivre avec sa famille, un endroit qui la tiendra éloignée de l'espace qu'elle a été forcée de regarder mourir.


Continuer à construire la communauté à Bogotá

Livraison de collations aux enfants de la communauté. Photo Gabriel Galindo/Contagio Radio.


Rosmira Campo a 36 ans, un fils et sept frères et sœurs : trois hommes et quatre femmes, tous originaires de la réserve Emberá-Katíos del Alto Andágueda, un territoire de plus de 50 000 hectares avec plus de 50 ans de conflit armé, au cours duquel sa communauté a été assassinée, menacée et déplacée.

Rosmira observe et participe à la préparation de presque toute la nourriture, car elle dit qu'elle n'a pas bien mangé depuis plusieurs jours. Elle soupire tristement, mais est réconfortée par le fait que son fils de 5 ans et les autres enfants de la communauté n'auront pas faim tant qu'elle s'occupera de la cuisine de fortune, faite de briques et d'une petite casserole qu'un voisin leur a donnée. Au même moment, elle salue l'une de ses sœurs, enceinte de huit mois, une grossesse cachée dans sa robe et ses vêtements qui la protègent du froid. Elle parle peu l'espagnol, il est donc difficile de comprendre sa conversation, mais il est facile de voir les bleus sur ses jambes et ses bras, des blessures qui, selon Rosmira, sont dues à l'intervention de la police. Elle attend toujours un accueil bienveillant de la capitale colombienne, l'endroit où elle a l'intention de s'établir loin d'un territoire qui, pendant des années, a été le seul endroit qu'elle connaissait, et où elle ne veut pas retourner.


Des accords en berne

Le 15 mai, à partir de 11 heures, une commission composée de différents fonctionnaires d'entités telles que le Secrétariat du gouvernement, le Secrétariat à l'intégration sociale, est arrivée au parc, accompagnée d'une brigade sanitaire qui a évalué les familles pour écarter tout signe de coronavirus. Après divers dialogues entre le Conseil pour la paix, le droit des victimes et la réconciliation et les dirigeants d'Embera, cette commission devait gérer la relocalisation des personnes dans des auberges. Mais les leaders de la communauté Embera ont décidé de poursuivre leur campement, revendiquant un endroit où ils pourraient tous vivre ensemble. Dans la soirée, vers 22 h 30, les conditions météo se sont dégradées. Les fortes pluies et les vents ont rendu les conditions encore plus éprouvantes pour les 81 adultes, 42 mineurs, 21 enfants, 2 femmes enceintes, 2 nourrissons et une femme âgée. Malgré les efforts de la communauté et des voisins pour garder les familles au chaud avec des bâches en plastique et quelques couvertures, elles ont décidé de rejoindre ces auberges. Les familles ont alors été séparées, et à ce jour [20 mai], la communauté reste fragmentée dans des différents abris de fortune, avec la promesse des autorités du district de leur allouer un nouvel espace pour une période de 6 mois, une décision qui n’apporte toujours pas de solution aux personnes de Ciudad Bolivar qui avaient initialement loué leurs logements.

La réponse aux peuples Embera continue de reposer sur une faible structure de promesses, l'espoir de vivre à nouveau en tant que communauté s'amenuise, tandis que la perspective de futurs déplacements vers Bogota se rapproche de plus en plus. Aujourd'hui, les communautés continuent de fuir leurs terres. Et les communautés Emberá-Katíos attendent toujours une attention médicale qui ne dépende pas d’un centre de santé précaire, des garanties de services de base tels que l'accès à l’eau et l'électricité, ainsi que des réparations pour les victimes d'une guerre cruelle pour le contrôle des mines d'or.


(Article paru le 20 mai 2020 sur le site de Contagio Radio. traduction : Les Humanités)


Nota bene

Plus d’un an après, le problème reste entier. Comme l’indique un reportage de TV Sur en date du 30 septembre 2021 : « Quelque 1 200 membres de 14 communautés indigènes colombiennes campent toujours dans les rues du parc national de Bogotá, pour réclamer une action du gouvernement national et du gouvernement du district concernant leur statut de personnes déplacées. »

« Ils ne sont pas pris en compte dans une politique publique indigène, inclusive, différentielle, avec des budgets et des garanties pour avoir une vie digne, comme nous l'avions dans nos territoires », indique Maria Medina, représentante du peuple Nasa.

Pour toute réponse, le gouvernement d’Ivan Duque a à nouveau envoyé les redoutables Robocop de la police anti-émeute (ESMAD), dans la nuit de mercredi à jeudi. Chassé de ses terres, le peuple Embera, comme d’autres communautés indigènes, est victime d’un harcèlement sans fin de la part de l’État colombien. Les droits théoriquement accordés aux victimes de déplacements forcés restent pure fiction.

A voir ici : reportage (en espagnol) de TV Sur


A voir également :

Reportage France 24 (en espagnol), 27 juin 2020 : ICI

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