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Dans la vallée de la Roya, des Passeurs d’humanité. Festival, du 12 au 17 juillet.



En juillet 2051, on fêtera la fin de la pandémie Covid-19, qui aura si longtemps tenu sous masques la planète, malgré la multiplication de vaccins régulièrement déjoués par de nouveaux variants. Ce furent des décennies assurément pénibles à vivre. Mais en même temps, les restrictions drastiques apportées au transport aérien et routier, la mise à l’arrêt de l’exploitation des énergies fossiles, dont l’ONU avait décidé, en mai 2024, qu’elles devaient rester fossiles, sous la pression décisive des communautés indigènes qui avaient pris le pouvoir dans plusieurs pays d’Amérique latine, et moult autre facteur, ont conduit à redresser de façon spectaculaire la courbe de la biodiversité, puis à inverser la tendance au réchauffement climatique, dans une proportion qui a surpris jusqu’aux meilleurs experts du GIEC.


Le 12 juillet 2051, réunis à la Bonne Auberge, à Breil-sur-Roya, d’encore jeunes anciens se souvenaient des débuts du festival Passeurs d’humanité, 33 ans plus tôt, à une époque, se marraient-ils, où la presse culturelle n’avait d’yeux que pour Cannes, Avignon et tutti quanti, festivals qui avaient dû rendre l’âme dans les années 2040, plombés par des déficits abyssaux. A Avignon, le Palais des Papes a depuis lors été transformé en ferme pédagogique, et rebaptisé « Palais de la mule du Pape » en hommage à Alphonse Daudet. A Cannes, la Croisette a été transformée en promenade entièrement végétalisée, malgré les cris d’orfraie des anciens combattants de la Macronie qui dénoncèrent en vain « l’intégrisme écologiste ». Ils n’étaient de toute façon plus que 12 à leur dernière assemblée générale au Casino Barrière, et guère plus (38 exactement) lors de l’inhumation d’Emmanuel Macron, mort le 21 décembre 2037, pile poil le jour de ses 60 ans, d’un infarctus à la banque Rothschild où l’ancien président de la République avait retrouvé un travail en traversant la rue.


On ne rit pas des morts, mais ça les faisait quand bien même marrer, ce 12 juillet 2051 les jeunes anciens de la Roya. Ils n’oubliaient cependant pas d’être sérieux : c’est qu’il s’agissait de dignement accueillir, le 14 juillet, la venue officielle de Sarra Abu Nada, élue le 17 mai 2037, à 34 ans, première Présidente de la 7ème République française. D’origine syrienne, arrivée en France avec ses parents à 15 ans en 2018 (l’année même de la première édition du festival Passeurs d’humanités), elle n’a certes pas oublié l’aide alors apportée, pour franchir la frontière franco-italienne après 3 mois d’un périple harassant, par les militant.e.s de l’association Emmaüs Roya. Et ce 14 juillet 2051, Sarra Abu Nada devait venir officialiser la nouvelle appellation du Mercantour, « Refuge international des Hospitalités et des Solidarités », sous l’égide de l’UNESCO.

Politique fiction ? Voire.

D’ores et déjà, la Vallée de la Roya offre une multitude de raisons de faire halte, en humanités, dans cette magnifique vallée à l’écart de l’arrière-pays niçois. Elle conduit à la vallée des Merveilles, et ses gravures rupestres du Néolithique, autour de Tende.

Vallée de la Roya, creuset d’humanités : située à la frontière franco-italienne (riche histoire que l’on peut découvrir ICI), elle est devenue un lieu d’aide au passage et d’accueil des migrants. Cédric Herrou est une figure de cet engagement et de cette hospitalité au sein d’Emmaüs Roya, agriculture solidaire, locale et paysanne (Vidéo ICI). Victorieux d’un long combat judiciaire, il le raconte dans Change ton monde (Les Liens qui libèrent, 2020).


Le festival Passeurs d’humanité

Depuis 2018, les Ami.e.s de la Roya organisent le festival justement nommé Passeurs d’humanité. En 2021 il a lieu aussi, à partir du 12 juillet, une semaine entière, malgré ou à cause de la complexité de la situation un an après le passage de la tempête Alex qui a dévasté la vallée de la Roya : « La meilleure façon d’être solidaires, c’est de redonner une place à la danse, à la chanson, la découverte, les rencontre. Malgré les blessures, la vallée reste ce qu’elle est. Les gens se bougent, font preuve de talent », déclare son président, Jacques Perreux.

Catherine Larrère, philosophe, professeure émérite à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne,

et Raphaël Larrère, ingénieur agronome et sociologue.


Cette solidarité, native, est un des trois axes du festival. Le deuxième : la réflexion autour du monde du vivant, et le rapport qu’on entretient avec lui. Au programme, leçon de choses sur la géologie locale mais aussi présence de grandes figures comme le rédacteur en chef de Reporterre Hervé Kempf, ou Catherine et Raphaël Larrère (elle philosophe, lui agronome et ancien Président du conseil scientifique du Mercantour), autour de leur livre Le pire n’est pas certain. Essai sur l’aveuglement catastrophiste (éd. Premier Parallèle, 2020). Ou encore Jane Begin qui étudie les tétrapodes découverts sur les gravures rupestres des vallées voisines.


Troisième axe : l’envie de donner la part aux interventions citoyennes. Malgré les initiatives, le sentiment d’abandon des pouvoirs publics s’est développé depuis le passage de la tempête. De nombreuses initiatives se sont fait jour dans la vallée. L’association Remontons La Roya (qui agit pour la mise en place de vélos à hydrogène, d’une friperie créative, l’énergie verte, le slow tourisme...) pilotera le dernier débat (entretien avec Charles Claudo, co-fondateur, en podcast )


Clip officiel de Renversé, prochain album d’Emily Loizeau, qui sort le 21 septembre prochain.


Entre le concert de la chanteuse Emily Loizeau qui s’investit dans le mouvement des coquelicots, auprès des migrants et soutient la capitaine du Sea Watch 3, Carola Rackete, et qui dédie son dernier album à la vallée (elle était déjà venue voici 2 ans soutenir le festival Passeurs d’humanité) ; et une séance de croquis dans un EHPAD, en passant par des visites chez les artisans et paysans locaux ou des petits chantiers de solidarité, Passeurs d’humanité s’affirme comme un festival à la hauteur d’une vallée magnifique qui panse encore ses plaies.


Isabelle Favre & Dominique Vernis.


Festival Passeurs d’humanité, du 12 au 17 juillet.

Programme complet : https://passeursdhumanite.com/


(A retrouver chaque jour, du 13 au juillet, ici-même, un écho du festival Passeurs d’humanité)




A partir de 1 €, aidez au lancement des humanités, nouveau média alter-actif, journal-lucioles pour inventer un journalisme du 21ème siècle : https://www.helloasso.com/associations/in-corpore/collectes/les-humanites



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