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De transhumance en migrations (journal de bords, 25/05/2023)



De l'Aubrac à la Guyane, en passant par Mayotte "île de la mort", ça migre pas mal. Wuambushu et Wayana, Aimé Césaire et Emmanuel Macron (que les noyades de migrants, ça le fait franchement marrer), etc. En Argentine, c'est "revolucion de mayo". Ce 25 mai, c'est aussi Journée mondiale de l'Afrique, mais tout le monde s'en contrefiche. C'est aussi l'anniversaire de la rencontre entre André Breton et Léona alia Nadja. Et en plus, Nina Turner a fichu le camp. Au fait : c'est Léona, et pas Breton, qui a choisi le pseudo Nadja, « parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance et parce que ce n'en est que le commencement ».


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ÉPHÉMÉRIDES

Vaches Aubrac, en pleine transhumance.


A Aurillac, c'est parti pour les manèges, l'odeur de barbe à papa et des pommes d’amours. En fait, c’est parti depuis le 28 avril, jusqu’au 28 mai. Aujourd’hui, la saint-Urbain, c’est une fête foraine, mais historiquement, dans les monts du Cantal, le 25 mai, jour de la saint-Urbain, était une date de transhumance avec remontée des troupeaux dans les estives. Sur le plateau de l’Aubrac, en Lozère (région française où il n’y a que deux saisons, l’hiver et le 15 août), la tradition est davantage respectée : du 25 au 28 mai, c’est grand-fête de la Transhumance. Cela commence ce soir, 25 mai, avec une projection du film L’ Aubrac, des Lumières et des Hommes d’Hervé Josso, suivie d’une table ronde avec des éleveurs et d’une dégustation de produits locaux en musique. Programme complet ci-dessous.

Fête de la Transhumence en Aubrac
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Pour la Transhumance elle-même, le 28 mai, se munir d’une petite laine, car à 1.300 mètres d’altitude, il peut faire frisquet, voire même geler, et là, c’est la cata, car comme le dit le dicton : « Gelée le soir de saint-Urbain, anéantit fruits, pain, vin. »


Le 25 mai 1928, il y a exactement 95 ans, la Nouvelle Revue Française publiait Nadja, récit autobiographique d’André Breton. Le pape du surréalisme y retrace les événements qui ont suivi sa rencontre avec Léona Delcourt, jeune et belle danseuse "aux yeux de fougère" qu'il accoste dans la rue, le 4 octobre 1926. Jusqu'au 13 octobre, ils se verront chaque jour. Léona a choisi elle-même le pseudonyme de Nadja, « parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance et parce que ce n'en est que le commencement ».


Le 8 novembre de cette même année 1926, André Breton écrit à sa femme, Simone Breton, (dite aussi Simone Collinet, née Simone Rachel Kahn), qu’il ne sait quoi faire de Léona, qu’il juge « seulement capable […] de mettre en cause tout ce qu['il] aime et la manière qu['il a] d'aimer. » Léona, pour sa part, supporte mal la séparation. « C'est froid quand je suis seule. J'ai peur de moi-même », écrit-elle dans une lettre du 22 octobre. Elle ne cesse d’écrire à Breton. Le 28 janvier 1927 : « je me sens perdue si vous m'abandonnez […] partout des gueules de loups s'entrouvrent menaçantes… et des yeux dévorants, j'ai beau éloigner cette vision… me dire que je me trompe, aussitôt j'ai la preuve que c'est bien vrai, et je tremble d'effroi. Je suis comme une colombe blessée par le plomb qu'elle porte en elle ».


En grande difficulté matérielle, elle appelle Breton au secours. Le 30 janvier : « Je t'en prie, cette fois, fais une bonne action… veux-tu me tuer ? […] Je sais que tu peux (je savais tout j'ai tant cherché à lire dans mes ruisseaux de larmes) […] Il faut que je puisse m'acquitter… je rendrai quand je pourrai… Emprunte-moi… ». Breton ne répondra jamais.

Le 21 mars 1927, Léona a une crise d'angoisse, elle croit voir des hommes sur le toit de l'hôtel où elle a pris une chambre. La propriétaire de l'hôtel appelle la police. Elle est envoyée à l’hôpital Sainte-Anne pour "troubles psychiques polymorphes, dépression, tristesse, inquiétude, phases d'anxiété avec peur…". Un an plus tard, elle sera finalement internée à l’asile des "folles de Bailleul", à 22 km de Lille, où elle meurt en janvier 1941, à 38 ans, de famine (cachexie, disait-on alors), comme les 45.000 aliénés anéantis par les restrictions imposées aux hôpitaux psychiatriques sous Vichy.


"Qui es-tu ?", avait demandé André Breton à Léona lors de leur première rencontre. « Je suis l'âme errante », avait-elle répondu.


(Photo: Portrait de Léona Delcourt, 1926. BNF, Département des manuscrits).


En Bolivie, le 25 mai, on célèbre la Révolution de Chuquisaca : ce soulèvement populaire, survenu en 1809 dans la ville de Chuquisaca (ancien nom de l’actuelle ville bolivienne de Sucre), parvint à destituer les autorités en place et à former un comité local de gouvernement. Dans l’historiographie hispano-américaine indépendantiste, il est d’usage de désigner cet événement par Primer Grito Libertario de América (Premier Cri de liberté de l’Amérique). Mais la révolution de Mai, qui eut lieu quelques mois plus tard, du 18 au 25 mai 1810 à Buenos Aires, fut le véritable déclencheur de la vague indépendantiste en Amérique hispanique. Buenos Aires était alors la capitale de la vice-royauté du Río de la Plata, colonie faisant partie de l’Empire espagnol et comprenant le territoire des actuels États d’Argentine, de Bolivie, du Paraguay et de l’Uruguay.

Ces événements sont toujours commémorés en Argentine, où le 25 mai est jour férié.


(Illustration : 25 mai 1810 à Buenos Aires, la révolution de Mai).


Le 25 mai 1993, il y a exactement 30 ans, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies créait le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, chargé de poursuivre et de juger les coupables de violations graves du droit international humanitaire sur le territoire de l'ex-Yougoslavie. Depuis la tenue de sa toute première audience, le 8 novembre1995 (à l’encontre de Dragan Nikolić, un commandant du camp de Sušica en Bosnie-Herzégovine orientale), le Tribunal a mis en accusation 161 personnes, dont Slobodan Milošević et Radovan Karadžić.


Aujourd'hui, un Tribunal pénal international pour l’Ukraine reste impensable tant que la Russie sera membre du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais la Cour pénale internationale, juridiction distincte, créée dans le cadre du Statut de Rome, a d’ores et déjà lancé deux mandats d’arrêt à l’encontre de Vladimir Poutine et de Maria Lvova-Belova pour leur responsabilité dans les déportations d’enfants ukrainiens en Russie : un sujet révélé et amplement documenté par les humanités (liste d’articles à retrouver ICI).


Le 25 mai est encore Journée mondiale de l’Afrique, en commémoration de la signature des accords de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine), le 25 mai 1963, il y a tout juste 60 ans. Pour autant, cette Journée mondiale semble grandement passer inaperçue…


Mayotte, la politique coloniale d'Emmanuel Macron et les kwassa-kwassa


Mayotte n’est pas en Afrique. C’est tout pareil. Cet archipel situé dans le canal du Mozambique et dans l'océan Indien, constitué de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, a été acheté par la monarchie française, sous le règne de Louis-Philippe Ier, au sultan Andriantsoly, et sur lequel l'État Comorien revendique toujours la souveraineté. Selon un rapport de l'INSEE publié en 2018, 77 % de la population vit à Mayotte sous le seuil de pauvreté national (rapporté au revenu médian calculé à Mayotte, le seuil de pauvreté se situe à… 160 euros par mois)


Pour mieux comprendre la situation dans ce département français, il faut se plonger dans un livre du sociologue Nicolas Roinsard, publié en 2022 aux éditions du CNRS, Une situation postcoloniale. Mayotte ou le gouvernement des marges. Extrait de la recension qu’en fit Joseph Confavreux sur Mediapart (article intégral en PDF ci-dessous) :


« Alors que le rattachement à la France n’avait été présenté que sous l’angle d’un bénéfice économique et d’un avantage politique consistant à se séparer des Comores, on prend désormais la mesure, écrit Nicolas Roinsard, des « effets déstructurants et inégalitaires de l’assimilation et d’une relation de pouvoir qui place Mayotte sous tutelle ».

Dans ce cadre, « si la représentation mythifiée d’une France protectrice a occulté la nature coloniale du lien politique qui a fondé l’intégration de l’île à la nation, le dogme départementaliste a occulté, à son tour, la question postcoloniale » qui se trouvait pourtant alors au cœur des débats politiques dans les quatre DOM historiques de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Réunion et de la Guyane. »

Mayotte, un archipel en « situation postcoloniale »_Mediapart_23 août 2022
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Des enfants jouent au football avec une bouteille en plastique devant les bâtiments démolis du bidonville du quartier "Talus 2" à Koungou, lors de son démantèlement dans le cadre de l'opération Wuambushu sur l'île française de Mayotte dans l'océan Indien, le 23 mai 2023. Photo Philippe Lopez / AFP.


Sous prétexte d’insécurité et de lutte contre l’immigration illégale, l’opération Wuambushu, lancée à grand renfort de policiers et de pelleteuses, a véritablement débuté cette semaine avec la destruction des 162 cases en tôle d’un bidonville de Mamoudzou. D’autres destructions devraient suivre dans les prochains jours.

Pour la vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat, « la façon dont sont traités les Comoriens sans papiers est indigne d’un pays comme la France ». Gérald Darmanin, qui semble être resté fidèle à ses amours de jeunesse pour l’extrême droite et Action française, n’en a cure. Ça lui en touche une sans bouger l’autre.


Au demeurant de quelle "immigration illégale" parle-t-on ? Entre Comores et Mayotte, les échanges ont toujours existé. Mais il se trouve que comme la Crimée et le Donbass en Ukraine, occupés par la Russie, Mayotte est illégalement occupé par la France.


En 1974, lorsque les Comores, qui faisaient jadis partie des "Colonies de Madagascar et dépendances" proclament leur indépendance, la France décide de garder Mayotte. Le président socialiste Ali Sollih est renversé en 1978 par un coup d’État orchestré par le mercenaire Bob Denard, missionné par les services de renseignement français. Capturé le 13 mai 1978, Ali Sollih est assassiné deux semaines plus tard. C’est exactement ce que fait Poutine en Russie avec ses opposants.


Ce n’est pas tout. De 1976 à 1994, l’assemblée générale des Nations unies a adopté pas moins de 18 résolutions affirmant la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte. Pour contourner le droit international, la France a organisé à partir de 1976 plusieurs référendums à Mayotte, là encore en violation totale des dispositions votées par l’assemblée générale des Nations unies. Pour cela, la France a mis en avant "le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Là encore, c’est ce même argument qu’a utilisé Poutine sur la base de pseudo "référendums" pour annexer Crimée et Donbass.

"Le dessous des cartes", ARTE, 26/04/2023


Il n’y a qu’une seule façon de venir à bout de la « crise de de Mayotte » : restituer l’archipel à l’État Comorien, et nouer avec ce même État une véritable coopération qui lui permette, tout en préservant les « intérêts géostratégiques » de la France, de surmonter son sous-développement. Sous-développement dont est grandement responsable l’ancienne politique coloniale française, comme ce fut le cas à Haïti (Lire ICI, "Haïti, le scandale du racket français", les humanités, 23/05/2022).


On imaginera sans peine qu’une telle option est à des années-lumière de ce que peut envisager Emmanuel Macron. En juin 2017, à peine élu président de la République, c’est aux Mahorais qu’il avait réservé l’une des formules méprisantes dont il a le secret : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien », faisant référence à ces frêles embarcations de l’océan Indien grâce auxquelles certains habitants des Comores tentent de rejoindre Mayotte (Le nom de Mayotte vient du portugais "Mayotta", transcription du swahili "Maouti", qu'on dit lui-même calqué sur l'arabe "Jazirat al Mawet" (جزيرة الموت) qui signifie "île de la mort" (probablement en raison de la barrière de corail qui entoure l'île et a longtemps constitué un danger mortel pour les navires).

On n’a pas encore entendu Emmanuel Macron ironiser de la sorte sur les migrants qui meurent en mer Méditerranée. Patience, ça va venir.


Mayotte, c’est loin ? Ce qui s’y passe actuellement est le laboratoire de la politique anti-immigration que Darmanin et Macron voudraient bien "importer" en France métropolitaine.


En Guyane, une politique génocidaire de la France


La Guyane aussi, c’est loin. Et ce n’est pas toujours beau à voir. On ne parle pas de la beauté des paysages amazoniens, mais de certaines traces laissées par la colonisation française. Voilà un sujet très largement occulté, qui commence à peine à sortir : le sort de centaines d’enfants amérindiens places de force dans des pensionnats catholiques et « convertis » aux mœurs européennes. Et ça ne date pas du 18ème siècle : les premiers pensionnats ont été créés dans les années 1930.


Et c’est une politique génocidaire à laquelle a encore participé l’ex-ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, entre 2004 et 2006, alors qu’il était recteur de l’Académie de Guyane.

Jean-Michel Blanquer a spectaculairement narré, dans Paris-Match, la fois où il a « senti l'odeur âcre de la mort », où il a failli « laisser sa peau ». C’était en 2006, alors qu'il se trouvait sur une pirogue sur le fleuve Maroni : « Alors que l'eau était à une hauteur exceptionnelle et le courant très fort, nous avons heurté un rocher. La coque s'est brisée avant de disparaître. »


Ce qu’a omis de raconter Jean-Michel Blanquer, c’est ce qu’il faisait sur une pirogue. Les humanités l’ont déjà révélé. Extraits d’un article publié le 13 janvier 2022 sur Jean-Michel Blanquer, « Blanquer, tête d’œuf et croquemitaine » :


« Autre exploit : en 2004, avoir réussi à se faire nommer recteur de l'académie de la Guyane pour deux ans, sans avoir encore jamais travaillé dans l'Éducation nationale. L’histoire officielle retient, pour l’heure, qu’« en Guyane, où il fut en poste de 2004 à 2006, il a innové comme rarement avant lui, en luttant contre la déscolarisation. Il tenait aussi à serrer les mains de tous les chefs d'établissement, même au bout du fleuve Maroni. Au point de risquer d'y laisser la vie, un jour, quand sa pirogue s'est renversée, sur un ressaut. » (Le Monde du 22 octobre 2009) C’est que Jean-Michel Blanquer mouillait sa chemise et n’y allait pas par quatre chemins. Plutôt que de répondre aux aspirations des communautés amazoniennes parfois éloignées qui demandaient à ce que l’école viennent jusqu’à elles (comme cela se faisait autrefois avec l’enseignement à distance), le recteur avait une toute idée : enlever les enfants à leurs communautés et à leur environnement, et les interner dans des pensionnats en ville. De là vient un surnom que l’on retrouve aujourd’hui encore accolé à Jean-Michel Blanquer : « le croquemitaine » (Pour mémoire, le croquemitaine est un personnage maléfique présenté aux enfants pour leur faire peur et ainsi les rendre plus sages). Il y eut certes, in fini, quelques réussites scolaires mais aussi beaucoup de drames liés à la séparation des enfants de leurs communautés (Lire ICI), augmentant la défiance vis-à-vis de l’institut scolaire. Une attitude qui s’inscrit dans le droit fil de ce qu'Alexis Tiouka, Amérindien guyanais Kalin'a, membre de l’association Groupes d’experts et juristes en droits humains et droits des peuples autochtones, qualifie « d’intégrisme colonialiste de l’État français en Guyane ». Résultat de cette politique au forceps : le problème des enfants non-scolarisés en Guyane reste aussi vif aujourd’hui qu’il l’était voici 25 ans. »


La journaliste Hélène Ferrarini a été l’une des premières à documenter et révéler cette histoire dans un ouvrage paru l’an passé (Allons enfants de la Guyane. Eduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République, éditions Anacharsis, 286 p.). Elle a ainsi permis de prendre conscience de l'ampleur du phénomène et de la façon dont l'État français et l'église catholique ont travaillé main dans la main pour évangéliser et "civiliser" les enfants autochtones de Guyane…


Sur ARTE radio, un documentaire de Clément Baudet et Alice Lefilleul expore à son tour ce fait colonial tabou, avec le témoignage d’anciens pensionnaires. A écouter ici, « Comme des oiseaux. L’enfance volée des Amérindiens de Guyane » : https://www.arteradio.com/son/61677356/comme_des_oiseaux


Extrait de la présentation de ce documentaire :

« Oisillonner, apprivoiser les petits enfants, c’est le terme qu’utilisaient les religieux et les religieuses » (…) Si on connaît l'histoire des pensionnats autochtones au Canada et en Australie, on sait moins que ce procédé d'assimilation coloniale a également été mis en place par la France, sur ce territoire d'Amérique du sud. Gérés par des religieux et financés par l'État, ces "homes indiens" furent le passage obligé de plusieurs générations d'enfants sacrifiés sur l'autel de la République une et indivisible. Là-bas, loin de leurs villages et de leurs proches, il fallait se lever tôt, prier, ne pas parler sa langue. Ce quotidien fait de maltraitances et d'interdictions voulait leur faire oublier leur culture, leur spiritualité ; les transformer en "bons petits Français". Depuis peu, d'anciens et anciennes pensionnaires prennent la parole. Documentaire choral, Comme des oiseaux écoute le récit de trois d'entre eux. Leurs voix sont rares et puissantes, elles nous invitent à relire l'Histoire. Comment ces enfants ont-ils grandi ? Comment ont-ils choisi de se reconstruire ? Aujourd’hui, les Amérindiens de Guyane se mobilisent pour obtenir la création d’une Commission Vérité et Réconciliation sur le modèle du Canada. En 2023, un “home“ est toujours en activité à Saint-Georges de l'Oyapock. Il accueille une soixantaine d’enfants. »


Migrations et égalités


En 1946, au lendemain de la départementalisation des quatre "vieilles colonies ", Aimé Césaire posait cette question : « Pouvons-nous être égaux sans être semblables ? » Pour le poète et maire de Fort-de-France, l’intégration et la départementalisation ont vite pris l’apparence d’une « espérance trahie », régulièrement exprimée à travers des épisodes de colère sociale et politique.

Qu’en est-il aujourd’hui ?


« Liberté, égalité, fraternité », dit la devise d’un pays qui se proclame "des droits de l’homme". Pour les migrants, il n’y a ni liberté, ni égalité, ni fraternité.


A suivre demain sur les humanités : en France, pourquoi l’immigration en tant que telle devient-elle le bouc émissaire populiste du "fascisme libéral" qui vient ?


De Grèce en Turquie, de France en Finlande, d’Afrique en Afriques, du Chili aux États-Unis, pourquoi tant de "crises migratoires" et comment, très simplement, les résoudre, sans avoir recours au bâton de la répression et au poison de l’inhumanité ?


En plus, Tina Turner n'est plus là. Cette éternelle immigrée-transhumante.


Jean-Marc Adolphe, Nadia Mével

En tête d'article : Des centaines de migrants font la queue pour être contrôlés par la patrouille frontalière à la frontière américano-mexicaine près d'El Paso. Photo Ivan Pierre Aguirre / The New York Times



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