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Des images pour faire hospitalité


Face aux discours rances de stigmatisation et d’exclusion, donner chair à d’autres représentations des réalités complexes des migrations. Projections et débats : les rencontres Images migrantes (cinéma et migrations) en Auvergne-Rhône-Alpes font halte jusqu’au 29 novembre au Château de Goutelas, dans la Loire.


Quand cessera-t-on de regarder un migrant comme un étranger que rien ne retient auprès de nous, puisqu’il devrait simplement ne pas être là ? Il faut faire cesser le trouble, celui qui conduit à l’exclusion cultivée par une opposition binaire : victimes d’un côté, délinquants en puissance de l’autre (principe du tiers exclu)


Ce trouble est lié à nos représentations, il faut les interroger, les (re)mettre en question collectivement. C’est précisément le propos du réseau Traces (Histoire, mémoires et actualité des migrations en Auvergne-Rhône-Alpes) dans la deuxième édition des rencontres Images migrantes avec le parrainage de la Délégation Interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.

Durant tout l’automne, jusqu’en décembre 2021, tout un chacun peut assister à de nombreuses projections, associées à des conférences ou des débats dans différents lieux de la région Auvergne-Rhône-Alpes. (Programme détaillé ICI)


Ces Images migrantes associent dans une réflexion commune des artistes et des chercheurs et chercheuses : la projection de films offre un support commun pour creuser avec le public les problématiques qui entourent les réalités complexes des migrations.


Mireille Delmas-Marty participera à une rencontre-conversation au Château de Goutelas,

le 27 novembre à 16 h 30.


Regards sur l’hospitalité est un des temps forts de ce programme organisé jusqu’au lundi 29 novembre par le Centre culturel de rencontres du château de Goutelas dans la Loire (Voir ICI notre article sur le webinaire «Quand la solidarité devient un délit : les limites de l’hospitalité» qui y a été organisé le 23 novembre dernier) (lien vers texte précédent sur Goutelas). Ce temps fort vient en continuité des journées qui avaient eu lieu en 2020 (virtuellement) et en 2019 à Goutelas sur le thème L’hospitalité par les migrations. Artistes et chercheurs y étaient invités pour favoriser un partage d’expériences en relation avec des expositions et conférences, accueillant ainsi l’anthropologue Michel Agier pour un dialogue avec Mireille Delmas-Marty (voir VIDEO ICI).Professeure émérite au Collège de France et membre de l'Académie des sciences morales et politiques, Mireille Delmas-Marty participera à nouveau cette année, samedi 27 novembre à 16 h 30, à une rencontre-conversation avec Camille Schmoll, géographe, Guillaume Le Blanc, philosophe et écrivain, Sébastien Thiéry, politologue, coordinateur des actions du PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines), et Philippe Hanus, historien, coordinateur de l’ethno-pôle « Migrations, Frontières, Mémoires ».

Organisés avec le Réseau Traces, ces Regards sur l’hospitalité sont avant tout l’occasion « d’échanger autour des migrations, de l’hospitalité et de leurs imaginaires ». Films sur pellicule ou en vidéo (fictions, documentaires, cinéma d’animation), installations vidéo ou créations collectives : tous les formats, d’hier et d’aujourd’hui, seront proposés en partenariat avec le Cinéma L’Entract’ de Boën sur Lignon, le Gran Lux à Saint Etienne, le festival du court métrage de Clermont-Ferrand, les associations d’aide aux migrants de la Loire et le Barreau de Lyon.


Dès le mardi 23 novembre, le Barreau de Lyon organisait avec le centre culturel de Goutelas un webinaire (Lire ICI) consacré au droit de solidarité qu’il faut âprement défendre suivant un principe de fraternité affirmé dans la constitution française, reconnu par les conventions internationales et sans cesse remis en cause par l’oubli de la déontologie policière, par des procédures judiciaires, y compris appels ou pourvois en cassation à répétition. Le métier de la défense retrouve tout son sens pour des avocats (souvent des avocates) militant.es qui apportent leur appui en aidant bénévoles ou personnes migrantes à résister dans un maquis de textes juridiques, « quand la solidarité devient un délit ».

En introduction à ce webinaire, la réalisatrice Muriel Cravatte a présenté son documentaire Demain est si loin (2020, France, 1h28), qui témoigne de « ce qu’il advient, passée la frontière, de personnes migrantes qui arrivent clandestinement sur le territoire », ici lors de leur arrivée dans le Refuge Solidaire de Briançon.Le film a été projeté jeudi 25 à Boën et le sera dans différents lieux de la région Auvergne Rhône Alpes dans la programmation d’Images migrantes.

De plus en plus de documentaires et fictions se tournent vers une dimension plus intime des réalités de la migration : laisser ses proches au pays, braver les éléments, avoir risqué sa vie et avoir vu d’autres personnes mourir, subir des maltraitances de tous types. Passée la frontière, s’annonce un dédale administratif et des conditions de vie précaires. Cette précarité est aussi le lot des bénévoles solidaires qui viennent en aide aux exilés et veulent continuer à agir.


Le programme des rencontres Images migrantes est une invitation à faire circuler ces images et les réflexions qu’elles suscitent. Le recours à la poésie côtoie aussi des formes, un peu austères peut-être, recherchant une représentation “juste” de situations parfois inextricables. Ces démarches artistiques peuvent nous entraîner nous aussi à plus de justesse dans notre regard, à plus de justice.


Isabelle Favre


Illustration en tête d’article : scène du film Midnight Traveller, de Hassan Fazili (2019).


Regards sur l’hospitalité, du 25 au 29 novembre au Château de Goutelas (Marcoux) et au cinéma L’Entract (Boën-sur-Lignon).


Et aussi, en lien avec Images migrantes :

Ce samedi 27 novembre, à Valence, une journée autour des films du cinéaste franco-iranien Bijan Anquetil, en sa présence.


Festival Itinérances tsiganes, jusqu’au 7 décembre, en Auvergne-Rhône-Alpes. https://itinerancestsiganes.com/


Par ailleurs, la CIMADE lance une campagne de dons : « Face à l’intolérable, donner c’est résister » « Refuser l’invisibilité, déjouer les obstacles, continuer de travailler, tenir le coup, défendre des droits humains… ». A suivre ICI.


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