L’incroyable talent des saltimbanques du Cirque Trump&Co
- Jean-Marc Adolphe

- 2 oct.
- 14 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 oct.

A New York, le 1er octobre 2025, deux jeunes femmes regardent à travers une clôture imposée par le shutdown
pour apercevoir la statue de la Liberté. Photo Seth Wenig / AP
Sous le chapiteau clinquant de Mar-a-Lago et depuis la Maison Blanche, le Cirque Trump&Co déploie chaque jour ses numéros grotesques et inquiétants. Entre clowns belliqueux, acrobates du mensonge et prestidigitateurs du chaos, les bateleurs du MAGA transforment la politique américaine en show délirant, où l’autoritarisme grimé en spectacle permanent devient la nouvelle norme. Mais attention : on n'a encore rien vu...
Barnum, à côté, c’était de la gnognotte (1). A Mar-a-lago, fief du Cirque Trump&Co, on se marre à gogo. On se marre, et pas seulement. On s’esbaudit de l’incroyable talent des saltimbanques recrutés par les sectes MAGA et Heritage 2025, qui fournissent le scénario d’un show à multiples rebondissements. Rivalisant avec le chef de la troupe, un M. pas si Loyal que ça, ces histrions d’estrade inventent chaque jour des numéros plus décoiffants les uns que les autres. On dit "chaque jour", mais c’est souvent plusieurs fois par jour.
Pendant que Donald Trump menaçait peu ou prou d’envoyer les Marines prendre d’assaut Oslo si le comité du Prix Nobel de la Paix s’aventurait à ne pas lui attribuer la récompense suprême (2), Pete Hegseth, le clown qui pète plus haut que son cul, surtout depuis qu’il est devenu secrétaire d’État à la Guerre (3), a convoqué sur la base des Marines de Quantico, en Virginie, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Washington, le 30 septembre, un public de 800 troufions hautement galonnés à qui il a réservé un stand-up de premier choix.
Dans un déluge-délire anti-woke, Pete Hegseth a dézingué en rafale les personnes en surpoids, les barbus, les militaires portant des cheveux longs, les femmes, « qui n’ont pas leur place au combat », s’en prenant également aux « expressions individuelles superficielles ». On ne parle même pas des femmes, qui « n’ont pas leur place au combat » : déjà qu’elles ne devraient même pas avoir le droit de vote ! (4) On radote : ces éléments-là ont déjà été abondamment rapportés par les gazettes qui ont commenté le show.

Donald Trump, le 30 septembre 2025 sur la base des Marines de Quantico, applaudit le cirque dont il est le patron. Photo Evan Vucci / AP
« FAFO, si nécessaire »
Une autre partie du discours-logorrhée d’Hegseth est quelque peu passée sous les radars : c’est le moment où il reprend à l’extrême-droite l’expression FAFO, qui a fait florès sur les réseaux sociaux américains pour commenter des scènes de violences policières ou militaires. « FAFO » est l’acronyme de « Fuck Around, Find Out », qui fait partie de l’argot américain et désigne un avertissement adressé à toute personne, groupe ou nation qui voudrait provoquer ou défier. On pourrait le traduire par « joue au plus malin, tu en paieras les conséquences », ou encore « gare à toi si tu cherches la confrontation ». Ce qui donne, dans la bouche d’Hegseth : « Si nos ennemis choisissent imprudemment de nous défier, ils seront écrasés par la violence, la précision et la férocité du ministère de la Guerre. En d’autres termes, à nos ennemis : FAFO, si nécessaire. » (5)
Et qui sont ces ennemis ? Pour reprendre le sketch à répétition (mais pas trop comique) lancé par le chef de troupe après l’assassinat de Charlie Kirk (lire ICI), il s’agit d’un « ennemi intérieur », prétendument contaminé par le virus WOKE, que Pete Hegsteh qualifie de « déchets idéologiques toxiques, politiquement corrects et liés à la justice sociale ». Maintenant, on arrête de rigoler : « Fini le culte du changement climatique. Fini les distractions qui divisent et les illusions sur le genre. Fini les débris. Nous en avons fini avec ces conneries ».
« Allez-y et tirez, car nous sommes le département de la Guerre ». Comme Poutine avec la bénédiction du patriarche Kirill, Hegseth se place sous l’autorité de Dieu, en évoquant une « prière du commandant » qu’il a récitée lors du service de prière chrétien mensuel au Pentagone. Comme on sait, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Pour la guerre, c’est pareil. Quoi qu’en dise la Constitution américaine, et plus largement tout État de droit digne de ce nom, le Dieu de Pete Hegseth autorise de ne pas trop faire dans la dentelle. Puisque « l’ère de l’hypersensibilité, du "ne blessez personne", est révolue », le secrétaire d’État à la Guerre annonce mettre fin « à la culture de commandement où l’on marche sur des œufs et où le zéro défaut est de mise. (…) Finies les plaintes futiles. Finies les plaintes anonymes. Finies les diffamations. Finis les vides juridiques. Finies les carrières détournées. Fini de marcher sur des œufs. » (6)
C’est sans doute une forme d’auto-adoubement de l’intéressé lui-même : dire que sa nomination de secrétaire d’État a failli être retoquée par le Sénat après qu’il ait été accusé, en 2017, d’agression sexuelle ! (7) Une simple « erreur » : c’est sans doute ainsi que devrait également être qualifié le pot-de-vin de 50.000 dollars en cash reçus par Tom Homan, le « tsar des frontières », en échange d’un supposé trafic d’influence pour des hommes d’affaires (8).

Tom Homan, "le tsar des frontières", le 8 septembre dernier à Washington. Il a empoché un pot-de-vin de 50.000 dollars
pour trafic d'influence, mais ne sera pas poursuivi. Photo Axel Brandon / AP.
Au-delà de ces deux figures emblématiques du Cirque Trump&Co, on imagine que le « droit à l’erreur » invoqué par Pete Hegseth vaudra pour les opérations militaires d’ores et déjà engagées par Trump dans plusieurs villes démocrates, puisqu’il s’agit d’une « guerre intérieure » (9). Après Washington et Los Angeles, la prochaine cible devrait être Chicago (dans le comté de Cook, qui inclut Chicago, Kamala Harris a obtenu environ 74% des voix lors de la dernière élection présidentielle).

Des agents de l'I.C.E (police de l'immigration) patrouillent à Chicago, le 28 septembre 2025.
Photo Ashlee Rezin / Chicago Sun-Times via AP.
A Chicago, justement, le Cirque Trump&Co vient de tourner ce 30 septembre un film à gros budget et effets spéciaux, avec vrombissement d’hélicoptères Black Hawk desquels sont descendus en rappel 300 Rambos en treillis, prenant d’assaut un immeuble d'appartements du quartier à forte population noire de South Shore. Sauf que ce n’était pas un film, mais un raid de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), la police de l’immigration. « Les immeubles tremblaient, des grenades ont été lancées, tout le monde, enfants, adultes, était terrifié. Des habitants ont été pointés par des armes, menottés, arrêtés sans aucune raison, des enfants séparés de leurs parents, noirs et migrants embarqués dans des camions et fourgons militaires différents », raconte sur Facebook la musicienne et animatrice de radio Glee Violette (ICI). 37 personnes ont été arrêtées, sans que l’on connaisse à ce stade les charges retenues à leur encontre. « L'emplacement a été choisi en raison de liens présumés avec le gang Tren de Aragua », a déclaré sans rire le département de la Sécurité intérieure. Le fameux gang (vénézuélien) Tren de Aragua (10), c’est l’épouvantail brandi à chaque opération de ce type ; un peu comme Auguste, le souffre-douleur, dans le cirque traditionnel.
Les défenseurs des droits de l’homme critiquent les méthodes employées par les agents de l’ICE. Mais il ne faut pas trop leur en vouloir : pour recruter en un temps record 10.000 nouveaux agents, les critères de sélection et le temps de formation ont été quelque peu ratiboisés. Et de toute façon, comme dirait Pete Hegseth, pour faire la guerre à « l’ennemi intérieur », on ne va pas s’embarrasser de règles déontologiques sans doute édictées par l’idéologie woke, soit le diable en personne.
Puisque la fin en justifie les moyens, la police de l’immigration ne va pas davantage respecter des dispositions légales qui pourraient contrarier son efficacité. C’est en effet en toute illégalité (sans doute) que l’ICE a désormais recours (malgré ses démentis) à un puissant outil de géolocalisation de centaines de millions de smartphones, qui permet de collecter chaque jour des milliards de données en provenance du réseau télécom et des réseaux sociaux. Selon le magazine Forbes, l’administration états-unienne aurait dépensé 5 millions de dollars pour acquérir ce logiciel de surveillance mis au point par la société israélienne de renseignement en sources ouvertes Cobwebs Technologies, désormais baptisée Penlink après avoir été récemment rachetée par le fonds d'investissement américain Spire Capital.
Attention, bientôt, on n’aura plus le droit d’écrire ça. Enfin, en France oui, mais plus aux États-Unis. Pour tout sujet touchant à la sécurité intérieure, sous l’égide du secrétariat d’État à la guerre, Pete Hegseth impose désormais aux journalistes de ne publier que des « informations autorisées », menaçant en cas de désobéissance de révoquer accréditations et cartes de presse.
Tant qu’il est encore temps, on peut encore écrire que tout ce dispositif "sécuritaire" instauré par le Cirque Trump&Co coûte bonbon. A lui seul, le budget de l'Immigration and Customs Enforcement est passé de 9 milliards de dollars en 2024 à… 30 milliards en 2025, auxquels il faut encore ajouter 45 milliards de dollars pour la création de centres de détention. Et en ce qui concerne les dépenses de défense, le Pentagone avait demandé 848 milliards de dollars pour l'exercice 2026. Le projet de loi accorde au Pentagone plus de 1 000 milliards de dollars. Cet argent, où le trouver ? Dans la poche des pauvres, bien évidemment.
Conséquences du shutdown.
A gauche : A Philadelphie, le 1er octobre 2025, un garde devant l'entrée du Liberty Bell center, qui a dû fermer ses portes.
Photo Matt Rourke / AP
A droite : A Charleston, en Caroline du Sud, les gardes forestiers passent la première matinée de la fermeture des services publics à fermer le centre du monument national de Fort Sumter, notamment en retirant le drapeau américain. Photo Grace Beahm Alford/The Post And Courier
« Un énorme sandwich à la merde »
Le shutdown, dont tout le monde parle, c’est du pain bénit pour le trapéziste du budget, Russel Vought. La "fermeture du gouvernement", faute d’accord sur le budget fédéral, va permettre à celui qui a été l’un des principaux rédacteurs du Projet 2025 de la Fondation Heritage, de réaliser ses rêves, que même Elon Musk, insuffisamment formé à la tronçonneuse, n’avait pu complètement aboutir à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE). Les Républicains, qui accusent aujourd’hui les Démocrates de faire capoter le bazar, avaient soigneusement prévu le coup. Dès le 24 septembre, la Maison Blanche a demandé aux agences fédérales de préparer des plans de licenciements massifs. Aujourd’hui, pour cause de shutdown, la quasi-totalité des employés fédéraux se retrouvent au chômage technique (non indemnisé). Russel Vought compte profiter de cette aubaine pour transformer ce chômage provisoire en licenciements définitifs. La Maison Blanche souhaite en effet réduire de 84 % les effectifs du département d'État, de 43 % ceux du département du Logement et du Développement urbain et de 35 % ceux du département du Travail.
Et ce n’est pas tout. L'essentiel du bras de fer budgétaire avec les Démocrates se joue sur les dépenses de santé. Ces derniers veulent que les Républicains reviennent sur les coupes opérées dans le programme Medicaid (le principal programme public d’assurance maladie aux États-Unis destiné aux populations à faibles revenus, qui couvre environ 1 américain sur 5), et que la Maison Blanche s’engage à ne pas annuler les dépenses votées par le Congrès. Au Cirque Trump&Co, on n’en n'est pas à une fake news près. Pour faire porter le chapeau aux Démocrates, les Républicains les accusent de vouloir fournir des soins de santé gratuits aux immigrants en situation irrégulière. C’est faux, mais ça fait son effet. Jusqu’à un certain point.
« Voilà le pays que Russ Vought et Trump veulent offrir au peuple américain. Un pays où l'on arrête et emprisonne des millions de personnes, où les entrepreneurs du secteur de la défense engrangent des dizaines de millions de dollars de profits non contrôlés, et où tout le reste est réduit au strict minimum », écrit Michael Tomasky dans The New Republic. « Tout cela repose sur des mensonges et sur le refus de tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une responsabilité démocratique. Ils mentent sur l'impact sur le déficit, qui est en fait en augmentation. (…) Les indicateurs économiques sont en fait médiocres à sombres, et environ 60 % des personnes interrogées déclarent aux sondeurs que l'économie se détériore. (…) En d'autres termes, ils savent au fond d'eux-mêmes qu'ils servent à l'Amérique un énorme sandwich à la merde. »

Le 18 octobre prochain, journée de mobilisation à l'appel du mouvement "No Kings"
Au pays du burger, la diététique n’est peut-être pas forcément des plus exemplaires, mais le « sandwich à la merde », là, non, quand même. Plusieurs sondages récents indiquent que, même parmi les électeurs républicains, la trumpomania commence à s’essouffler. Alors que des rassemblements sont attendus dans les prochains jours en marge du shutdown budgétaire, avec des manifestations contre la paralysie des institutions et pour exiger le déblocage des budgets sociaux, le mouvement national « No Kings », qui rassemble une large coalition d’organisations et s’oppose aux dérives autoritaires de Trump, annonce une journée d’actions et de manifestations dans de nombreuses villes américaines le 18 octobre prochain (voir ICI). Laquelle pourrait être encore plus massive que ce qu’elle fut le 14 juin dernier…
Malgré l’incontestable talent de ses bateleurs et prestidigitateurs, le conseil d’administration du Cirque Trump&Co commence à se faire du souci à l’approche des élections de mi-mandat (Midterms), prévues en novembre 2026, qui décideront du renouvellement de l’intégralité de la Chambre des représentants, du tiers du Sénat, et de nombreux gouvernements locaux.
Sans preuve formelle à ce jour, des soupçons et polémiques concernant la manipulation du vote électronique et la fraude électorale continuent de s’intensifier aux États-Unis, surtout depuis que Trump a publiquement annoncé vouloir supprimer le vote par correspondance. Mais c’est peut-être une tout autre fraude à la démocratie qui se prépare. Avant le discours de Peter Hegseth, Donald Trump a parlé d’utiliser certaines grandes villes américaines jugées « dangereuses » comme « terrains d’entraînement » pour l’armée et la Garde nationale. Des « terrains d’entraînement » pour quoi exactement ?

Steve Bannon, avant l'enregistrement d'un épisode de son émission à Washington, le 20 février 2025.
Photo Alyssa Schukar pour NBC News
Selon David Frum, l’une des signatures les plus respectées de The Atlantic, une partie de l’agenda présidentiel, y compris certaines mesures extrêmes ou provocatrices (recours à l’état d’urgence, déploiement de la Garde nationale, limitation des droits électoraux), vise à créer un climat de crise ou d’instabilité, permettant à Trump de justifier l’exercice de pouvoirs exécutifs exceptionnels, voire de manipuler concrètement le déroulement du scrutin lors des Midterms. L’éditorialiste souligne que cette stratégie s’appuie sur la possibilité de suspendre ou de retarder des élections dans certains États en invoquant l’ordre public, s’inspirant de précédents historiques américains où l’état d’urgence a servi à décaler des élections locales ou fédérales (Lire ICI).
D’après The Atlantic, Steve Bannon, figure de proue de l’extrême-droite américaine et stratège du “chaos constructif”, a activement repris du service ces derniers temps auprès de Donald Trump, tout en continuant son podcadt, véritable matrice audiovisuelle du trumpisme radical. Un podcast intitulé « War Room ». Décidément, la guerre, ils y pensent tout le temps.
Quelques accrocs dans la galaxie MAGA
Soulignons quand même, pour finir, quelques accrocs dans la galaxie MAGA. Pas encore de quoi déchirer le chapiteau du cirque, mais quand même. D’abord, l’affaire Epstein. Tout le barouf des dernières semaines fait qu’on en parle un peu moins. Mais ce n’est pas fini. Le secrétaire d’État au commerce, Howard Lutnick, vient de faire une grosse bourde (il ne faudra pas s’étonner s’il est prochainement « viré »). Bravoure ou inconscience ? Hier, dans un podcast du New York Post, il a totalement contredit le patron du FBI, Kash Patel, qui prétendait que n’existait « aucune preuve crédible [...] qu'Epstein ait fait chanter des personnalités dans le cadre de ses activités ». Taratata, répond en substance Howard Lutnick, qui exprime sa conviction qu'Epstein faisait chanter des personnalités influentes de son cercle social en les filmant pendant des massages. Et il s’étonne qu’Epstein ait pu n’avoir écopé que d’une peine de 18 mois de prison en 2008, après avoir « négocié » avec le procureur de l'époque, Alexander Acosta, lequel a ensuite occupé le poste de secrétaire au Travail pendant le premier mandat de Trump. Voilà qui s’appelle remettre une pièce dans le jukebox.
Plus anecdotique, peut-être, une autre information fait tousser les fous-dingues de chez MAGA. Une information qui touche au football américain, et dans le cirque Trump&Co, le football américain, c’est presque aussi sacré que le catch. Le 8 février prochain se déroulera à Santa Clara, en Californie, la finale du Super Bowl : 126 millions de spectateurs l’an dernier. Après des stars telles que Madonna ou Michael Jackson lors d’éditions passées, La Ligue de football américain (NFL) a invité cette fois-ci, pour le spectacle de mi-match, le rappeur porto-ricain Bad Bunny (alias Benito Antonio Martinez Ocasio). Problème : celui-ci défend les droits des personnes LGBT et lutte contre la transphobie, et a apporté son soutien à la démocrate Kamala Harris lors de la présidentielle 2024. « La NFL ne comprend donc rien à rien ? » s’est irrité sur X Sebastien Gorka, un conseiller du président américain, et sur les réseaux sociaux trumpistes, il est qualifié de « démoniaque ». Pire encore : dans le clip Yo Perrero Sola (2020), Bad Bunny apparaît en drag (ICI, sur YouTube). De quoi susciter un possible infarctus chez Peter Hegseth, qui ne fait pas mystère de sa totale aversion pour les « mecs à robes ». Enverra-t-il l’armée ?
Jean-Marc Adolphe
NOTES
(1). Le Cirque Barnum, fondé par Phineas Taylor Barnum en 1871 aux États-Unis, est considéré comme l’un des précurseurs majeurs du cirque moderne et du spectacle populaire à grande échelle. « Gnognotte » est un terme familier et péjoratif du français qui désigne quelque chose de négligeable, sans valeur ou d’une importance dérisoire. On l’utilise pour parler d’une broutille, d’une bagatelle, d’une camelote ou de tout ce qui est considéré comme facile ou insignifiant (« C’est de la gnognotte ! »).
(2). Donald Trump a déclaré que, s’il ne recevait pas le prix Nobel de la Paix, ce serait une « insulte » contre les États-Unis.
(3). Par un décret présidentiel signé le 5 septembre, Donald Trump a renommé le département de la Défense « département de la Guerre », un nom que celui-ci n’avait plus connu depuis 1947. La presse n’avait guère relevé, sauf sur les humanités (ICI).
(4). Le 8 août dernier, Pete Hegseth partageait une vidéo dans laquelle plusieurs personnes, parmi lesquels des pasteurs ultraconservateurs, appellent à revenir sur le dix-neuvième amendement de la Constitution américaine, qui donne le droit de votes aux femmes. Il accompagne ce partage d'un commentaire : « Tout le Christ, pour toute la Vie ». Pete Hegseth est un fervent admirateur de Doug Wilson, le co-fondateur de la Communion d’Églises évangéliques réformées, un mouvement initialement implanté à Moscou et aux États-Unis. Dans ses livres, Doug Wilson fait l’éloge du Sud comme constituant une « société chrétienne multiraciale idyllique ». Également « patriarche » du mouvement des TheoBros — des influenceurs traditionalistes chrétiens — il considère « que les femmes n’auraient jamais dû obtenir le droit de vote ».
(5). Grand Continent a intégralement traduit et commenté le discours de Pete Hegseth aux généraux américains (ICI).
(6). Littéralement « No More Walking on Eggshells » : c’est l’intitulé de la « nouvelle politique » annoncée par Pete Hegseth.
(7). Pete Hegseth a été accusé d'agression sexuelle en 2017. Les faits se seraient déroulés dans un hôtel en Californie et la victime plaignante, une participante à la convention de la Fédération californienne des femmes républicaines, présentait des contusions visibles sur la cuisse droite. Pour que celle-ci renonce à des poursuites judiciaires, il a versé à la plaignante par le biais de son avocat une somme de 50.000 dollars dans le cadre d'un accord de confidentialité.
(8). L’enquête pour corruption du FBI a été opportunément classée après l’élection de Trump. « Les ressources du ministère doivent rester concentrées sur les menaces réelles qui pèsent sur le peuple américain, et non sur des enquêtes sans fondement », ont déclaré dans un communiqué le directeur du FBI, Kash Patel, et le procureur général adjoint, Todd Blanche…
(9). Avant la prise de parole de Hegseth devant les généraux américains, Trump avait déclaré à propos des grands centres urbains du pays : « Ce sont des endroits très dangereux et nous allons les mettre en ordre un par un […] Ce sera une tâche importante pour certaines des personnes présentes dans cette salle […] C’est une guerre intérieure ».
(10). Le gang Tren de Aragua est une organisation criminelle vénézuélienne particulièrement violente et influente, née autour de la prison de Tocorón dans l'État d'Aragua vers 2013. Son nom signifie « Train d'Aragua » et son réseau est estimé à plusieurs milliers de membres (3 000 à 5 000 selon les sources), actifs au Venezuela et désormais présents dans une grande partie de l’Amérique latine (Colombie, Pérou, Équateur, Chili, Brésil, Bolivie, Costa Rica), ainsi qu’aux États-Unis depuis le début des années 2020.
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Avec une verve caractérisant les Humanités, voici malheureusement un portrait des Etats-Unis que trump veut changer à sa guise et à ses sous!! Quel allié! Qu'avez-vous dit allié??? Merci à Basquiat (artiste "muraliste" haïtien...) pour le visuel de cette marche pour la démocratie!