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Le Chili à pile ou face



Gauche ou extrême-droite ? Deux ans après l’énorme mouvement social de 2019, l’avenir du Chili se joue dans les urnes, ce dimanche 21 novembre. Présidentielle, mais aussi législatives et sénatoriales, où pourraient émerger des candidat.e.s indépendant.e.s, comme Fabiola Campillai dans la banlieue de Santiago, une ouvrière qui a perdu la vue suite à un tir de la police.


Gabriel Boric (photo en tête d’article), 35 ans, sera-t-il le prochain président du Chili ? Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu ce dimanche 21 novembre.

Figure du mouvement étudiant de 2011, qui visait à obtenir la gratuité de l'éducation, Gabriel Boric a remporté la primaire de la gauche face au candidat du Parti communiste. Son programme est axé sur le renforcement des droits des travailleurs et les réformes sociales : par exemple, remplacer le système de retraite privé par un système public et instaurer une assurance maladie universelle. En France, la plupart des médias le présentent comme candidat d’une gauche « radicale » !!! C’est bizarre, le régime ultra-libéral et répressif du président sortant, le milliardaire Sebastian Pinera, n’est jamais qualifié par ces mêmes médias de « radical »…

Dans les sondages (assez peu fiables au Chili), Gabriel Boric est donné en tête, devant un candidat d’extrême-droite, l’homme d’affaires et multimillionnaire José Antonio Kast. Climatosceptique, opposé à l’avortement, mais en faveur de l’amnistie des militaires condamnés pour des tortures ou assassinat commis sous la dictature, il a mis la lutte contre la criminalité et l’immigration en tête de son programme. Issu d’une famille allemande qui a immigré après la seconde Guerre mondiale, son père était officier de la Wehrmacht pendant le IIIème Reich. Et son frère, Miguel Kast, a été nommé directeur de la Banque centrale du Chili sous le règne de Pinochet. Un sacré pédigrée !

José Antonio Kast ne souhaite évidemment pas prolonger les travaux de l’Assemblée constituante, chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour le Chili, qui tournerait une fois pour toutes les pages des années de dictature. En mai dernier, les élections pour cette Assemblée constituante ont enregistré une surprenante percée surprise des listes de candidats indépendants (Lire ICI), et c’est une universitaire Mapuche, Elisa Loncon, qui en a été élue présidente (Lire ICI).

Entre Gabriel Boric et José Antonio Kast, le « dossier Mapuche » est un point de clivage on ne peut plus tranchant. Alors que l’actuel gouvernement chilien a décrété l’état d’urgence, avec déploiement de militaires, dans la région d'Araucanie, où le peuple Mapuche réclame la restitution de ses terres, Gabriel Boric propose d'expulser les entreprises transnationales des terres revendiquées par les Mapuches. Sans surprise, le candidat d’extrême-droite réclame pour sa une militarisation encore plus sévère de la région.



Parallèlement à l’élection présidentielle se tiennent aussi des élections législatives et sénatoriales. RFI met ainsi un avant une candidate indépendante, « hors du commun dans le paysage politique chilien ». Non seulement parce que c’est la première fois qu'une femme d'un quartier populaire au Sud de Santiago est candidate au Sénat, mais parce que Fabiola Campillai, ouvrière, a été rendue aveugle par des tirs de la police il y a deux ans, en plein mouvement social contre les inégalités.

Fabiola Campillai se bat pour une vie digne : « de meilleures retraites pour les personnes âgées, car elles touchent des pensions misérables aujourd'hui. Un meilleur système de santé, car personne ne s'occupe des listes d'attente très longues ici. Et puis une meilleure éducation : ce n'est pas possible que les jeunes se retrouvent endettés pendant des années à cause de leurs études ».

Elle qui a perdu la vue, le goût et l’odorat dit aux électeurs.trices : « Vous serez mes yeux, je serai votre voix ». (A lire sur le site de RFI)

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