Les chameaux du Rajasthan savourent la déculottée de Trump
- Jean-Marc Adolphe

- il y a 4 jours
- 15 min de lecture

Chameaux décorés lors de la foire annuelle aux chameaux à Pushkar, dans l'État du Rajasthan, dans l'ouest de l'Inde.
Photo Rajesh Kumar Singh / AP
Pendant que la Maison Blanche voit rouge après les élections américaines de cette nuit, qui ont notamment porté à la mairie de New York le "démocrate socialiste" Zohran Mamdani ; c'est aujourd'hui la Journée mondiale de la langue romani (et ça non plus, Trump n'aime pas trop). Pendant ce temps, dans la perfide Albion, on prépare la Nuit des Explosifs, autrement dit la Guy Fawkes Night ; et au Rajasthan indien, les chameaux ont défilé comme à la parade. Sinon, on retourne au pays de Lula, dix ans après le "Fukushima brésilien", après un petit détour par le Néolithique. Avec en prime, une pincée de punk celtique américain anti-MAGA. Ouf !
J-58 : DONS DÉFISCALISABLES JUSQU'AU 31/12/2025
Il nous reste 58 jours pour espérer réunir d'ici le 31 décembre entre 3.000 et 3.500 €, de façon a améliorer le site et son référencement et pouvoir salarier un.e premier.e journaliste, conditions exigées pour pouvoir espérer (enfin !) de possibles aides publiques en 2026. Depuis le lancement de cette campagne, six donateurs, 445 €.
Pour mémoire, nous avons fait le choix d'un site entièrement gratuit, sans publicité, qui ne dépend que de l'engagement de nos lecteurs. Jusqu'au 31/12/2025, les dons sont défiscalisables (à hauteur de 66% du montant du don). Un don de 25 € ne revient ainsi qu'à 8,50 € (17 € pour un don de 50 €, 34 € pour un don de 100 €, 85 € pour un don de 250 €). Dons ou abonnements ICI
Pour qui a déjà souscrit : franchement, on gagnerait à être davantage connus (et pas question, pour ça, de cracher au bassinet de Google). Si cette chronique vous plait (ou d'autres publications), n'hésitez pas à en offrir la lecture à vos connaissances...
Chronique du jour mijotée aux petits oignons par Jean-Marc Adolphe, Ellen Jones, Nadia Mevel et Dominique Vernis.
Élections américaines : déculottée pour Trump

Illustration Rama Duwaji, depuis son site internet (https://www.ramaduwaji.com)
Mariée avec Zohran Mamdani, qui vient d'être élu maire de New York, Rama Duwaji, illustratrice syro-américaine basée à Brooklyn, explore la sororité, l’identité et la résilience dans des œuvres marquées par des couleurs vibrantes et une touche artisanale. Saluée par la presse internationale, elle collabore avec des médias tels que The New Yorker ou BBC, tout en exposant dans des institutions majeures. Engagée, elle interroge sans cesse la place des femmes et des communautés marginalisées à travers ses projets artistiques.
Après les élections qui se sont déroulées cette nuit aux États-Unis, la Maison Blanche voit rouge : le "King" ne s'attendait pas à une telle déculottée. Il a une explication : le nom TRUMP ne figurait pas sur les bulletins de vote. C'est vrai. Si ça avait été le cas, ça aurait été pire encore. On y reviendra sans doute. Pour tout de suite, après 9 mois de glorieux mandat, résumé de la cata, concocté par Linda Kha :
Malgré les intimidations policières devant les bureaux de vote, malgré les menaces délirantes (Trump prétendait priver New York de fonds fédéraux si Mamdani était élu !), malgré les "problèmes techniques" et diverses alertes et trucs étranges dans certains des systèmes de vote... les Américains ne se sont pas laissés impressionner.
Zohran Mamdani est le prochain maire de New York.
La Proposition 50 a été adoptée en Californie (un redécoupage electoral rendant 5 sièges aux démocrates, en rétorsion au honteux charcutage électoral pro républicain du Texas).
Abigail Spanberger est la prochaine gouverneure démocrate de Virginie, considérée comme un bastion démocrate.
Ghazala Hashmi est la nouvelle lieutenante-gouverneure démocrate de Virginie.
Mikie Sherrill est la prochaine gouverneure démocrate du New Jersey.
Les démocrates ont conservé la Cour suprême de Pennsylvanie — et ont fait basculer plus d'une douzaine de sièges en Virginie !
Par ailleurs, nous adressons toutes nos ficelles de caleçon à Cory Bowman, le demi-frère du vice-président JD Vance : ce pasteur évangélique, propriétaire du coffee shop Kings Arms Coffee (tout un programme !) voulait devenir maire de Cincinatti. Il récolte brillamment 12% des suffrages. Le maire sortant démocrate, Aftab Pureval, a été réélu haut la main avec 78% des voix. Et JD Vance ne va même consoler son petit frangin : ce pseudo-catholique de mauvaise foi déteste l'empathie...
Punk celtique. En tout cas, la déculottée de Trump et du camp MAGA devrait réjouir Ken Casey. C’est qui, Ken Case ? Chanteur de Dropkick Murphys, un groupe punk celtique américain originaire de Quincy, dans le Massachusetts. Vous pas connaître ? Dropkick Murphys a pourtant fait un tabac au dernier Hellfest festival, à Clisson, près de Nantes, même qu’ARTE avait diffusé le concert en entier (ICI). Et aux États-Unis, le groupe cartonne, même auprès de certains électeurs MAGA, évidemment pas les plus dingos-extrémistes.
Ken Casey explique comment il utilise « la gentillesse et l'humour pour parler directement et de manière persuasive à un inconnu qui a des opinions avec lesquelles il est en profond désaccord » : « Je pars du principe que la plupart des cols bleus, les gens ordinaires, ont beaucoup plus en commun, indépendamment de nos divergences politiques, que nous n'en avons avec la classe des milliardaires et les médias sensationnalistes qui tentent de nous diviser ici ».
La nouvelle chanson de Dropkick Murphys, Fiending for the Lies, dit : « Ils nous ont mis des œillères / Ils déforment nos esprits / Personne ne semble reconnaître que nous vivons dans un monde de mensonges, de mensonges, de mensonges ». Et une chanson précédemment enregistrée, Who’ll stand with us ? (vidéo ci-dessus) n’est pas en reste : « Au fil des siècles, dans tous les pays / nous avons subi la colère et ressenti la douleur / de l'épée du tyran ou de la botte de son sbire / pour le profit d'un autre homme riche. Dans leur quête sans fin de richesse et de pouvoir / ils nous piétinent avec un grand mépris / sous la bannière d'un faux dieu / au nom de tout ce qui est vain, à travers le crime et la croisade / Notre travail a été volé / Nous avons été privés de notre liberté / Nous avons été maintenus dans la soumission et la dépendance / envers les patrons et les banquiers / qui n'ont jamais donné leur part de sang / de sueur ou de larmes / Qui se tiendra à nos côtés ? / Ne nous dites pas que tout va bien / Qui se tiendra à nos côtés ? (…) ». Bref, ça déménage…
Ken Casey se dit particulièrement perplexe quant à la manière dont Trump a réussi à convaincre la classe ouvrière qu'il veille sur ses intérêts : « Je suis perplexe quant à la manière dont ils ont réussi à faire élire ce petit con né avec une cuillère en argent dans la bouche, qui a reçu 400 millions de dollars de son père et qui a exploité les travailleurs et combattu les syndicats tout au long de sa carrière. C'est lui le bon candidat ? Je comprends que l'Amérique se soit laissé berner par un démagogue, mais je pensais que ce serait Brad Pitt ou quelqu'un d'autre ». L'éducation de Ken Casey « dans une famille syndicaliste convaincue » a façonné sa vision du monde, explique-t-il, son grand-père ayant tenté de syndiquer les travailleurs du Sud avec le Ku Klux Klan en toile de fond : « Alors, vous pensez à la lutte et au danger, au sang, à la sueur et aux larmes que les gens ont versé auparavant, et maintenant, nous allons simplement nous asseoir et laisser tous ces droits être retirés aux travailleurs ? Sans parler des droits civiques – nous avons travaillé si dur pour obtenir ces droits civiques et ils sont tout simplement en train d'être supprimés »...
Formé en 1996, le groupe Dropkick Murphys a toujours défendu les valeurs de la classe ouvrière, les syndicats et les causes de justice sociale, et gère sa propre organisation caritative à but non lucratif, le Claddagh Fund, qui concentre son action sur les groupes d'anciens combattants et les organisations qui viennent en aide aux personnes dépendantes à la drogue et à l'alcool. Ken Casey et les autres membres de son groupe ont reçu de nombreuses menaces de mort, mais il n'a pas peur : « On pouvait chanter sur Reagan sans être attaqué par une armée de trolls pro-Reagan. On pouvait chanter sur Bush sans qu'une armée de trolls de Bush ne s'en prenne à vous, personne ne vous menaçait de venir vous battre... Honnêtement, je pense que l'une des choses les plus décevantes à propos de l'Amérique est le peu de courage dont nous faisons preuve. Pour un pays qui se considère comme assez dur, il ne se montre pas à la hauteur du combat en ce moment. »
ÉPHÉMERIDES
GRANDE-BRETAGNE. La nuit des explosifs. Ce jour, dans la Perfide Albion, des milliers d'enfants mal élevés vont faire exploser des pétards. Forcément, c'est la Guy Fawkes Night, ou Nuit des explosifs. Mais c'était qui, ce Guy Fawkes ? Un terroriste avant l'heure. Il y a mille quatre cent vingt ans, le 5 novembre 1605, il avait, avec ses complices, déposé sous la salle du Parlement de Westminster, 36 barils de poudre prêts à exploser pour se débarrasser du roi Jacques 1er. Las ! L'inspecteur Sherlock Holmes, qui n'existait pas encore, a déjoué à temps le complot. La "conspiration des poudres" (en british, "Gunpowder Plot"), ainsi qu'elle fut nommée, échoua donc lamentablement, et ses artificiers furent arrêtes et exécutés en place publique.
Contexte - Fils de Marie Stuart, reine d'Écosse, et héritier d'Elizabeth I, Jacques Ier est devenu roi d'Écosse en 1567, à l'âge d'un an, et roi d'Angleterre en 1603, à la mort de la reine. Partisan convaincu de l'absolutisme de droit divin, il en a lui-même établi la justification dans des ouvrages publiés avant son accession au trône d'Angleterre (The true Lawe of free monarchies, 1599). À Londres, Jacques Ier veut renforcer son pouvoir en prenant appui sur la religion anglicane, qui fait du roi le chef de l'Église nationale. Il en vient à persécuter les catholiques et les puritains. Ces derniers commencent à émigrer en masse vers le Nouveau Monde. Par la Conspiration des poudres, les catholiques, quant à eux, tentent mais en vain de se débarrasser du roi.
Dans les dix dernières années de son règne, Jacques Ier accroît les haines contre sa personne en accordant sa confiance à un courtisan, le beau George Villiers : son amant, en d'autres termes. Le "favori" accède aux plus hautes dignités de la cour (grand amiral, grand écuyer...), acquiert en 1623 le prestigieux titre de duc de Buckhingham et s'enrichit au-delà de toute mesure. Chargé de négocier le mariage du prince de Galles, le futur Charles Ier, avec une infante espagnole, Buckhingham scandalise la cour de Madrid par son comportement, fait échouer le projet de mariage et, qui plus est, entraîne son pays dans un conflit avec l'Espagne. C'est dans ce climat délétère que meurt le roi Jacques Ier, le 27 mars 1625. Les Anglais reportent sur son fils, Charles Ier, l'espoir d'un redressement de la monarchie. Ils vont aller de déception en déception.
Baxtalo dive ! ("bonne journée", en romani avec des variantes selon les dialectes)
La journée mondiale de la langue romani, célébrée chaque 5 novembre, a été proclamée par l’UNESCO en 2015 pour encourager la préservation et la valorisation de cette langue minoritaire, pilier identitaire des communautés roms. Avec ses 33.000 mots et ses 17 dialectes intercompréhensibles, le romani incarne un patrimoine culturel riche qu’il est essentiel de transmettre. Cet événement rappelle l’importance de toutes les langues pour la diversité humaine et vise à promouvoir l’éducation, renforcer la reconnaissance officielle et améliorer le bien-être des Roms. La Journée mondiale de la langue romani sensibilise aux défis de la reconnaissance linguistique et lutte contre la discrimination culturelle, faisant de chaque langue minoritaire une porte ouverte sur un univers de savoirs et d’identité.
BONUS. Dans l’Encyclopédie Universalis, le linguiste et traducteur Marcel Courthiade (mort en 2021) écrit : « Les Rom ont en commun une origine indienne, l'usage (ou le souvenir de l'usage) d'une langue appelée chib romani [langue rom], un net sentiment de différence collective par rapport aux populations environnantes et plusieurs traits culturels, comme le rapport à la destinée, à la famille et aux enfants, aux biens matériels, etc. » Concernant leur langue, le chib romani ou simplement romani (aussi écrit avec deux R : rromani), Lucie Presber et Jeannne Ganonet ajoutent, dans leur article "La langue rromani : indienne, européenne et française", paru en 2007 dans la revue Langues et cité : « Le rromani, héritage des Rroms, Sintés et Kalés, est aussi patrimoine indivis de la diversité culturelle française et européenne en même temps qu’un lien avec les civilisations indiennes antiques. […] Plongeant ses racines dans le vieil-indien, le rromani a quitté l’Inde en 1018 au moment de la déportation des ancêtres des Rroms de leur cité d’origine, Kannauj dans la moyenne vallée du Gange, par le sultan afghan Mahmoud de Ghazni. Alors que les langues d’immigration disparaissent en général en 3 ou 4 générations, le rromani reste vivant au bout d’un millénaire. »
Au Conseil de l’Europe, depuis 2010, l’usage est d’utiliser le terme « Roms » accompagné de la définition suivante : « Le terme "Roms" utilisé au Conseil de l'Europe désigne les Roms, les Sintés (Manouches), les Kalés (Gitans) et les groupes de population apparentés en Europe, dont les Voyageurs et les branches orientales (Doms, Loms) ; il englobe la grande diversité des groupes concernés, y compris les personnes qui s'auto-identifient comme « Tsiganes » et celles que l'on désigne comme "Gens du voyage". »
En France, parmi les événements liés à cette Journée mondiale de la langue romani, à Toulouse, la 10e édition du festival Balkanica, portée par l'association Rencont’roms nous et la MJC Empalot, aura lieu les 21 et 22 novembre à la Brique Rouge. Au programme : concerts des Carabal Trio et d’Esbrouf, ciné-concert, ateliers, marionnettes, initiation aux danses tsiganes, spectacle de poésies militantes et théâtre. Et aussi : l'exposition Chroniques de la Flambère (voir ci-dessous).
Par ici le programme : https://rencontromsnous.com/2025/09/15/evenement-10e-edition-du-festival-balkanica-un-voyage-balkanique-les-21-22-novembre-a-empalot/

Légende - Le terrain de la Flambère à Toulouse, situé à l’ouest de la ville, a longtemps été occupé par plus de cent familles roms. Depuis 2010, il représentait un lieu de vie précaire mais stable, sous location municipale. Fin 2024, la mairie décide la fermeture administrative et lance, en janvier 2025, la procédure d’expulsion, poussant les habitants à s’organiser en collectif pour défendre leurs droits et accéder à des solutions dignes. En juillet 2025, après une bataille judiciaire, la majorité des familles sont relogées, le terrain vidé puis détruit, marquant la fin d’une page importante de lutte et de solidarité urbaine à Toulouse. Le 15 juillet, la photographe Gaëlle Giordan a invité les enfants du terrain à une exploration artistique : appareil photo en main, ils ont capturé leurs lieux fétiches et les souvenirs qui façonnent leur quotidien. Chaque cliché devient un geste de réappropriation de l’espace. Cette démarche, au-delà de l’apprentissage technique, valorise la voix des plus jeunes, leur permet d’exprimer leurs émotions, de construire des liens et d’ancrer leur identité. Les photographies rassemblées témoignent de regards singuliers, touchants, où la mémoire et la créativité s’entrelacent pour bâtir un patrimoine vivant, partagé."
A voir ICI : https://chroniquesdelaflambere.wordpress.com/2025/07/15/regards-denfants-la-photographie-pour-se-souvenir/, et lire ci-dessous.
Le 5 novembre 2004, Vladimir Poutine signait le protocole de Kyoto sur l'environnement, adopté en 1997 lors de la COP3 au Japon et entré en vigueur en 2005, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés. Vingt-et-ans plus tard, il est évident que ce protocole, Poutine s'en bat les couilles. Dans l'argot de la mafia russe, dont Poutine est particulièrement familier, "couilles" se dit яйца ("yaïtsa"). Ce protocole prévoyait aussi l'élimination des déchets toxiques. Pourtant, vingt ans plus tard, Poutine est toujours là.

La petite ville de Bento Rodrigues, dans l’État de Minas Gerais, au Brésil, a été ensevelie sous la boue et les déchets contaminés,
le 5 novembre 2015, après que deux barrages retenant les eaux usées d’une mine de fer voisine ont cédé. Photo Felipe Dana / AP.
Le "Fukushima brésilien". Il y a tout juste dix ans, le 5 novembre 2015, la rupture de deux digues de déchets miniers à Bento Rodrigues, dans le Minas Gerais, déclenchait la pire catastrophe écologique du Brésl, qualifiée de « Fukushima brésilien ». Une coulée de 60 millions de tonnes de boue issue de l’extraction du fer ravagea le village, tuant des dizaines de personnes et polluant le Rio Doce jusqu’à l’Atlantique. Au fil des ans, il y a eu d’importantes condamnations et des procédures de réparation, mais aucun dirigeant n’a été pénalement sanctionné. Les compagnies minières responsables—Vale, BHP et Samarco—ont été condamnées en 2024 à verser près de 9,56 milliards de dollars pour dommages moraux collectifs et violation des droits des communautés touchées. Un accord prévoit le versement global de 170 milliards de réais (environ 30 milliards de dollars), financé sur vingt ans, pour la compensation, le relogement, l’indemnisation des victimes et la restauration de l’environnement. Parallèlement, le volet pénal s’est soldé en 2024 par l’acquittement des sociétés et des cadres de Samarco, Vale et BHP devant la justice brésilienne, faute de preuves individuelles suffisantes. À l’international, des victimes poursuivent BHP notamment à Londres et aux Pays-Bas pour obtenir des réparations plus importantes et accélérer la prise en charge des sinistrés. La société minière et premier groupe mondial de minerai de fer, Vale, avait promis qu'il n'y aurait "plus jamais de Mariana" (du nom d'un village qui fut entièrement détruit). Pourtant, en janvier 2019, la compagnie nationale était une nouvelle fois impliquée dans l'effondrement d'un autre barrage à Brumadinho. Ce nouvel accident a coûté la vie de plus de 270 personnes.
Dans cette affaire, l'ancien patron de Vale, Fabio Schvartsman ainsi que 15 autres personnes ont été inculpés pour homicide volontaire en janvier 2023. La justice brésilienne reproche notamment à la compagnie et à l'entreprise allemande Tüd Süd, responsable de l'audit du barrage, d'avoir dissimulé les risques de rupture de celui-ci. La sécurité des complexes miniers au Brésil est mise en cause. Selon un rapport de l'ONU commandé par le gouvernement brésilien, au moins 40 barrages sur les 750 que compte l'État de Minas Gerais, présentaient fin 2019 de sérieux risques de rupture. (Lire ICI, sur multinationales.org)
LE TOUR DU JOUR EN 80 MONDES,
NOUVELLES D’ICI ET DES AILLEURS / REVUE DES PRESSES
GÉORGIE
Arrestation du poète Paata Shamugia. Paata Shamugia (ou Paata Chamouguia dans certaines translittérations, notamment sur Wikipédia France) a été arrêté hier à Tbilissi. C’est un poète contemporain né en 1983 en Abkhazie, en Géorgie, récompensé par le prix Saba et connu pour un style provocateur et ironique ayant marqué la scène littéraire par des recueils comme Antikhaosani et Akhatistos.
Quelques poèmes traduits en français :
Mais comment nourrir sa famille de symboles ?
Ils se consomment vite et ne sont pas consistants,
Il faut sans cesse les renouveler
Pour que l'effet s'inscrive dans la durée.
Mes enfants pleurnichent,
Ils ont rongé la dernière métaphore hier
Et se sont symboliquement gardé un
symbole pour le matin
------
Je regrette de ne pas avoir commis
Certaines erreurs
Que j'aurais pu commettre
Et d'avoir laissé filer
Plus d'une occasion
De commettre certaines erreurs.
Il est trop tard pour avoir des regrets
Combattre une ombre n'a pas de sens
------
On a déjà écrit sur tout
M'a dit un ami.
J'ai alors décidé d'écrire sur rien,
Sur un beau rien,
Sur un rien qui attire l'œil
Schizo-poèmes
éditions La Traductière,
traduit du géorgien par Boris Bachana Chabradzé
INDE

Des éleveurs de chameaux discutent près de leurs animaux lors de la foire annuelle aux chameaux de Pushkar, dans l'État du Rajasthan,
dans l'ouest de l'Inde, le 27 octobre 2025. Photo Rajesh Kumar Singh / AP
Foire aux chameaux. Chaque automne, Pushkar, ville sacrée et mythique du Rajasthan, en Inde, réputée pour son lac sacré et ses ghats où les pèlerins hindous viennent se purifier accueille l’une des plus grandes foires de chameaux au monde, rassemblant des milliers d’animaux, de marchands et de pèlerins. Au cœur du désert du Rajasthan, le festival mêle vente de bétail, concours colorés, rites hindous et spectacles festifs.
Galerie. De gauche à droite : Une femme prépare de la nourriture lors de la foire aux chameaux de Pushkar, le dimanche 26 octobre 2025. Des touristes indiens posent pour une photo, assis sur une charrette à chameaux.
Des touristes dansent avec des habitants. Photos Rajesh Kumar Singh/AP.
Rajesh Kumar Singh, basé en Inde, est photographe pour Associated Press. Il est reconnu pour ses reportages couvrant l’actualité, les scènes de vie et les grands événements culturels indiens. Son travail documente avec sensibilité les traditions rurales, les rassemblements religieux et la transformation des sociétés indiennes. Pour accéder à l'intégralité de son photoreportage : ICI
LES CURIOSITÉS DU JOUR
Ce que révèlent les dents du néolithique

Des archéologues ont analysé les dents de 71 individus ayant vécu il y a entre 7 500 et 11 600 ans,
dans le Croissant fertile, aux abords de l'actuelle Syrie. Photo d'illustration PICTURE ALLIANCE.
Une étude récente, conduite par des chercheurs de l'université de Liverpool sous la direction du la Dr Jo-Hannah Plug à partir de l’analyse de l’émail dentaire d’agriculteurs du Néolithique, met en lumière une société étonnamment ouverte et solidaire. Grâce à des prélèvements sur des dents datant de 6 500 ans, des chercheurs ont pu retracer les déplacements et les mélanges de populations entre le Proche-Orient et l’Europe, remontant la cohabitation de groupes distincts. Ces résultats montrent que l’installation de l’agriculture s’est accompagnée d’un brassage génétique et social renforcé, loin d’une homogénéité ou d’un repli. Le patrimoine archéologique et biologique révèle ainsi une société pionnière, marquée par des échanges, des alliances et une mobilité insoupçonnée, témoignage d’une ouverture précoce et d’une solidarité entre les premiers agriculteurs européens. (L'enquête est à lire ICI).
Néolithique toujours : selon une récente analyse génétique (étude menée par Martin Sikora de l’université de Copenhague, qui a réanalysé l’ADN de plus de 1 300 individus préhistoriques afin de retracer l’histoire et la dispersion de Yersinia pestis en Eurasie), l’épidémie de peste qui aurait frappé les populations néolithiques européennes il y a 5 500 ans pourrait ne pas être aussi ancienne qu’estimé. L’équipe américano-danoise montre que l’erreur d’interprétation du génome bactérien en cause (Yersinia pestis) provient plutôt d’un mélange avec des séquences d’une bactérie paléolithique proche, faussant la datation. Cette découverte bouscule l’idée dominante d’une première vague épidémique survenue bien avant l’Âge du bronze et interroge le rôle de l’évolution immunitaire des communautés humaines—l’épidémie serait plus récente et les Européens auraient développé résistance et réponse immunitaire tardivement. La peste n’aurait donc pas accompagné la révolution néolithique autant qu’on le pensait, soulignant l’importance des nouvelles méthodes en génétique paléopathologique.
Par ailleurs, plus contemporain : des milliers de V-1, missiles nazis de la Seconde Guerre mondiale, gisent au fond de la Baltique et de la mer du Nord, formant des récifs artificiels où s’accroche une vie marine inattendue. Des biologistes allemands ont montré qu’anémones, étoiles de mer, vers et flétans trouvent refuge sur les bombes, qui hébergent près de 43 000 organismes au mètre carré—cinq fois plus que dans les sédiments alentours. Mais ce sanctuaire est toxique : le TNT et ses dérivés, libérés dans l’eau, menacent faune et santé humaine. Les chercheurs insistent : si la biodiversité explose, le risque écologique et chimique subsiste, rendant tout projet de dépollution délicat.
LE MOT DE LA FIN
Ce 5 novembre débute à la Maison Folie Wazemmes, à Lille, l'exposition Les Enfants à l'Œuvre dont le thème est, cette année, la solidarité : « les enfants lillois, hellemmois et lommois deviennent des artistes à part entière et vous invitent à venir découvrir leurs créations. Cet événement, inscrit dans la charte Ville à hauteur d’enfants et ancré dans les enjeux de Culture Durable et Partagée, offre aux enfants la possibilité de conjuguer apprentissages citoyens et expression artistique. L’événement rappelle une conviction essentielle : la créativité est un droit fondamental, qui se cultive et se célèbre. » Si vous passez par là (ça dure jusqu'au 7 décembre) : https://maisonsfolie.lille.fr/les-enfants-loeuvre-1






.png)









Commentaires