Décédé à Paris le 18 janvier, Marcel Zanini a connu la notoriété avec une seule chanson à succès. Mais c'était aussi, et surtout, un fervent de jazz.
"Tu veux ou tu veux pas ?". Petite moustache, bob et lunettes rondes ; personne ne sait où Marcel Zanini est parti jouer de la clarinette. Il s’est absenté hier, à 99 ans.
Zanini, c’est toute une époque. "Tu veux ou tu veux pas ?", donc, énorme succès à la toute fin des années 1960, quand il n’y avait encore qu’une seule chaîne de télévision, en noir et blanc, les années "Bonne nuit les petits", "Flipper le dauphin", "Caméra invisible" et "Palmarès des chansons" (avec Guy Lux et Anne-Marie Peysson).
"Tu veux ou tu veux pas ?" était l’adaptation de Nem Vem Que não Tem, succès du chanteur brésilien Wilson Simonal, composé par Carlos Imperial. Comme dit la chanson, "dans la musique, il y a du mauvais et du bon". Mais mine de rien, Zanini introduisait là un peu de swing samba, et ce n’était pas rien. Mais Zanini, ce n’était pas que ça. Né en 1923 à Constantinople, d’une mère grecque orthodoxe turque et d’un père marseillais aux origines napolitaines, Marcel Zanini, venu en France avec ses parents en 1930, est tombé dans le jazz avec la fougue de ses 20 ans. A 21 ans, il part pour New York, fait des piges pour Jazz Hot et rencontre les plus grands noms du jazz américain. En juin 1990, à l'occasion de la diffusion d'un concert en hommage à Charlie Parker, Marcel Zanini avait livré pour La Sept (ancêtre d'Arte) le souvenir de ses rencontres avec Charlie Parker (The Bird).
De retour en France, Zanini est emporté par l'explosion du jazz à Saint-Germain-des-Prés à Paris. "Le jazz, c'est toute ma vie. C'est une passion, une maladie. Le jazz, c'est mieux que d'être amoureux", confiait-il en 2005 à l'AFP.
Dominique Vernis
Photo en tête d’article : Marcel Zanini au festival de boogie woogie de Laroquebrou (Cantal) en 2007. Photo Florian Salesse / La Montagne.
Merci pour ce bel hommage nostalgique à Marcel Zanini !