top of page

Quand Dubaï rime avec Boeing... et Sukhoï


ree

Des hôtesses russes se tiennent près d'un hélicoptère d'attaque russe KA-52 lors du salon aéronautique de Dubaï,

aux Émirats arabes unis, le 17 novembre 2025. Photo Fatima Shbair / AP


Avant d'aller vider incognito leurs coucougnettes à Marrakech, les émirs du Golfe ont montré d'autres boules au Dubaï Airshow 2025, où l’innovation technologique côtoie le cynisme diplomatique. Crash d’un avion de chasse en plein vol, commandes pharaoniques pour sauver Boeing, etc. Derrière les démonstrations aériennes, les Émirats ignorent les sanctions contre Moscou et le pavillon russe s'expose en grande pompe.


Il paraît que c’est « une plateforme incontournable pour explorer les avancées en intelligence artificielle, drones, modernisation de la défense et exploration spatiale ». La 19e édition du Salon aéronautique de Dubaï, aussi appelé Dubai Airshow 2025 (organisé par la société britannique Fairs & Exhibitions Ltd, numéro d'enregistrement 00635224), événement mondial majeur de l'aérospatiale, de l'aviation et de la défense qui se tient tous les deux ans depuis 1989, s'est déroulée du 17 au 21 novembre 2025 à Dubai World Central (DWC), aux Émirats arabes unis. 1.200 exposants, de vastes stands de technologies aéronautiques et spatiales, des démonstrations en vol en direct, dont… un crash, celui d’un avion de chasse indien Tejas s'est écrasé lors du show, causant la mort du pilote.

 

A cette occasion, la compagnie d’État Emirates a annoncé une commande majeure de 65 exemplaires du futur 777-9 de Boeing, pour la bagatelle de 38 milliards de dollars (32,75 milliards d’euros). Une aubaine pour le constructeur américain, qui essuie pas mal de déboires. Sensible au geste, Donald Trump a envoyé un télégramme de remerciements à son homologue émirati Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan : « Inch’Allah ». La base MAGA ne décolère pas qu’un maire musulman ait pu être élu à New York, mais si les émirs du Golfe balancent du flouze pour renflouer le défaillant Boeing et sauver quelques emplois, là ça passe crème.

 

Ce qui passe crème, aussi, c’est les sanctions internationales contre la Russie, dont Dubaï se bat les coucougnettes (en arabe, ما يهمنيش في كويراتي , "je me fiche de mes boules") ; coucougnettes que les puissants fortunés du Golfe vont décharger incognito de temps à autre à Marrakech (entre autres) avec des prostituées triées sur le volet. Allah voit tout, sauf leur turpitudes, mais on s’égare.


ree

Un avion de chasse russe Sukhoi Su-30SM de la patrouille acrobatique Russian Knights effectue une démonstration

au salon aéronautique de Dubaï, aux Émirats arabes unis, le mercredi 19 novembre 2025. Photo Altaf Qadri / AP


Pour son salon aéronautique, Dubaï a donc déplié le tapis rouge au principal exportateur d’armes de Russie, Rosoboronexport, qui a pu exposer aéronefs et systèmes d’armement dans un grand pavillon à l’extrémité du salon. Rosoboronexport a notamment présenté un chasseur furtif, le Sukhoï Su-57, ainsi qu’un système de missiles sol-air Pantsir-SMD-E. Le président émirati et souverain d’Abou Dhabi, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, a visité en personne le pavillon russe, et son cœur s’est rempli d’aise en regardant une vidéo montrant un drone russe frappant un véhicule blindé. Piqué par la curiosité, il a retroussé sa djellabah et a gravi les marches pour inspecter le cockpit du Su-57.


Mais les Américains n’étaient pas en reste. Des pilotes de chasse du 55e escadron, qui opère des F-16 Fighting Falcon, ont eux aussi examiné le Su-57. À la question de savoir s’ils pensaient pouvoir l’abattre, un aviateur a souri et a simplement lâché : « Il a de l’allure. »

 

Jean-Marc Adolphe

 DONS DÉFISCALISABLES JUSQU'AU 31/12/2025  Rappel. Nous avons fait le choix d'un site entièrement gratuit, sans publicité, qui ne dépend que de l'engagement de nos lecteurs. Dons ou abonnements ICI

Et pour recevoir notre infolettre : https://www.leshumanites-media.com/info-lettre 


Commentaires


nos  thématiques  et  mots-clés

Conception du site :

Jean-Charles Herrmann  / Art + Culture + Développement (2021),

Malena Hurtado Desgoutte (2024)

bottom of page