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Science ou contrebande ?

Kseniia Petrova. Photo Polina Pugacheva via AP.


Aux États-Unis, la justice s'acharne contre une jeune scientifique russe, rattachée à Harvard, qui a malencontreusement ramené d'un laboratoire parisien quelques embryons de grenouille !


Pour Kseniia Petrova, ça ne s’arrange pas. Dans notre édition du 2 avril (ICI), on a déjà parlé de cette jeune scientifique russe qui, opposée à la guerre en Ukraine, a pris la poudre d’escampette pour trouver refuge auprès de la prestigieuse université de Harvard, aux États-Unis. Au retour d’un voyage en France, elle a été arrêtée à l’aéroport de Boston, le 16 février dernier, et illico mise au cachot.


L’affaire est rocambolesque. A la demande de son directeur de recherche à Harvard, elle a ramené dans ses bagages quelques embryons de grenouille, confiés par un laboratoire parisien (spécialisé, pour être plus précis, dans l'épissage de sections superficielles d'embryons de grenouilles). Certes, elle aurait dû déclarer ces « échantillons biologiques », mais elle ignorait cette formalité, pour des échantillons qui, au demeurant, ne présentent aucune sorte de danger bactériologique. Pour cette "faute", elle aurait pu écoper d’un avertissement et d’une amende. Mais non : elle a été placée en détention, d’abord en Louisiane, aujourd’hui dans le Vermont, où des procureurs fédéraux viennent, hier, de l’inculper de trafic de contrebande, un chef d’accusation qui peut lui valoir 20 ans de prison et une amende pouvant atteindre 250 000 dollars. Le soutien de son centre de recherche n’y a rien changé.


Son visa a d’ores et déjà été annulé. Les juges américains peuvent aussi décider de l’expulser vers la Russie où elle risque fort, là aussi, d’être emprisonnée en de sa position politique et de son opposition à la guerre. Kafkaïen. Si seulement, au lieu de fragments de batraciens, elle avait importé des cryptomonnaies, elle serait aujourd'hui décorée...

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