Trump au sanibroyeur
- Michel Strulovici

- 30 oct.
- 14 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 oct.

15 Trumps en colère se noyant dans leur propre merde, photo de répétition. Photo Frédéric Iovino
À la croisée du théâtre et de la politique, 15 Trumps en colère se noyant dans leur propre merde bouscule le réel. Sous la conduite de Marlène Saldana et Jonathan Drillet, inspirés par Douze hommes en colère et dopés à l’improvisation, les élèves du Studio 8 de l’École du Nord livrent une satire cinglante où le trumpisme devient matière dramatique. Entre clairvoyance et provocation, leur création résonne étrangement avec l’actualité américaine : quand la fiction anticipe la folie du pouvoir. Pour les humanités, reportage immersif de Michel Strulovici au cœur des répétitions, avant création à Lille, du 4 au 7 novembre.
« L’œuvre d’art n’a de valeur que dans la mesure où elle frémit des réflexes de l’avenir ».
André Breton, cité par O. Revault d'Allones, in La Création artistique et les promesses de la liberté,
Éditions Klincksieck, 1973
Il existe parfois d'étranges correspondances, dignes de cette synchronicité décrite par le psychiatre et psychanalyste Carl Jung (1). Quand, en mai dernier, j'ai lu le titre de la pièce qui se jouera au Théâtre du Nord, dès le 4 novembre prochain, 15 Trumps en colère se noyant dans leur propre merde, je l'ai trouvé un peu too much. Et puis, stupéfaction, le néofasciste qui trône à la Maison Blanche vient de justifier ce titre avec une crudité sans pareille. Les conseillers en com du Président américain ont en effet inventé et diffusé, le 19 octobre dernier, sur son compte Truth Social, une vidéo montrant "King Trump", aux commandes d'un chasseur bombardier de l'US Air Force, déversant sa merde sur les millions de manifestants pour la démocratie. « La réalité dépasse la fiction. Trump nous a volé l'idée », confie, rieuse et stupéfaite, Ella Amstad, une des quatre élèves-auteure et metteuse en scène du Studio 8 de l’École du Nord (2).
Les professeurs et leurs élèves de l’École du Nord ont donc anticipé, avec maestria, la face ignominieusement scatophile du trumpisme (3). J’avais cette prémonition en tête en retrouvant, il y a quelques jours, ces jeunes gens en colère et au combat. Retrouvailles, car je les avais rencontrés pour les humanités, en mai dernier (Lire ICI), au tout début de leur exploration et fabrication d'un texte, dont le « terreau » est le fameux Douze hommes en colère. Cette pièce de théâtre écrite en 1954 par le dramaturge américain Reginald Rose met en scène un huis clos où douze jurés doivent décider du sort d’un jeune homme accusé du meurtre de son père, un crime passible de la peine de mort. Son succès tient, peut-être, à l'efficacité de la règle des trois unités (de lieu, de temps, d'action) du théâtre classique. Mais sa renommée tient à la dénonciation des préjugés raciaux et sociaux qui forme la trame centrale de la pièce (4).

Séance de "prise de notes" avec les élèves comédiens et auteurs du Studio 8 de l'École du Nord, à Lille, le 21 octobre 2025.
Photo Michel Strulovici.
Un travail coopératif
C’est en pleine "séance de notes", ce moment clé de remise en forme du spectacle en création, animé par les metteuse et metteur en scène Marlène Saldana et Jonathan Drillet (5), que je viens observer les élèves et professeurs du Studio 8, ce 21 octobre. Une telle réunion, d'après répétition ou représentation, ne se résume pas, comme son nom pourrait l'indiquer, en une distribution de bons ou mauvais points. Il s'agit d'un outil, essentiel, pour faire progresser le travail d'équipe des acteurs, la fluidité de leurs interventions, la justesse de ton et l'interprétation qui accompagnent leur prestation. Le metteur en scène en est le chef d'orchestre habituel. Ce rituel peut être douloureux pour les participants tant il met à nu les égos, tant il peut gratter là où ça fait mal. J'ai souvenir de séances de notes qui se transforment en crises de larmes, et d’autres séances de notes qui ressemblent à des chuchotements de confessionnaux.
A quelques jours de la création du spectacle, c’est donc sur la pointe des pieds que je m’immisce dans une telle séance de travail, habituellement réservée aux seuls concernés. L'avantage, pour un journaliste, d'être le témoin d'un tel débriefing, est de pouvoir saisir, dans l'instant, l'atmosphère qui préside aux échanges, la vraie nature des relations qui soude ou pas le groupe. Ici, en l’occurrence, m’apparut comme une évidence, la nature décomplexée des critiques émises par les uns et (sur) les autres concernant le rythme, les intentions loupées ou réussies, l’efficacité ou le plantage des situations interprétées. C'est dans une telle ambiance que l'effet "incubateur d'idées" de ces séances joue à plein. Et ce matin-là, ces "notes" ressemblaient à la réunion d'une coopérative de production où les questions de pouvoir sont heureusement "limées" au possible.
Un exemple parmi beaucoup d'autres. Jonathan Drillet interroge les élèves : « Vous y tenez vraiment à ce passage avec Michael Jackson ? » Devant le « oui » massif, le professeur acquiesce et conseille : « Alors, essayez de l'amener autrement. Attention, les spectateurs ne parlent pas forcément anglais ! » La question du rythme de la pièce, ce work in progress, était l’un des cœurs de la discussion. Comme le remarque Ella Amstad, l'élève metteuse en scène : « Notre groupe est un orchestre qui doit s'accorder. Nous sommes 15 et ça ne peut se faire en un claquement de doigts. Personne, pendant tout le spectacle, ne sort de scène. A aucun moment. Il nous faut encore travailler le souffle du collectif, plutôt que celui des individualités. Nous ne voulons pas d'un spectacle moraliste mais c’est un propos brûlant et si le groupe ne porte pas cela, ça peut se déliter pour se perdre en enfilage de blagues. Deux heures de présence sur scène, c'est donc compliqué. C'est compliqué mais c'est joyeux. »
Séance de "prise de notes" avec les élèves comédiens et auteurs du Studio 8 de l'École du Nord, à Lille, le 21 octobre 2025.
Photos Michel Strulovici.
A la fin de ces échanges et de cette longue revue de détails, Jonathan Drillet concluait la séance de notes avec calme : « Nous jouons dans deux semaines. Notre texte et nos situations sont encore un gros brouillon ! » Et de solliciter élèves-comédiens et apprentis-auteurs à apporter leurs propositions d’amélioration. J'en comprends plus, alors, sur l'implication voulue, sollicitée, désirée des étudiants et étudiantes dans le processus d'apprentissage. Et je capte au passage cette information clé : le rôle décisif donné à l'improvisation, au cœur de ce dispositif de création.
Les vertus de l’improvisation
Improvisez, improvisez, il en restera toujours quelque chose, conseillent en quelque sorte les professeurs. « Parfois cette technique amène à des idées formidables, des succès magnifiques », souligne Jonathan Drillet. Les vertus de l'improvisation ne sont plus à démontrer dans ce processus de construction des rôles et des spectacles. Je garde en mémoire la jouissance vécue par Jean Pierre Vincent et Daniel Auteuil, répétant sur le plateau de la Cour d'Honneur du Palais des Papes, la scène de la bastonnade des Fourberies de Scapin. J'avais été saisi par le plaisir intense qu'ils vivaient à se plonger ainsi dans le monde de Molière, de le faire ainsi leur, épurant leur attention de toutes les "scories" de leur environnement. Leurs regards croisés sur la composition physique et culturelle du personnage ressuscitaient différents Scapin, plus ou moins roués, plus ou moins porte-parole d'un peuple, essoré par les Maîtres et se vengeant en les martyrisant à leur tour.
De nombreux metteurs en scène utilisent cette méthode qui révèle et fait advenir l'enfoui pour créer tous les possibles d'un personnage. La grande Ariane Mnouchkine expliquait l'importance de cette manière d'inventer dans une interview accordée au critique et universitaire Georges Banu : « Pour nous l'improvisation a été un outil essentiel, et ça l'est toujours, même quand on monte des textes. Quand on a décidé, ce fameux jour aux Salines [en juillet- août 1968, autour d'Ariane Mnouchkine, des artistes vont se constituer en troupe, ndlr] qu’on allait faire une création collective, et quand on a continué pendant plusieurs années, je pense, au fond, que c'est comme cela qu'on s'est préparé aux grands auteurs. Donc, oui, j'ai l'impression qu'il ne peut pas y avoir de formation sans improvisation. » (6)
Dans ses Écrits sur le Théâtre, rassemblant ses notes sur l'Atelier d'Ivry qu'il dirigeait, Antoine Vitez expliquait ainsi l'importance de l'improvisation dans sa vision du jeu de l'acteur : « Je leur montre que le hasard et l’arbitraire peuvent être le matériau de l’art. Le rôle du maître n’est pas de dire comment il faut jouer, mais d’entraîner le cercle à déchiffrer les signes qui sont donnés au centre » (7). L'improvisation, ce lâcher prise, cette créativité spontanée, cette appropriation du hasard, a-t-elle des liens avec l'état modifié de conscience propre aux effets de l’hypnose ? Peter Brook en avait remarqué la proximité : « Un artiste "mauvais" n’a que des idées, des règles, des techniques. Un "bon" artiste se trouve dans un état d’ouverture-disponibilité. La création passe à travers sa personne… si elle trouve en elle la préparation et l’espace nécessaires. [...] Il faut dépouiller, déblayer le chemin, créer un espace vide, plein d’un vide vivant. » (8)
Mais cet exercice de haute voltige est rendu plus complexe encore ici car, comme me l'indique Ella Amstad, « si le texte est basé sur ces Douze hommes en colère, il est nourri aussi d'improvisations tirés de l'actualité et des déclarations de Trump. Pour moi, il s'agit d'une écriture plateau en constant renouvellement. Rien n'est fixé à l'heure où nous nous parlons. Jusqu'à la dernière minute, notre texte est malléable et au moment des représentations nous ferons encore place à l'improvisation ». De l'impro, il y en donc à tous les étages et « ce qu'on aime, c'est qu'elle soit nourrie de vrais documents » m'explique Jonhatan Drillet.

15 Trumps en colère se noyant dans leur propre merde, photo de répétition. Photo Frédéric Iovino
C'est donc avec cette conception de l'improvisation « contrôlée », force motrice de l'acte créatif, que Marlène Saldana et son alter égo Jonathan Drillet enseignent l'art de la scène, la technique de l'écriture plateau aux élèves de cette huitième promotion de l’École du Nord. C'est l'année dernière que ces artistes expérimentés leur proposèrent de travailler le texte de Douze hommes en colère ». Non dans l'idée d'en faire spectacle, mais comme un outil de stage, un exercice sur un texte toujours pertinent.
« Cette pièce nous semble d'une grande actualité. Dans le texte initial, quelques jurés tiennent même des discours totalement MAGA, comme on dit aujourd'hui », remarque Jonathan Drillet. Le travail d'écriture entamé depuis plusieurs semaines sur ces Douze hommes en colère les transforme, par la magie du théâtre, en quinze Trumps éructants. La cataclysmique activité trumpiste qui infuse le texte initial lui donne de nouvelles couleurs. La thématique de ces nouveaux Quinze Trumps en colère, en cours d'élaboration, révèle la permanence culturelle et idéologique des stéréotypes de genre et de race qui travaillent toujours, sinon plus encore aujourd'hui, l'imaginaire des Américains.
Un Trump multiplié par quinze interprètes tonitruants
La présence, surprenante et signifiante, des avatars du Président américain bouleverse certes le texte initial, mais elle ne trahit pas son message. Elle lui donne une « couleur » étonnante et terrifiante. La relecture de ce huis clos judiciaire, sa réécriture, nous plongent dans une salle d'audience de la Maison blanche, où s'agite un Trump multiplié par quinze interprètes tonitruants, maquillés d'orange, portant beau chevelure et mèches blondes, cravate rouge au col, comme il sied. Nous voici plongés en plein cauchemar.
Mais comment est née cette idée d'un Trump omniprésent est-elle née ? Un des élèves comédiens, Raphaël Arhie (9), revient sur la genèse de cette invention de ces Trumps multiples et agités : « Nous sommes branchés, comme toute notre génération sur les réseaux sociaux. Pour nous ce sont particulièrement ceux de Trump. Depuis plusieurs mois, nous faisons, souvent, comme exercice, des impros à partir de ce que nous y récoltons. Mais avec lui et son équipe de com il y a tant et tant que nous ne savons plus où regarder. Tous les jours, dans chacun de ses discours, de ses messages, de ses actions, nous trouvons des pépites, des atrocités. Progressivement, l'idée de la merde s'est imposée tant Trump et son équipe la « ramènent » tout le temps. Nous savons qu'ils suivent en cela les recommandations fameuses de Steve Banon quand il expliquait : "La véritable opposition, c'est les médias. Et la façon de les gérer est d'inonder la zone de merde". Puis nous nous sommes dit :et si c'était Trump lui-même qui investissait la pièce ? Nous en sommes là et voilà pourquoi quinze Trumps en colère ne noient dans leur merde, tant ils la déversent ».
Une des si nombreuses actions de Trump a particulièrement fait tilt et a eu ici un effet déclencheur. Il s'agit de sa prise de possession de la présidence du Kennedy Center, ce théâtre plutôt « grand public » de New York qu'il déclara « trop woke » à ses yeux (10). « Ce qu'il manifestait ainsi, ce n’était pas son goût pour la culture, mais l'affirmation de son pouvoir. On s'est alors dit : que se passerait-il si ces gens qui sont tous des déclinaisons de Trump, s’intéressaient réellement au théâtre, s'ils souhaitaient vraiment jouer cette pièce ? », indique Jonathan Drillet qui précise : « Mais ils n'y arrivent pas, car ils sont constamment pris par leurs propres obsessions, par leur désir d'édicter des lois, des amendements en cascade, des "executive border", toutes les cinq minutes. »
Une autre manière d'inventer cette pièce mérite attention. Elle raconte comment un obstacle se surmonte et peut devenir acquis supplémentaire dans l'expression artistique. Les professeurs et élèves comédiens partaient donc d'une pièce où douze acteurs occupent le plateau. Que faire quand quinze élèves comédiens postulent à être de l'aventure ? Habilement, nécessité faisant loi, le collectif de création va inventer un rôle pour les trois restants. Une sorte de contrepoint, de mise à distance brechtienne du spectacle, vue de la salle où trois Trumps en colère troublent la représentation en cours, tentent de la saboter, intervenant sur les propos tenus sur le plateau, improvisant sur la pièce, dialoguant entre eux sur l'intrigue, interpellant les spectateurs.
Cette partition "de côté" dans la partition générale lui apporte une dimension inédite et demande un travail de précision millimétrée. Pour les metteurs en scène, ce supplément d'âme présente un autre avantage. « Ces allers-retours salle-plateau nous permettent de parler d'autre chose qui n'est pas pris en charge par la pièce elle-même », explique Jonathan Drillet. Les professeurs et leurs élèves se sont donc nourris de cette suractivité trumpienne et enrichissent jour après jour leur travail en intégrant au texte et au jeu, les moments de cette sinistre réalité, qu'ils se sont appropriés à leur manière. « Nous aurions pu faire une pièce de 12 heures, tant la matière est riche » s'en amuse Jonathan Drillet.

De gauche à droite : Lysandre Akmese-Euillet, Ella Amstad et Raphaël Arhie, interviewés dans le cadre de cet article. Photo Frédéric Iovino
Pour Lysandre Akmese-Euillet (11) qui joue un de ces Trumps éructants, déroulant sur scène une suite hallucinante de propositions "MAGA", « la satire politique est essentielle aujourd'hui. Nous avons la chance et l'opportunité de porter un propos sur une actualité brûlante, connectée à notre militantisme, en accord avec tout ce que nous pensons de cette réalité. Ce n'est pas simple car cela touche, pour beaucoup, à la violence qui mine nos sociétés. Notre rôle n'est pas d'y échapper mais, au contraire, de la rapporter sur le plateau, de la mettre à nu et de l'exorciser. Nous sommes un groupe qui a conscience de ce qu'il accomplit et nous pouvons ainsi porter avec justesse ces propos de feu. » Et Lysandre de se réjouir « de l'opportunité rare donnée par cette école, de monter un tel spectacle, ambitieux, dès la deuxième année d'enseignement, d'explorer ce genre de théâtre sans en exclure d’autres formes. »
La première pièce de théâtre de critique sociale et politique dont Trump et ses méfaits sont les "héros" va donc débarquer sur le plateau du Théâtre du Nord, à Lille, dès le 4 novembre. Sa "musique" me rappelle celle de Brecht et de son « Arturo Ui ». Cet auteur fondamental du XXe siècle, dont Bernard Dort, son plus pointu connaisseur en France, résumait ainsi un aspect majeur de son œuvre : « La provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds ». (12) D’Erwin Piscator à Edward Bond, en passant par Thomas Bernhard et Sarah Kane, ce genre théâtral a toujours manifesté sa vitalité en Europe. En France, le Groupe Octobre, dans les années trente, lui-même issu du Théâtre ouvrier de France, inaugurait ce théâtre d'intervention politique, sociale et poétique. Il rassemblait autour de Jacques Prévert des figures comme Raymond Bussières, Maurice Baquet, Yves Deniaud, Joseph Kosma, Jean‑Louis Barrault et Agnès Capri. Le nom "Octobre" rendait hommage à la Révolution bolchevique de 1917.
Aujourd'hui de nombreuses compagnies en sont les héritières. Citons entre autres Les Chiens de Navarre, la Compagnie Oblique (Lyon), Les Lucioles (Compiègne), Mala Noche (Nantes), la compagnie Les Désaxés d’Île de France, la compagnie lilloise Sens Ascensionnels, le "théâtre de groupe" promu par Christian Schiaretti, ou encore le Théâtre de l’Unité, de Jacques Livchine et Hervée de Lafond... Cette vitalité renvoie à l'appétence des créateurs et spectateurs pour la dimension civique et citoyenne du théâtre, comme un moyen d’émancipation et d’éducation que Jean Vilar vantait ainsi : « Le théâtre est une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et le vin... Le théâtre est donc, au premier chef, un service public. »
Michel Strulovici
Quinze Trumps en colère se noyant dans leur propre merde, création au Théâtre du Nord, à Lille, les 4, 5, 6, 7 et 22 novembre 2025, reprise les 21 et 22 janvier et les 2 et 3 avril 2026. https://www.theatredunord.fr
NOTES
(1). La synchronicité, selon Carl Gustav Jung, désigne la coïncidence simultanée de plusieurs événements qui n’ont pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens profond pour la personne qui les perçoit. Il ne s’agit pas d’un simple hasard, mais d’une relation signifiante entre un état psychique et un événement extérieur, survenant au même moment et provoquant un changement ou une révélation chez l’individu. (Wikipédia).
(2). Âgée de 28 ans, Ella Amstad est diplômée d'un Master en droit, économie et gestion de Sciences Po Toulouse et de l'Université de la ville. Elle intègre, par la suite, le Conservatoire de Bordeaux.
(3). Le Studio 8 du Théâtre du Nord désigne la huitième promotion de l'École du Nord, l’école supérieure d'art dramatique associée au Théâtre du Nord à Lille. Il ne s'agit pas d'un espace physique, mais d'un groupe d’étudiants comédiens et auteurs, sélectionnés pour un cursus de plusieurs années. Composée actuellement de 15 élèves-comédiens et 4 élèves auteurs, la promotion Studio 8 (2024–2027) s'engage pour sa deuxième année dans une formation intensive mêlant pratique du jeu théâtral, dramaturgie, chant, danse, sport, anglais et d’autres disciplines artistiques. Le spectacle dont on parle ici est leur première création.
(4). La pièce "Douze Hommes en colère" de Reginald Rose est actuellement jouée avec succès au Théâtre Hébertot à Paris jusqu’au 27 décembre 2025, les jeudis, vendredis et samedis à 19h. Cette version est adaptée par Francis Lombrail et mise en scène par Charles Tordjman (ICI). La célébrité de cette pièce tient pour beaucoup à l'adaptation cinématographique qu'en fit Sydney Lumet en 1957 avec Henry Fonda jouant le rôle central de celui qui cherche la vérité des faits et qui va emporter la décision du jury en faveur d'un acquittement de l'accusé.
(5). Marlène Saldana est reconnue pour son travail singulier au croisement du théâtre, de la danse et de la performance. Elle s’est imposée sur la scène contemporaine par son style audacieux, exubérant et souvent subversif. Le metteur en scène et dramaturge Jonathan Drillet l'accompagne dans cet enseignement. Ensemble, notamment dans le spectacle SHOWGIRL, présenté en 2022 au Théâtre du Nord, ils questionnent les codes du genre, de la féminité et de la représentation, en mêlant humour, kitsch, provocation et réflexion sur l’industrie du spectacle.
(6). "Théâtre du Soleil. De l'apprentissage à l'apprentissage", in Alternatives Théâtrales, "Les penseurs de l'enseignement, de Grotowski à Gabily", n°70-71, décembre 2001.
(7). Antoine Vitez, Écrits sur le théâtre, POL éditions, 1995.
(8). Peter Brook, L'Espace vide, réédition en 2014 dans la collection Points Essais. Voir également "Présence et création. Conversation avec Peter Brook", par Pedro Pérez-Guillon, octobre 2016, sur erudit.org (ICI).
(9). Raphaël Arhie, 27 ans, originaire de Briançon, a fait une licence d'économie avant d'intégrer l’École Claude Mathieu pour une formation art et technique de l'acteur.
(10). Donald Trump a explicitement souhaité recentrer la programmation artistique du prestigieux Kennedy Center de Washington sur des œuvres symboliquement « américaines » et mettre fin aux spectacles considérés comme « progressistes » ou « trop ouverts », notamment à l’égard des minorités ou des thématiques LGBTQ, pour privilégier des exemples de ce qu’il nomme un « âge d’or de l’art et de la culture » patriotiques. Depuis la reprise en main du Kennedy Center par Donald Trump et la nomination d’une nouvelle direction, chaque concert du National Symphony Orchestra débute systématiquement par l’exécution de The Star-Spangled Banner, alors qu'auparavant l’hymne national des États-Unis n’était joué qu’à l’ouverture de la saison ou lors d’occasions particulières.
(11). Avant de réussir le concours d'entrée du Studio 8, Lysandre Akmese-Euillet, 22 ans, originaire de Paris, avait intégré un CPES d'Art dramatique.
(12). Citation extraite de Brecht et nous, de Bernard Dort, Éditions du Seuil, collection Pierres vives, 1972. Dans sa préface, Bernard Dort explique : « La provocation, dans le théâtre de Brecht, n'est pas une fin en soi. Elle sert à dérouter le spectateur, à le sortir de sa passivité. Par cette mise en question constante, la provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds, de la faire apparaître sous un jour nouveau, malheureusement souvent inconfortable. »

Remerciements à Nora Tailleux et à l'équipe du Théâtre du Nord. Le reportage de Michel Strulovici sur la création de Quinze Trumps en colère se noyant dans leur propre merde s'inscrit dans le cadre d'une convention de partenariat éditorial pour la saison 2025-2026 entre les humanités et le Théâtre du Nord – Centre Dramatique National Lille Tourcoing Hauts-de-France.
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