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Éradication de la culture et main basse sur l’or des Scythes



Entièrement détruite par un bombardement le 17 juin, la Maison de la Culture de Lyssytchansk vient s’ajouter à la longue liste de sites culturels ou patrimoniaux visés par l’armée russe depuis le début de l’invasion en Ukraine. Un acharnement systématique qui atteste de la volonté génocidaire d’effacer toute expression d’une culture ukrainienne. Cette logique totalitaire passe en outre par le vol d’œuvres d’art et d’objets historiques dans les musées. Un véritable gang organisé a ainsi dévalisé le musée de Melitopol, qui s’était vu confier par la justice hollandaise, en 2021, des pièces présentées dans une exposition sur « l’Or des Scythes ». Une décision que n’a jamais digérée Poutine. Il a envoyé ses sbires récupérer le précieux butin : rien de ce qui appartient à la mémoire et à la culture ukrainiennes ne saurait être épargné.


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C’est une image que l’on croit avoir déjà vue. Un bâtiment totalement détruit, dont il ne reste, dérisoire, que la façade. Cela pourrait être le théâtre de Marioupol, bombardé le 16 mars, devenu charnier pour quelque 600 civils qui s’y étaient réfugiés. Les autorités russes n’ont même pas tenté de faire croire, comme ce fut le cas pour certains hôpitaux ou écoles, que le théâtre dissimulait des activités militaires. Plus grossier encore : la destruction du théâtre de Marioupol aurait été l’œuvre… des Ukrainiens eux-mêmes. Aujourd’hui, les Russes occupent Marioupol, ils organisent devant les ruines du théâtre un semblant de distribution alimentaire, et ont installé sur le parvis un camion avec un écran géant qui diffuse en continu la propagande de la télévision russe. Avec une bonne dose d’indécence, ils ont annoncé que le théâtre de Marioupol proposerait dans quelques mois une nouvelle saison culturelle. En russe, évidemment. Avec, en ouverture, un Lac des cygnes en version "danse macabre" ?


Vue aérienne de la Maison de la Culture de Lyssytchansk, détruite par un bombardement le 17 juin 2022. Photo Aris Messinis / AFP.


Les images se répètent. La Maison de la Culture de Lyssytchansk, comme hier le théâtre de Mariopol, a été détruite par un bombardement ce 17 juin. Là aussi, des habitants de la ville avaient trouvé refuge. Un premier bilan fait état d’au moins quatre morts (une mère et sa fille, ainsi qu’un jeune homme et une femme enceinte) et une dizaine de blessés. Un miracle quand on voit ce qui reste du bâtiment.


Tout comme Sievierodonetsk, de l’autre côté de la rivière Donets, Lyssytchansk est un objectif prioritaire du Kremlin pour grignoter le Donbass. La prise de ces deux villes ouvrirait aux Russes la route de Kramatorsk, grande ville de la région de Donetsk. Et après ? Au bout de 3 mois et demi de guerre, la "grande armée russe" (se) dépense beaucoup pour gagner fort peu. Et le peu qu’elle gagne, c’est parce qu’elle l’a réduit à l’état de ruines.

Si tant est qu’il ait sérieusement pensé faire main basse sur l’Ukraine en quelques jours et décapiter le gouvernement démocratiquement élu de Volodymyr Zelensky, Poutine a dû nettement revoir à la baisse ses ambitions territoriales. Mais au prix de pertes considérables dans les rangs mêmes de l’armée russe, et d’une mise au ban internationale de la Russie, le dictateur du Kremlin s’est enferré dans une fuite en avant destructrice. Jamais auparavant, en Tchétchénie, en Géorgie, en Irak, ni même en Ukraine avec l’annexion de la Crimée, l’armée russe n’avait rencontré une telle résistance, n’avait à ce point été mise en échec. D’autant plus humiliant, pour Poutine, que l’affront vient d’un "petit" pays, une "petite Russie", qui n’existe pas et qui n’aurait jamais dû exister.


Terrorisme d’État


On a compris que les droits de l’homme, c’est un truc de "dégénérés" qui ne s’applique pas aux "valeurs traditionnelles" de la Russie (dixit l’ex-président Medvedev). On a compris que la cruauté (les tortures, les viols, les exécutions de civils) fait partie des "valeurs" de l’armée russe, bénie à l’avance par le patriarche Kirill : l’une des unités impliquées dans le massacre de Boutcha a même été décorée par Poutine lui-même. On a compris qu’il ne saurait y avoir, pour Poutine et ses affidés, de crimes de guerre, d’abord parce que la Russie n’est pas en guerre, c’est une "opération spéciale", ensuite parce que tous les Ukrainiens qui renâclent à devenir russes sont des traitres et des nazis (des "nazis passifs"), et que contre de tels "nazis", tout est permis, aucun droit ne s’applique.

L’idée même que puisse exister un peuple ukrainien, une langue ukrainienne, une culture ukrainienne, est insupportable pour Poutine. Les autorités fantoches que les Russes ont installées à Kherson (la seule ville d’Ukraine occupée par les Russes, avec Marioupol désormais) ont annoncé que tous les enfants nés depuis le 24 février se verront automatiquement attribuer la nationalité russe.


La Maison de la Culture de Lyssytchansk, un bâtiment blanc datant de l’époque stalinienne, qui a été détruite le 17 juin, abritait notamment une bibliothèque, un bureau de poste et une salle de spectacles et de concerts. Depuis le début de la guerre, toutes les activités culturelles avaient été suspendues, la Maison de la Culture s’était transformée en centre d’aide alimentaire. La distribution de bouteilles d’eau était vitale pour les habitants restés dans une ville où le réseau de distribution d'eau a été coupé. Faute de parvenir à prendre militairement Lyssytchansk, l’armée russe déploie la même "stratégie" qu’à Marioupol ou Sivierodonetsk : y rendre la vie impossible, asphyxier ses habitants. Empêcher l’aide alimentaire participe de cette politique terroriste. Mais il n’est pas indifférent que ce terrorisme-là ait jugé nécessaire de détruire une Maison de la Culture.


Olha Honchar, directrice du musée Territoire de la Terreur de Lviv. Photo DR


Fin mai, le ministère ukrainien de la Culture avait déjà recensé pas moins de 367 attaques contre le patrimoine culturel ukrainien, dont la destruction de 29 musées, 133 églises, 66 théâtres et bibliothèques, et même un cimetière juif centenaire, le cimetière de Hlukhiv, dans l'Oblast de Sumy. « Les Russes ont pour objectif précis de détruire notre culture, qui fait partie de notre identité, quelque chose qui distingue l'Ukraine de la Russie », déclare Olha Honchar, directrice générale du musée Territoire de la Terreur de Lviv, un musée mémoriel construit sur le site d’un ghetto qui a été sous domination nazie (1941-1943) avant de devenir un centre de détention entre 1944 et 1955, durant la fin du règne de Staline. « Il est devenu tout à fait clair maintenant pour le monde entier que la Russie bombarde des musées, des archives et des théâtres non pas par accident », ajoute-t-elle.



Le 7 mai, à Chernihiv, l'armée russe a détruit l'ancien musée des antiquités ukrainiennes, un bâtiment du XIXe siècle construit dans le style néo-gothique, qui servait récemment de bibliothèque pour la jeunesse (photo ci-dessus). « Les hordes nazies venues de Moscou ont détruit un monument de l'histoire locale, alors que le bâtiment avait survécu aux bombardements des bolcheviks en 1918 et 1919 et à la Seconde Guerre mondiale », a commenté Serhiy Laevsky, le directeur du musée d'histoire de Tchernihiv.


La région de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine, a été particulièrement touchée, avec 80 destructions de sites culturels. Début mars, le musée d’art de Kharkiv, qui abrite 25.000 chefs-d'œuvre d'artistes ukrainiens et mondiaux a subi un incendie consécutif à un tir d’artillerie. Certaines œuvres ont pu être mises à l’abri, comme une version du célèbre tableau "Les cosaques écrivent une lettre au sultan turc" de l'artiste d'origine ukrainienne Ilya Repin, mais l'état de nombreux autres tableaux rares et anciens n’a pu encore être évalué.


La statue du philosophe et poète Grigori Skovoroda, après le bombardement de sa maison-musée, à Skovorodynivka, près de Kharkiv.

Photo Sergey Kozlov / Keystone.


Dans la nuit du 7 mai, des missiles ont frappé le musée et la maison historique du célèbre poète et philosophe Grigori Skovoroda, dans le village de Skovorodynivka. Le bâtiment a été gravement endommagé et un certain nombre d'objets de valeur ont été ensevelis sous les décombres.


Anatoli Haritonov dans les ruines du Musée d'histoire et des traditions d'Ivankiv. Photo Antonio Pita / El País.


Le ton avait été donné dès la fin février avec le bombardement du musée d’Ivankiv. Cette cible n’était pas fortuite ; il s’agissait de frapper l’Ukraine au cœur de sa culture. Dans ce musée étaient en effet exposées des œuvres importantes de Maria Primachenko, une figure emblématique de l’art ukrainien, célébrée en son temps par Picasso (lire article des humanités, le 1er mars). Bonne nouvelle, toutefois : contrairement à ce qui avait été d’abord annoncé, une dizaine d’œuvres de Maria Primachenko ont été sauvées in extremis par le gardien du musée, Anatoli Haritonov. L’histoire a été racontée voici quelques jours par El País. Ce gardien a eu la présence d’esprit, dès le premier jour de guerre, de décrocher les tableaux de Maria Primachenko et de les placer dans une caisse en bois. Pas suffisant, toutefois, pour protéger des flammes. Juste après le bombardement du musée, alors que celui-ci était en feu, il s’est précipité dans le bâtiment avec des voisins, et a pu extraire la précieuse caisse. Mais cet acte de bravoure n’a pu, à lui seul, sauver l’ensemble des collections du musée. 90% des œuvres et objets qui y étaient conservés sont partis en fumée, dont celles, elles aussi emblématiques, de la brodeuse Hanna Veres.


Une guerre génocidaire


Ce ne sont là que quelques exemples. On peut parler d’un acharnement systématique contre des théâtres, musées, Maisons de la Culture, bibliothèques, lieux patrimoniaux, qui relève de toute évidence d’une volonté délibérée du commandement de l’armée russe de détruire tout ce qui peut incarner ou représenter l’expression d’une culture ukrainienne. Sans le clamer publiquement, Vladimir Poutine a fourni la feuille de route d’une guerre génocidaire contre le peuple ukrainien. C’est ce que laissait entendre Dmitri Medvedev voici quelques jours, lorsqu’il disait que l’Ukraine ne serait peut-être plus sur la carte du monde dans deux ans.


Lorsque les destructions ne suffisent pas, l’armée procède au pillage de certains symboles artistiques ou culturels les plus identifiés à un patrimoine ukrainien, que les affidés de Poutine entendent s’accaparer, en recourant à des méthodes de voyous.

Coucher de soleil rouge (1905-1908), un tableau d’Arkhip Kouïndji volé à Marioupol.


A Marioupol, fin avril, les Russes ont volé toutes les œuvres de valeur du musée Arkhip Kouïndji, qui porte le nom d’un célèbre peintre paysagiste d’origine grecque-pontine. Né à Marioupol en 1841, Arkhip Kouïndji (son nom de famille signifie orfèvre en urum, la langue des Grecs de Crimée) avait vécu quelques mois en France en 1875 et avait été remarqué lors de l’Exposition universelle de 1878 à Paris (Lire ICI).

Diaporama. Sept tableaux d’Arkhip Kouïndji : Arc en ciel (1900-1905), Les Steppes (1875), Steppe (1890-1895), Le chemin des rouliers à Marioupol (1875), Le Dniepr, le matin (1881), Clair de lune sur le Dniepr (1880) et Nuit ukrainienne (1876).


Lorsque l’armée russe occupait la région de Kharkiv la banlieue de Kiev, les soldats volaient tout ce qu’ils pouvaient, y compris des jouets d’enfant, des pièces des lingerie… Là, on a du mal à imaginer que le "cambriolage" d’un tel musée soit simple rapine de soldats en goguette. Les pillards ont emporté le plus précieux, comme s’ils disposaient d’une liste préétablie. Parmi les tableaux d’Arkhip Kouïndji qui ont été volés, Coucher de soleil rouge (1905-1908), est à lui seul évalué à plus de 700.000 dollars selon la directrice du musée, Tatyana Buli, aujourd’hui réfugiée à Kiev.

Il faut plutôt parler d’une razzia en bande organisée, dont d’autres musées de Marioupol ont fait les frais : un musée d’histoire locale a ainsi été dépouillé d’une collection unique de 700 pièces de monnaie et de médailles. En tout, de l’aveu même de médias russes, quelque 2.000 pièces auraient été "retirées" de divers musées de Marioupol et seraient "entreposées temporairement" dans la ville occupée de Donetsk, avant d’être sans doute acheminées en Russie. En toute illégalité.

Collier-pectoral en or du Kourgane royal d'Ordjonikidze (Ukraine). Art gréco-scythe, seconde moitié du ive siècle av. J.-C.,

musée des trésors historiques de l'Ukraine, Kiev.


Main basse sur l’or des Scythes


Plus significatif encore d’une volonté systématique de siphonner l’Ukraine de tout passé historique et culturel : à Melitopol, dans la région de Zaporijjia, les Russes ont fait main basse sur "l’or des Scythes". Ce pillage a été dénoncé fin avril par le maire de Melitopol, Ivan Fedorov. Les Russes n’ont pas seulement "visité" le musée d’histoire locale ; ils en sont repartis avec une cinquantaine de pièces d’armement historique datant du XVIIe au XXe siècle, ainsi que 76 objets fabriqués il y a au moins 1.500 ans. Enfin et surtout, ils ont dérobé une collection « unique et inestimable » d’or scythe vieux de 2.300 ans, mis à jour dans les années 1950 par des archéologues qui avaient trouvé ces objets en or en fouillant d’immenses tumulus appelés kourganes.

De toute évidence, le vol commis à Melitopol n’avait rien d’improvisé. Selon la directrice du musée, Leila Ibrahimova, les soldats ont spécifiquement demandé où se trouvaient ces objets précieux, qui avaient été cachés au début de l’invasion russe en Ukraine. Les soldats étaient accompagnés d’un homme en combinaison blanche capable de manipuler ces objets et de les escamoter sans les abîmer.


Diaporama. Pièces de l’exposition L’Or des Scythes à Amsterdam, en 2014


Autour du vol de ces objets d’art « se joue une querelle muséale, culturelle et mémorielle qui ouvre une nouvelle ligne de front dans le sanglant conflit russo-ukrainien », écrit sur The Conversation Victoire Feuillebois, professeure de littérature russe à l’Université de Strasbourg :


« Qui prononce le mot « scythe » convoque tout un imaginaire de la steppe primitive et sauvage, peuplée de cavaliers parés d’or qui sont autant de redoutables adversaires au combat. La fascination pour cet ensemble de cultures de l’Âge du fer, présentes en Europe et en Asie du VIIIe au IIe siècle avant Jésus-Christ, est ancienne en Occident. (…) En contexte slave, les Scythes ont le statut d’ancêtres rêvés des peuples de l’Est de l’Europe. Cette culture orale, lointaine et à ce double titre ayant laissé peu de traces a néanmoins essaimé dans la steppe des « kourganes ».), ou monticules funéraires où étaient ensevelies les élites scythes. Dès le XVIIIe siècle, on commence à ouvrir les tombes présentes sur le territoire russe de l’époque et on y découvre des artefacts témoignant de la richesse de cette civilisation : parmi eux, de splendides objets en or, montrant souvent des scènes de chasse ou de combat, dont la valeur artistique est évidente.

C’est en Ukraine, dans la carrière de Koul-Oba (« la Colline de cendre »), située dans l’actuelle Crimée, que l’on découvre en 1830 une tombe où reposent, accompagnés d’un serviteur, un homme et une femme entièrement recouverts d’or : cette première découverte d’ampleur, dans une expédition commanditée à l’origine par le tsar russe Alexandre Ier, le vainqueur de Napoléon, mort en 1825, lance une opération de mythification générale des Scythes. Ils deviennent des aïeux glorieux, dont la maîtrise des armes n’a d’égale que celle des arts, et qui témoignent de l’existence précoce d’une grande civilisation extraeuropéenne dont les peuples slaves seraient les descendants.

(…) La Russie de Vladimir Poutine, lequel est un fervent défenseur de la doctrine eurasienne, a donc tout intérêt à récupérer pour elle ces grands ancêtres, quitte à piller un musée. Le sac du musée de Melitopol solde en effet une querelle muséale ouverte depuis 2014 entre la Russie et l’Ukraine. En 2014, les Scythes ont refait surface dans l’actualité : un musée d’Amsterdam avait consacré une exposition à l’or scythe d’Ukraine – et plus précisément de Crimée. Or, durant l’exposition, la Russie a annexé cette partie du territoire ukrainien. S’en est suivie une longue bataille judiciaire pour savoir à qui ces objets devaient être restitués : à l’Ukraine qui les avait prêtés ou à la Russie qui les réclamait ? En octobre 2021, un tribunal néerlandais tranchait en faveur de l’Ukraine et les objets ont été envoyés au Musée de Melitopol. Pour les autorités ukrainiennes, c’était non seulement le signe que le droit était respecté, mais aussi le rappel que l’histoire scythe s’était jouée en grande partie sur les terres d’Ukraine. Or, ce sont en grande partie ces mêmes objets qui ont été pillés lors de l’occupation de Melitopol.

(…) Dans le contexte du conflit qui sévit depuis le 24 février 2022, c’est aussi une bataille mémorielle qui se joue autour des Scythes. Priver les Ukrainiens de leurs objets d’art scythe, les couper de ce peuple légendaire à l’aura culturelle et littéraire majeure, c’est consolider le contre-récit poutinien qui consiste à nier l’existence historique de l’Ukraine, laquelle aurait en réalité été créée de toutes pièces par Lénine. Le vol de ces objets, effectué de manière calculée et dans une grande violence, a donc un but politique : pas d’objets d’art, pas d’histoire ; pas d’histoire, pas de Nation ; pas de Nation, pas de guerre mais une « opération spéciale » de maintien de l’ordre sur un territoire qui s’inscrirait naturellement dans la continuité du territoire russe. »


« Il y a maintenant des preuves très solides qu'il s'agit d'un vol intentionnel de la part de la Russie. Il est possible que tout cela fasse partie d'une stratégie visant à saper l'identité de l'Ukraine », confirme dans The Guardian Brian Daniels, un anthropologue américain qui travaille avec une équipe internationale d'universitaires et d'experts en technologie numérique pour tenter de suivre la destination des objets d’art volés en Ukraine. Il n’est pas impossible que ce pillage massif soit orchestré et mis en œuvre par une unité dédiée de l’armée russe : certains parlent d’un véritable « gang spécialisé ». Mais tout l’or des Scythes ne se retrouvera peut-être pas en Russie. La corruption étant ce qu’elle est, certaines pièces volées à Melitopol semblent déjà faire l’objet d’un trafic clandestin. De premières « transactions » ont semble-t-il été repérées sur internet.


Jean-Marc Adolphe


Illustration en tête d’article : Luis G. Rendon/The Daily Beast



Une équipe de jeunes gens a créé une fondation, Save Art, pour recenser les biens et équipements culturels détruits en Ukraine, et pour collecter des fonds en vue de leur reconstruction ou restauration. Leur site internet offre notamment une carte des principaux sites détruits (églises, musées, monuments).


Pour faire un don : https://saveartua.com/en/goals


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