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A Sarlat, cinéma faisant

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Des élèves en Spécialité Cinéma-audiovisuel du lycée Poincaré, venus de Nancy, lors de l’édition 2024 du Festival de cinéma de Sarlat.

Photo DR


Et les Salamandres sont décernées à... A Sarlat, on remet bien des prix (les "salamandres" en question), mais c'est « un festival pas comme les autres », conçu au départ pour faire découvrir le cinéma aux lycéens. Dans la foulée du festival, cette ville médiévale de la Dordogne, classée comme le troisième lieu de tournage en France, vient de recycler une ancienne usine France-Tabac en "fabrique de l'image".


Voici « un festival pas comme les autres », selon le slogan cher à Pierre-Henri Arnstam, son actuel président, dans un cadre médiéval unique servant à l'occasion de décor "naturel" aux tournages in situ... On a assisté à la soirée d’ouverture de la 34e édition du festival du film de Sarlat, fondé par la productrice Joëlle Bellon, qui avait pour but principal, au départ, de faire découvrir le cinéma aux lycéens en articulant la programmation "pédagogique" autour d'un "film du baccalauréat" - cette année, Cat People/La Féline (1942) de Jacques Tourneur. D'où l'affiche de 2025 qui figure un beau panthériné noir (1).


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De gauche à droite : Pierre-Henri Arnstam, Christelle Oscar, Rafael Maestro,

lors de la soirée d'inauguration de l'édition 2025 du festival de Sarlat. Photo Nicolas Villodre


Quoique renommé cette année "Festival du film de Sarlat, le festival national des lycéens", la manifestation a évolué depuis ses débuts, et le public visé (et atteint) est aujourd'hui des plus variés. Christelle Oscar, la directrice artistique et son équipe ainsi que le Rex sarladais, complexe multisalles que dirige Julien Robert, ont élargi leur programmation aux productions de tous genres, formats et durées. La soirée de lancement, destinée aux cinéphiles du cru, à une partie des bénévoles qui contribuent au succès de la manifestation et aux mécènes, publics et privés, a diffusé sur grand écran, dans toutes les salles, la salle 1 ayant fait le plein, le long métrage Dossier 137 que sont venus présenter le réalisateur Dominik Moll et son scénariste attitré Gilles Marchand. Ce film qui a fait partie de la sélection cannoise de cette année aborde un sujet rarement traité jusqu'ici par la fiction, les affres d'une enquêtrice de l'IGPN interprétée par Léa Drucker. Dès le lendemain, étaient attendus en ville... 600 lycéens. Ceux-ci ont eu la possibilité de participer à un forum d’orientation post-bac leur permettant de se familiariser avec les écoles de cinéma.


Une des nouveautés, non la moindre, a été de recycler l'an dernier, l'ancienne usine de Sarlat, France-Tabac, en "fabrique de l'image", grâce à l'action de l'association Ciné passion animée par Thierry Bordes et Rafael Maestro et au soutien de la ville, du département, de la région, du CNC. Non en un simple studio de cinéma accueillant des tournages et construisant des décors en carton-pâte et autres matériaux plus vrais que nature, mais donnant l'exemple sur les plans économique, écologique et éthique. Ainsi, les décors ne seront plus détruits et destinés aux encombrants mais recyclés et pourront servir aux tournages à venir. Le studio fera office d'école et également de "ressourcerie", pour reprendre le terme de Rafael Maestro. La ville natale d’Étienne de la Boétie (1530-1563), capitale du Périgord noir, a pour blason la salamandre, un batracien urodèle réfractaire (comprendre : apyre), emblème héraldique adopté par François 1er, lequel avait pour devise : Notrisco al buono. Stingo el reo – « Je fais vivre le bon droit, et périr l'injustice ». Tout naturellement, les récompenses attribués aux cinéastes et films en compétitions sont des statuettes à l’effigie du mythique animal.


Nicolas Villodre


Palmarès de la 34e édition du Festival du film de Sarlat


Salamandre d'or, prix du public, dotée par la Mairie de Sarlat : Dites-lui que je l'aime de Romane Bohringer

Salamandre d'or, prix des lycéens, doté par le Conseil régional de la Nouvelle Aquitaine : Ma frère de Lise Akoka et Romane Gueret

Salamandre d'or, prix du Jury jeune : Ma frère de Lise Akoka et Romane Gueret

Prix d'interprétation féminine décerné par le jury Jeune : Vicky Kriesp dans Love me tender d'Anna Cazenave Cambet

Prix d'interprétation masculine attribué par le jury Jeune : Manoa Varvat dans Les Enfants vont bien de Nathan Ambrosioni

Prix du jury Courts métrages doté par l’association La Truffe : Malina d’Anna Blagojevi?

Prix du coup de cœur doté par l’ESRA : En beauté de Rémi Mardini

Prix des films d’écoles doté par le Crédit agricole : Lily sous la pluie de Salomé Brocard

Prix des meilleurs films lycéens dotés par Groupama :

1er prix : Pas net, Paris, Lycée Balzac

2e prix : Faim de mission, Bayonne, Lycée René Cassin

3e prix : Chapelière, Saint-Étienne, Lycée Jean Monnet

Prix coup de cœur doté par l’école 3/5 Bordeaux : Madeleine, Sarlat, Lycée Joséphine Baker


NOTES

(1). Le terme "panthériné" se réfère à la sous-famille des félins appelée Pantherinae en zoologie. Cette sous-famille regroupe la plupart des grands félins actuels, notamment le lion, le tigre, le léopard (souvent appelé panthère), la panthère des neiges, le jaguar, et la panthère nébuleuse.

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