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Photo du rédacteurJean-Marc Adolphe

Atelier Refaire le monde [2005]

Dernière mise à jour : 23 juin

Ce texte a été écrit en préambule de l’atelier Refaire le monde, qui a regroupé quelques participants au Jardin des Cultures d’Europe, lors du Festival d’Avignon en juillet 2005. Il a été réactivé dix ans plus tard en janvier 2015, à l’orée de rassemblements informels ou publics qui se sont tenus à Paris, Montpellier, Avignon, Lyon, Grenoble et Strasbourg.


Page Facebook de l’atelier Refaire le monde : ICI.


« Le précurseur est celui dont on ne sait qu’après qu’il venait avant. » (Georges Canguilhem, cité par Edgar Morin, « La Complexité humaine », Flammarion, 1994).

Entendu que nous allons droit dans le mur si nous ne changeons pas la conduite et si nous n’ôtons pas le mur,

entendu que le monde n’a pas vocation à rester tel qu’il est, ni a fortiori, à s’encriser davantage,

entendu que nous avons des comptes à rendre à l’intraitable beauté du monde,

entendu que nous devons avoir le courage d’être jusqu’au bout la poésie qui nous concerne,

entendu que beaucoup de choses ne s’entendent pas, a fortiori si on ne se les dit pas,

Nous, atelier « refaire le monde », avons décidé d’écrire la constitution de ce qui nous constitue,

nous, atelier « refaire le monde », avons décidé d’entrer dans la clandestinité de nos rêves et de nos utopies,

nous, atelier « refaire le monde », avons décidé de prêter serment à ce qui vient et ne peut manquer,

nous, atelier « refaire le monde », avons décidé de former un gouvernement provisoire en exil des idées reçues, des évidences, des expertises, des probabilités, des statistiques et des indices de croissance,

nous, atelier « refaire le monde », avons décidé de refaire le monde.

Nomades de la langue et des gestes, sans papiers ni feuilles de route, nous irons là où le vent nous mène,

anonymes du tout-monde, travailleurs d’humanités, artisans de la communauté inavouable, nous réveillerons d’anciens soubassements et ferons hospitalité aux idées neuves,

réfugiés de la dictature économiques, nous réhabiliterons la dépense et le ruissellement électrique,

déçus de la déception, exclus de l’inclusion, nous dirons la relation plutôt que les liens,

clandestins de la politique, nous ferons res publica, table d’hôte, arbre à palabres, atelier d’écritures, forge d’expériences, antichambre d’horizons, scène d’apparitions, et d’autres choses qu’on ne sait pas encore.

Mettre la promesse en acte. Commencer à continuer, et vice versa. Y croire, juste y croire. Pour que l’existence soit autre chose que la remise à plus tard de l’existence. Refaire le monde, un chantier d’utopie(s), un work in progress.

L’art n’est rien si nous n’en faisons pas tout, et pas seulement.

Coopérative. Hospitalité. Écoute. Tchatche. Respiration.

Ce n’est qu’un début, mais il y a longtemps que ça a commencé.

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1 Comment


Unknown member
May 22, 2021

L’art n’est rien si nous n’en faisons pas tout, et pas seulement.


Coopérative. Hospitalité. Écoute. Tchatche. Respiration.


"Ce n’est qu’un début, mais il y a longtemps que ça a commencé." Et ça continue ! Pour l'hospitalité, penser aussi à Cédric Herrou, Michel Agier moins connu - côtoyé au Colloque (Berque) Donner lieu au monde (!), Poétique de l'habiter (2009 - oui, ça fait longtemps, oui mais…)

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