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Cuba, l’œil du cyclone, et la répression



Après le passage de l’ouragan Ian, et les coupures d’électricité qui ont suivi, Cuba a été secouée par des manifestations… vivement réprimées. Entre le régime castriste et la population, le courant passe de moins en moins.


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Quatorze ONG ont exprimé mercredi dernier leur « inquiétude face au climat croissant d'hostilité, d'abus et de détentions arbitraires" à Cuba, qui a connu plusieurs jours de manifestations pacifiques à la suite d'une panne générale provoquée par l'ouragan Ian. Ces ONG - dont Justicia 11J, Cubalex, Artists at Risk Conection, Artists at Risk Connection, l'Institut cubain pour la liberté d'expression et de la presse et Article 19 - ont critiqué dans une déclaration le recours à une « violence extrême » contre les manifestants par des agents armés et des individus en civil. « L'intimidation et la violence physique contre ceux qui ont manifesté ces derniers jours sont inacceptables. Nous dénonçons le recours à une violence extrême à l'encontre des manifestants, des artistes, des responsables culturels, des militants et des autres personnes qui sont descendues dans la rue pour exercer leur droit à la liberté d'expression et de réunion », indique le texte. Les signataires ont également souligné que l'interruption du service internet sur l'île pendant deux nuits consécutives de manifestations « constitue une violation du droit de la population cubaine à se tenir informée des événements et à diffuser librement des contenus ».


L'ouragan Ian a traversé la pointe occidentale de Cuba le 27 septembre, causant des destructions considérables avec des pluies abondantes et des vents de plus de 200 kilomètres par heure. Le cyclone a provoqué un black-out total sur l'île, une situation qui s'est lentement et progressivement résorbée au cours des jours suivants. L'électricité est maintenant revenue dans la majeure partie du pays, même si les zones les plus durement touchées par Ian sont toujours affectées. L'absence d'électricité, pendant cinq jours consécutifs dans certains endroits, a été l'élément déclencheur des manifestations et la principale plainte des sit-in et des coups de poing. Le média indépendant Proyecto Inventario a recensé 55 manifestations ces derniers jours, dont 48 à La Havane. En effet, l’ouragan Ian n’a fait que mettre à découvert l’état de délabrement de beaucoup d’équipements et d’infrastructures de l’île, mal ou pas entretenus faute de moyens.



Le manque d'électricité, pendant cinq jours consécutifs dans certains endroits, a été l'élément déclencheur des manifestations.

Photo Alexandre Meneghini / Reuters.


Les autorités cubaines ont reconnu le droit des personnes touchées par l'ouragan de se plaindre, mais ont ajouté que la loi serait appliquée à ceux qui bloquent les rues ou commettent une quelconque infraction. Toutes les manifestations ont été contrôlées par la police et d'autres forces de sécurité de l'État. Dans certains cas, des manifestants en civil ont été violemment confrontés à des manifestants pacifiques. Le collectif Justice 11J a enregistré 28 arrestations, dont 20 sont toujours en cours. Au moins deux d'entre eux ont été « brutalement battus ».


Ana Maria Punetes Pulido, correspondante des humanités en Amérique latine.

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