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François Veyrunes, "noir lumière" et danse en pages

Dernière mise à jour : 6 juil. 2023


Symboliquement inspiré de la quête du "noir lumière" de Pierre Soulages, Outrenoir est une pièce que le chorégraphe François Veyrunes présente au festival Off d'Avignon. Paraît simultanément un livre d'art, qui vient sceller dix années de créations, avec des textes de Marie-José Sirach, et des photographies de Guy Delahaye, pionnier de la photo de danse contemporaine.


Pour célébrer dix années de création de trilogie(s) chorégraphique(s) et de collaborations avec la dramaturge et chorégraphe Christel Brink Przygodda et Philippe Veyrunes, frère d’armes, plasticien et scénographe, François Veyrunes et la compagnie 47•49 publient un magnifique livre d’art du pionnier de la photo de danse Guy Delahaye et de la critique dramatique Marie José Sirach.


Le format de l’ouvrage sort de l’ordinaire puisqu’il est en paysage, comme les BD d’après-guerre Amok et les romans photo "far west", "cow boy", "aventures" ou "sherif" de la série "mini-poche". Le cadre 21 x 27 cm est d’ailleurs celui de l'ancien format commercial utilisé en France jusqu’en 1967, date de la généralisation du standard A4 (21 x 29,7 cm) de la norme DIN préconisée par l’ingénieur allemand Walter Porstmann. Par conséquent, plus proche du 4/3 (du 1,33 et du 1,37 d’avant le cinémascope, d’avant le 16/9e), celui de la pellicule 35 mm dont étaient aussi chargés les appareils photo 24 x 36 analogiques historiques, réflex ou non, les Leica, Nikon et autres Canon.


Le choix du format ne répond en rien au caprice artistique. Mieux que le paysage, que le scope ou le format carré type Pif le chien, il permet d’inscrire les trios formés par les interprètes des pièces Tendre Achille, Chair Antigone, Sisyphe heureux, Outrenoir et Résonance. Apparaissent à l’image, suivant leur arrivée dans la compagnie ou leur disponibilité, les danseurs Gaétan Jamard, Jérémy Kouyoumdjian, Sylvère Lamotte, Marie-Julie Debeaulieu, Lauriane Vinatier, Émily Mézières, Francesca Ziviani, Nicolas Garsault, Tom Levy-Chaudet, Chandra Grangean, Sophie Lèbre, Sébastien Ledig, Geoffrey Ploquin, Sarah Silverblatt-Buser.

"Outrenoir". Sébastien Ledig et Francesca Ziviani


Si la danse naît du mouvement et prend son origine dans la marche solitaire, on considère, au moins depuis le Concours de Bagnolet de Jaque Chaurand, que la chorégraphie commence à trois. Ce qui, en soi, justifie la formule (pour ne pas dire "format") du pas de trois que François Veyrunes applique à une danse contemporaine qui, ainsi que l’écrit Marie José Sirach, « allie subtilement haute technicité et liberté, contrainte et prise de risque sans jamais se plier à l’air du temps et ses injonctions. » Guy Delahaye est, lui aussi, petit à petit, passé du noir et blanc à la couleur, et de l’analogique au numérique. Cette évolution n’a rien d’un "progrès" technique, dans la mesure où elle n'a en rien altéré son style depuis ses débuts, en 1968, à la Maison de la culture de Grenoble, comme photographe de spectacles.


Le spectacle en général, les chanteurs, les acteurs, et la danse en particulier ont donné du grain à moudre au photographe à l’âge d’or de la presse écrite et illustrée. Cette période, aujourd’hui révolue, lui a donné accès à la nouvelle danse des années 80 et à la chorégraphe allemande qui l’a le plus marqué, Pina Bausch. Ses photos de l’époque, comme nombre de celles reproduites dans le livre consacré à François Veyrunes, gardent trace du "grain" de l’argentique, des instantanés pris aux meilleurs moments, pas forcément les mieux éclairés par la lumière artificielle, poussés dans leurs retranchements au tirage. Quels que soient leurs support et dimension – il y a quelques années, nous avions pu admirer de grands tirages exposés aux cimaises d’un théâtre isérois – les photos sont parfaitement cadrées ou recadrées au plus près des corps dansants qui se détachent généralement du fond noir.


Nicolas Villodre

Photo en tête d'article : Outrenoir, Nicolas Garsault et Francesca Ziviani.


Trilogie(s), le livre. en vente au festival d'Avignon : à la librairie du Festival d’Avignon, Maison Jean Villar - 8, rue de Mons; à la libraire Comédie Humaine, Village du Off - 6 Rue Pourquery Boisserin ; et à La Scierie.


Outrenoir, la pièce, du 7 au 19 juillet à 15h35 (jours impairs), à La Scierie – Festival OFF d’Avignon. www.lascierie.coop

Outrenoir, symboliquement inspiré de la quête du "noir lumière" du peintre Pierre Soulages, est le premier volet d'une trilogie intitulée "Humain trop Humain". Il s'agit, pour François Veyrunes, de « questionner la capacité de l’Homme à prendre ses propres responsabilités transposées dans le champ gravitaire, "d’être en mesure de répondre à", au sens étymologique du terme, vis à vis des défis individuels et collectifs qui sont les siens, transformer ces tensions et conflits du dedans et du dehors en espace d’émergence et aller vers une forme d’émancipation. »


Site internet de la compagnie 47•49 François Veyrunes : www.4749veyrunes.com


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