L'extrême-droite allemande espionne au profit de la Russie
- La rédaction

- 23 oct.
- 2 min de lecture

Björn Höcke, l'un des leaders du parti d'extrême-droite AfD en Thuringe. Photo Steve Bauerschmidt / Imago
Questions parlementaires trop précises, curiosités suspectes pour les infrastructures stratégiques et complaisances idéologiques : en Thuringe, bastion de l’AfD, plusieurs élus sont soupçonnés d’avoir transformé leur mandat en relais d’influence au profit du Kremlin.
Les collusions entre la Russie et les extrême-droites européennes ne sont plus à démontrer. En Allemagne, c'est au tour d'Alternative für Deutschland (AfD) de se retrouver au centre d'un scandale d’espionnage présumé au profit de la Russie. Les accusations concernent principalement des députés du Land de Thuringe, bastion de l’AfD, qui auraient utilisé leur droit parlementaire pour poser des dizaines de questions sur des sujets sensibles liés à la sécurité nationale.
Selon le ministre de l’Intérieur de Thuringe, Georg Maier (SPD), les élus de l’AfD ont soumis 47 questions parlementaires sur des domaines tels que :
les infrastructures critiques (transports, approvisionnement énergétique et en eau)
les technologies de sécurité, notamment les systèmes antidrones et la protection civile.
Ces questions, jugées « d’une précision inhabituelle », auraient pu permettre d’obtenir des informations sensibles exploitables par des puissances étrangères. Georg Maier affirme que « l’impression est que l’AfD suit une liste fournie par le Kremlin ».
Le député écologiste Konstantin von Notz, vice‑président de la commission parlementaire de contrôle des services de renseignement, a évoqué une collaboration possible de l’AfD avec la Russie, la Chine et la Corée du Nord visant à « affaiblir l’Allemagne ». Le président de la commission, Marc Henrichmann (CDU), a appelé à une enquête approfondie sur ces « menaces internes et externes ».
L’affaire s’inscrit dans un climat de méfiance accrue envers la Russie depuis la guerre en Ukraine. Le Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV) a déjà classé le 2 mai 2025 l’AfD comme « organisation extrémiste de droite avérée ». Plusieurs cadres du parti, dont Björn Höcke et Maximilian Krah, entretiennent de longue date des liens politiques ou financiers controversés avec Moscou.
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