Au Brésil, NON au féminicide !
- La rédaction

- il y a 2 jours
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Manifestation dans le centre de Brasilia (DF) pour dénoncer le féminicide et toutes les formes de violence contre les femmes,
le 7 décembre 2025. Photo Marcelo Camargo/Agência Brasil
De Rio à Recife, les femmes brésiliennes manifestent contre la violence dont elles sont systématiquement victimes. En brandissant leurs foulards violets et en scandant les noms de celles qui n’ont pas survécu, elles réclament partout la même chose : protection, prévention et budgets réels, face à une violence devenue structurelle dans la société brésilienne
À Rio, São Paulo, Recife ou Brasilia, des marées de foulards violets et de pancartes « Pare de nos matar » (« Arrêtez de nous tuer ! ») ont envahi les rues : partout au Brésil, des femmes dénoncent l’explosion des violences sexistes et des féminicides, après une série de crimes d’une brutalité sidérante. Derrière les slogans, c’est un pays entier qui prend acte qu’être femme reste, trop souvent, une condamnation à vivre sous menace permanente.
Crimes emblématiques, colère nationale. Parmi les affaires qui ont mis le feu aux poudres, le cas de Taynara Souza Santos, renversée puis traînée sur près d’un kilomètre par son ex-compagnon à São Paulo, a choqué jusqu’aux autorités, la jeune femme ayant dû être amputée des deux jambes. D’autres femmes – employées, enseignantes, mères de famille – ont été assassinées par des collègues ou des conjoints, leurs noms repris en chœur dans les cortèges comme un mémorial à ciel ouvert.
Une épidémie de féminicides. Les chiffres de la violence contre les femmes au Brésil donnent en effet le vertige : plus de 1.400 femmes ont été tuées en 2024, soit en moyenne quatre féminicides par jour, et plus de 1.180 cas sont déjà recensés pour 2025. Selon le Forum brésilien de sécurité publique, plus d’une Brésilienne sur trois a subi des violences sexuelles ou sexistes en un an, un record depuis le début de ce suivi statistique.
De la rue aux politiques publiques. Dans les manifestations, les collectifs féministes dénoncent à la fois la culture machiste, la négligence de la justice et l’insuffisance des dispositifs de protection des victimes. Tandis que le Congrès commence à discuter de mesures renforçant les protections, les militantes rappellent que sans budget, une formation adéquate de la police et une transformation profonde de l’éducation, aucune loi ne suffira à endiguer cette violence systémique, structurelle à la société brésilienne.
La rédaction des humanités
"Canción sin miedo", hymne féministe de la Mexicaine Vivir Quintana, a aussi trouvé une forte résonance aussi au Brésil. La chanson, devenue un chant de lutte contre les féminicides et les violences faites aux femmes dans tout le monde hispanophone. Elle est reprise dans des marches féministes, des manifestations du 8 mars et des mobilisations "Ni Una Menos". Au Brésil, la chanson a été adaptée en portugais sous le titre "Canção sem Medo", notamment par la chanteuse Georgia Brown, qui en a fait un samba de protestation utilisé dans des blocs féministes de carnaval comme "Não é Não" et dans des actions contre le féminicide. Cette version garde l’esprit de l’originale – un cri collectif contre les violences et pour la justice – mais réinscrit les paroles dans la réalité brésilienne des féminicides et des luttes féministes locales.





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