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Lvova-Belova, les Cosaques du Don... et l'uranium


Les Nations Unies sont sur le point de reconnaître comme "crime de guerre" les déportations d'enfants ukrainiens en Russie. Le régime fasciste de Poutine et Lvova-Belova s'en fichent comme de l'an 40, et lancent de nouveaux programmes, terrifiants, pour rééduquer / russifier les "enfants du Donbass", avec le concours d'un groupe paramilitaire et orthodoxe, les "Cosaques du Don". La France d'Emmanuel Macron n'y trouve rien à redire : faudrait pas voir à gâcher l'import-export d'uranium...


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MISE A JOUR : peu après la publication de cet article, énième volet d'une enquête commencée par les humanités en septembre dernier, la Cour pénale internationale a lancé un double mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova.


On n’avait pas bien compris. Si Maria Lvova-Belova se démène autant pour "évacuer" des enfants du Donbass et des "nouvelles régions" annexées par l'empereur Vlad-le-Grand, c’est pour protéger lesdits enfants des fâcheuses conséquences de « l’agression ukrainienne ». C’est en substance ce qu’a dit hier la Poutinasse rafleuse d’enfants dans "Женский вопрос" ("Question de femme"), une émission télévisée de l'Union des femmes de Russie (ICI).


« On encore n’a jamais vu ça », commentait l’autre soir, dans "C dans l’air", sur France 5, Aymeric Elluin, responsable "plaidoyer et conflits" à Amnesty International France. Et le criminologue Alain Bauer de renchérir : s’il y a eu des précédents d’enlèvements / déportations d’enfants dans l’Histoire, c’est la première fois qu’une dictature, loin de s’en cacher, revendique ce crime contre l’humanité et va jusqu’à « participer à un processus de changement d’identité des enfants volés ».


Des mandats d’arrêt, contre les principaux responsables de ces déportations d’enfants, semblent sur le point d’être émis par la Cour pénale internationale. Mais la nomenklatura criminelle et mafieuse du Kremlin n’en a cure. Sans surprise, leur moustachu porte-parole , Dmtri Peskov, a réagi sans tarder : la Russie ne reconnait pas la légitimité de la Cour pénale internationale. Encore un truc d’homosexuels satanistes, sans doute.

Maria Lvova-Belova, fraîchement diplômée de la "réserve présidentielle de talents

de l’Académie diplomatique du ministère russe des affaires étrangères"


Maria Lvova-Belova, elle aussi, s’en fiche éperdument. Elle a désormais un grand motif de satisfaction. Elle qui avait bidonné son CV pour être nommée commissaire présidentielle aux droits de l’enfant (une formation supérieure était requise, elle s’est gentiment inventé un diplôme de l'Académie d'État de la culture et des arts de Samara, dont personne n’a jamais retrouvé trace -lire ICI), a désormais un diplôme en bonne et due forme (si l’on peut dire) délivré par la "réserve présidentielle de talents de l’Académie diplomatique du ministère russe des affaires étrangères" (ICI). Franchement, ça en jette ! C’est un diplôme qui ouvre droit à… tous les passe-droits (sauf le droit de voyager en dehors de la Russie, de la Corée du Nord et de la Syrie -et de Dubaï, aussi-, parce qu’en dehors de ceux-là, Lvova-Belova risquerait fort de se retrouver fissa à La Haye).


Timur Khudoyarov, devenu "ministre des transports" de la région occupée de Kherson,

a organisé la logistique de déportation des enfants de Kherson


Dans le fourgon pour La Haye, Lvova-Belova ne sera pas seule. Chaque jour se rajoutent des noms aux listes déjà publiées par les humanités et / ou transmises à la Cour pénale internationale. Dernier en date : Timur Khudoyarov (Тимуру Худоярову). Soupçonne d’être lié à diverses mafias russes, il avait comme "vitrine" une petite entreprise de transport. L’annexion de la région de Kherson par la Russie a fait de lui, du jour au lendemain, un "ministre des transports". Et il a mis ses autobus au service de la déportation d'enfants ukrainiens de la région de Kherson vers la Russie sous le couvert de fameuses "colonies de vacances" (ICI). Tout travail mérite salaire : on imagine qu’il a été grassement rémunéré pour ses "bons et loyaux services" : les enfants, c’est une marchandise comme une autre. Et les services de renseignement ukrainiens l’avaient déjà identifié dans l’organisation du vol à grande échelle de céréales ukrainiennes frauduleusement exportées vers la Russie.


On est quand même un peu triste pour ce pauvre Timur Khudoyarov : avec tout le pognon amassé sur le dos des enfants déportés, il ne pourra pas dévaler, comme il avait prévu, les peintes enneigées de l’Occident décadent à Courchevel. Il de devra se contenter de Dubaï (où il n’y a pas beaucoup de montagnes) ou bien des montagnes russes. Et comme chacun sait, les montagnes russes, ça va, ça vient.


Une "mafia des orphelinats"


Une fois transférés-déportés, que deviennent ces enfants ? Malgré tous les efforts de Lvova-Belova, les familles "d’adoption" ne se bousculent pas au portillon. Ces enfants, dont on ignore le nombre exact, vont donc moisir dans des "orphelinats" dont nous avons déjà souligné la sinistre réputation (l'un d'eux, en Crimée, a même été qualifié par la presse russe de "camp de concentration pour enfants". Lire ICI).


Début mars, les hackers ukrainiens de "Cyber-Résistance" ont réussi à pirater l'ordinateur et la messagerie de Maria Lvova-Belova.

De fil en aiguille, ils ont pu remonter jusqu'à l'ordinateur de son père, Alexei Lvov-Belov (photo de droite), directeur artistique du théâtre musical de Krasnodar, et ont eu la surprise d'y trouver... une foule de fichiers à caractère pédo-pornographique (à gauche, capture d'écran).


Trafic d’organes ? Trafic pédo-prostitutionnel ? Quand on sait que l’ordinateur du propre père de Maria Lvova-Beolva, piraté par les hackers ukrainiens de "Cyber-Résistance", contenait une foule de fichiers (photos et vidéos) de pré-adolescentes très suggestives voire plus, on est en droit de se dire que le goût des enfants est quasiment héréditaire chez les Lvova-Belova ! De là à ce que la commissaire russe aux "droits de l'enfant" fournisse de la chair fraîche à son cher papa ?


On n’invente rien : l’information ne vient pas de quelque média "occidentalo-russophobe", mais du propre site de Tsargard, la chaîne de propagande de l’homme d’affaires fasciste Konstantin Malofeev, suppôt de Poutine et des actions "humanitaires" de Lvova-Belova : citant le cas d’un enfant "vendu" par un orphelinat à Smolensk, l’article (ICI) parle d’une « mafia des orphelinats » et parle explicitement de « commerce d'organes » et de trafic pédopornographique.

On comprend mieux, dès lors, pourquoi la Russie refuse à ce jour toute immixtion de la Croix Rouge, de l’UNICEF et autres instances internationales sur le sort des plus de 700.000 mineurs ukrainiens aujourd’hui sur le sol russe (selon le chiffre, invérifiable, avancé par le Kremlin).


Konstantin Malofeev, dont on vient de parler, vient d’être distingué par le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, comme grand apôtre des "valeurs traditionnelles" et de la "russsophilie" avec le philosophe fasciste de l’eurasisme, Alexandre Douguine. Orthodoxe jusqu’au bout de sa barbe, tsariste jusqu’au bout de ses idées, ce richissime homme d’affaires a financé à plusieurs reprises, en France, le Front national de Jean-Marie puis Marine Le Pen, et plus largement, entretient des rapports suivis avec la fachosphère européenne. « Son projet », explique Marlène Laruelle, professeure à l’université George-Washington (Washington DC) et directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (IERES) « a toujours été de créer une sorte d’Internationale réactionnaire, avec des orthodoxes, des catholiques réactionnaires pro-life, et le gotha aristocratique. » (ICI)

Début février, Konstantin Malofeev visite avec Maria Lvova-Belova un orphelinat dans la région de Louhansk.


Depuis 2014, Konstantin Malofeev soutient activement les milices pro-russes dans le Donbass. Ces derniers temps, il apparait de plus en plus fréquemment aux côtés de Maria Lvova-Belova. En février dernier, il visitait en sa compagnie un orphelinat dans la région de Louhansk. Il n’en avait pas la tenue, mais c’était quasiment le Père Noël, chargé de cadeaux. Il a annoncé à l'occasion le lancement d’un projet caritatif, "Enfance heureuse" ("Счастливое детство"). C’est le même mode opératoire que celui de Lvova-Belova : le masque humanitaire pour dissimuler des pratiques génocidaires.


Parlons-en, de cette "enfance heureuse". Pour contribuer à leur bien-être, certains écoliers de Crimée sont désormais soumis à des cours de formation militaire. Après les épreuves de tir au fusil et de lancer de grenades, dont les humanités ont déjà parlé (ICI), voici celle du démontage-remontage de fusils d’assaut. La vidéo ci-dessous, publiée sur un compte Telegram russe a été filmée début mars dans une école de Simferopol.


Un véritable endoctrinement


Dans un entretien (en russe) au journal Telegraf, Valentina Potapova (photo ci-contre), ex-enseignante en Crimée et présidente de l’ONG Unis pour la Justice compare la situation actuelle de l’éducation en Crimée occupée à ce que fut le programme des Jeunesses hitlériennes. « Près d’un un demi-million d’enfants (334.000 enfants de 0 à 15 ans, environ 53.000 de 15 à 18 ans, et 54.000 étudiants) sont sous l’influence d’une très longue propagande de la Russie », commente-t-elle. « Il s’agit d’un véritable endoctrinement, qui consiste à imposer certaines valeurs idéologiques, au mépris du bon sens, de la logique et de la pensée critique. »


Après avoir étudié plus de 200 manuels scolaires, et recueilli de nombreux témoignages, Valentina Potapovan identifie trois facteurs essentiels d’endoctrinement : l’imposition d’une identité commune civile russe (l’Ukraine a ainsi totalement disparu des livres d’hisdtoire et de géographie), la culture du patriotisme, et la militarisation de la jeunesse.

« Dans le processus éducatif », ajoute Valentina Potapovan, « ils ont commencé par la glorification de la guerre. Ils ont ainsi apposé des plaques commémoratives dans les écoles où les soldats de la soi-disant "opération spéciale" ont été formés. (…) La plupart de ces « soldats » sont nés en 1999-2000. Au moment de l’occupation de la Crimée, ils avaient donc 13 ou 14 ans ! »

Les élèves d'une école russe ont été contraints d'envoyer des cartes de vœux aux soldats envoyés en Ukraine.

Sur le papier pré-imprimé : l'image d'un combattant SS !


En février dernier, dans une école de Volgodonsk (en Russie, dans l’oblast de Rostov), les élèves ont été contraints d’écrire des cartes de vœux aux soldats de l’armée d’occupation qui sont en Ukraine. La mère d’un des élèves a attiré l’attention sur un dessin, qui devait symboliser un soldat soviétique, sur un papier pré-imprimé à son fils. En fait de soldat soviétique, il s’agissait… de la photo d’un combattant SS. Le directeur de l’école a expliqué qu’il s’agissait d’une erreur de recherche sur internet…

Grigory Gurov, président du "Mouvement des Premiers", vient d’annoncer la création en 2023

de "camps" de rééducation pour enfants et adolescents difficiles.


L’éducation patriotique est une priorité absolue du Kremlin.

Alors que Grigory Gurov, ex- vice-ministre des sciences et de l’enseignement supérieur de la Fédération de Russie et président d’un mouvement de jeunesse appelé le "Mouvement des Premiers" ("Движение первых") vient d’annoncer, en coopération avec Maria Lvova-Belova, la prochaine création de "camps" de rééducation (c’est le terme qu’il emploie, "лагеря”) pour enfants et adolescents "difficiles" (ICI, en russe), les "enfants du Donbass" sont tout particulièrement dans le viseur.


En début de semaine, le "Fonds présidentiel de subventions", par le biais duquel l'argent de l’État est alloué à des organisations non gouvernementales et à but non lucratif exclusivement russes, a dévoilé les lauréats de son premier concours 2023 (ICI, en russe). Plusieurs millions de roubles ont ainsi été spécifiquement accordées à des projets d'"éducation patriotique" d'orphelins ukrainiens.


Dans la région de Belgorod, un projet intitulé "Aux sources" ("К истокам") recevra ainsi 1 million de roubles (environ 12.000 euros) afin de "renforcer la loyauté des personnes déplacées à l'égard de la politique de la Fédération de Russie" et de "créer un système d'éducation spirituelle et morale pour les citoyens en provenance d'Ukraine". Cet intéressant programme sera mis en œuvre par un mouvement orthodoxe de jeunesse (Молодежное братство Святого Белогорья) qui fait référence, dans la description de son projet, au texte de Poutine "Sur l'unité historique des Russes et des Ukrainiens", publié sur le site du Kremlin en 2021. Même en Russie,il y a des évaluations : les organisateurs prévoient de "déterminer la dynamique des changements personnels des bénéficiaires du projet" par le biais de "consultations et de diagnostics psychologiques".


Des "consultations psychologiques pour les réfugiés et leurs enfants" seront également organisées dans le cadre d’un autre projet retenu, "Bonnes Actions", dans cette même région de Belgorod.


Par ailleurs, à Novoshakhtinsk, dans la région de Rostov, un projet intitulé "Je me prépare à défendre ma patrie" a reçu une subvention de 2,5 millions de roubles (plus de 30.000 euros) pour "améliorer la préparation physique des enfants et des adolescents" afin qu'ils passent "des tests sportifs dans les universités du ministère de l'intérieur, du service fédéral de sécurité, du ministère des situations d'urgence, du ministère de la défense, des corps de cadets et des collèges militaires". En clair, il s’agit de les préparer à l'entrée dans les universités militaires russes. Le "groupe cible", comme ils disent, comprend 98 enfants et adolescents âgés de 6,5 à 18 ans originaires des "républiques" de Louhansk et Donetsk.


Ce n’est pas tout. Dans la région de Rostov, un autre projet, intitulé "Assistance aux orphelins du Donbass" ("Помощь детям-сиротам Донбасса") recevra à lui seul près de 3 millions de roubles (environ 40.000 euros) avec l’objectif d’organiser "une éducation patriotique pour les orphelins des républiques de Louhansk et Donetsk, et les membres des familles d'accueil". Signe particulier : cette "éducation patriotique" sera confiée en grande partie aux Cosaques du Don.


Là, il faut s’arrêter deux minutes. Les Cosaques du Don, késaco ?

L'école des cadets cosaques de Volgograd. Photos Konstantin Salomatin / Salrimages


Les Cosaques du Don, un groupe orthodoxe... et paramilitaire


Deux minutes ? Il faudrait des heures, mais franchement, on n’a pas le temps de refaire toute l’histoire de la cosaquerie en Ukraine ! 1553, date de création de la première capitale cosque : tout le monde connaît ça, non ? Ce podcast de l’excellent Laurent Mauduit dans le « Cours de l’histoire » sur France Culture (ICI) y pourvoira, ou alors cet article sur Wikipédia.


Venons-on directement aux Cosaques du Don. Dans "Cosaques du Don", il y a "Don", du fleuve du même nom ("rivière" en langue des Scythes). S’ils ont joué un rôle très important à l’époque tsariste, où ils furent chargés de protéger les frontières de l'Empire russe (jusqu’à... Paris, où ils établirent un campement en 1814), ces guerriers-paysans ont été grandement décimés par la révolution bolchevique. En janvier 1919, une circulaire du Bureau d'organisation du Comité central du Parti Communiste portait explicitement sur la "destruction des Cosaques" (ICI).

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les derniers Cosaques du Don rejoignirent la Wehrmacht sous le commandement du colonel allemand Helmuth von Pannwitz, non pas tant par adhésion au nazisme que par volonté de combattre Staline. A la fin de la guerre, tous furent exterminés ou envoyés au Goulag.

Les "Cosaques du Don", chargés de réprimer les manifestations publiques à Moscou, en 2018. Photo Sergey Ponomarev


Donc, les" Cosaques du Don", aujourd’hui, c’est une invention pure et simple, orchestrée par le Kremlin depuis 2014. En 2018, un reportage de Veronika Dorman, dans Libération, (ICI) apportait quelques lumières sur ces "Cosaques du Don", qui sont aujourd’hui un groupe paramilitaire teinté d’orthodoxie religieuse (ou l’inverse). Enrôlés pour prêter main forte aux séparatistes du Donbass, ils furent aussi fortement subventionnés par la mairie de Moscou pour mater les manifestations publiques. Ainsi, racontait la journaliste de Libération, le 5 mai 2018, « une bande d'hommes portant des insignes et des attributs cosaques ont tabassé les manifestants [lors d’un rassemblement appelé par l’opposant Alexeï Navalny], dont beaucoup d'adolescents, à coups de nagaïka, une cravache en cuir traditionnelle. La police n'a pas bougé ».


De la cravache à "l’éducation patriotique", il n’y a qu’un pas. CQFD. Nul doute qu’entre de telles mains, "l’éducation patriotique" des "enfants du Donbass" soit entre de bonnes mains…


Que valent des dizaines de milliers d’enfants déportés face à des tonnes d’uranium ?


Sans oser (prudence de Sioux ?) prononcer le mot de « génocide », un groupe d’experts des Nations Unies, conduits par le juge norvégien Erik Møse, a affirmé, ce jeudi 16 mars, que le transfert par la Russie d'enfants ukrainiens dans les zones sous son contrôle en Ukraine ainsi que sur son propre territoire constitue un "crime de guerre" (ICI).

Nations Unies_Human Rights Council
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Alors que les preuves s’accumulent, la France d’Emmanuel Macron reste totalement silencieuse.

Désormais, on pense savoir pourquoi il ne faut pas « humilier Poutine ».


Ce 16 mars 2023, Greenpeace France a publié une investigation inédite sur les liens entre l’industrie nucléaire française et l’entreprise nucléaire russe Rosatom, qui démontre que la France est pieds et poings liés à la Russie. Le constat est accablant : Rosatom a la mainmise sur une grande partie des importations d’uranium naturel provenant du Kazakhstan et d’Ouzbékistan. Or ces dernières représentent près de la moitié de l’uranium naturel importé chaque année en France. La filière nucléaire française, loin d’être gage de la souveraineté énergétique française, est donc dépendante de la filière nucléaire russe à toutes les étapes du parcours de l’uranium, sans alternative crédible possible.

Malgré le début de la guerre en Ukraine il y a plus d’un an, la France n’a pas stoppé son commerce nucléaire avec la Russie, bien au contraire. Au-delà de l’uranium naturel, la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe.

Rapport-Greenpeace-Uranium(1)
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Et il n’y a pas que l’uranium importé, mais aussi celui que nous exportons. Suite à la documentation par Greenpeace France du chargement d’une cargaison d’une dizaine de conteneurs d’uranium de retraitement à bord du cargo russe Mikhaïl Dudin au port de Dunkerque le 28 septembre 2022, en pleine invasion de l’Ukraine, ont eu lieu cinq ou six livraisons vers la Russie, pour un volume total de 1.150 tonnes.


Comme eut dit Tartufe, « cachez ces déchets (nucléaires) que nous ne saurions voir ». Et franchement, que pèsent des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens déportés, rééduqués et russifiés, face à des milliers de tonnes d’uranium qui circulent allègrement entre la France et la Russie ?


La France, pays des droits de l’uranium ? « Liberté égalité fraternité », c’est un peu ringard comme devise, et pas assez "moderne". En voici une autre, qui serait davantage de circonstance : « Loin des yeux, loin du cœur ».


Jean-Marc Adolphe


Photo en tête d'article : en juillet 2022 à Moscou, un Forum a réuni 150 jeunes de l'académie des cadets des Cosaques du Don.


Dès le 25 février 2022, les humanités ont manifesté leur soutien à l'Ukraine, et nous n'avons cessé depuis lors, dans la mesure de nos moyens, d'apporter des éclairages originaux sur certains aspects de cette guerre. Nous avons ainsi été les premiers à révéler, puis largement documenter, le crime de génocide que représentent les déportations d'enfants.

Entièrement gratuit et sans publicité ni aides publiques, édité par une association, le site des humanités entend pourtant fureter, révéler, déficher, offrir à ses lectrices et lecteurs une information buissonnière, hors des sentiers battus.

Il y a encore du pain sur la planche, il ne reste plus qu’à faire lever la pâte. Concrètement : pouvoir étoffer la rédaction, rémunérer des auteurs, et investir dans quelques outils de développement…


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