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VU D’EN FRANCES. Champagne pour les prématurés !


Au CHU de Reims, Marion Calmet (à gauche), cadre de santé, aux côtés des trois instigatrices du projet de restructuration des chambres de néonatalogie, pensé pour le bien-être des bébés, des parents et des équipes. Photo M.D. / L’Union.


Les humanités entrent en campagne(s) : on prend le pouls de la France comment qu’elle va, avec bonheurs et déboires, depuis les territoires voire terroirs, avec le concours de la presse quotidienne régionale. A Reims, le CHU fait appel au mécénat pour financer des projets structurants qui n’auraient pu aboutir faute de financements publics. Parmi d’autres mécènes, la Maison Krug (maison de champagne basée à Reims, aujourd’hui marque du groupe LVMH) a ainsi contribué à la restructuration des chambres en néonatalogie.


La série VU D'EN FRANCES vous est offerte par les humanités, média alter-actif. Pour persévérer, explorer, aller voir plus loin, raconter, votre soutien est très précieux. Abonnements ou souscriptions ICI.


VU D’EN FRANCE 02 Avec le journal L’Union, vu de l’Aisne et Marne, les humanités poursuivent les pérégrinations dans la France des territoires. Le précédent focus posait sa loupe sur l’université de Reims et la vétusté de ses locaux (lire ICI). Aujourd’hui, on reste à Reims : de l’université, on passe à l’hôpital public. Depuis 2017, le CHU compte sur le mécénat, à travers un Fonds d’action, pour compenser l’insuffisance des financements publics et permettre la réalisation de projets structurants.


ARTICLE CAROLINE GARNIER, L’UNION Pas moins de 1,3 million d’euros… C’est le montant des sommes déjà levées en 4 ans par le Fonds d’action du CHU auprès de quelque 500 mécènes divers et variés – du simple particulier aux grandes maisons du champagne, en passant par des entreprises, des associations ; et des mécènes historiques comme la Maison Krug ou des incontournables comme le Stade de Reims – afin d’aider l’hôpital public à monter et mener à terme des projets structurants qui n’auraient pu aboutir faute de financements publics. En 2021, les dons des entreprises et des particuliers s’élèvent à environ 220 000 €

Le service de néonatalogie du CHU compte par exemple sur ce fonds pour restructurer ses chambres individuelles afin d’améliorer la qualité et la sécurité des soins pour tous les nouveau-nés prématurés ou hospitalisés à la naissance. Il lui faut ainsi boucler d’urgence le budget de 90 000 € nécessaire à la rénovation et la restructuration des chambres. C’est par exemple grâce à ce fonds que l’hôpital a pu acquérir des casques de réalité virtuelle. Un don des Lions club Reims Millésime et Reims Champagne a ainsi permis l’achat de six casques pour la pédiatrie.


Le Fonds d’action a notamment permis au CHU de Reims de se doter de la thérapie miroir.

Photo Remi Wafflart / L’Union


C’est ce même fonds qui a aidé au financement de la thérapie miroir en 2021 qui participe, par l’illusion du mouvement, à la rééducation des patients victimes d’AVC, et, toujours ce fonds qui a financé en 2018 le fameux système EOS (un nouveau système d’imagerie par rayons X peu irradiant adapté aux enfants). Sans compter les nombreux projets de recherche comme cette étude en diabétologie pédiatrique ayant pour but de vérifier l’utilisation d’un tout nouveau système qui permettra de réduire le temps passé en hypoglycémie chez les patients diabétiques, ou encore la prise en charge des enfants atteints de la fente labio-palatine… Autant de projets qui n’auraient pu s’enclencher sans ces dons…


Un budget en hausse constante

« Ce Fonds d’action est d’une importance capitale pour nous, confirme Lucas Tidadini, délégué général du Fonds d’action du CHU, directeur adjoint financier, directeur délégué du pôle de médecine chirurgie et directeur du service social. Il est relativement récent puisqu’il n’existe que depuis 2017, même si la notion philanthropique au CHU est pluricellulaire. Chaque année, nous lançons des appels à projets à l’attention de l’ensemble des services qui ont alors carte blanche pour monter et présenter des dossiers structurants dans l’intérêt de la recherche, du personnel soignant et des patients. Pour 2022, par exemple, le comité projet s’est réuni la semaine dernière afin de choisir ceux qui obtiendront une aide… Chaque dossier est classé en fonction de sa plus-value, de son réalisme et de son coût (lire par ailleurs). L’objectif est d’offrir une structure appropriée qui juridiquement puisse accompagner et permettre de faire des dons à l’hôpital public et, il faut le reconnaître, le Covid lui a donné une nouvelle lumière avec des dons plus nombreux et spontanés. Depuis 2017, le budget est constamment à la hausse. »

« Il était de 156 000 euros en 2017 et est monté à 615 000 euros en 2020, précise Lucas Tidadini. L’effet Covid a joué. Il faut dire qu’il y a eu beaucoup de dons en nature, des repas notamment… En 2021, ça a été un peu plus compliqué, mais pour autant les dons des entreprises et des particuliers s’élèvent à environ 220 000 €. Pour 2022, notre objectif est de lever un maximum de fonds car le but est de permettre qu’un maximum de projets puisse se faire. »

Chaque année, le Comité de projets du Fonds d’action se réunit afin d’établir des projets prioritaires. « Le choix est difficile reconnaît Lucas Tidadini. Il se fait à travers plusieurs critères : la plus-value pour le patient, le réalisme du projet. Nous devons nous assurer qu’il soit bien dimensionné pour être mis en place dans des délais raisonnables et nous regardons le côté innovant. Il y a une exigence collective sur l’utilisation de l’argent. C’est aussi un moment important pour les soignants qui sortent de leur quotidien. Notre rôle est de mettre en lien une équipe, un besoin, un projet et un mécène. Le principe est que le mécène reste libre de ses choix. »

Côté fonctionnement, le fonds privilégie 4 thématiques : favoriser l’innovation médicale en soutenant des projets de recherche ; améliorer l’espace de vie des patients, celui des soignants et permettre l’entrée de la culture dans l’hôpital. Si la pédiatrie et l’oncologie sont les deux champs structurants du mécénat, tous les services sont amenés à participer. « En moyenne, lors du comité disciplinaire qui se réunit une fois par an, nous retenons 2 à 3 projets sur la dizaine présentée. » Les projets retenus pour l’année 2022 seront connus courant février.


POUR SUIVRE

Le service de néonatalogie du CHU de Reims veut rénover ses chambres

(article Marion Dardard, L’Union, 12/10/2021)

L’unité de néonatalogie du CHU de Reims est composée de 16 lits : 2 dortoirs de 5 enfants chacun, 4 chambre individuelles (celles concernées par le projet) et 2 chambres parents/enfant. Quatre chambres « Kangourou » complètent le dispositif, pour les cas où la maman est encore hospitalisée à la maternité et l’enfant, en néonatalogie.

Le service prend en charge les prématurés, les enfants à la naissance, et est en capacité d’accueillir tout enfant de l’extérieur jusqu’à un mois de vie. Il prend aussi soin des prématurés au moment de leur vaccination, ainsi que des enfants, en post-opératoire, passés par les soins intensifs de cardiologie à Paris.

Quand le lit d’appoint pour un parent est déplié et que l’ordinateur est déployé, il « ne nous reste plus 1 m2 pour circuler ! » glisse Candice Lalun, qui peut difficilement, dans cette configuration, changer un bébé relié à un support ventilatoire, et encore moins accéder au réfrigérateur à biberons. Alors un jour de décembre l’an dernier, avec ses collègues du service de néonatalogie du CHU de Reims – Ingrid Devers, puéricultrice comme elle, et Séverine Rota, infirmière –, elle a décidé d’imaginer ce que serait la chambre idéale. C’était juste avant l’informatisation du circuit de prescriptions et soins infirmiers et des transmissions. « On s’est retrouvées submergées par l’informatique, physiquement », confirme Marion Calmet, leur cadre de santé. « L’outil prend de la place. Plus les parents qu’on accueille 24 heures sur 24, car on les incite à être présents auprès de leur enfant… Il n’y a plus de place en chambre individuelle. » Le service de néonatalogie en compte quatre. Ce sont celles-ci que l’équipe a totalement repensées.


« Le projet part de ce constat, et surtout de l’idée de travailler autour du lien parent-enfant », complète Mme Calmet. « Il faut retrouver du cocooning, créer un lieu où ils se sentent en sécurité et apprennent à devenir parents, à trouver leur rôle auprès de l’enfant. C’est l’hôpital, certes, mais il faut que ce soit le plus possible comme à la maison. » Pour ce faire, les professionnelles de santé ont joué les maîtres d’œuvre et monté un dossier, déposé auprès du Fonds d’action du CHU en janvier dernier. Un moyen de faire appel aux mécènes pour boucler le budget de 90 000 € nécessaire à la rénovation et la restructuration des chambres (lire par ailleurs). Car l’équipe le sait : rien ne pourra s’enclencher sans ces dons.


L’unité de néonatalogie du CHU de Reims est composée de 16 lits : 2 dortoirs de 5 enfants chacun, 4 chambre individuelles (celles concernées par le projet) et 2 chambres parents/enfant. Quatre chambres « Kangourou » complètent le dispositif, pour les cas où la maman est encore hospitalisée à la maternité et l’enfant, en néonatalogie.

Le service prend en charge les prématurés, les enfants à la naissance, et est en capacité d’accueillir tout enfant de l’extérieur jusqu’à un mois de vie. Il prend aussi soin des prématurés au moment de leur vaccination, ainsi que des enfants, en post-opératoire, passés par les soins intensifs de cardiologie à Paris.


« La néonatalogie d’il y a 20 ans n’est plus celle d’aujourd’hui »

Une petite visite permet de faire le tour des travaux à prévoir : le mobilier a ici presque deux décennies, « les baignoires sont bonnes à changer, les tiroirs sont cassés », constate le trio, qui veut aussi supprimer les deux points d’eau et n’en garder qu’un, « pour éloigner l’enfant de la fenêtre et avoir tout au même endroit : le robinet pour se laver les mains et la baignoire, ainsi que des rangements. » Cela permettrait d’installer une rampe chauffante au-dessus du plan à langer et de glisser, à la place de la paillasse du fond, un fauteuil-lit, plus commode…

« Les besoins ont évolué », complète Marion Calmet, qui a fait valider le projet par Nathalie Bednarek, chef de service, et Isabelle Messieux, cadre supérieure du pôle Femme Parents Enfant. « La néonatalogie d’il y a 20 ans n’est plus celle d’aujourd’hui. On est sur le partage, le massage ; l’allaitement a pris de l’importance, le papa a tout sa place. » L’équipe a donc « pris une page blanche », consulté tout le service, compilé les idées d’amélioration de l’environnement du bébé, puis cherché du mobilier adapté, réorganisé la pièce afin de moderniser les espaces de soins et de vie pour les rendre plus efficients et ergonomiques. Mais aussi favoriser la mise en place du lien parents-enfants grâce à un cadre plus accueillant. Dans ce sens, la partie « décoration », financée par l’association Petit cœur de beurre, n’a pas été oubliée, avec la création d’un univers pour chaque chambre – jungle, mer, musique et espace. Les premiers stickers colorés, conçus spécialement pour le milieu hospitalier, ont fait leur apparition sur la porte d’entrée et les murs du couloir. Dans les chambres, ils seront apposés après les travaux, que le service espère voir réalisés en 2022.


QU'EN PENSEZ-VOUS ? (NOUVEAU)

Faute de financement public, le CHU de Reims a lancé depuis 2017 un "Fonds d'action" et fait appel au mécénat pour réaliser des "projets structurants". Que faut-il en penser, qu'en pensez-vous ?

Les humanités ouvrent un espace Forum (réservé aux abonné.e.s)

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