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Arabie saoudite : pas loin de l'esclavage


Amnesty International dénonce dans un rapport la situation dramatique des employées domestiques migrantes, principalement kényanes, en Arabie saoudite. Ces femmes subissent une exploitation extrême, un racisme systémique et sont exclues des protections du droit du travail.


Principaux constats :

Conditions de travail et de vie inhumaines : Les employées travaillent généralement plus de 16 heures par jour, sans jour de repos, pour un salaire très faible (environ 900 riyals saoudiens, soit 240 dollars par mois), souvent non versé ou retardé. Elles vivent dans des conditions précaires, dorment parfois par terre ou dans des pièces inadaptées, et sont fréquemment privées de nourriture ou contraintes de manger des restes.


Isolement et confiscation des papiers : Les employeurs confisquent régulièrement passeports et téléphones, coupant les travailleuses du monde extérieur et les empêchant de fuir ou de demander de l’aide. Beaucoup témoignent d’un sentiment d’enfermement, assimilant leur situation à une prison.


Violences et abus : Les femmes rapportent des violences verbales, physiques et sexuelles, dont des cas de viols commis par des employeurs masculins. Les agressions restent souvent impunies, les victimes craignant des représailles ou des accusations mensongères.


Racisme structurel : Les travailleuses sont fréquemment insultées, traitées de « singes » ou d’« animaux », et subissent une ségrégation raciale dans les foyers, interdiction d’utiliser la vaisselle familiale ou d’autres objets courants. Ce racisme est enraciné dans le système de parrainage (kafala) et dans l’héritage colonial et esclavagiste de la région.


Exclusion du droit du travail : Malgré des réformes récentes, les employées domestiques restent largement exclues des protections du droit du travail saoudien. Le système de kafala lie toujours les migrantes à leur employeur, favorisant leur exploitation et limitant leur liberté de mouvement. Les mécanismes de contrôle et d’inspection sont jugés inefficaces.

 

Le Kenya encourage la migration de sa main-d’œuvre sans garantir une protection suffisante à l’étranger. Amnesty International appelle à une meilleure collaboration entre les deux pays pour encadrer le recrutement, protéger les travailleuses et leur offrir un soutien en cas d’urgence.



Illustration en tête d'article : Amnesty international


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