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D'Ukraine, les narrations visuelles de Maryna Brodovska



PORTFOLIO Le travail de la jeune photographe ukrainienne Maryna Brodovska est exposé pour la première fois en France au Centquatre, à Paris, dans le cadre de Circulation(s), festival de la jeune photographie européenne. Aux premiers jours de la guerre en Ukraine, Maryna Brodovska a dû se cacher dans le sous-sol d'une morgue. Pourtant, face à la guerre et à ses cruautés, elle n'a pas renoncé à vouloir "voir la beauté de chaque seconde de la vie".


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Née à Mykolaiv, Maryna Brodovska vit et travaille aujourd'hui à Kyiv. Elle utilise la photographie, les collages numériques et les textes comme support et se concentre sur la narration visuelle. Ses œuvres sont motivées par l'objectif de fournir une réflexion visuelle sur les situations sociales et politiques modernes auxquelles l'artiste est confrontée.


Pendant les premiers jours de la guerre en Ukraine, Maryna Brodovska a dû faire le choix de se cacher au sous-sol de la morgue d’un hôpital de Kyiv, à l’abri des bombes et des combats de rue, dans la peur et l’ignorance de ce qui allait suivre. Pour éviter la mort, elle s’est réfugiée au plus proche d’elle, silencieusement, pendant trois jours. Elle partage son expérience surréaliste à travers ses textes et collages : « Cela m’a aidé à voir la beauté de chaque seconde de la vie », dit-elle. «Cela m’a donné l’espoir de traverser cette période difficile. J’apprendrai à vivre, à aimer et à rire à nouveau, en regardant droit dans l’abîme de la mort, sans crainte. »


Son travail est exposé pour la première fois en France, jusqui'au 2 juin 2024, au Centquatre à Paris, dans le cadre du festival Circulations(s), festival de la une photographie européenne (voir ICI).



Ci-dessus : photographie légendée extraite de la série "at a painful distance" :


"at a painful distance" est un projet dans lequel je réfléchis à mon expérience personnelle de déplacement forcé de mon pays d'origine pendant la guerre en Ukraine.

Après avoir été "relocalisée", lorsqu'une personne déplacée ne se sent plus menacée sur le plan existentiel, elle s'enfonce dans un traumatisme mental. Le sentiment de perte de contrôle sur leur vie, l'adaptation douloureuse à un nouvel environnement, la "culpabilité du survivant" et d'autres expériences émotionnelles profondes accompagnent les personnes déplacées dans leur nouvelle "vie sûre". Je me suis rendu compte qu'à distance, chaque explosion dans ma ville natale, chaque bombardement dans mon pays, est perçu de manière beaucoup plus aiguë que s'il était vécu au cœur des événements. L'éloignement de la maison, de la famille et du contexte d'origine est rempli de chagrin. Pour surmonter cette souffrance, j'essaie de trouver des points d'ancrage, des points d'appui qui me ramènent en arrière. Mes souvenirs d'enfance, les vieilles photos de famille et les images des objets de ma maison deviennent les points d'ancrage auxquels je m'accroche. Ils se fondent dans mes fantasmes et mes rêves, mêlés à des scènes cauchemardesques que mon subconscient traite. Ils m'aident à surmonter la distance, qui est remplie de douleur.



MIMESIS (2022)

La série de collages "Mimesis" est une série d'autoportraits de Maryna Brodovska, réalisée en 2022 pendant la guerre de la Russie contre l'Ukraine.

"Comment subsister quand il semble que toute votre vie et le monde qui vous entoure se sont effondrés en un jour ? Comment préserver son identité personnelle et artistique en ces temps de cruauté et de chaos, alors que son existence physique est quotidiennement menacée ? Dois-je m'en préoccuper ? Est-ce important ? Je crois que oui. Réaliser ces nouvelles séries d'autoportraits dans la joie est mon opposition personnelle à la folie de la guerre. J'existe, même sans corps physique. Et je souris et je plaisante, parce que je suis comme ça."




© Maryna Brodovska, série Mimesis, 2022.



© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023

"J’apprendrai à vivre, à aimer et à rire à nouveau, en regardant droit dans l’abîme de la mort, sans crainte." (Maryna Brodovska)


© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023



































© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023



































© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023



© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023



© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023



© Maryna Brodovska, Sans titre, 2023


Portfolio composé pour les humanités / journal-lucioles par Léa Jayet


Pour aller plus loin :


Festival Circulation(s), au Centquatre, à Paris, jusqu'au 2 juin 2024.


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