Halmahera–Paris : le cri de Ngigoro contre la « ruée vers le nickel » qui menace son peuple
- La rédaction

- il y a 7 jours
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Son peuple de chasseurs-cueilleurs voit son territoire et sa culture s’effondrer sous la pression du boom du nickel destiné aux batteries de la transition énergétique. À 64 ans, Ngigoro, membre de la communauté Hongana Manyawa, a quitté pour la première fois l'île de Halmahera, en Indonésie, pour venir jusqu’à Paris supplier la France de stopper l’expansion de la mine géante de Weda Bay, en partie contrôlée par Eramet.
Ngigoro, ancien de la tribu Hongana Manyawa comptant environ 3.500 membres dont 500 "non-connectés", a voyagé de l’île de Halmahera (la plus grande île des Moluques en Indonésie) jusqu’à Paris pour implorer la France d’arrêter l’extraction de nickel à Weda Bay, la plus grande mine mondiale. Âgé de 64 ans et né au bord du fleuve Tofu Bleuwen, il dénonce la pollution des eaux, la disparition du gibier et la déforestation massive causée par cette installation gérée par Eramet (actionnaire français à 27%) et Tsingshan. « S’il vous plaît, stoppez l’extraction de nickel, sinon mon peuple va mourir », a-t-il déclaré, soulignant que la forêt est vitale pour leur survie.
Impacts environnementaux et humains : depuis 2019, sur 50.000 hectares, la mine a déjà rasé 2.000 hectares de forêt tropicale, avec une demande de triplement de production (36 millions de tonnes en 2023) menaçant 5.000 hectares supplémentaires. Les Hongana Manyawa, chasseurs-cueilleurs nomades, voient leurs rivières polluées et leur gibier effrayé par les explosifs, risquant une extinction culturelle et sanitaire. Des images satellites révèlent la transformation brutale du paysage entre 2016 et 2022.
Actions à Paris et réponses : accompagné des ONG Survival et Canopée, Ngigoro a rencontré le député LFI Bastien Lachaud, manifesté devant le siège Eramet et sollicité les ministères français. Eramet affirme dialoguer avec les autochtones et minimiser les impacts, mais rejette la responsabilité du triplement sur l’Indonésie ; les associations exigent des zones sanctuaires. Ce cri d’alarme s’inscrit dans un contexte de boom du nickel pour les batteries électriques, opposant transition énergétique et droits autochtones. Lui qui n'avait jamais quitté son île de Halmahera, ayant parcouru 12.000 kilomètres pour sauver son peuple, Ngigoro aurait bien aimé rencontré Emmanuel Macron, mais Son Excellence Jupiter n'a pas daigné. Que vaut la vie de 3.500 chasseurs-cueilleurs nomades face aux "besoins énergétiques" de la souveraine start-up nation ? Selon une source invérifiable, le locataire de l’Élysée se serait fendu d'un simple texto : "Touche pas à mon nickel".
La rédaction des humanités
"Nous sommes les Hongana Manyawa. Nous défendons les forêts et les montagnes parce que nous les considérons comme notre famille." Sur le site de l'ONG Survival International : https://www.survivalinternational.fr/peuples/honganamanyawa
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