Le privilège de la chasse d'eau, et autres faits majeurs
- catezom
- il y a 3 jours
- 13 min de lecture

Inauguration de la Journée mondiale des toilettes, devant le siège des Nations Unies à New York, en 2015
Alors que le 19 novembre rappelle chaque année l’urgence sanitaire mondiale liée à l’absence d’infrastructures d’assainissement, cette édition révèle plus que jamais l’ampleur des inégalités qui rongent notre planète. De l’indécence dorée des toilettes de Trump aux luttes vitales des peuples amazoniens, ce 19 novembre remet en lumière un monde où l’accès à l’hygiène, à la démocratie et à la dignité reste un combat quotidien pour des milliards d’êtres humains. Avec, à suivre, un "tour du jour en 80 mondes" qui s'achève en Iran, avec des images surprenantes qui pourraient être le signe d'un prochain effondrement du régime des mollahs.
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ÉPHÉMÉRIDES
La Journée mondiale des toilettes
« Quoi qu’il arrive, nous aurons toujours besoin de toilettes ». Ce n’est pas un appel à prendre avec philosophie l’état de précarité dans lequel verse notre monde, mais la devise de la 24ème édition de la Journée mondiale des toilettes, qui est célébrée chaque année le 19 novembre pour sensibiliser à l'importance cruciale de l'accès à des installations sanitaires sûres. Créée en 2001 par l’Organisation Internationale des Toilettes (*) et reconnue par l’ONU en 2013, cette journée met l’accent sur une réalité accablante bien que très peu visible dans le débat public. Ballotés comme nous le sommes entre les guerres, les sursauts du climat déréglé et les régressions des droits fondamentaux dans nos démocraties en péril, cernés de toute part par une poignée d’autocrates sinistres décidés à les démanteler à coup de propagande et bitcoins, très peu d’entre nous ont l’espace mental nécessaire à prêter attention au fait, pourtant très représentatif des déséquilibres du monde, que 3,5 milliards de personnes, soit presque la moitié de nos semblables, n’ont toujours pas la possibilité de mener leur vie dans des conditions d’hygiène dignes de ce nom. Selon de récentes estimations, 40 % de la population mondiale n’a pas accès à des infrastructures sanitaires appropriées, et dans les pays pauvres, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du sud, le taux de mortalité dû à des maladies liées aux manques du système d’assainissement est jusqu’à mille fois plus élevé que dans les pays riches. Choléra, diarrhée, dysenterie, typhus, voire poliomyélite sont certaines des maladies exacerbées par le manque de structures d’assainissement, dans des pays déjà très fragiles dans la gestion de la ressource en eau, et rendus encore plus vulnérables au stress hydrique par le changement climatique. Déjà en 2015, l’Agenda 2030 pour le développement durable dressait un constat alarmant, et insérait donc l’accès universel à des toilettes appropriées parmi les objectifs à poursuivre dans le cadre de la promotion du droit d’accès à l’eau. Une décennie plus tard, le bilan est mitigé. Le dernier rapport de l’ONU à ce sujet, publié le 24 juin dernier, souligne un lien que le confort auquel nous sommes en large majorité habitués peut nous faire perdre de vue : qui dit absence de toilettes, dit absence d’un système approprié de traitement des eaux usées, pollution des sources hydriques, propagation de maladies infectieuses dont personne ne devrait plus être atteint de nos jours, moins encore en mourir. Plus alarmant encore, cette situation frappe plus durement les personnes vulnérables : le même rapport estime que 646 millions d’enfants manquent totalement de services d’hygiène de base et que l’impossibilité de se servir de toilettes appropriées expose davantage les femmes et les jeunes filles au risque de violence. Si le WC géant installé en 2015 devant le siège des Nations Unies à New York fait sourire (photo en tête de publication), c’est pour mieux rappeler que même la chasse d’eau relève aujourd’hui encore d’un privilège.
(*). L'Organisation mondiale des toilettes (World Toilet Organization, WTO) a été fondée en 2001 à Singapour par Jack Sim. Cette organisation non gouvernementale a pour mission de créer un réseau global regroupant diverses organisations sanitaires et d'assainissement afin de partager des savoir-faire, influencer les médias et pousser les gouvernements à adopter des politiques publiques plus efficaces en matière de santé et d'assainissement.
Salle de bain et démocratie

Illustration du discours d'Abraham Lincoln à Gettysbourg, le 19 novembre 1863
Il y en a bien un qui non seulement ne se prive pas de ce privilège, mais voire l’exalte comme une marque de distinction et opulence. On le remarquait déjà sur les humanités, les goûts de Trump en matière de chiottes, correspondent à l’approche qu’il a de sa fonction présidentielle. En plus d’avoir ajouté des moulures et des décorations dorées ici et là dans le bureau ovale, fait repeindre en or les murs et les cadres des portes dans la salle du cabinet, et descendu à coups de bulldozer l’aile ouest de la Maison Blanche, qu’il estimait vieillotte, pour faire mettre à sa place une salle de bal de presque 9.000 mètres carrés - histoire de rester sobre - le président mégalomane qui se prend pour un Louis XIV des temps modernes, tout en dorures et ostentation, a récemment relooké à la salle de bain d'Abraham Lincoln, aménagée en style art déco du temps de l’ancien président. « L’art déco ne va pas, vous savez, avec les années 1850, la guerre civile et tous ces trucs-là », avait-il déclaré en faisant preuve de compétences insoupçonnables - et douteuses - en histoire de l’art. De l’avis de Trump, le marbre statuaire blanc et noir avec robinetterie plaquée or sont beaucoup plus dans le mood du père fondateur de la démocratie américaine. Père fondateur qui, le 19 novembre 1863, prononçait à Gettysbourg, sur le champ de bataille de l’un des affrontements les plus sanglants de la guerre civile, un discours devenu célèbre : « Il y a 87 années, commençait-il, que nos ancêtres ont fondé sur le sol de ce continent une nation conçue dans la liberté et construite sur l’idée de l’égalité entre les hommes. Nous voici, aujourd’hui, entraînés dans une guerre civile qui sera la pierre de touche de la survie de notre pays et de tous ceux qui sont fondés sur les mêmes principes ». Et Lincoln de poursuivre : « C’est à nous de décider que ces morts ne sont pas morts en vain ; à nous de vouloir qu’avec l’aide de Dieu notre pays renaisse dans la liberté ; à nous de décider que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ne disparaîtra jamais de la face du monde. » Décidément, ce n’est pas qu’à la tuyauterie que Trump s’en prend, s’agissant de l’héritage de Lincoln au sujet de la démocratie américaine - et, nous rappelle le discours de Gettysbourg, au sujet de la démocratie tout court.
Quand Gorbatchev, avec Reagan, citait la Bible...

Mikhail Gorbatchev et Ronald Reagan
lors de la clôture du sommet de Genève, en 1985. Photo Dirck Halstead / Getty Images
Il y a tout juste 40 ans, c’est toujours un 19 novembre, en 1985, qu’un autre président américain, Ronald Reagan, serrait pour la première fois la paluche de son homologue russe Mikhaïl Gorbatchev, sur fond de guerre froide. Ce sommet organisé à Genève, au bord du lac Léman, symbolique plus que concret, marqua toutefois un tournant dans les relations entre les deux pays, et dans les équilibres géopolitiques mondiaux de l'époque. Cette rencontre permit en effet de poser les bases d’un apaisement durable entre les deux superpuissances, alors que les tensions étaient à leur comble, avec notamment la course aux armements nucléaires. Il paraît que Reagan se fit remarquer pour sa jovialité, alors que Gorbatchev, plus philosophique, cita la Bible. « J’ai été impressionné par la chaleur et la cordialité des deux leaders et de leurs épouses lors d’un dîner intime à l’ambassade soviétique », rappelait Pavel Palazhchenko, ancien interprète de Gorbatchev qui l'avait accompagné lors de ce sommet mémorable, dans un entretien avec Le Temps, en 2021 : « Ils ont partagé des histoires et des blagues. Gorbatchev a même cité la Bible, relevant qu’il y avait un temps pour tout : un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour jeter des pierres et pour les ramasser. » Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis lors. Ce ne sont pas que des pierres, malheureusement, que jettent et ramassent aujourd’hui Trump et Poutine et on n’a pas de mal à s’imaginer, vu l’allure des deux personnages, quelles "histoires et blagues" ils partageraient, s’ils se promenaient aujourd’hui au bord du lac Léman.
« Amazonia protegida »

Le drapeau brésilien revisité par les peuples autochtones, sur un bateau de la flottille ayant rejoint Belém par le fleuve Amazone,
le 14 novembre 2025, à l'occasion de la COP 30. Photo DPA via Europa Press
En ce même 19 novembre 1985 prenait fin au Brésil la dictature militaire que les États-Unis soutenaient depuis 1964 dans le cadre de la guerre froide, en y voyant un rempart contre la diffusion du communisme en Amérique Latine. Toutefois, si le 19 novembre est célébré au Brésil, c'est pour une autre raison. Le Dia de la bandeira (Jour du drapeau) commémore l’institution de la bannière nationale républicaine, le 19 novembre 1889. Mais ce n’est pas le drapeau vert et jaune qu’on a l’habitude de voir, qui se promène ces jours-ci dans les rues de Belém, aux portes des négociations de la COP 30 sur le changement climatique. Un autre, lourd de sens, est arrivée par les eaux du fleuve Amazone il y a une semaine, déployé sur le flanc d’un bateau chargé d’espoir et de détermination. Le 14 novembre, une flottille de deux cents embarcations a sillonné l’embouchure du grand fleuve, pour porter la voix des peuples autochtones de l’Amazonie, engagés dans une lutte périlleuse pour la protection de l’écosystème forestier, et avec elle, pour le droit des populations autochtones de vivre sur leurs terres ancestrales. Soit dit en passant, elles y sont aussi les mieux à même de contrer les effets du changement climatique, leur culture étant porteuse, bien avant nos pauvres instances internationales, des valeurs et des pratiques millénaires de gestion parfaitement durable du vivant. « Amazonia protegida » pouvait-on lire à la place de la devise « Ordem et Progresso », inspirée de la maxime « L’amour pour principe, l’ordre pour base, le progrès pour but » du positiviste français Auguste Comte. Force est de constater que l’amour a été perdu en route, surtout si l’on considère la portée destructrice des politiques extractivistes soutenues par les gouvernements qui se sont succédé au fil des ans au Brésil. Selon l’Institut national de recherches amazoniennes, la déforestation a connu une hausse de 75 % sous le gouvernement de Bolsonaro. En 2023, Lula da Silva s’est engagé à combattre les pratiques illégales, mais la situation reste critique. Espérons alors que le drapeau d’Amazonie garde le vent en poupe...
(*). Ce soutien s'est manifesté avant, pendant, et après le coup d'État de 1964 qui a renversé le président João Goulart et instauré une dictature militaire au Brésil jusqu'en 1985. Les États-Unis ont justifié leur soutien par la crainte de l'influence communiste après l'exemple cubain, dans le cadre de la doctrine de sécurité nationale et de la lutte contre le communisme en Amérique latine. L'ambassadeur américain au Brésil, Lincoln Gordon, a reconnu avoir financé les opposants au président Goulart lors des élections municipales de 1962. Le Pentagone a prêté des navires dans le cadre de l'opération "Brother Sam" pour soutenir les putschistes militaires en cas de résistance. De nombreux officiers du renseignement américains étaient présents au Brésil et ont encouragé les militaires brésiliens. Le soutien comprenait également une assistance financière et militaire directe via l'ambassade américaine.
Caterina Zomer
LA PHOTO DU JOUR

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avec Donald Trump, à la Maison Blanche, le 18 novembre 2025. Capture d'écran
On voit bien, sur la photo ci-dessus, que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane boit du petit lait. Du lait de chamelle ? Pourtant, Donald Trump n'a pas été chameau avec lui, c'est le moins qu'on puisse dire. Interrogé par la presse dans le Bureau ovale sur l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, Trump a estimé qu'il était « une personne extrêmement controversée, que beaucoup de gens n'aimaient pas ». « Ce sont des choses qui arrivent », a ajouté Trump. Mais naturellement, le prince héritier saoudien n'était « au courant de rien (...) Nous pouvons en rester là. Vous n'avez pas à embarrasser notre invité en posant une question comme celle-là ». D'ailleurs, contrairement au journaliste « extrêmement controversé », Mohammed ben Salmane est « un homme très respecté, pour les droits de l'homme et tout le reste ». « Tout le reste », c'est notamment les 1.000 milliards de dollars d'investissement aux États-Unis qu'a promis le manitou des pétrodollars, alias « al-dub al-dasher », soit « l’ours errant » en arabe (*). Là, franchement, c'est respectable...
Les responsables des services de renseignement américains ont pourtant déterminé que le prince héritier saoudien avait probablement approuvé le meurtre du journaliste par des agents saoudiens à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul. Les conclusions américaines ont été déclassifiées en 2021 au début de l'administration Biden. Les responsables de l'administration Trump, lors de son premier mandat, avaient refusé de publier ce rapport...
(*). Ce surnom moqueur a été popularisé sur les réseaux sociaux arabes et par le Youtubeur saoudien Ghanem al-Dosari, qui critique MBS avec humour en le décrivant comme un personnage au gros ventre, perdu et errant, symbolisant à la fois sa brutalité autoritaire et ses méthodes controversées, notamment lors de la purge anti-corruption qui a vu l’arrestation de nombreux princes et responsables au Ritz-Carlton de Riyad. D’autres surnoms ironiques incluent « Hammoud » (une version bébé de Mohammed), « Abou Sirwaleen » (sous-vêtements doublés), ainsi que des références à sa personnalité autoritaire et controversée.
LE TOUR DU JOUR EN 80 MONDES
BOSNIE-HERZÉGOVINE ET FÉMINICIDE
La Bosnie-Herzégovine est l'un des rares pays européens à reconnaître officiellement le féminicide. Depuis août 2025, une loi a été adoptée qui reconnait le féminicide comme un crime distinct. Cette loi renforce le cadre juridique en incluant des crimes auparavant non régulés, comme la violence numérique, le harcèlement sexuel et le féminicide. Elle prévoit aussi des sanctions plus sévères et des mesures urgentes pour la prévention des violences et la protection des victimes. Cette reconnaissance s'accompagne d'une mobilisation institutionnelle multisectorielle incluant la police, les procureurs et les centres sociaux pour mieux répondre à ces actes de violence. A ce jour, seuls cinq autres pays européens ont reconnu le crime de féminicide : Chypre (depuis 2022), Malte (depuis 2022, avec une loi très radicale incluant le meurtre de toute femme par un membre de la famille), la Croatie (à partir de 2024, avec une définition prenant en compte la violence basée sur le genre), l'Italie (depuis 2025) et la Belgique (loi adoptée en 2023 pour prévenir et combattre le féminicide).
MOZAMBIQUE : TOTALÉNERGIES DANS LE VISEUR
TotalEnergies est visé par une plainte déposée à Paris pour complicité de crimes de guerre, torture et disparitions forcées au Mozambique. L'ONG allemande European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) accuse le groupe d’avoir fourni un soutien matériel et financier à la Joint Task Force (JTF), une unité de forces armées mozambicaines soupçonnée d’avoir commis de graves exactions en 2021 à l’entrée du site gazier Mozambique LNG. La plainte, également dirigée « contre X », a été transmise lundi 17 novembre au parquet national antiterroriste (Pnat), compétent pour les crimes de guerre.
Selon l’ECCHR, TotalEnergies ne pouvait ignorer les agissements de la JTF, d’autant que des documents internes transmis à des financeurs publics mentionnaient déjà des risques sérieux d’atteintes aux droits humains. Les faits allégués s’inscrivent dans un contexte marqué par les attaques jihadistes qui ont frappé la province du Cabo Delgado depuis 2017. Après une attaque meurtrière contre Palma en 2021, TotalEnergies avait invoqué la « force majeure » et suspendu son mégaprojet gazier de 20 milliards de dollars. Durant cette période, la JTF, chargée de sécuriser le site, aurait intercepté des civils et enfermé entre 180 et 250 hommes dans des conteneurs, où ils auraient été battus, affamés et torturés. Selon une enquête relayée par Politico, seuls 26 d’entre eux auraient survécu.
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : VIVE JAMBO RADIO !

Joseph Tsongo, co-fondateur de Jambo Radio, à la COP30, à Belém le 17 novembre 2025. Photo Géraud Bosman-Delzons/RFI
A la COP 30, Jambo Radio, média communautaire de République Démocratique du Congo, a reçu le prix « genre et solutions » décerné par la WECF, une ONG féministe qui œuvre à l’égalité hommes-femmes (*). Depuis 2022, cette radio en ligne, fondée par par Joseph Tsongo, Patricia Kasori et Béatrice Mbuyi, originaires de Goma, Kisangani et Rutshuru, informe sur les enjeux environnementaux et climatiques. A destination des communautés locales et des femmes en particulier, il débusque aussi les fausses informations et son « Lab » envoie des SMS d’alerte météo. Jambo Radio diffuse en trois langues, le swahili, le lingala et le français. Les podcasts sont également mis sur carte mémoire (flashdisk), qui sont apportées physiquement aux communautés. La radio existe aussi avec 4000 « clubs d’auditeurs » répartis dans tout le pays. « Nous organisons des séances de débats citoyens. Nous voulions répondre à la fois à un déficit informationnel et à un besoin d’échange. On veut créer de l’engagement pour que les gens puissent participer et prendre des décisions », dit Joseph Tsongo à RFI (ICI). Évidemment, ça ne plait pas à tout le monde. Menacé, intimidé, piraté et vandalisé, Joseph Tsongo a dû se résoudre à fuir, début mars 2025, après avoir reçu de nouvelles menaces, sur fond de prise de contrôle de sa ville par les rebelles du M23… Tanzanie, Kenya, et même Pays-Bas, puis des retours furtifs à Goma...
WECF (Women Engage for a Common Future) est un réseau international écoféministe fondé en 1994, à la suite du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Cette organisation non gouvernementale féministe œuvre pour un monde sain, durable et équitable, en intégrant les questions de justice climatique, d’égalité de genre et de protection de l’environnement. Son réseau rassemble plus de 250 organisations féminines et écologistes dans une soixantaine de pays. https://www.wecf.org/ et l'antenne française : https://wecf-france.org/
IRAN : LA FÊTE QUI DÉFIE LES MOLLAHS
En provenance de Téhéran : des images de la fête de clôture du festival Ravagh "Run and Rhythm", le 15 novembre 2025. Sur deux jours, cet événement qui combine musique, sport et énergie a été organisé au complexe commercial et de loisirs Ravagh, situé dans l'un des quartiers les plus prisés de Téhéran, appelé Shahrak-e Gharb. De telles images n'auraient pas été possibles voici quelques années. Sont-elles le signe que le régime des mollahs est proche de l'effondrement ? En tout cas, la République islamique est confrontée à une crise profonde marquée par une colère sociale et économique croissante : le régime se trouve fragilisé par des manifestations massives et coordonnées contre la corruption systémique, la mauvaise gestion économique, les inégalités, et la répression politique. Dans ce contexte, on observe une multiplication des rassemblements festifs et culturels, notamment parmi la jeunesse urbaine, comme le festival "Run and Rhythm". Même si ces manifestations festives ou culturelles sont considérées comme une menace à ses valeurs intégristes et à sa sécurité intérieure, le régime les tolère et y voit une forme de canalisation du mécontentement et un moyen indirect d’apaiser ou de détourner les frustrations populaires. Un tel "équilibrisme" ne devrait pas durer bien longtemps...





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