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Madagascar, la deuxième indépendance ?


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A Antananarivo, le 15 octobre 2025, Anja'ndraina Andrianaivo, une organisatrice de la génération Z, au centre,

célèbre la destitution du président Andry Rajoelina par le Parlement. Photo Sergey Ponomarev / The New York Times


Madagascar : à rebours de beaucoup d'autres qui ont parlé de "coup d'Etat", nous avons commencé à chroniquer une "révolution qui advient" (ICI). Certes, des militaires ont contribué à renverser le président Rajoelina, mais des militaires qui ont refusé de tirer sur les manifestants et ont pactisé avec le mouvement Gen Z. Certes, il est encore trop tôt pour savoir quelle sera l'issue de la transition malgache. En attendant, ce vendredi 24 octobre, le gouvernement provisoire a déchu de sa nationalité l'ancien président (qui garde sa double nationalité française). Depuis le début du soulèvement, le poète et journaliste Elie Ramanankavana en tient (sur sa page Facebook) la chronique sensible, où l'espoir n'écarte pas les pièges et inquiétudes -inhérents à toute révolution. Avant de publier, dans les prochains jours, l'intégralité de ce journal de Madagascar, nous reproduisons ici sa dernière chronique, "Basculement parlementaires et autres morts-vivants". Ce n'est pas tout. Les mêmes qui parlent à foison de "coup d'Etat" ou qui surjouent de possibles "ingérences russes" ont soigneusement passé sous silence la charte de la Gen Z rendue publique le 16 octobre, véritable "feuille de route" vers une nouvelle Constitution. A notre connaissance, aucun média français, n'en a mentionné ne serait-ce que l'existence. Pour rompre cette véritable omerta, nous en publions le texte intégral.


Chronologie des principaux événements depuis les premières manifestations du mouvement Gen Z.

 


25 septembre 2025 : Début des manifestations. Des milliers de jeunes descendent dans la rue, dénonçant les coupures d’eau, d’électricité et la corruption. Les protestations débutent à Antananarivo, puis s’étendent à d’autres villes.​ La répression est violente, avec usage de gaz lacrymogènes et, dans certains cas, de balles réelles. Plusieurs morts et blessés sont signalés dès les premiers jours.​

28 septembre 2025 : Après une première brève dès le 27 septembre (ICI), premières publications sur les humanités. Dans « Révolte à Madagascar : qu’est-ce que le mouvement Gen Z ? », Michel Strulovici chronique une « révolte inédite, horizontale et connectée, sous l'étendard du "Jolly Roger," le drapeau pirate tiré de la série One Piece » et analyse : « derrière ces revendications immédiates se profile une colère plus profonde, nourrie par la pauvreté endémique et l’exploitation minière qui enrichit des intérêts étrangers tandis que la population reste démunie » (Lire ICI). Deux autres publications en complément : « Madagascar, au regard de ses artistes » (ICI) et « Jean-Joseph Rabéarivelo, Jean-Luc Raharimanana, Na Hassi et Elie Ramanankavana, voix malgaches » (ICI).

29 septembre : Dissolution du gouvernement. Sous la pression, le président Rajoelina limoge le Premier ministre et tout le gouvernement, annonçant vouloir répondre aux demandes de la jeunesse. Le mouvement, cependant, ne faiblit pas et élargit ses revendications à la lutte contre la corruption et la pauvreté.​

Début octobre : Extension de la mobilisation. Les manifestations, animées par la jeunesse urbaine connectée et appuyées par les réseaux sociaux, continuent malgré le couvre-feu instauré. Les revendications se radicalisent : les manifestants réclament désormais la démission du président et dénoncent la répression armée qui aurait causé environ 22 morts.​

8 octobre : Rejet du dialogue. Le président invite les jeunes et des groupes civiques à dialoguer. Les manifestants refusent, jugeant le gouvernement illégitime en raison de la violence de la répression.​

11-12 octobre : Rébellion militaire. Une unité militaire d’élite, menée par le colonel Michael Randrianirina, rejoint les manifestants et refuse d’obéir à l’ordre de réprimer le mouvement. Le chef de l’unité appelle à la démission du président, qui ne réagit pas publiquement.​

14 octobre : Fuite du président Rajoelina. Le colonel Randrianirina prend le contrôle des forces armées après avoir nommé un nouveau général accepté par le ministre de la Défense. Le président Rajoelina est destitué et s’enfuit ; les manifestants fêtent la chute du régime mais restent méfiants vis-à-vis des putschistes qui tentent de s’approprier leur victoire.​ 


17 octobre : Le colonel Randrianirina est assermenté comme président de transition. Il qualifie le moment d’« historique » pour Madagascar, affirmant vouloir rédiger une nouvelle constitution et engager un processus de reconstruction nationale avec l’appui de la communauté internationale. Il indique vouloir organiser de nouvelles élections après une période de consultation sur les textes électoraux. Il promet aussi de travailler avec les “forces vives de la nation” pour restaurer la stabilité politique.


BASCULEMENT PARLEMENTAIRE ET AUTES MORTS-VIVANTS

par Elie Ramanankavana


24 octobre 2025. Le pouvoir ne meurt jamais, il pourrit seulement. À Madagascar, on en est là. Le 24 octobre restera peut-être comme le jour où la majorité parlementaire s’est effondrée sans qu’un seul canon ne tonne, sans qu’une seule goutte de sang ne coule. Un effondrement silencieux, légal, propre, du moins en apparence.

Les faits. Le Roi déchu n’est plus Malgache. C’est le Journal Officiel qui le dit, pas un poète. Sa nationalité, retirée. Sa citoyenneté, effacée. Et avec elle, tout ce qui portait son nom, ses slogans, ses couleurs, ses initiales, sa "présidentiabilité", pire sa capacité à fonder, à diriger, ou à seulement être évoqué dans le moindre parti politique malgache. MAPAR, IRAMAR, TGV, autant d’acronymes portant en eux l'effigie de Rajoelina qu’on croyait gravés dans le marbre, mais qui ne sont plus donc que des lettres mortes, des cadavres politiques. Le malheur des symboles étant qu’ils tiennent les murs, quand le nom s’efface, leurs fondations craquent.


En vertu de la Loi n° 2011-012 de 2011 relative aux partis politiques, article 4, 15, 30, 33 et 34, tout parti politique fondé, dirigé ou administré par un étranger ou par une personne déchue de la nationalité malgache est réputé illégal et peut être dissout. Puisque le fondateur n’est plus Malgache, ces partis sont désormais orphelins, politiquement caducs, administrativement morts. Il suffit pour cela d'un décret ministériel de constat de faits et de dissolution de ces partis.


Leurs députés, eux, siègent encore, en théorie. Mais ce ne sont plus que des élus sans bannière, des soldats sans drapeau. Ils restent en apparence, parce qu'ils assument leur responsabilité en leur nom, mais leur groupe n’existe plus. Et sans groupe, pas de poids. Sans parti, pas d’existence politique. Pas de MAJORITÉ.

Cette majorité s’effrite donc d’elle-même, sans coup d’État, sans motion, sans dissolution. Une majorité fantôme, composée de morts-vivants parlementaires. Ils voteront encore, mais leurs voix ne compteront plus que pour remplir le registre. Ils parleront, mais personne n’écoutera. Car un homme politique sans parti, c’est un roi sans royaume.


Et voilà comment, par le simple effet du droit, la balance du pouvoir bascule. Le bloc présidentiel s’effondre. Les partis d’opposition se réorganisent. Et le pays entre dans une zone de turbulence juridique où tout devient possible, recomposition totale du Parlement, dissolution implicite des alliances, redistribution des sièges dans les commissions, réorganisation du montage financier pour contourner la nationalité du fondateur.


En somme, l'assise politique de Rajoelina est réduite en miettes. Et dans ce vide, la jeunesse qui a renversé la table observe silencieuse cette génération d’élus désarmés, pendus à leurs privilèges, incapables de comprendre qu’ils ne représentent plus rien. La République, elle, avance. Elle nettoie. Lentement, froidement.


J'aime à croire que dans ce pays, le droit a parfois plus de tranchant qu’une révolution. Et cette fois, la lame a frappé juste. La majorité parlementaire va basculer d'une manière ou d'une autre. Ce n’est pas un coup de théâtre, c’est un tremblement de terre politique. Car à travers la perte de nationalité d’un homme, c’est tout un édifice de pouvoir, de clientélisme et de compromission qui s’effondre, laissant le Parlement suspendu entre le vide juridique et la nécessité politique de se refonder.


Elie Ramanankavana


Vidéo Real TV Madagasikara : « Tena manao tyh genZ fa mois aussi dans le groupe » :

« Je suis fière de toi ma Gen Z car moi aussi je fais partie du groupe. »


LA CHARTE DU MOUVEMENT GEN Z


PROPOSITION DE FEUILLE DE ROUTE POUR UNE TRANSITION SOUVERAINE ET POPULAIRE

rédigée par la Gen Z Madagascar à Antananarivo le 16 octobre 2025.


Préambule


Cette feuille de route pour une Transition Populaire et Souveraine (TPS) s’inscrit dans une volonté de rupture totale avec le système actuel, marqué par l’inégalité, la corruption, la dépendance extérieure et la confiscation du pouvoir par une minorité. Elle propose une refondation de l’État fondée sur la souveraineté nationale, la justice sociale et la participation directe du peuple dans la prise de décision et le mode de gouvernance qui lui convient.


Depuis son indépendance en 1960, et à la suite des crises politiques successives de 1972, de 1991, de 2002 et de 2009, l’histoire de Madagascar montre que le système en place, concentrant le pouvoir entre les mains d’une minorité, a lourdement pénalisé la majorité de la population Malagasy, dont près de 80 % vit aujourd’hui dans les campagnes, en dessous du seuil de pauvreté. Face à l’effondrement moral et institutionnel de tous ces régimes (le dernier régime en place étant la cristallisation de la faillite de ce système sociopolitique vertical, représentatif et opaque), il ne s’agit plus de réformer un appareil défaillant, mais de rebâtir un nouvel ordre politique à partir des forces vives du pays : sages (olobe), paysans, travailleurs, femmes, jeunes, techniciens, et militaires patriotes.


Nous affirmons clairement que nous ne sommes pas là pour jouer le jeu du pouvoir, ni pour réclamer une place dans la distribution du système existant. Notre démarche n’a rien à voir avec un partage de privilèges ou un simple « changement d’équipe » au sommet. Nous revendiquons la mise en place d’un nouveau système, bâti sur des fondations entièrement différentes : la souveraineté nationale, la transparence, la participation directe du peuple et la dignité collective.


Cette feuille de route a pour objectif de mettre en place une structure de transition visant à l’assainissement de l’État, la reprise du contrôle des ressources, et surtout redonner au peuple le pouvoir réel sur son destin collectif en accord avec ses valeurs culturelles et spirituelles. Le document qui suit trace les grandes lignes d’un processus de transition limité dans le temps, transparent et ancré dans les réalités locales. Il définit les structures provisoires, les étapes jalonnées dans le temps, et les mécanismes nécessaires pour rompre avec la dépendance, restaurer la dignité nationale afin d’aboutir à une nouvelle République populaire, souveraine, équitable et participative.


À nos yeux, il est impératif de mettre en place une structure nationale qui garantisse la décentralisation du pouvoir, et qui puisse fédérer les idées du peuple Malagasy venant de toutes les régions afin d’aboutir à des propositions de mode de gouvernance et de la répartition des ressources qui leur soient fidèles. Nous sommes convaincues qu’une simple reconfiguration des acteurs, sans rupture totale avec des modes de fonctionnement vétustes et prouvés inefficaces, risque un glissement en arrière du mouvement, une récupération politique ou encore un affaiblissement de l’élan populaire.


En résumé, cette feuille de route est une proposition de mise en place d’une structure de concertation nationale ayant pour but final la soumission de ses idées à un référendum national qui établirait la base d’un nouveau mode de gouvernance fait par le peuple et pour le peuple. Cette proposition apartisane s’inscrit dans l’esprit du Teny Ierana (la parole donnée collectivement, le pacte moral entre citoyens libres et égaux) et du Fihavanana qui symbolisent l’engagement commun à reconstruire la nation sur des bases de justice, de solidarité et de souveraineté. Elle n’est pas un programme fermé, mais une idée de programme à soumettre à la discussion collective. Elle se veut une base de travail ouverte, susceptible d’évoluer à travers les contributions populaires, syndicales et citoyennes.


I. CADRE GÉNÉRAL


L’ensemble des orientations définies dans cette feuille de route concerne exclusivement la période de transition et n’a pas vocation à s’étendre au-delà de celle-ci.


Un Directoire de transition militaro-civil n’est pas un coup d’état, mais un arrangement d’urgence nationale, destiné à restaurer la stabilité, garantir les besoins essentiels (eau, électricité, sécurité) et préparer un retour à l’ordre constitutionnel sous supervision civile. La transition a pour mission d’assurer le fonctionnement normal de l’État, d’en assainir les structures et d’organiser les États généraux. Elle n’a pas vocation à initier de nouveaux projets politiques, mais à rétablir des bases saines pour la gouvernance future.


Ce document cadre les prérogatives d’une gouvernance intermédiaire du pays, pacifique et limitée à 24 mois, pour refonder la Nation sur l’éveil des consciences, la justice et la souveraineté populaire. Cette phase de transition populaire et souveraine a pour but d’organiser une rupture avec le système de gouvernance actuel et le mode de fonctionnement des précédentes institutions pour assurer un ancrage réaliste et conforme aux valeurs et aux bases de la société Malagasy.


Ceci se traduit par :


- L'assainissement de l’appareil d’État,


- La restauration de la souveraineté nationale,


- La mise en place de bases d’un nouveau système politique fondé sur la participation directe du peuple Malagasy, l’équité territoriale et le contrôle collectif des ressources.


II. OBJECTIFS DE LA TPS


1 - Refonte institutionnelle partielle au travers de:

- la mise en place des structures exécutives provisoires pour garantir une gestion des affaires courantes de l’État Malagasy.

- la réflexion collégiale pour un nouveau système décentralisé à travers les collectes des aspirations depuis la base (fokontany/commune).

- la mise en place d’une autorité de contrôle indépendante : audit des projets en cours, suspension de tout nouveau grand projet, enquête sur la corruption, poursuite et saisie.

- La création d’une autorité indépendante chargée de superviser intégralement le processus

électoral.


2 - Organisation des États Généraux.


3 - Réécriture de la Constitution - comme la Constitution actuelle n’a pas de cohérence avec la culture et le fonctionnement de la société Malagasy.


4 - Organisation d’un référendum national sécurisé et transparent.


5- Assurer l’implication active de la jeunesse dans les réflexions politico-stratégiques du pays.


La Gen Z se prémunit en refusant toute tentative ou aboutissement de dictature : Madagascar ne cherche pas d’homme providentiel.


Ci joint la définition d’une dictature :


Une dictature est un régime politique dans lequel tout le pouvoir est concentré entre les mains d’un individu ou d’un groupe restreint, sans limitation effective par la loi ni par des institutions indépendantes. Elle se caractérise par :


1. L’absence ou la suspension de la souveraineté populaire : le peuple n’exerce plus son droit de choisir et de contrôler ses dirigeants.


2. La suppression ou la limitation des contre-pouvoirs (Parlement, justice indépendante, presse libre, société civile, etc.)


3. Le recours à la force ou à la contrainte pour se maintenir au pouvoir : armée, police, milices, intimidation ou violence.


4. La restriction des libertés fondamentales : liberté d’expression, de réunion, d’association et de participation politique.


5. La personnalisation du pouvoir : le chef (ou le groupe dirigeant) s’identifie à l’État, s’arroge une autorité absolue et ne tolère pas l’alternance.


III. PRINCIPES DE BASE


1. Transparence absolue

Chaque action, chaque financement, chaque décision doivent être publiques, motivées, traçables et justifiées.


2. Justice et équité

Aucune réforme n’a de sens si elle n’améliore pas la vie des plus vulnérables.


3. Responsabilité collective

Le changement sera dicté par la volonté du peuple Malagasy et cela commence par la cohérence entre nos paroles, nos actes et nos valeurs.


4. Respect des institutions envers le peuple

Réformer l’État, ce n’est pas le détruire ; c’est le ramener à sa mission première : servir le peuple.


5. Éducation, compétence et intégrité

L’avenir appartient à celles et ceux qui apprennent, partagent le savoir et servent le pays avec intégrité.


6. Fihavanana et firaisankina

Notre force est dans le lien social Malagasy, pour servir l’intérêt général.


Mot d’ordre : La refondation de la nation du peuple, par le peuple, pour le peuple.



IV. ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA TPS


Pour éviter toute confiscation du pouvoir par une élite, la transition doit reposer sur des structures horizontales, inclusives et contrôlées par le peuple.


Ces organes doivent articuler la légitimité populaire et la stabilité institutionnelle, afin de garantir une reconstruction ordonnée, équitable et souveraine.


1. Modèle de gouvernance national


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(3) Assemblée exceptionnelle réunissant des représentants de toute la société (citoyens, experts, acteurs locaux, etc.)

pour débattre des réformes majeures et définir un nouveau contrat social, souvent en période de crise

ou de transition politique. Leur but est de donner la parole directement au peuple pour légitimer

des changements profonds (Constitution, gouvernance, etc.).


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(4). ceci pour éviter que certains suppriment et éliminent les preuves possible et surtout selon la volonté populaire

de poursuivre les affaires récentes et flagrantes. Un fort signal pour la JUSTICE.


Organes annexes


Organe de contrôle indépendant d’audit national

Un organe de contrôle externe/indépendant pour surveiller le travail et le maintien de la justice.


Composition : techniciens et jury populaire (issu des CPL) tiré au sort dont l’anonymat sera protégé. Réfléchir pour les comparutions devant les procureurs.


Bureau de plaintes institutionnelles

Lancer un programme de dépôt de plaintes institutionnelles pour tout acte d’injustice, de corruption,

de détournement.


2. Modèle de gouvernance régional


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V. ÉTAPES DE LA TRANSITION


La transformation du pays ne peut se faire en un seul mouvement. Elle doit suivre un calendrier clair, garantissant la stabilité, la transparence et l’efficacité des réformes. Ces trois phases articulent stabilisation, assainissement et refondation pour permettre au pays de repartir sur des bases saines.


Phase 0 : Finalisation de la feuille de route < 30 jrs


La transition souveraine et populaire proposée par cette feuille de route sera mise en œuvre sur la base d’une évaluation technique et opérationnelle conduite par des spécialistes, garantissant sa faisabilité et son efficacité.


Phase 1 : Stabilisation


● Moratoire sur la dette et sur tous les contrats stratégiques (mines, terres, ports).

● Suspension des institutions actuelles et vérification des cadres publics.

● Lancement des CPL sur tout le territoire.

● Création des comités de stabilisation (jeunes, sociétés civiles)


Phase 2 : Assainissement


● Audit complet des finances publiques, concessions et dettes.

● Gel et récupération des avoirs issus de la corruption

● Réforme des forces de sécurité : intégration communautaire, fin des abus.

● Réforme du système judiciaire et contrôle populaire de la justice :

- Les procureurs et les juges ne peuvent plus exercer sans contrôle.

- Les pratiques seront vérifiées, les abus sanctionnés, et les délinquants jugés sans distinction.

- Aucun magistrat ou responsable public ne pourra bénéficier d’impunité.


PS : Les modalités seront à définir à l'issue de la concertation élargie pour la rédaction de la feuille de

route opérationnelle.


Phase 3 : Refondation


● Organisation des États Généraux de la Nation

● Délégués issus des CPL et des forces vives (syndicats, paysans, militaires, femmes, jeunes, artisans)

●Débats régionaux préalables sur les institutions, la justice sociale, la répartition des ressources et la décentralisation.

● Rédaction collective d’un Pacte national servant de base au nouveau système politique.

● Préparation d’élections locales et nationales sur la base du Pacte.


VI. MÉCANISME DE TRANSITION


Pour garantir que cette transition ne soit ni dévoyée ni confisquée, des garde-fous institutionnels et populaires doivent être mis en place.


Ces mécanismes assurent la responsabilité, la transparence et la révocabilité de tous les mandats.

● Mandats courts et révocables.

● Rotation obligatoire des postes de décision.

● Publication obligatoire du patrimoine de tout cadre.

● Comité citoyen de vigilance à chaque niveau (local, régional, national).

● Formation rapide des cadres populaires en gestion publique et contrôle budgétaire.


6.1. Plan d’urgence énergie/eau :


Faire des coupures d’électricité programmées / planifiées le temps de mettre en place des infrastructures stables. (coupure à des heures précises par région en fonction de la dynamique de la ville et des besoins)


● Publication mensuelle des avancées des travaux - audit - transparence : communication radio, TV + Réseaux sociaux + affiches dans les fokontany

● Restructuration de la distribution de l’énergie au sein de Madagascar : audit de JIRAMA +

étude des besoins et capacité de production de Madagascar + partenariat avec les ingénieurs

civils, diaspora et investisseurs locaux et internationaux pour trouver des solutions radicales


Une solution concrète sera apportée après les discussions et échanges avec les parties prenantes.


6.2. Garde fous et conditions de réussite


● Publication mensuelle des comptes rendus et décisions.

● Protection juridique du droit à manifester pacifiquement.

● Interdiction stricte des arrestations motivées par des considérations politiques.

● Si un membre du CTCM déroge au contrat, activation d’une clause d’intervention.

● Inéligibilité des haut-dirigeants de la transition aux prochaines élections (municipale, législative et présidentielle si applicable)


VII. ISSUE DE LA TRANSITION


La transition ne doit pas devenir un pouvoir permanent : elle a un début et une fin.

Elle se conclura une fois les bases d’un État juste, souverain et transparent sont établies, et lorsque le peuple aura repris le contrôle de son destin.


Conformément aux objectifs de cette Feuille de Route, la transition prendra fin lorsque :


● Les audits auront été publiés.

● Les avoirs récupérés auront été réinvestis dans les services publics.

● Le Pacte national et la nouvelle structure de l’État auront été adoptés par référendum populaire, garantissant ainsi la légitimité directe du nouveau système politique.

● Ce n’est qu'après cette adoption par référendum que seront organisées des élections libres, transparentes et décentralisées, sur la base de la nouvelle Constitution issue du Pacte national (nouvelle Constitution).


Ouverture et compromis possible :


Pour construire une transition stable, équitable et efficace, certains points peuvent faire l’objet de concertations, d’ajustements ou de négociations avec les différentes forces politiques et sociales.


● Calendrier de la transition : adaptable selon les réalités du terrain, tant que le processus reste limité dans le temps.

● Composition du CTCM : ouverture à des personnalités techniques ou issues d’autres courants, si elles ne sont pas compromises et respectent les principes du mouvement.


Relations internationales


● Informer les partenaires internationaux et les représentations diplomatiques à Madagascar du caractère civil et démocratique du processus, ainsi que de la présente feuille de route.

● Évaluer et préserver les engagements diplomatiques et économiques existants.

● Refuser toute instrumentalisation extérieure : Madagascar doit rester souveraine et partenaire.


Principe de parité et d’inclusion


La parité hommes-femmes est obligatoire à tous les niveaux de la transition : au sein du CTC, des Comités Populaires Locaux (CPL), du Haut Conseil d’Assainissement (HCA) et dans les délégations aux États Généraux.


Promouvoir activement la parité homme-femme, la diversité ethnique, générationnelle et l’inclusion des personnes en situation de handicap dans toutes les instances décisionnelles. Cette exigence vise à rompre avec l’exclusion politique et sociale et à reconnaître la diversité dans la vie sociale, économique et communautaire du pays.


18 à 24 mois pour restaurer la confiance, refonder l’État et rendre le pouvoir au peuple

HO AN’NY TANINJANAKA!


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