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12 décembre : Frank Sinatra aurait-il pu être MAGA ?

Dernière mise à jour : il y a 1 jour

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Kristi Noem, secrétaire d’État à la Sécurité intérieure, hier à Washington, lors de son audition

devant la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants. Photo AP


La galaxie Trumpland est particulièrement fournie en frappadingues. Kristi Noem, secrétaire d’État à la Sécurité intérieure, ou plus exactement ministre de la peur, n'est pas l'une des moindres. Hier à Washington, elle a encore frappé. Qu'aurait bien pu en penser le crooner Frank Sinatra, né il y a tout juste 110 ans ? Bon, tout cela n'empêche pas la kényane Sharon Lokedi de courir plus vite que son ombre : elle a remporté le dernier marathon de Boston, en battant de surcroît le record de la distance. Et il y a de fortes chances qu'elle fasse aujourd'hui la fête à Nairobi, vu que c'est le  Jamhuri Day ("République" en swahili), fête de l'indépendance pour commémorer le jour où le mot uhuru, "liberté", a cessé d’être un slogan clandestin pour devenir horizon national. Voilà. Ah oui, aussi : ce 12 décembre, on salue respectueusement Cristian Dotremont, Pierre Tal-Coat et Manu Dibango.

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 L'IMAGE DU JOUR


En tête de publication : Née en 1971 dans une famille d’éleveurs du Dakota du Sud, Kristi Noem quitte l’université pour reprendre le ranch familial après la mort de son père. Devenue en 2019 la première femme gouverneure du Dakota du Sud, elle s'est fait connaître par son refus des restrictions sanitaires pendant le Covid.

Figure de proue du trumpisme sécuritaire, Kristi Noem incarne la brutalisation assumée de la politique migratoire américaine. Ministre de la peur plus que de la Sécurité intérieure, elle recycle les vieux réflexes nativistes en transformant chaque exilé en menace, chaque frontière en ligne de front. Sous couvert de « protection de la patrie », Noem défend un appareil répressif qui banalise l’enfermement administratif, les rafles et l’arbitraire, au mépris des droits fondamentaux les plus élémentaires. À la tribune, elle se pose en rempart héroïque d’une Amérique assiégée... Hier à Washington, l’audition de Kristi Noem devant la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants a offert un condensé des tensions américaines sur l’immigration et l’ère Trump. Secrétaire à la Sécurité intérieure, Noem s’y est présentée en gardienne inflexible d’une frontière assiégée, décrivant les migrants comme une menace centrale pour la « sécurité de la patrie ». Dans un discours très aligné sur le trumpisme, elle a défendu détentions massives, expulsions accélérées et prolongation du mur à la frontière mexicaine, au nom d’un pays qu’il faudrait protéger d’un « afflux » permanent.

Face à elle, les élus démocrates ont méthodiquement attaqué le bilan du département de la Sécurité intérieure: erreurs de ciblage, arrestations de citoyens américains, traque de personnes sans casier judiciaire, banalisation de l’incarcération administrative. Certains ont explicitement réclamé sa démission, tandis que des manifestants, dans la salle, dénonçaient les opérations d’ICE et les violences faites aux familles migrantes. Noem, elle, n’a rien concédé, répétant qu’elle « ne reculera pas » et transformant l’audition en tribune politique, soutenue par les républicains qui font de cette rhétorique sécuritaire un pilier de la campagne de Donald Trump. Cette séquence au Congrès illustre à la fois la radicalisation du discours officiel sur l’immigration (qui ne concerne hélas pas que les États-Unis) et la fragmentation institutionnelle d’un pays où la frontière devient l’un des principaux théâtres de confrontation politique.


Accessoirement, Kristi Noem colle parfaitement à ce que certains appellent le « look MAGA » : culte de la réussite ostentatoire, hyper‑féminité codée à droite et usage du corps comme porte-drapeau politique. Chez les femmes MAGA, plusieurs médias décrivent un combo devenu stéréotype : brushing très travaillé, teint artificiellement bronzé, chirurgie ou injections visibles, faux cils, tailleurs ou robes très ajustés, souvent dans une palette rouge‑blanc‑bleu qui fait écho à la casquette « Make America Great Again ». Kristi Noem s’inscrit largement dans cette esthétique : silhouette calibrée pour Fox News plutôt que pour un ministère technocratique, mise en scène de soi en cow‑girl de luxe ou en first lady fantasmée du trumpisme, entre ranch, talons, brushing et sourire ultra‑bright. Ce « Maga look » n’est pas un détail cosmétique, mais une extension de la politique : il vise à rendre désirable un projet autoritaire en enrobant la xénophobie et l’obsession sécuritaire dans les codes glamour de la téléréalité et du country‑club...

 LES CITATIONS DU JOUR  


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Crooner à la réputation mondiale, né il y a tout juste 110 ans à Hoboken, en face de Manhattan, dans le New Jersey, aurait-il pu être MAGA ? Probablement pas, et en tout cas pas sans une profonde contradiction avec une bonne partie de ce qu’il a représenté. Dans les années 1940‑50, Sinatra est un New Deal Democrat engagé, proche du Front populaire, soutien actif de Roosevelt, Truman puis Kennedy, et très en pointe sur la lutte contre le racisme et la ségrégation dans le show‑business. À partir des années 1970, il bascule vers les Républicains, soutient Nixon puis Reagan, lève des fonds considérables pour eux et devient une figure du conservatisme « à l’ancienne », plus élitiste que populiste.

Les récits autour de ses démêlés avec Donald Trump à la fin des années 1980 (contrat annulé à Atlantic City et réponse particulièrement crue de Sinatra) laissent entendre une aversion personnelle réelle pour le personnage et son style. Son engagement ancien contre le racisme, son attachement à une certaine dignité institutionnelle et à un conservatisme mondain, alliés à ce conflit direct avec Trump, rendent très improbable qu’il se soit retrouvé dans l’esthétique populiste, complotiste et ouvertement xénophobe du trumpisme MAGA, même s’il avait conservé des réflexes de droite tardifs.

« Le mot est le signe de la parole, l'image celui de l'œil et la langue le lieu où ils se croisent. Entre la langue et l'image joue la pensée et ce jeu est dans la main quand l'instant sait ne pas savoir. Une fois le signe posé tout recommence. Cependant il importe de ne point répéter sinon le jeu cesse et la question se referme. » (Christian Dotremont, « Des logogrammes »)

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Né il y a 103 ans, le 12 décembre 1922 à Tervuren en Belgique, Christian Dotrement est une figure centrale du mouvement CoBrA et inventeur des logogrammes, ces poèmes manuscrits où l’écriture devient image. Né dans un milieu littéraire à Tervuren, très tôt marqué par le surréalisme, il cherche à dépasser la simple illustration des mots pour en explorer la matérialité graphique, jusqu’à fusionner écriture et peinture. Militant d’un « surréalisme révolutionnaire », proche du Parti communiste belge à la sortie de la guerre, il joue un rôle décisif dans la fondation de CoBrA et dans ses pratiques collectives, expérimentales, anti‑théoriques. À partir des années 1960, la maladie et ses voyages en Laponie nourrissent une œuvre de plus en plus marquée par la solitude, le paysage nordique et les logoneiges, tracés dans la neige puis fixés par la photographie, qui prolongent sa recherche d’une poésie à la fois visuelle, gestuelle et existentielle.


« Avec les logogrammes, Dotremont réussit ce tour de force poétique : créer ses poèmes en même temps que, jusqu’aux confins du lisible, en inventer le tracé. Mais il ne peut comme un peintre s’arrêter en chemin, ajouter, élaguer, obligé qu’il est de dérouler d’une seule venue la phrase d’encre. C’est le souffle, intelligence dans le geste sans repentir, qui le meut. Traces inimitables, dont nous lirons la transcription » (Pierre Alechinsky)

« Il me fallut longtemps interroger les affaissements de platitude, ces ondulations qui, s’effondrant, retournaient à l’inerte, reconsidérer les structures afin que posées, ductiles, filantes et gonflées, elles demeurent dans le repos, des structures compactes et de pérennité. » (Pierre Tal-Coat)

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Ci-contre : Pierre Tal-Coat, "L’eau dans les sillons", 1962, huile sur toile, 146 x 114 cm ©Maeght, 2017.


Né il y a tout juste 120 ans, le 12 décembre 1905, Pierre Tal Coat, pseudonyme de Pierre Jacob († 11 juin 1985), est un peintre, graveur et illustrateur français, né dans un milieu modeste de marins‑pêcheurs à Clohars‑Carnoët, en Bretagne. Très tôt, l’expérience du travail manuel – forgeron, céramiste à la faïencerie Henriot – accompagne son apprentissage du dessin et ancre son œuvre dans une attention physique aux matières, aux pigments et aux supports. Installé à Paris dans les années 1920, lié aux avant‑gardes de l’École de Paris, il passe d’un figuratif dépouillé (portraits, paysages, natures mortes) à une peinture de plus en plus libre, qui scrute le paysage, la pierre, l’arbre, le sillage des oiseaux jusqu’à frôler l’abstraction. À partir de l’après‑guerre, entre Aix‑en‑Provence (Cézanne en arrière‑plan) et la Chartreuse de Dormont, son œuvre devient l’une des grandes aventures picturales du XXᵉ siècle, faite de séries, de variations et d’un rapport quasi météorologique à la lumière et à la terre.

 AU JOUR LE JOUR  


Le vol de la Joconde. Dans une chambre d’hôtel à Florence, le 12 décembre 1913, quand la police italienne met enfin la main sur La Joconde, volée au Louvre le 21 août 1911 par Vincenzo Peruggia, le monde découvre stupéfait que le chef‑d’œuvre du Louvre a passé deux ans sous un lit, planqué dans une vulgaire malle. Vincenzo Peruggia, vitrier patriote autoproclamé, l’a simplement décroché du mur en plein jour, profité de la désinvolture du musée, puis traversé les frontières avec Mona Lisa comme on transporte un abat‑jour.

Un siècle plus tard, le Louvre se veut bunker high‑tech, bardé de caméras, de portiques et de protocoles, mais voit disparaître des bijoux comme si l’on en était resté à 1911, version série prestige. Même décor, même suffisance : le musée le plus célèbre du monde protège La Joconde derrière un mur de verre, tout en laissant filer pierres et parures dans les angles morts de sa propre mythologie. À force de vénérer l’icône, on en oublierait presque de surveiller le reste.


Le Jamhuri Day au Kenya


On ne sait pas encore si Sharon Lokedi fera, ce vendredi 12 décembre, un tour de piste à Nairobi, mais ce n’est pas impossible. A 1.660–1.800 mètres d’altitude, Nairobi, près de 5 millions d’habitants pour l’aire métropolitaine, c‘est, comme chacun sait la capitale du Kenya. Son nom, Nairobi, vient d’une expression en langue massaï, « Enkare Nairobi », soit « l’endroit de l’eau fraîche » ou « eau fraîche », en référence à la rivière Nairobi et à ses sources. Il y a longtemps, c’était un site insalubre (marécages, moustiques, maladies) mais l’eau a été un facteur décisif dans l’implantation puis la croissance de Nairobi, à la fois pour la colonisation ferroviaire et pour la ville moderne. Les sources et marécages de la zone ont conditionné le choix du site comme camp de base du chemin de fer d’Ouganda à la fin du XIXᵉ siècle : les ingénieurs britanniques recherchaient un point d’eau abondant pour alimenter locomotives à vapeur, ouvriers et bétail le long de la ligne Mombasa–Ouganda. Le plateau marécageux traversé par la future rivière Nairobi offrait justement des sources permanentes, rares sur cet axe, ce qui en a fait un lieu stratégique pour installer dépôt, ateliers et camp administratif. Passons…

 

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Sharon Lokedi franchit la ligne d'arrivée et remporte le marathon féminin de Boston, le 21 avril 2025, à Boston. Photo Charles Krupa / AP

 

Sharon Lokedi, c’est la nouvelle star de l’athlétisme kényan, qui n’en manque pas (depuis les légendes Kipchoge Keino, double champion olympique en 1968 et 1972, et Tegla Loroupe, première Africaine à battre le record du monde du marathon dans les années 1990, pionnière et militante pour la paix via la course). 4ᵉ du marathon des Jeux olympiques de Paris 2024, elle a remporté le dernier marathon de Boston, en avril dernier, en établissant un nouveau record du parcours féminin. Sponsorisée par Under Armour, marque américaine de vêtements, chaussures et accessoires de sport, elle s’entraîne aujourd’hui aux États-Unis, à Flagstaff (Arizona), mais n’en oublie pas pour autant son Kenya natal où elle a investi dans un centre de formation pour jeunes athlètes dans un lycée de filles.


Et donc, si Sharon Lokedi est à Nairobi ce 12 décembre, elle sera naturellement aux premières loges pour les réjouissances. Aujourd'hui, le Kenya fête à la fois son indépendance (1963) et sa naissance comme République (1964). La journée est baptisée Jamhuri Day – « République » en swahili. Dans le calendrier officiel, c’est la date où le drapeau noir, rouge et vert a remplacé l’Union Jack, mais dans l’imaginaire collectif, c’est surtout le moment où le mot uhuru, « liberté », a cessé d’être un slogan clandestin pour devenir horizon national.

 

De la révolte à la négociation. Derrière la fête, il y a une décennie de feu : la révolte des Mau Mau dans les années 1950, née du pillage des terres et de la mise à l’écart des paysans kikuyu, est écrasée dans le sang, mais oblige Londres à reconsidérer son empire. Camps d’internement, état d’urgence, procès truqués contre Jomo Kenyatta et d’autres dirigeants font basculer la question kenyane du registre de l’« ordre public » à celui du conflit politique ouvert, jusqu’aux négociations qui débouchent sur l’indépendance de 1963.

 

La nuit du 12 décembre. Le 12 décembre 1963, à Nairobi, la foule rassemblée pour la cérémonie voit l’Union Jack descendre une dernière fois tandis que s’élève le nouveau drapeau, traversé d’un bouclier et de sagaies massaï. Jomo Kenyatta, longtemps accusé d’être le « chef Mau Mau » et libéré quelques années plus tôt, devient le premier dirigeant du Kenya indépendant, avant de présider la République proclamée un an plus tard, le 12 décembre 1964. Comme dans d’autres ex-colonies britanniques, la souveraineté kenyane s’invente dans l’ombre portée des liens économiques, militaires et monétaires conservés avec l’ancienne métropole. La redistribution des terres, la réparation des violences coloniales et la place des anciens combattants Mau Mau restent longtemps des blessures ouvertes, au point que la reconnaissance officielle de ce mouvement et des crimes de l’époque n’interviendra que des décennies plus tard.

 

Une fête, des tensions. Aujourd’hui, Jamhuri Day est à la fois parade militaire, vitrine touristique, discours présidentiel et rituel d’unité nationale, de Nairobi aux campagnes. Les autorités y exaltent progrès, stabilité et attractivité du pays, tandis qu’une partie de la société rappelle que l’« indépendance » se joue aussi dans la lutte contre les inégalités, la vie chère et les héritages non soldés de la colonisation. Le Kenya reste une démocratie électorale relativement pluraliste, mais traversée par une crise profonde de légitimité du pouvoir, nourrie par la cherté de la vie, la dette et la répression des mobilisations citoyennes.


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Manifestation de la Gen Z à Nairobi, en juion 2024. Photo Reuters

 

Élu en 2022, le président William Ruto a bâti sa légitimité sur un discours en faveur des « hustlers », les petits entrepreneurs et travailleurs précaires, mais son agenda de hausses d’impôts et de mesures d’austérité l’a rapidement coupé d’une partie de sa base. En 2024, son projet de loi de finances, jugé régressif, a déclenché une vague de manifestations nationales qui l’ont contraint à retirer le texte, révélant l’ampleur de la défiance sociale. Depuis 2024, des mobilisations massives – notamment portées par la jeunesse urbaine – contestent les taxes jugées injustes, la vie chère, les violences policières et l’impunité des élites. Ces mouvements ont été accueillis par une répression sévère : usage disproportionné de la force, morts, disparitions, arrestations, ce qui a valu au Kenya une dégradation de son bilan en matière de droits humains.

 

L’opposition héritée des grandes figures comme Raila Odinga reste influente mais fragmentée, et une partie de ses cadres a été intégrée par Ruto dans un « gouvernement élargi », fragilisant la coalition Azimio. Cette stratégie de cooptation, combinée au contrôle accru sur la rue, réduit l’espace d’une opposition institutionnelle forte, mais renforce en miroir le rôle des mobilisations citoyennes et des collectifs de jeunes comme contre‑pouvoir informel. Les moins de 35 ans représentent environ 75% de la population kényane, dont près d’un tiers appartient à la Gen Z (nés à partir de la fin des années 1990). Cette génération est massivement connectée, mobile‑first, et se définit elle‑même comme ambitieuse et soucieuse de durabilité, malgré un chômage élevé et une forte insécurité économique. La Gen Z kényane est au cœur des grandes contestations contre l’austérité et la corruption, notamment autour du Finance Bill 2024 (un projet de loi de finances qui visait à augmenter massivement les recettes fiscales via de nouvelles taxes sur la consommation, le numérique et le travail formel. Face à l’ampleur des manifestations et aux violences policières, le président William Ruto a finalement annoncé le retrait du texte dans sa forme initiale). Les mobilisations de 2024–2025 sont décrites comme un « youthquake » qui fissure les équilibres issus de la transition multipartite des années 1990. La Gen Z se méfie des partis traditionnels et des figures historiques, privilégie des formes horizontales et non partisanes, mais commence à réfléchir à sa place dans les élections de 2027 et à la création de fronts ou collectifs autonomes.


Dans l'actualité recente, quelques nouvelles supplémentaires : le 9 décembre, la Fédération kényane des consommateurs a déposé une plainte auprès de la Haute Cour de Nairobi, contestant l’accord bilatéral de santé signé avec les États-Unis. Près d'un an après le démantèlement de l'USAID par l'administration Trump, alors que le pays avait réussi à diviser par deux, en 20 ans, son taux de prévalence au SIDA, cet accord, conclu jeudi 4 décembre à Washington, prévoit le versement de plus d’un milliard et demi de dollars sur cinq ans pour financer la lutte contre des maladies infectieuses telles que le VIH, le paludisme ou la tuberculose. En échange, le Kenya s’engage à partager des données médicales pour une durée de sept ans (lire ICI).


Il y a du pesticide dans l'air. Chaque année, l'Union européenne exporte vers le Kenya 500 tonnes de pesticides dangereux, interdits sur son territoire (dont de l’Imidacloprid et de l’Iprodione), utilisés dans les plantations de haricots verts, de café ou de coton, quec l'on va ensuire retrouver sur les marchés européens. En 2022, le Centre africain pour l’action préventive et corrective a porté plainte à Nairobi, afin de demander le retrait de ces pesticides dangereux du marché kényan. Mais ça ne bouge encore. Le scandaler a à nouveau été dénoncé par deux ONG, Public Eye et Unearthed lors du sommet Union africaine-Union européenne qui s’est achevé le 25 novembre dernier à Luanda, en Angola.


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Elizabeth Atieno Opolo, de Greenpeace Afrique, après le verdict qui a déclaré ainti-constitutionnelle une loi sur les semences.

 Photo Gaëlle Laleix / RFI

       

Plus vertueux, mais non sans mal : fin novembre, suite à la plainte d'un collectif de fermiers, une cour de justice kényane a déclaré anti-constitutionnelle une loi de 2012 sur les semences, qui interdisait le partage et la vente de graines indigènes, et obligeait les agriculteurs à n’utiliser que des semences brevetées. En Afrique, c'est une première.


Sinon, la dernière fois qu'on parlé du Kenya sur les humanités, c'était à propos du village matriarcal d'Umoja (ICI). Mais on n'avait pas encore parlé du concours Little Miss et Mr Kenya 2025, qui s'est déroulé la semaine dernière Théâtre national du Kenya, avec de jeunes stars âgées d'à peine cinq ans. « Le podium s'est animé lorsque les enfants se sont disputé les titres très convoités de Little Miss et Little Mr Kenya, faisant preuve d'une confiance, d'une créativité et d'un esprit d'excellence qui ont illuminé toute la salle », raconte la télévision kenyane (voir ci-dessous). C'est, comment dire, assez surréaliste ! Le concours comprenait plusieurs catégories, chacune conçue pour mettre en valeur différents points forts et capacités. Parmi celles-ci figurait la catégorie "Projets écologiques", qui testait les compétences de présentation, la communication et la compréhension des initiatives environnementales des participants. Les jeunes participants se sont présentés bien préparés, expliquant avec assurance leurs projets et démontrant une conscience impressionnante de l'éco-durabilité.



  LE SAXO DU JOUR


Il aurait enfin fallu, ce jour, rendre hommage à monsieur Emmanuel N'Djoké « Manu » Dibango dit parfois Papagroove ou Papa Manu, musicien, saxophoniste et chanteur camerounais mort le 24 mars 2020, et c'est bien dommage, car né le12 décembre 1933, il aurait pu fêter aujourd'hui son 92e anniversaire.




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