L'Ukraine s'invite au festival d'Avignon
- Jean-Marc Adolphe

- 14 juil.
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 août

Vadym Meller, Esquisse du mouvement chorégraphique "Masques" pour l'École de mouvements de Bronislava Nijinska à Kyiv, 1919. Aquarelle sur carton. 60 x 43 cm. Musée des arts du théâtre, de la musique et du cinéma d'Ukraine.
L’œuvre fait partie de l’exposition “In the Eye of the Storm. Modernism in Ukraine, 1900–1930s”, co-organisée par Konstantin Akinsha.
Après les déportations d'enfants, la spoliation des biens culturels. Dans la foulée d'une nouvelle communication à la Cour pénale internationale, l'association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! organise en plein festival d'Avignon, les 15 et 16 juillet, deux journées de tables rondes, projections, lectures, pour continuer à manifester un nécessaire soutien à l'Ukraine qui résiste, après plus de 1.300 jours de guerre, à la terreur que cherche à imposer le régime de Poutine.
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage… Au début, il s’agissait de « dénazifier » l’Ukraine. Cet argument, brandi par Vladimir Poutine dans sa déclaration du 24 février 2022, préalable à l’invasion russe sur le territoire ukrainien, a été repris à satiété par la meute des propagandistes du Kremlin. Ce thème de la « dénazification » ne surgissait pas de nulle part ; il fut élaboré et martelé, depuis 2014, par une poignée d’idéologues bellicistes, parmi lesquels le soi-disant philosophe Timofeï Sergueïtsev, à qui l’agence officielle RIA Novosti avait confié une terrifiante tribune, le 4 avril 2022, que nous avions immédiatement traduite et publiée en exclusivité sous le titre "Le Mein Kampf de Poutine" (ICI). Sous couvert de « dénazification », Sergueïsev prônait « un nettoyage total », incluant « une partie importante des masses populaires qui sont des nazis passifs ».
D’emblée, alors que Poutine ne le dit pas encore aussi expressément, Sergueïtsev désigne l’ennemi de la Russie, qui n’est pas seulement l’Ukraine, mais « l'Occident collectif [qui] est lui-même le concepteur, la source et le sponsor du nazisme ukrainien ». Et « l'ukronazisme n'est pas moins une menace pour la paix et la Russie que le nazisme allemand ne l’était avec Hitler », ajoutait-il. Cette fable (entonnée par d’autres idéologues comme Alexandre Douguine) d’un « ukronazisme » qui menacerait la Russie, ravivant l’antienne de la Grande guerre patriotique (en russe : Великая Отечественная война) que l’Union soviétique aurait gagnée seule contre l’Allemagne nazie, a-t-elle convaincu dans les chaumières russes ? Il est difficile de le mesurer : les voix opposées à la guerre ont été muselées et réprimées, et toute dissidence est passible de lourdes peines de prison.
Une « composante ethnique (…) anti-russe »
Dans la fameuse tribune de Sergueïtsev, l’argument "politique" de la « dénazification » contient en sous-main (le principe des poupées russes ?) un autre objectif qualifié de « désukrainisation » : « un rejet de l'inflation artificielle à grande échelle de la composante ethnique de l'auto-identification de la population des territoires de la Malorossia et de la Novorossia historiques, que les autorités soviétiques ont entamée. (…) Contrairement, par exemple, à la Géorgie et aux pays baltes, l'Ukraine, comme l'histoire l'a montré, ne peut pas exister en tant qu'État-nation, et les tentatives de "construction" d'un tel État mènent inévitablement au nazisme. L'ukrainisme est une construction artificielle anti-russe sans contenu civilisationnel propre, un élément subordonné à une civilisation étrangère. »
L’intention génocidaire est ainsi clairement énoncée : en niant l’Ukraine comme possible État-nation, Sergueïtsev désigne expressément une « composante ethnique (…) anti-russe ». La mise en place de camps de filtration lors du siège de Marioupol, la déportation de quelque 20.000 enfants ukrainiens au fur et à mesure des "prises de guerre" de l’armée russe, la russification forcée de ces mêmes enfants, mais aussi de ceux qui se trouvent désormais en territoires occupés et annexés par la Russie (1) répondent à un tel programme. Sur les humanités, nous avons beaucoup documenté ce processus de déportation / russification d’enfants, nous obstinant dans l’enquête malgré l’incrédulité (au début) de beaucoup d’autres médias, en dépit des sources et preuves que nous apportions (2). Il est progressivement apparu qu’un tel crime de guerre, sans précédent en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, mené sous la houlette de Maria Lvova-Belova, ne devait rien à une quelconque raison "humanitaire" qui aurait conduit, dans l’improvisation, à protéger des enfants des ravages de la guerre. Un rapport des associations Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! et Russie libertés a montré que ces déportations ont fait l’objet d’un programme prémédité, conçu avant même le début de l’invasion et mis en œuvre par une kyrielle d’organisations satellites du Kremlin (3). « La durée de la dénazification », selon les termes de Timofeï Sergueïtsev, « ne peut en aucun cas être inférieure à une génération », écrivait-il.
Aujourd’hui, adoptés (avec modification de leur état civil), parqués dans des camps de rééducation (dont on sait encore très peu), et endoctrinés (dans les territoires occupés) ces enfants sont soumis à un véritable lavage de cerveau pour les contraindre à rejeter leur langue, leur culture, leur identité ukrainiennes. Si un tel programme expérimental est relativement nouveau, concernant des enfants, il s’appuie sur une vieille tradition soviétique de négation d’une culture ukrainienne. Combien d’écrivains, d’artistes, d’intellectuels ukrainiens ont été censurés, réprimés, voire assassinés ? Combien sont restés sous le boisseau, et pour celles et ceux qui sont quand même passés à la postérité, présentés aujourd’hui encore comme « russes » (sous couvert de l’époque soviétique) ? (4)

Une œuvre de Maria Primachenko, dans la collection du Musée d'histoire locale d'Ivankiv, bombardé dans les premiers jours de l'invasion russe en Ukraine. Image issue d'un article et d'un portfolio publiés sur les humanités le 1er mars 2022.
Spoliation des biens culturels : une nouvelle communication à la Cour pénale internationale
Cette guerre culturelle se poursuit aujourd’hui, et elle est l’un des éléments, non le moindre, de l’offensive génocidaire menée par Poutine. Le rythme quotidien des missiles et drones russes qui s’abattent sur l’Ukraine, avec son cortège de destructions et de victimes civiles, relègue au second plan cette autre guerre, ou si l’on préfère, cette guerre dans la guerre. Et pourtant… Au 25 juin dernier, l’UNESCO recensait 501 sites culturels endommagés depuis le début de l’agression russe. 151 édifices religieux, 34 musées, 262 immeubles historiques et/ ou artistique, 33 monuments et 18 bibliothèques, et même 2 sites archéologiques composent cette liste (ICI).
Dès le 1er mars 2022, aux premiers jours de la guerre, nous avions consacré un article au bombardement du musée d’histoire locale d'Ivankiv, à environ 80 km au nord-ouest de Kyiv (ICI). Un musée ne constitue pas en soi une cible militaire. Comme par hasard, celui d’Ivankiv hébergeait les œuvres d’une très iconique artiste ukrainienne, Maria Primachenko, saluée en son temps par Picasso (article et portfolio ICI). On a craint que celles-ci soient parties en fumée dans l’incendie qui avait suivi le bombardement. On a appris plus tard qu’un gardien du musée avait eu la présence d’esprit, lorsque les troupes russes ont franchi la frontière ukrainienne, de décrocher les toiles de Maria Primachenko et de les mettre à l’abri, hors du musée.
"La spoliation culturelle, autre crime de guerre",
publié sur les humanités le 9 mai 2025
Le bombardement du musée d'Ivankiv n’était sans doute pas une erreur de cible, tant la destruction du patrimoine culturel ukrainien a été méthodiquement poursuivie. Pour la seule région de Kharkiv, 82 sites ont été visés, y compris le Mémorial de la Shoah de Drobytskyi Yar, inauguré en 2002, qui commémore l’exécution de 16.000 à 30.000 civils, majoritairement juifs, entre décembre 1941 et début 1942, après l’occupation allemande de Kharkiv. Le Kremlin n’a pas expliqué en quoi les tirs d'artillerie qui ont visé le Mémorial de la Shoah de Drobytskyi Yar, le 26 mars 2022, pouvaient concourir à la « dénazification » de l’Ukraine…
Détruire, et aussi piller. Dès le mois de juin 2022, dans un article qui faisait suite au bombardement de la Maison de la Culture de Lyssytchansk (ICI), nous évoquions déjà « la longue liste de sites culturels ou patrimoniaux visés par l’armée russe depuis le début de l’invasion en Ukraine ». Cet acharnement systématique, écrivions-nous, « atteste de la volonté génocidaire d’effacer toute expression d’une culture ukrainienne. Cette logique totalitaire passe en outre par le vol d’œuvres d’art et d’objets historiques dans les musées ». Nous avions alors relevé, pour l’exemple, le pillage du Musée d’histoire locale de Melitopol, dans la région de Zaporijjia, où les soldats russes avaient embarqué une cinquantaine de pièces d’armement historique datant du XVIIe au XXe siècle, ainsi que 76 objets fabriqués il y a au moins 1.500 ans. Enfin et surtout, ils avaient dérobé une collection d’or scythe vieux de 2.300 ans, mis à jour dans les années 1950 par des archéologues. « Il y a des preuves très solides qu'il s'agit d'un vol intentionnel de la part de la Russie [et que] tout cela fasse partie d'une stratégie visant à saper l'identité de l'Ukraine », avait alors déclaré à The Guardian, Brian Daniels, un anthropologue américain chargé, avec une équipe internationale d'universitaires et d'experts en technologie numérique, de suivre la destination des objets d’art volés en Ukraine.
Trois ans plus tard, les propos de cet anthropologue peuvent être confirmés au centuple. Depuis le début de la guerre en février 2022, selon le ministre ukrainien de la Culture et des Communications stratégiques, Mykola Tochytsky, les Russes ont volé plus de 1.700.000 œuvres d’art et biens culturels dans les territoires occupés de l’Ukraine. Pour l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !, qui vient de déposer une communication auprès de la Cour pénale internationale, il s’agit de « la plus vaste spoliation de patrimoine culturel en Europe en temps de conflit armé international depuis la seconde guerre mondiale ». Faisant fi, une fois de plus, du droit international, la Russie a voté en mars 2023 une loi fédérale qui lui permet d’incorporer les collections de 77 musées ukrainiens.

Ex-officier supérieur du KGB, aujourd'hui responsable du Service des renseignements extérieurs,
Sergueï Narychkine préside en outre la Société historique russe.
Et comme pour les déportations d’enfants, cette razzia sur le patrimoine culturel ukrainien résulte d’un plan orchestré au plus haut niveau, qui implique plusieurs ministres ou vice-ministres. L’enquête de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! pointe également le rôle de Sergueï Narychkine, ex-officier supérieur du KGB, ancien président de la Douma d'État, nommé par Poutine en septembre 2016 à la tête du Service des renseignements extérieurs, forme administrative actuelle de l'espionnage extérieur politique russe. Sergueï Narychkine préside en outre la Société historique russe, dont la mission est d’« unir les efforts de la société (...) pour former une culture historique panrusse ». Il a ainsi organisé des expositions « justifiant l’annexion des territoires ukrainiens par la Russie et véhiculant un récit falsifié sur "l'inextricable lien historique entre le Donbass et la Russie" ». A l’automne 2023, l’exposition Novorossiya, au Musée historique de Russie à Moscou, présentait des œuvres qui provenaient notamment de musées de la région de Louhansk, et qui n’ont depuis lors jamais été restituées à l’Ukraine.
Les directeurs de musées sont bien évidemment complices de cette entreprise de spoliation à grande échelle, qui a commencé dès l’annexion de la Crimée, en 2014. Des dizaines de milliers d’œuvres et d’objets dérobés en Ukraine se retrouvent ainsi dans les réserves et collections du prestigieux Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Aucun état d’âme pour son directeur, Mikhaïl Piotrovski, qui préside en outre l’Union des musées de Russie. En juin 2022, il déclarait dans un long entretien pour le journal gouvernemental Rossiïskaïa gazeta, que nous avions traduit et publié (ICI) : « Il faut être aux côtés de son pays quand celui-ci fait un choix historique et vit un grand tournant ». À ce jour, l’Union européenne et les États-Unis n’ont pas inclus Mikhaïl Piotrovski dans leurs listes officielles de sanctions (6). Sans attendre que la Cour pénale internationale se saisisse de la plainte déposée par les avocats de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! (7), les puissances occidentales, comme on dit, seraient bien inspirées de ne pas seulement viser des responsables politiques ou militaires, des oligarques et des entreprises stratégiques, mais de prendre en outre la mesure de la guerre culturelle que mène la Russie de Poutine.

Les 15 et 16 juillet : Avignon avec l'Ukraine
A quelques exceptions près, la guerre en Ukraine n’a guère mobilisé, en France, les milieux artistiques et culturels. Le festival d’Avignon pourrait-il contribuer à changer la donne ? Au beau milieu du festival, ces 15 et 16 juillet, l’association Pour l’Ukraine, pour leur la liberté et la nôtre ! organise « une série de rencontres d’événements centrés sur la dimension humaine de la guerre d’invasion russe », un événement dont les humanités est partenaire.
Le patrimoine culturel ukrainien dans la guerre sera au cœur d’une conférence de l’historien d’art, commissaire d’exposition et journaliste Konstantin Akinsha (le 16 juillet à 10 h 30 à l’Hôtel de Forbin / Institut Calvet). Auteur de plusieurs ouvrages de référence, dont Stolen Treasure (1995, sur les œuvres d’art volées pendant la Seconde Guerre mondiale), Il a co-organisé l’exposition itinérante "In the Eye of the Storm. Modernism in Ukraine, 1900–1930s", qui a déjà été présentée à Madrid, Cologne, Bruxelles, Vienne et Londres, mais toujours pas en France.
Artiste plasticienne vivant en France, près d’Avignon, Kseniya Kravtsova (qui a traduit, pour les humanités, les poèmes de Grugoriy Choubaï et de Victoria Amelina, et avec qui nous avions réalisé une journée entière avec l’Ukraine, le 24 février dernier, voir ICI), a joué un rôle précieux dans l’organisation de ces rencontres. A la bibiothèque Caccano, jusqu’au 26 juillet, elle expose une installation inspirée par une aquarelle peinte en 1914 par Mykhailo Zhuk, Conte. La danse des scarabées, volée en novembre 2022 à Kherson.
Cette même bibliothèque Ceccano accueille, le 16 juillet à 18 h, une table ronde intitulée "Langue et littérature de l’Ukraine résistante », où interviendront notamment Olga Kurovska, co-autrice du Journal d’Olga et Sasha, paru chez Actes Sud en 2023 (ICI), et deux journalistes correspondants de guerre, de retour d’Ukraine, Margaux Seigneur et Patrice Moyon. Le tout sera ponctué par des lectures interprétées par Jacques Bonnaffé et Anne Bouvier.
Au cinéma Utopia, le 15 juillet à 11 h, le réalisateur Igor Minaev sera présent pour la projection du film Izolyatsia ("Isolation"), qu’il a réalisé en 2023, qui avait notamment été présenté l’an passé lors du Festival international du film d’histoire de Pessac. Ce "drame en trois actes" retrace l’histoire d’une ancienne usine soviétique, devenue centre d’art contemporain dans l’Ukraine indépendante, que les forces russes et séparatistes ont transformé en centre de détention et de torture après la prise de Donetsk. Un autre documentaire, Alisa in Warland, sera présenté à la bibliothèque Renaud Barrault, le 16 juillet à 11 h. Le film, sorti en 2015, suit le parcours d’Alisa, jeune étudiante en cinéma à Kyiv, plongée au cœur des bouleversements de l’Ukraine contemporaine. À 26 ans, elle décide de filmer la révolution de l’Euromaïdan, puis la guerre dans l’est du pays. Sa réalisatrice, Alisa Kovalenko, a été enlevée, détenue et violentée par les séparatistes. Elle est l’une des membres fondatrices de l’association Sema Ukraine, qui réunit les survivantes des violences sexuelles perpétrées par l’armée russe.
Déjà 1.237 jours de guerre, que l’actualité égrène en nombre de missiles et drones quotidiennement envoyés par la Russie de Poutine sur l’ensemble du territoire ukrainien, jusqu’à Odessa, Kyiv et même Lviv, à l’ouest. Le décompte macabre des victimes des frappes russes s’alourdit chaque jour. Après avoir annexé la Crimée en 2014, et depuis 2024, les oblasts de Donetsk, de Louhansk, de Zaporijjia et de Kherson, avec des visées aujourd’hui étendues aux régions de Soumy et même de Kharkiv, Poutine n’a visiblement aucune intention de mettre fin à cette guerre, dont la population ukrainienne paie le prix fort, malgré l’extraordinaire résilience dont elle fait preuve.
Déclaration de Oleksandra Matviichuk, avocate et présidente du Centre pour les Libertés Civiles,
qui sera projetée le 15 juillet 2025, à 18h30, à la Maison Jean Vilar à Avignon, pour le lancement de la table ronde :
"L’identité ukrainienne à l’épreuve de la guerre : chronique d’une résistance quotidienne".
Les gens d’abord. "People first" : tel est l’intitulé de la campagne lancée par le Centre des libertés civiles à Kyiv, à laquelle fera écho une table ronde le 15 juillet à 18 h 30 à la Maison Jean Vilar. Dans l’entretien qu’elle nous avait accordé le 24 février dernier, Oleksandra Matviichuk, prix Nobel pour la paix en 2022, concluait par la nécessité de « ramener la dimension humaine dans tous les processus politiques » (ICI). Le retour en Ukraine des enfants déportés, ainsi que des nombreux civils ukrainiens détenus illégalement en Russie et dans les territoires occupés, font partie des exigences premières de cette campagne. A Avignon, cette table ronde sera accompagnée de textes de Victoria Amelina, des poètes Maksym Kryvtsov et Artur Dron, et du journaliste Stanislav Asseyev, détenu et torturé pendant 28 mois dans la prison d’Izolyatsia, lus par Marcel Bozonnet et Martine Dupé.
Enfin, ces deux journées particulièrement denses des 15 et 16 juillet seront prolongées à l’Agora du Village du Off, le 17 juillet à 16 h 30 avec une seconde table ronde en compagnie de Anastasiya Holovnenko, responsable de plaidoyer du Centre pour les Libertés Civiles, et de Christian Castagna, dont le travail sur la spoliation des biens culturels a nourri la communication à la CPI de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ; puis le 18 juillet de 14 h 30 à 16 h 30, en poésie, avec des textes lus par des comédiennes et comédiens de l'AAFA (Actrices et Auteurs de France Associés), et une performance, Zemlia ("terre" en ukrainien), née de la rencontre entre Kseniya Kravtsova et un collectif de jeunes interprètes.
Jean-Marc Adolphe
Programme à retrouver sur le site de l'association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre :
https://www.pourlukraine.com/avignon-avec-l-ukraine
NOTES
(1). Pour mémoire, en mars 2025, près de 1,6 million d'enfants ukrainiens étaient encore sous le contrôle de la Russie, soit parce qu'ils avaient été déportés en Russie, soit parce qu'ils avaient été contraints de rester dans les territoires occupés.
(2). Le site de l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! recense les publications des humanités entre avril 2022 et juillet 2023 : https://www.leshumanites-media.com/post/parmi-des-milliers-la-liste-des-31-%C3%A0-charge-de-preuve-pour-la-haye
(3). Voir "Comment russifier les enfants ukrainiens ?, mode d'emploi génocidaire", publié le 8 octobre 2024 : https://www.leshumanites-media.com/post/comment-russifier-les-enfants-ukrainiens-mode-d-emploi-g%C3%A9nocidaire
(4). Lire par exemple "Ukraine : une musique passée sous silence", publié le 6 juillet 2022 (ICI), ou encore sur le poète Grugoriy Choubaï, "D’Ukraine, une herbe-poème ", publié le 24 février 2023 (ICI).
(5). Le gouvernement ukrainien annonce des chiffres beaucoup plus élevés : plus de 1.200 sites culturels auraient été détruits, dont 117 d’importance nationale, et plus de 2.000 institutions culturelles endommagées ou détruites.
(6). Seul le Canada a sanctionné, en septembre 2023, le directeur du Musée de l’Ermitage pour son soutien à l’invasion russe de l’Ukraine. Il figure sur la liste des personnalités culturelles russes visées par des restrictions économiques et d’interdiction de séjour.
(7). En septembre 2016, la CPI a condamné le djihadiste malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi pour la destruction intentionnelle de dix monuments religieux et historiques à Tombouctou, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit du premier procès international où la destruction de biens culturels a été jugée comme un crime de guerre, en application de l’article 8(2)(e)(iv) du Statut de Rome. Ce jugement a marqué un tournant historique, établissant un précédent pour la poursuite de tels crimes à l’échelle internationale.
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